Séquerre

Fenouillèdes Fenolhedès / Fenolledès
Région	Languedoc-Roussillon
Département(s)	Pyrénées-Orientales
Villes principales	Saint-Paul-de-Fenouillet
Productions	Vin, vergers
Communes	28
Population totale	7 234 hab. (2006)
Régions naturelles voisines	Corbières Pays de Sault Conflent Ribéral Plaine du Roussillon
Région naturelle de France

Le (ou les) Fenouillèdes, plus rarement et improprement le Fenouillède (en occitan Fenolhedés / la Fenolheda et en catalan el Fenolledès / la Fenolleda) est une région naturelle française des Pyrénées-Orientales, située dans la Région du Languedoc-Roussillon.

Comme toutes les régions « naturelles », le Fenouillèdes a des limites floues ; on pourrait le définir comme la partie des Pyrénées-Orientales qui appartenait déjà à la France avant le traité des Pyrénées, ou comme la partie de ce département où la langue d'origine est l'occitan. Cet article a choisi le parti d'étendre géographiquement cette région naturelle en y incluant quelques communes de langue catalane qui sont dans le prolongement géographique de la zone languedocienne.

Géographie

Situées dans le département des Pyrénées-Orientales, à l'ouest de Perpignan, le Fenouillèdes s'étend autour de la vallée supérieure du fleuve côtier Agly. Au nord, elles sont bordées par les Corbières dans l'Aude, à l'est par le Roussillon, au sud par le Conflent (vallée de la Têt), et à l'ouest par le pays de Sault. Ils correspondent approximativement aux cantons de Saint-Paul-de-Fenouillet, de Sournia et de Latour-de-France.

C'est une région connue pour son vin (vin doux). Quelques usines et carrières de production de feldspath constituent les dernières industries persistantes (Lesquerde-Maury).

La région culmine à plus de 1300 m d'altitude près de Rabouillet et de la forêt de Boucheville. On peut distinguer deux "parties" du Fenouillèdes, en parlant de l'altitude :

• Le Haut-Fenouillèdes, à l'est, entre Saint-Paul, Caudiès, Sournia et Rabouillet), domaine de la forêt, et dont l'altitude est comprise entre 300 et 1300 m.

• Le Bas-Fenouillèdes, à l'ouest, où la vigne domine, entre St-Paul, Millas et Vinça, dont l'altitude est comprise entre 60 et 800 m d'altitude.

Climat

Le climat de la région est typiquement méditerranéen, légèrement atténué par l'altitude, la proximité des vallées pyrénéennes, et l'éloignement de la mer vers Caudiès-de-Fenouillèdes ou Rabouillet.

Flore

On observe bien évidemment une flore de type méditerranéenne dans le Fenouillèdes. Cette végétation est donc caractérisée par de petits arbres tels les oliviers, les amandiers, les figuiers, les chênes vert, des arbustes tels que les cistes, les buis, des plantes telles l'euphorbe, la lavande papillon, la fougère, le fenouil, l'asperge sauvage, la valériane (souvent appelée lilas d'Espagne)...

Euphorbe des moissons des environs d'Ille-sur-Têt	Figuier commun	Fenouil en fleur	Fleurs de ciste
Valériane	Fleur d'amandier	Lavandula stoechas	Feuilles et glands de chêne vert

Faune

La faune rencontrée est spécifique à celle du pourtour méditerranéen. Les sangliers sont nombreux dans le Fenouillèdes, et il n'est pas rare d'en croiser dans les massifs, ou de voir leurs traces caractéristiques dans les chemins et leurs dégâts dans les vignes.

Un ours aurait été aperçu il y a quelques années dans la région, mais rien n'est sûr. De même, on a un témoignage de jeune adulte lynx vu début décembre 2007.

Sanglier

Principales villes

Il n'existe pas à proprement parler de villes dans le Fenouillèdes. Saint-Paul-de-Fenouillet n'atteint pas 2 000 habitants et Latour-de-France n'est qu'un gros bourg.

Les premières villes se situent plus bas, dans la plaine du Roussillon ou la vallée de la Têt : Rivesaltes ou Ille-sur-Têt.

