- Survivalisme
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Le survivalisme est un terme qui désigne les méthodes utilisées par certains groupes ou individus qui veulent se préparer à une hypothétique catastrophe locale ou plus globale dans le futur, voire une interruption de la continuité sociétale ou civilisationnelle au niveau local, régional, national ou mondial. Les survivalistes se préparent en apprenant des techniques de survie et des rudiments de notions médicales, en stockant de la nourriture, en construisant des abris, ou en apprenant à se nourrir en milieu sauvage. Le survivalisme est devenu une sous-culture présente dans le cinéma, la littérature ou la bande-dessinée.
Sommaire
Origines et historique
En 1902, Georges Hébert coordonna le sauvetage de 700 personnes d'une éruption volcanique. Profondément affecté par cette expérience, il développa l'Hébertisme, une activité physique qui permettrait d'« Être fort pour être utile » afin de survivre.
Dans les années 1960, aux États-Unis, l'inflation et la dévaluation ont incité certaines personnalités à conseiller aux populations de se préparer. En 1967, un architecte, Don Stephens commença à populariser l'idée d'un nécessaire de survie.
Au cours des années 1970, au début de la crise pétrolière de 1973, un livre de Howard Ruff "Famine et survie en Amérique" diffusait l'information que différents métaux précieux, dont l'or, avaient plus de valeur et devaient être favorisés dans le cas d'un imminent effondrement économique. De nombreux livres de "survie" furent publiés à la suite de celui-ci, dont celui de Kurt Saxon qui décrivait les méthodes des pionniers du XIXe siècle. C'est Saxon qui utilisa le terme "survivaliste" le premier et qui prétend l'avoir inventé[1]. Par la suite, des auteurs comme Mel Tappan ("personal survival letter") publièrent des ouvrages sur le même thème.
Dans les années 1980, John Pugsley publia La Stratégie Alpha[2] qui fut un best-seller et considéré encore aujourd'hui comme une référence parmi les survivalistes américains[3],[4]. Le livre Life After Doomsday de Bruce Clayton apparaît à cette période de course à l'armement nucléaire.
Dans les années 1990, le bogue de l'an 2000 a redonné une seconde vie au courant survivaliste.
L'événement du 11 septembre 2001 et la guerre contre le terrorisme a ravivé la crainte d'un désastre imminent avec autant de force qu'à son origine dans les années 1960 et 1970. Le Tsunami de décembre 2004 a accentué le phénomène ainsi que la crise financière de 2007-2009.
Plus récemment, le besoin pour des citoyens moyens, prévoyants[5], de se distancier des connotations sectaires, extrémistes[6], et/ou ultra-individualistes[7] qui collent au survivalisme, en particulier aux Etats-Unis, a donné naissance au terme "prepper" (de prepping[8] : diminutif informel de "se préparer"). Ainsi des réseaux de "preppers" ont vu le jour au Canada et au Etats-Unis (ex.: American Preppers Network[9]). Ces développements ont conduit Gerald Celente, le fondateur du « Trends Research Institute », parfois appelé le Nostradamus américain, à relever comme tendance pour 2010 et les années à venir, l'émergence de ce qu'il appelle le Neosurvivalisme. Il définit ce phénomène dans une interview[10] accordée à Jim Puplava[11] le 18 décembre 2009 :
"(...) Quand on remonte aux derniers jours déprimants où nous étions dans un "mode survie", les plus récents, Y2K (le bogue de l'an 2000) bien sûr, et avant ça les années '70, la seule chose que l'on voyait était seul un élément du survivalisme : la caricature, le gars avec son AK-47, se dirigeant vers les collines avec assez de munition, de porc et de haricots pour traverser la tempête. Le Neosurvivalisme est très différent de ça. On observe des citoyens ordinaires, prenant des initiatives futées, se diriger dans un sens intelligent afin de se préparer au pire. (...) Il s'agit donc d'un survivalisme de toutes les façons possibles : cultiver soi-même, être auto-suffisant, faire autant que possible pour se débrouiller aussi bien que possible par soi-même. Et cela peut se faire dans des zones urbaines, semi-urbaines ou à la campagne. Cela veut dire également : devenir de plus en plus solidement engagé avec ses voisins, son quartier. Travailler ensemble et comprendre que nous sommes tous dans le même bain. Le meilleur moyen d'avancer c'est en s'aidant mutuellement.(...)"
