- Tibère III
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Tibère III Empereur byzantin
Monnaie à l'effigie de Tibère IIIRègne 698 - 21 août 705 Période Usurpateur Prédécesseur(s) Léonce Successeur(s) Justinien II Biographie Décès 15 février 706 Descendance Théodose Liste des empereurs byzantins Tibère III[1] Apsimar (grec : Τιβέριος Γ' Ἀψίμαρος), mort le 15 février 706, est empereur byzantin de 698 à 705.
Carrière
Comme son vrai nom, Apsimar, l'indique, c'est un officier d'origine étrangère (gothique, iranienne ou arménienne). En 697, il est drongaire de la flotte des Cibyrrhéotes et, sur l'ordre de l'empereur Léonce, il accompagne Jean le Patrice dans l'expédition navale de reconquête de Carthage et de la province d'Afrique. Après l'échec de l'expédition, la flotte s'étant repliée sur la Crète, un groupe d'officiers, appréhendant de subir les conséquences de cette défaite, se mutine contre Jean le Patrice et proclame Apsimar empereur (printemps 698). Les mutins se dirigent ensuite vers Constantinople et s'empare du faubourg de Sykai, sur l'autre rive de la Corne d'Or. La capitale est alors en proie à la peste, et aucun soutien pour la rébellion ne s'y manifeste. Après plusieurs semaines de siège, une porte des remparts est ouverte, selon certaines sources par des soldats d'origine étrangère. Les rebelles s'engouffrent dans la cité et s'y livrent au pillage. L'empereur Léonce, capturé, subit le même supplice qu'il avait infligé à son prédécesseur Justinien II, à savoir l'ablation du nez (rhinokopia), cette amputation écartant du trône, en principe, un prétendant au trône ou un empereur déchu. Léonce est ensuite relégué dans le monastère urbain de Psamathion.
Apsimar règne sous le nom de Tibère III, reprenant peut-être le nom du dernier empereur dont le règne s'était déroulé sans calamités. Il fait de son frère Héraclius le commandant unique (monostratêgos) en Asie Mineure, et comme l'attention du calife Abd al-Malik est occupée par une révolte qui vient d'éclater en Perse, il l'envoie dès l'automne 698 mener une campagne militaire en Syrie. Héraclius bat facilement une armée arabe partie d'Antioche et s'avance jusqu'à Samosate. Au printemps 699, il revient chargé de butin et de prisonniers. Cette victoire facile et sans lendemain n'a pour effet que d'attirer une riposte massive de la part des Arabes : en 700, ils envahissent l'Arménie byzantine, prennent Théodosiopolis et poussent leurs incursions beaucoup plus à l'ouest ; en 701, tout le territoire byzantin à l'est de l'Euphrate passe sous domination arabe, le commandant arménien Baanès ayant capitulé et la population accepté un gouverneur musulman. L'empereur et son frère ne font aucune tentative de résistance.
Mais en 702, les Arméniens se révoltent et tuent le gouverneur musulman. Le soulèvement s'étend largement en Arménie et en Lazique. Tibère III envoie des troupes pour aider les insurgés. Le calife charge d'abord son fils Abdullah d'assurer la main-mise musulmane sur la Cilicie, où la ville de Mopsueste est fortifiée en 703 comme place-forte arabe dans la région, et en 704 Abdullah mène une grande contre-offensive en Arménie. Pendant ce temps, une autre armée arabe assiège Sisium, en Cilicie, et elle est attaquée par Héraclius qui lui inflige une défaite, mais la reconquête de l'Arménie par Abdullah ne s'en poursuit pas moins.
Tibère III ne s'occupe pratiquement que de la frontière orientale : il ne fait notamment aucune tentative pour récupérer la province d'Afrique, qui passe définitivement dans la sphère arabo-musulmane ; il constitue avec les restes de l'exarchat de Carthage un thème de Sardaigne, incluant aussi la Corse et les Baléares, qui ne durera d'ailleurs que quelques années. Il détache également la Sicile et la Calabre de l'exarchat de Ravenne et les érige en un thème, probablement parce qu'elles étaient directement exposées aux attaques de la nouvelle « Ifriqiyya » musulmane.
En 704, les habitants de Kherson, où l'ex-empereur Justinien II a été banni avec ses proches, dénoncent à Tibère III une opération préparée par celui-ci pour revenir au pouvoir. Justinien et ses fidèles s'enfuient chez le khagan des Khazars, qui donne sa fille en mariage au souverain déchu. Tibère III envoie une ambassade pour protester, et comme le khagan semble disposé à le livrer, Justinien s'enfuit encore avec ses fidèles, laissant la princesse khazare, qu'il a baptisée Théodora, enceinte. A la fin de l'année 704, il arrive chez Tervel, le khan des Bulgares, qui accepte de lui fournir une armée de quinze mille hommes pour reconquérir son trône.
Confronté à cette menace, Apsimar rappelle précipitamment son frère Héraclius de la frontière orientale. Ce dernier part en campagne en juillet 705 contre les Bulgares et il arrive sur leur frontière, mais Justinien et Tervel le contournent et marchent directement sur Constantinople. Après avoir attendu trois jours sous les murailles de la cité, Justinien, toujours intrépide, s'infiltre avec quelques hommes par la canalisation de l'aqueduc de Valens, qui était hors d'usage depuis le siège de 626 par les Avars, et parvient à faire ouvrir une porte. Tandis qu'il prend le contrôle de la capitale, Apsimar s'enfuit vers le nord jusqu'à Sozopolis, où il prend contact avec son frère Héraclius. Mais leur armée les abandonne graduellement, et ils sont capturés quelques mois plus tard. En février 706, Justinien met soigneusement en scène l'exécution conjointe de Léonce et d'Apsimar, promenés dans les rues sous les quolibets de la foule, exhibés à l'Hippodrome la tête sous les pieds de l'empereur, et finalement décapités.
Un fils d'Apsimar, apparemment épargné, entra dans le clergé et y fit une brillante carrière : il s'agit de Théodose, le métropolite d'Éphèse qui joua un rôle prépondérant dans le concile de Hiéreia en 754, et à qui le chroniqueur Théophane le Confesseur donne cette origine.
Bibliographie
- Louis Bréhier, Vie et mort de Byzance, Albin Michel, coll. L'évolution de l'humanité, Paris, 1946, (ISBN 2-226-05719-6)
- (en) Alexander Kazhdan (dir.), The Oxford Dictionary of Byzantium, 3 vols., Oxford University Press, 1991 (ISBN 0195046528) vol. 3, s. v. Tiberios II.
Références
- Tibère II qui est alors dans cette même nomenclature Tibère Ier Parfois aussi désigné sous le nom de Tibère II, à ne pas confondre avec
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