Liste des communes

Carte des communes. Cette carte prend en compte 5 communes qui ne font pas partie du Fenouillèdes historique, et qui sont mentionnées en italique dans la liste ci-contre.

Saint-Paul-de-Fenouillet est considérée comme étant la "capitale" du Fenouillèdes.

Le Fenouillèdes regroupe selon les chiffres 2006 du recensement de l'INSEE 7 234 habitants^[1] (9 811 en comptant les 5 communes catalanes), contre 6 762 habitants en 1999^[2] (9 265 habitants en comptant les 5 autres communes).

Les 7 234 habitants se répartissent donc sur 28 communes qui sont historiquement les communes qui forment le Fenouillèdes :

Ansignan¹ - Bélesta³ - Campoussy⁵ - Caramany⁶ - Cassagnes⁷ - Caudiès-de-Fenouillèdes⁸ - Felluns¹⁰ - Fenouillet¹¹ - Fosse¹² - Lansac¹³ - Latour-de-France¹⁴ - Lesquerde¹⁵ - Maury¹⁶ - Montalba-le-Château¹⁷ - Pézilla-de-Conflent¹⁹ - Planèzes²⁰ - Prats-de-Sournia²¹ - Prugnanes²² - Rabouillet²³ - Rasiguères²⁴ - Saint-Arnac²⁵ - Saint-Martin²⁶ - Saint-Paul-de-Fenouillet²⁷ - Sournia²⁸ - Trévillach³⁰ - Trilla³¹ - Vira³² - Le Vivier³³

Les 9 811 habitants sont répartis sur les 33 communes (la liste précédente à laquelle on ajoute les 5 communes suivantes :

Arboussols² - Calce⁴ - Estagel⁹ - Montner¹⁸ - Tarerach²⁹

Les numéros renvoient à la carte ci-contre

Fenouillèdes naturel et Fenouillèdes historique

Montner, village catalan

Cependant, certaines communes ne font historiquement pas partie du Fenouillèdes (en italique), n'étant pas de langue occitane mais de langue catalane. Elles ne sont officiellement nullement comprises dans le Fenouillèdes, mais de part leur proximité géographique et géophysique, elles y sont introduites ici. Ces communes sont Tarerach, Arboussols (comarque historique de Conflent, Calce, Estagel et Montner (comarque historique du Roussillon). Sur Wikipédia en catalan (Fenolleda), les communes citées précédemment ne sont pas mentionnées dans l'article Fenouillèdes.

De plus, il est admis que certaines communes actuellement situées dans le département de l'Aude, (vallée de la Boulzane), faisaient elles-aussi partie historiquement du Fenouillèdes.

Histoire

Une ancienne borne-frontière

La tour Trémoine à Rasiguères, ancienne tour à signaux

Castel Sabarda à Fenouillet

Notre-Dame de Laval à Caudiès-de-Fenouillèdes

Le château de Quéribus marque la frontière nord des Fenouillèdes, et le passage dans l'Aude

Le village de Prats-de-Sournia

Le village de Lansac

Le prieuré de Marcevol, aux confins des Fenouillèdes et du Conflent

Les Orgues d'Ille-sur-Têt, porte sud des Fenouillèdes. Au fond, le Canigou

Puits à glace près de Bélesta

Le village de Campoussy sous la neige

Força Réal

Les gorges de Galamus au nord de Saint-Paul-de-Fenouillet, à la limite de l'Aude

Le village de Bélesta

Le barrage de Caramany avec à gauche la commune de Caramany, au fond à gauche celles de Trilla et Ansignan et à droite celle de Lansac

Vignoble à Caramany

Sous l'occupation romaine, le territoire fait partie, dès -120, de la province Narbonnaise. De cette présence romaine restent des vestiges, dont le plus connu est vraisemblablement l'aqueduc d'Ansignan.

Les Wisigoths envahissent la région au Ve siècle. Le territoire est alors situé au sud de leur royaume, la Septimanie. Les Francs, menés par Pépin le Bref, délogent les musulmans, en 711, qui ont à leur tour envahi la zone. La construction de sites religieux, tel le Chapitre de Saint-Paul-de-Fenouillet, est ensuite encouragée, notamment par Charlemagne. La Septimanie est divisée en 842 sous Charles le Chauve, laissant les Fenouillèdes au sein d'une entité appelée marche d'Espagne. Le premier vicomte est installé au château de Fenouillet dès le Xe siècle.