Ce sont la prise de conscience des défis à venir par un grand nombre de gens issus de tous les horizons, leur disposition à prendre des mesures pro-actives (simples pour les uns et plus radicales pour les autres) afin de s'en prémunir, et ceci dans un esprit de communauté, qui ont donné naissance au Neosurvivalisme.
Types de problèmes envisagés.
Le survivaliste se prépare en fonction de la situation anticipée.
- Catastrophes naturelles (tornades et ouragans, tremblements de terre, blizzards, inondation, éruption volcanique, tsunami, ...) ou d'origine humaine mais avec le même effet (centrale nucléaire, rupture de barrage).
- Réchauffement climatique : mise en exergue depuis 2008 dans l'opinion publique de la menace d'un changement climatique sur notre planète.
- Conflits humains (guerre nucléaire, guerre bactériologique, guerre chimique, guerre conventionnelle, guérilla, attaque terroriste, guerre civile)
- Catastrophe économique (Crash boursier etc.)
- Désordre consécutif à la catastrophe primaire : rupture d'approvisionnement en eau potable et en aliments sains, en énergie, médicaments etc. ; dissolution de l'ordre social, développement de conflits autour des ressources restantes
Perspective religieuse
Le survivalisme est parfois relié à des croyances religieuses diverses. Certaines Églises évangéliques ont une interprétation de la Bible connue sous le nom de temps de la grande tribulation et annonçant des événements auxquels il faudrait se préparer. L'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours a donné la consigne aux familles de stocker de la nourriture[12]. La prédiction d'un changement radical en décembre 2012, issue d'une interprétation du calendrier maya, a ravivé également les préparatifs des survivalistes religieux.
Les films survivalistes
- La Jetée (1962)
- Le Survivant (1971)
- Soleil vert (1973)
- Mad Max (1979)
- Malevil (1981)
- Les survivants (1993)
- Réactions en chaîne (1996)
- The Postman (1997)
- Seul au monde - (2000)
- Le temps du loup (2003)
- Le Jour d'après (2004)
- Les Fils de l'homme (2006)
- Jericho (série télévisée) (2006)
- Je suis une légende (2007)
- Into the Wild (2007)
- Babylon A.D. (2008)
- Cloverfield (2008)
- La Route (2009)
- Terminator Renaissance (2009)
- 2012 (2009)
- Le Livre d'Eli (2010)
- 127 heures (2011)
Émissions télévisées
Littérature survivaliste
- Ravage de René Barjavel (1943)
- Je suis une légende de Richard Matheson (1954)
- Soleil vert de Harry Harrison (1966)
- Les survivants de Paul Piers Read (1973)
- Malevil de Robert Merle (1972)
- Le Facteur de David Brin (1985)
- La Route de Cormac McCarthy (2008)
Voir aussi
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Survivalism » (voir la liste des auteurs)
- http://www.textfiles.com/survival/whatsurv
- Alpha Strategy
- http://www.survivalblog.com/2008/04/time_for_retreat_logistics_sta.html
- http://www.survivalblog.com/2007/12/coping_with_inflationsome_stra.html
- Hard times have some flirting with survivalism, MSNBC.com, 21/10/2008, Kari Huus
- Survivalist or Prepper
- Duck and Cover: It's the New Survivalism, New York Times, 6/4/2008, Alex Williams
- prepping
- American Preppers Network
- Interview Celente
- Puplava
- Provident Living
Lien externe
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