Scandale du watergate

Scandale du watergate

Scandale du Watergate

Le complexe immobilier des Water, abritant appartements de luxe, bureaux et hôtels.

Le scandale du Watergate est à l'origine une affaire d'espionnage politique qui débouche, en 1974, sur la démission du président des États-Unis Richard Nixon. L'affaire commence avec la révélation par des journalistes du Washington Post de la pose de micros dans les locaux du Parti démocrate dans l'immeuble du Watergate à Washington en 1972. Elle se développe ensuite avec de nombreuses ramifications. Les investigations de journalistes et une longue enquête sénatoriale lèvent le voile sur des pratiques illégales à grande échelle au sein de l'administration présidentielle.

L'affaire est à ce point marquante dans l'histoire américaine qu'il est devenu courant d'utiliser le suffixe -gate pour désigner d'autres scandales politico-financiers, comme par exemple le Coingate, l'Irangate, le Plamegate, le Nipplegate ou le Monicagate.

Sommaire

Contexte

Politique

Richard Nixon lors de la campagne électorale de 1968.

L'année 1972 est une année d'élection présidentielle aux États-Unis. Dans le camp républicain, Richard Nixon se présente pour un second mandat. Il peut se vanter d'une politique étrangère inspirée par Henry Kissinger et menée avec succès : détente avec l'URSS (accords SALT), préparation de la « paix dans l'honneur » au Viêt Nam (concrétisée par la signature du traité de Paris en janvier 1973), en attendant le rétablissement des relations diplomatiques avec la Chine. Cependant, le coût en vies humaines dû à la politique menée en Asie du Sud-Est, notamment l'invasion du Cambodge en 1970, suscite une vive agitation parmi la jeunesse, s'exprimant par des manifestations parfois violemment réprimées (fusillade de Kent State University).

Sur le plan intérieur, la politique de son administration se fonde sur le slogan de « la loi et l'ordre », impliquant une justice stricte et répressive. Le Parti républicain avait subi une écrasante défaite lors de l'élection de 1964, mais son candidat d'alors, Barry Goldwater, a recentré le parti sur des valeurs plus conservatrices, qui à terme, se sont davantage ancrées dans les stratégies électorales du Parti républicain[1]. En outre, l'instauration des Droits civiques signés par le président Johnson (Civil Rights Act en 1964 et Voting Rights Act en 1965), améliorant le statut de la minorité afro-américaine, a détourné l'électorat traditionnellement démocrate du Vieux Sud (Deep South), favorable à la ségrégation, qui a basculé du côté républicain[2]. Les chances de l'emporter sont donc excellentes pour Nixon, qui avait échoué en 1960, après avoir été vice-président d'Eisenhower pendant huit ans.

En face, le camp démocrate est affaibli par ses querelles internes. La présidence de Lyndon Johnson (1963-1969) a été marquée par la guerre du Viêt Nam ; des émeutes raciales dans les ghettos noirs (hot summers) ; et le projet de la Great Society, développant l'État-providence (éducation, sécurité sociale, lutte contre la pauvreté) au prix de coûteuses dépenses. En 1968, quatre tendances s'affrontent lors des primaires démocrates. Hubert Humphrey a l'appui des syndicats et de l'appareil du parti ; Robert Kennedy séduit les minorités noire et catholique ; Eugene McCarthy porte les revendications des étudiants et des pacifistes ; et enfin George Wallace, ségrégationniste du Sud, opposé aux Droits civiques, se présente comme candidat indépendant. Robert Kennedy part favori, mais est assassiné en juin 1968 (deux mois après le leader noir Martin Luther King). C'est Humphrey qui est investi, au cours de la convention démocrate de Chicago en août 1968, au milieu d'affrontements entre la police et des émeutiers anti-guerre, dont les « leaders » seront jugés au cours du procès tumultueux dit des Chicago seven (septembre 1969-mars 1970). Hubert Humphrey est battu par Nixon lors de l’élection présidentielle de 1968 d'une courte tête alors que George Wallace, le troisième homme, rafle cinq États du Sud.