Le Fenouillèdes ("Pagus Fenolietensis", à savoir pays des foins) fait partie intégrante du Languedoc et de l'Occitanie mais son histoire est intimement liée avec ses voisins catalans voire espagnols (voir Nuno Sanche de Roussillon). Le "château cathare" de Quéribus atteste de ce passé tumultueux. Le Fenouillèdes a vécu l'histoire des Cathares . Saint-Paul-de-Fenouillet conserve avec son Chapître, les vestiges de l'ancienne Abbaye de Saint Paul qui fut dotée par le Comte Sunifred au X^e siècle. Elle dépendait du diocèse de Narbonne puis fut rattachée en 1318 à l'évêché d'Alet.

La région devient un asile pour les cathares persécutés par l'Etat français. Le Vicomte est contraint de s'exiler dans le Roussillon voisin. Le Fenouillèdes est intégré en 1258 au royaume de France. De nombreuses bornes-frontières témoignant de la frontière séparant la couronne française du Roussillon appartenant au royaume d'Aragon sont visibles encore de nos jours, notamment près de Bélesta. Le Traité des Pyrénées de 1659 met fin à cette situation avec l'annexion par la France du Roussillon.

Lors de la création des départements français en 1790, le Fenouillèdes est amputé de sa partie haute, à savoir la vallée de la Boulzane, qui est rattachée à l'Aude.

Langue

Le Fenouillèdes est la seule partie du département des Pyrénées-Orientales qui fait partie de l'Occitanie: cela signifie que la langue traditionnelle est l'occitan. Le reste des Pyrénées-Orientales est de langue catalane. Seules quelques communes, de l'est et du sud de la région ne font pas partie de l'aire occitane.

• Nom des communes en catalan et occitan

Nom français	Nom occitan	Nom catalan
Ansignan	Ancinhan	Ancinyà
Bélesta	Belhestar	Bellestar
Calce	?	Calce
Campoussy	Camporsin	Camporsin
Caramany	Caramanh	Caramany
Cassagnes	Cassanhes	Cassanyes
Caudiès-de-Fenouillèdes	Caudièrs-de-Fenolhet	Caudiers de Fenollet
Felluns	Felhunhs ou Felhuns (?)	Felluns
Fenouillet	Fenolhet	Fenollet
Fosse	Fòssa	Fossa
Lansac	Lansac	Lançac
Latour-de-France	La Tor de Triniac ou La Tor de França	La Tor de França
Lesquerde	L'Esquérda	L'Esquerda
Maury	Maurin	Maurí
Montalba-le-Château	Montalban del Castèlh	Montalbà del Castell
Montner	?	Montner
Pézilla-de-Conflent	Pesilhan-de-Conflent	Pesillà del Conflent
Planèzes	Planesas	Planeses
Prats-de-Sournia	Prats-de-Sornian ou Prats-de-Sornhan	Prats de Sornià
Prugnanes	Prunhanas	Prunyanes
Rabouillet	Rebolhet	Rebollet
Rasiguères	Rasiguèras	Rasigueres
Saint-Arnac	Çantarnac ou Centernac	Centernac ou Sant Arnac
Saint-Martin	Sant-Martin-de-Fenolhet	Sant Martí de Fenollet
Saint-Paul-de-Fenouillet	Sant-Pau-de-Fenolhet	Sant Pau de Fenollet
Sournia	Sornian ou Sornhan	Sornià
Tarerach	?	Tarerac
Trévillach	Trevilhac	Trevillac
Trilla	Trilhan	Trillà
Vira	Viran	Virà
Le Vivier	Lo Vivièr	El Viver

Politique

Administrativement, les Fenouillèdes se séparent:

• en cinq communautés de communes : la Communauté de communes du Rivesaltais - Agly - Manadeil, communauté de communes des Agly Fenouillèdes, Communauté de communes de Roussillon Conflent, Communauté de communes Vinça Canigou
• en approximativement trois cantons : le canton de Saint-Paul-de-Fenouillet, le canton de Latour-de-France et le canton de Sournia.

L'ensemble des communes du Fenouillèdes (sauf quelques communes du canton de Sournia) appartient au Pays de la Vallée de l'Agly.

Résultats des 5 principaux candidats dans les communes, du 1^er tour de l'élection présidentielle du 22 avril 2007

Les Fenouillèdes résistent mieux que le reste du département à la "vague bleue". En effet, depuis quelques années, les Pyrénées-Orientales, historique terre de gauche, basculent à droite. Ainsi, depuis la présidentielle de 1988, le candidat de la droite fait mieux que celui de la gauche. Une tendance qui ne s'observe pas encore ici, car le parti socialiste arrive toujours en tête.^[3]

Culture

Gastronomie

Principales spécialités :

• vin : vignoble du Roussillon, vignoble des Côtes-du-Roussillon, vignoble des Côtes-du-Roussillon-Villages, muscat de Rivesaltes
• croquants de Saint-Paul

Desserte routière

Nord-Sud :

• D7 (Galamus-Saint-Paul-de-F.-Sournia)
• D619 (Saint-Paul-de-Fenouillet-Sournia-Prades)
• D612 (Estagel-Millas-Thuir)

Est-Ouest :

• RN116 (Perpignan-Ille-sur-Têt-Prades-Mont-Louis-Bourg-Madame)
• D117 (Foix-Lavelanet-Quillan-Rivesaltes)
• D2 (Ille-sur-Têt-Sournia-Aude)
• D9 (Saint-Louis-Caudiès-Ansignan-Latour-de-France)

Sites

• Sites religieux : Prieuré de Marcevol - Chapître de St-Paul-de-Fenouillet
• Sites naturels : Gorges de Galamus - Orgues d'Ille-sur-Têt - Lac de Caramany - Canigou - Força Réal - Forêt de Boucheville - Gorges de Saint-Jaume
• Sites gallo-romains : Aqueduc d'Ansignan
• Sites préhistoriques : Musée de Bélesta - Tautavel - Caune de l'Arago
• Châteaux et sites moyen-âgeux: Château de Quéribus - Château de Peyrepertuse - Château de Montalba - Tour de Lansac - Tour Trémoine - Château de Fenouillet - Castel Sabarda
• Villages pittoresques : Sournia, Caramany, Montalba, Bélesta, ...

Géologie

Les Fenouillèdes sont enserrées de collines calcaires de 350 m à 1231 m d'altitude environ à la végétation chiche qui constituent les derniers contreforts des Corbières. Au nord la barre calcaire est percée par l'Agly dans les magestueuses et profondes Gorges de Galamus. Après Saint Paul de Fenouillet et le confluent avec la Boulzane, la barre calcaire parallèle est percée par les Gorges de la Fou. Une source, la Font Cauda (prononcer Fount Caudo) surgit à l'entrée de ces gorges à une température de 27°. Elle est classée parmi les eaux minérales sulfurées calciques. Autrefois exploitée par des établissements thermaux, elle est, à présent fréquentée par les habitants de St Paul et des communes voisines.

Agriculture

Carte des vins en Fenouillèdes

Sur les coteaux de schiste et dans les plaines, on cultive la vigne (Caramany, Maury, Cassagnes, Lesquerde, Latour-de-France, Caudiès-de-Fenouillèdes,...). Les principales appellations sont l'AOC "Côtes du Roussillon Villages" (vin rouge), comportant 4 terroirs réputés : Caramany, Tautavel, Latour-de-France et Lesquerde, le muscat de Rivesaltes, le Maury.

Armorial

Ansignan

Caramany

Voir aussi

• Randonnée dans les Pyrénées-Orientales
• les Cathares
• le vignoble des Corbières
• le vin de Maury
• Vignoble des Côtes-du-Roussillon
• Vignoble des Côtes-du-Roussillon-Villages
• Le Bus à 1 €^[4]

Bibliographie

• Lucien Bayrou, Entre Languedoc et Roussillon : 1258-1659 fortifier une frontière ?, publié par les Amis du Vieux Canet.

Notes et références

	Pays des Pyrénées-Orientales
	Massif des Albères | Aspres | Capcir | Cerdagne | Conflent | Corbières catalanes | Fenouillèdes | Ribéral | Plaine du Roussillon | Salanque | Vallespir | Côte Vermeille

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