En 1972, le candidat le plus soutenu par l'appareil du parti au début de la primaire démocrate, Edmund Muskie s'effondre, notamment des suites de mauvais coups (dirty tricks) concoctés par les hommes du Président, en particulier un scandale provoqué par une lettre livrée à la presse (Canuck letter). Celle-ci se révèlera plus tard être un faux[3], dans laquelle un « simple citoyen » dit avoir été témoin d'une attitude anti-canadiens français de la part de Muskie, lettre publiée avant les primaires dans le Massachusetts où les Américains d'origine franco-canadienne sont nombreux. C'est donc un candidat initialement inattendu, George McGovern, qui est investi lors de la Convention démocrate en juillet 1972. Il est un liberal (au sens américain, c'est-à-dire de gauche), et à ce titre, ses chances de vaincre sont réduites. Ses adversaires le dépeignent comme le « candidat des trois A » pour amnesty, abortion and acid (amnistie, avortement et acide)[4]. De plus, sa campagne commence mal : son candidat à la vice-présidence, Thomas Eagleton, doit renoncer lorsque la presse révèle qu'il a effectué des séjours dans des hôpitaux psychiatriques[5].

Médias et renseignements

En mai 1972, John Edgar Hoover, directeur du FBI, meurt. Il occupait cette fonction, dépendant du département de la Justice (équivalent du ministère de la Justice) depuis 1924, ayant servi sous huit présidents. C'est lui qui a développé cette agence gouvernementale, concentré ses moyens pour la lutte contre le communisme[6], notamment pendant la période du maccarthysme, tandis qu'il niait l'existence de la mafia, et généralisait les écoutes clandestines comme moyen d'investigation ou d'espionnage[7]. En mai 1969, Nixon a mis à contribution le FBI pour enquêter par des écoutes clandestines sur les fuites dans la presse concernant les bombardements secrets sur le Cambodge qu'il a autorisés en février[8].

Depuis sa création, aux lendemains de la Seconde Guerre mondiale et dans le contexte de la Guerre froide, la CIA a utilisé son savoir-faire dans plusieurs « coups », dont les plus retentissants sont réalisés dans les années 1950, lorsqu'Allen Dulles en est le directeur[9]. En 1961, à la suite de l'échec du débarquement de la baie des Cochons, initiée sous la présidence Eisenhower, Dulles est démis de ses fonctions par le président John Kennedy. Son successeur est plus modéré, mais avec Richard Helms à partir de 1966, on en revient à un style et une motivation anticommuniste plus proches de ceux de Dulles. Avec l'arrivée au pouvoir de Nixon, la CIA intensifie son programme de surveillance[10] de milliers de citoyens américains (Operation CHAOS)[11], bien que toute activité de renseignement de la CIA sur le territoire américain soit interdite.

Ces activités, quasiment inconnues du grand public américain, commencent à apparaître au grand jour au début des années 1970, dans la presse, et au cours d'enquêtes, à partir de 1970, du sous-comité judiciaire des droits constitutionnels du Sénat. En juin 1971, le New York Times, puis le Washington Post, publient des extraits d'un rapport secret, les Pentagon Papers, qui lui ont été remis par Daniel Ellsberg, un expert de la RAND Corporation, think tank travaillant pour le département de la Défense. Ces documents éclaircissent les prises de décisions gouvernementales et militaires pendant la guerre du Viêt Nam, informant par exemple de la volonté du président Johnson d'intensifier le conflit, quand il promettait de ne pas s'y impliquer davantage. Il s'ensuit un bras de fer juridique entre le gouvernement de Nixon, qui veut interdire la diffusion d'informations confidentielles, et les deux journaux, qui obtiennent finalement gain de cause, après décision de la Cour suprême, au nom du Premier amendement de la Constitution, qui garantit la liberté de la presse.

Déroulement

Le « cambriolage »

Le scandale du Watergate commence lorsque, dans la nuit du 17 juin 1972, cinq « cambrioleurs » (dont deux Cubains[12]), repérés par un agent de sécurité, sont arrêtés par la police dans l'immeuble du Watergate, au siège du Parti démocrate. Transportant du matériel d'écoute, des micros contact BTK Electronik de fabrication française, ces hommes ressemblent plus à des agents secrets qu'à des cambrioleurs. Sur des carnets d'adresses retrouvés en leur possession, on trouve les coordonnées d'un certain Howard Hunt. L'un d'entre eux, James McCord, attire particulièrement l'attention : c'est un colonel réserviste de l'armée de l'Air, un ancien du FBI et de la CIA, et surtout un membre du Comité pour la réélection du Président[13]. Le FBI, dont le directeur Gray vient d'être nommé par Nixon, ne poursuit pas l'enquête malgré ces éléments troublants[14].

Le 22 juin, le président Nixon évoque pour la première fois l'affaire en déclarant : « La Maison Blanche n'est impliquée en aucune manière dans cet incident . » Pendant les six mois qui suivent, l'affaire est oubliée, et lors de l'élection présidentielle de novembre 1972, Richard Nixon remporte contre le démocrate George McGovern la deuxième plus écrasante victoire électorale de toute l'histoire des États-Unis[15].

L'enquête du Washington Post

Deux journalistes du Washington Post, Carl Bernstein et Bob Woodward, enquêtent pour démêler un écheveau compliqué dont tous les fils conduiront à la Maison Blanche, à travers le Comité pour la réélection du président (CRP; se prononce "creep") de Richard Nixon[16]. Jeunes journalistes d'investigation, ils utilisent beaucoup le téléphone et n'hésitent pas à contacter plusieurs centaines d'interlocuteurs, creusant des pistes qui avaient d'abord semblé maigres. Dans un premier temps, à partir des informations recueillies directement sur les cambrioleurs, ils parviennent à remonter les fils du financement occulte de la campagne électorale de Nixon en 1972, opéré notamment par le biais d'intermédiaires au Mexique[17]. Des informations essentielles leur sont alors communiquées par un informateur secret surnommé Gorge Profonde (Deep Throat), qui ne révélera publiquement son identité que 30 ans plus tard. Il s'agissait de Mark Felt[18], le n°2 du FBI.

Obsédés par l'affaire et suivis par leurs confrères, Woodward et Bernstein (surnommés Woodstein) parviennent à éclairer l'affaire, avant qu'elle soit traitée par la justice américaine (le Department of justice étant contrôlé par la maison Blanche), puis par une commission d'enquête sénatoriale indépendante. C'est l'un des cas les plus évidents, dans l'histoire américaine, de l'influence du « quatrième pouvoir ».

La commission d'enquête sénatoriale

Sam Ervin, président de la commission sénatoriale.

En janvier 1973, le juge du district de Columbia, John Sirica préside le procès des cinq cambrioleurs, ainsi que celui de leur chef, Howard Hunt (ancien agent de la CIA) et de leur commanditaire direct, Gordon Liddy (ancien du FBI et membre du Comité pour la réélection du président[19]). Persuadé qu'ils ne disent pas toute la vérité[20], le juge prolonge l'enquête. L'un des accusés, James McCord, écrit au juge une lettre dans laquelle il affirme s'être parjuré devant le tribunal, à cause de pressions émanant de la Maison Blanche, et indiquant que de hauts responsables sont impliqués[21].

Une commission sénatoriale, dirigée par le démocrate Sam Ervin, est alors mise sur pied pour enquêter sur l'affaire, avec les démocrates (majoritaires au Sénat) Herman Talmadge, Joseph Montoya, Daniel Inouye, et les républicains Howard Baker, Edward Gurney, Lowell Weicker. Ils sont assistés par les conseillers Sam Dash (démocrate) et Fred Thompson (républicain).

La commission d'enquête sénatoriale met en œuvre des subpoena, c'est-à-dire des injonctions à comparaître, avec l'éventualité de poursuites par une juridiction en cas de parjure ou si un quelconque acte illégal est révélé.

Les révélations

La Commission sénatoriale parvient, au cours d'une instruction qui dure un an et demi (mars 1973-août 1974) à la conclusion que certains proches de Richard Nixon ont été coupables d'obstructions à la justice, faux témoignages, écoutes clandestines[22], détournements de fonds, etc.[23]

L'enquête a démontré que ce type de pratiques[24] ne se résumait pas à des cas isolés. L'affaire des Papiers du Pentagone en 1971, en fut également la démonstration, quand un expert du Pentagone, Daniel Ellsberg fournit à la presse une copie d'un long rapport secret dévoilant des aspects dissimulés de la guerre du Viêt Nam[25]. Le psychiatre d'Ellsberg avait ainsi été cambriolé par la même équipe que celle du Watergate, menée par Howard Hunt[26]. Cette équipe, spécialisée dans la pose de matériel d'écoute, est surnommée, au cours de l'affaire, l'équipe des « plombiers ».

On apprit lors de l'enquête que des membres de ces équipes, dont Howard Hunt, avaient été dépêchés, le 18 juillet 1969, à Chappaquiddick, Massachusetts, aussitôt après l'accident de voiture du sénateur démocrate Ted Kennedy, qui coûta la vie à l'une de ses collaboratrices, et brisa à jamais les ambitions présidentielles du frère de l'ancien président Kennedy[27].

Il fut également établi que l'administration Nixon avait constitué une liste noire informelle d'adversaires présumés[28], à faire harceler par le fisc ou à discréditer par des poursuites judiciaires[29]. Cette liste a été compilée par Charles Colson, conseiller spécial du président, accusé par John Dean d'avoir également projeté de placer une bombe dans les locaux de la Brookings Institution, pour y voler des documents[30].

Sur la fin, la commission sénatoriale s'intéresse aux mouvements financiers liés aux campagnes électorales[31], concernant notamment une contribution du milliardaire Howard Hughes de 100 000 dollars[32], et son détournement par Bebe Rebozo, intermédiaire et ami intime de Nixon[33]. Cette partie de l'enquête ne fut pas menée jusqu'à son terme.

Les audiences et les démissions

John Dean, conseiller juridique de la Maison Blanche, en mai 1972.

Les audiences, retransmises en direct à la télévision à partir du 18 mai, ou faisant l'objet de larges comptes rendus dans les journaux, sont suivies par une grande partie du public américain[34], qui se passionne pour les multiples rebondissements qui se succèdent et qui révèlent un aspect inconnu des pratiques de l'institution suprême.

Au cours de l'enquête, trois témoignages successifs sont des grands tournants du scandale, de véritables bombes. Le premier, celui de James McCord, a révélé l'existence d'une équipe d'espions au service de membres du staff de la Maison Blanche. Le deuxième, celui de John Dean, conseiller juridique de la présidence, révèle, en juin, les conspirations s'étant tramées dans le Bureau ovale. Le troisième, celui d'Alexander Butterfield, haut-fonctionnaire, révèle en juillet qu'un système d'écoute secret pourrait permettre d'en savoir plus.

Tout part donc des aveux de James McCord, en février 1973, qui, dans un premier temps, mettent en cause John Mitchell, ancien procureur général, John Dean, conseiller juridique du président, et Charles Colson. John Mitchell est le premier haut responsable mis en cause, en tant que président, en 1972, du Comité pour la réélection du président, qui a servi d'intermédiaire entre la Maison Blanche et les cambrioleurs, notamment pour le financement de leurs opérations. Sa femme, Martha, se répand alors en accusations contre l'administration présidentielle devant les journalistes[35].

Le 27 avril, le directeur du FBI, Patrick Gray, démissionne, après qu'il a été révélé, à la suite de son audition devant le Sénat pour ratifier sa récente nomination, qu'il a détruit des documents relatifs à l'enquête sur le cambriolage[36].

Ehrlichman et Haldeman, peu avant leur démission en avril 1973.

Le 30 avril, Bob Haldeman, chef de cabinet de la Maison Blanche, et John Ehrlichman, conseiller pour les Affaires intérieures, démissionnent. Surnommés ensemble « le mur de Berlin », à cause de leur tendance à faire barrage autour du président en écartant des collaborateurs ou visiteurs[37], ils étaient les deux principaux conseillers de Nixon. Il fut établi par l'enquête qu'ils étaient à l'origine, avec Charles Colson, qui a démissionné le 10 mars, des ordres donnés à l'équipe des « plombiers », aussi bien pour le Watergate que pour le cas Ellsberg en 1971[38]. John Dean est quant à lui renvoyé par la Maison Blanche, après avoir refusé de signer un texte reconnaissant sa responsabilité dans l'affaire du Watergate[39].

Le même jour, l'Attorney General Richard Kleindienst démissionne également. Kleindienst est remplacé par le secrétaire à la Défense Elliot Richardson, qui nomme aussitôt un procureur spécial indépendant pour enquêter sur le Watergate. Archibald Cox, ancien n°3 du département de la Justice sous Kennedy, accepte ce poste le 18 mai 1973[40].

Le 3 juin, John Dean, qui refuse de servir de bouc émissaire, commence à témoigner devant la Commission. Il compromet plusieurs membres de l'administration Nixon, dont Mitchell, Haldeman, Ehrlichman, Colson, et le président lui-même. Il révèle notamment que plusieurs réunions ont eu lieu entre Nixon, Haldeman et Ehrlichman, pour superviser l'étouffement de l'affaire du Watergate, et discuter des sommes pouvant être engagées pour inciter au silence les « plombiers » arrêtés[41].

Les enregistrements de la Maison Blanche

Le 16 juillet 1973, Alexander Butterfield, adjoint de Bob Haldeman et témoin surprise, révèle qu'il existait un système d'écoute sophistiqué enregistrant toutes les conversations, à l'insu des personnes concernées, au sein du bâtiment de l'exécutif suprême[42]. De tels enregistrements étaient déjà ponctuellement pratiqués sous l'administration de Kennedy[43]. Cette information est largement diffusée par la presse, et implique la dissimulation de preuves de l'implication de Richard Nixon et de ses collaborateurs dans les événements du Watergate. Le président tente de soustraire à l'enquête les bandes magnétiques comportant les enregistrements des conversations menées dans le bureau ovale, et rapportées par les témoins.

Bras de fer pour la restitution des bandes

Archibald Cox, procureur spécial indépendant.

Le procureur spécial indépendant, Archibald Cox, demande à la Maison Blanche la restitution, pour l'enquête, des bandes magnétiques, afin de confirmer les aveux de John Dean. Nixon s'y oppose, au nom du « privilège de l'exécutif »[44], et demande à l'Attorney General, Elliot Richardson, de destituer Cox. Richardson, qui avait nommé Cox, refuse, ainsi que son second, William Ruckelshaus. Ils démissionnent le 20 octobre 1973. Cet épisode, qui a provoqué une profonde indignation dans l'opinion publique[45], reste célèbre dans l'histoire américaine sous le nom de « massacre du samedi soir ».

Archibald Cox, finalement démis de ses fonctions par Robert Bork, numéro 3 du département de la Justice, est aussitôt remplacé par Leon Jaworski, lequel réclame à son tour les bandes, 64 d'entre elles précisément[46]. Nixon essaie de gagner du temps. Le 30 octobre 1973, il fait parvenir une partie des bandes, mais il y a un trou de 18 minutes ½ sur l'une d'entre elles[47]. La secrétaire de Nixon, Rose Mary Woods, témoigne qu'il s'agit d'une erreur de manipulation[48]. Le 10 janvier 1974, un comité d'expert désigné par le juge John Sirica, conclut à un effacement délibéré[49]. Nixon tente alors, dans les mois qui suivent, de ne remettre que des retranscriptions écrites de ces enregistrements, certains passages étant censurés ou prétendument inaudibles[50]. Dans ces retranscriptions rendues publiques, de nombreux passages où l'on entend le président sont très ambigus, moralement compromettants, voire révélateurs[51], mais pas suffisamment pour envisager des poursuites judiciaires.

La résistance de Nixon concernant la restitution des bandes s'explique non seulement par le souci de dissimuler des informations compromettantes confirmant les déclarations des témoins[52], mais probablement aussi par l'image dégradante des dessous du pouvoir et du président lui-même qu'elles pouvaient révéler. « J'ai trouvé tout cela dégoutant », déclare John Sirica, juste après avoir enfin entendu le contenu des bandes[53]. Selon le journaliste et prix Pulitzer Seymour Hersh, les bandes auraient révélé l'alcoolisme de Nixon et le rôle du conseiller à la sécurité nationale (puis secrétaire d’État) Henry Kissinger, qui se serait chargé d'affaires urgentes lorsque le président était en incapacité de les gérer[54].

L'intervention de la Cour suprême et l’impeachment

Jaworski finit par demander à la Cour suprême de se prononcer sur la légitimité du président Nixon à s'opposer à la restitution des bandes magnétiques. Le 24 juillet 1974, bien que formée de quatre juges sur neuf nommés par Nixon, elle se prononce à l'unanimité (moins une abstention) pour la restitution des bandes[55].

Nixon est alors définitivement et complètement isolé politiquement. Le dos au mur et sans autre recours légal, la Maison Blanche remet donc les bandes fin juillet. L'une d'entre elles est surnommée Smoking Gun Tape[56]. Il s'agit d'une conversation tenue six jours après le cambriolage, le 23 juin 1972, entre Nixon et Haldeman. On entend le président autoriser explicitement ses collaborateurs à approcher le directeur de la CIA, Richard Helms[57], pour qu'il demande au directeur du FBI, Patrick Gray, d'enterrer l'enquête fédérale sur le cambriolage pour des raisons de sécurité nationale[58].

C'est la preuve décisive, non seulement des mensonges, mais surtout de la culpabilité juridique de Nixon dans une conspiration criminelle ayant pour but de faire obstruction à la justice, motif justifiant amplement une procédure d'impeachment (destitution par le Congrès), qui a de fortes chances d'aboutir. Les membres de son propre parti, dont Barry Goldwater, le pressent de démissionner[59]. Au fur et à mesure des révélations, des foules de plus en plus nombreuses se sont présentées devant les grilles de la Maison Blanche ou au cours des déplacements du président, pour réclamer son départ.

Les 27, 29 et 30 juillet, les membres de la Commission judiciaire de la Chambre des Représentants votent sur les articles de l'impeachment du président, et retiennent les charges d'obstruction à la justice, abus de pouvoir et outrage au Congrès.

La démission de Nixon

Nixon quitte la Maison Blanche (photo prise depuis l'hélicoptère présidentiel Army One).

Nixon n'a jamais cessé de plaider son innocence, plaidée jusqu'au bout par son porte-parole et conseiller en communication Ron Ziegler[60]. Le 17 novembre 1973, le président avait prononcé un discours célèbre, déclarant : I am not a crook (Je ne suis pas un escroc)[61].

Après s'être farouchement défendu, il préfère néanmoins donner sa démission quand l'impeachment est engagé contre lui. Nixon est le seul président de l'histoire des États-Unis à avoir démissionné. Il quitte ses fonctions le 9 août 1974, une semaine après le déclenchement de la procédure. Après un discours devant le personnel de la Maison Blanche et les journalistes, il quitte en direct la Maison Blanche à bord d'Army One, l'hélicoptère présidentiel de l'US Army.

Le vice-président Spiro Agnew ayant démissionné en 1973 pour une affaire de corruption distincte, c'est le nouveau vice-président, Gerald Ford, nommé par Nixon qui lui succède immédiatement. Sa première action officielle, très controversée, est de gracier Richard Nixon[62], ce qui a pour effet de stopper toute procédure. Nixon, avocat, n'en est pas moins radié du barreau de l'État de New York en 1976[63].

Quant aux enregistrements qui ont suscité d'interminables batailles juridiques, le président Ford en donne le contrôle à Nixon, qui est le seul habilité à donner les autorisations pour leurs consultations[64].

Poursuites judiciaires

À l'issue du procès des cambrioleurs en janvier 1973, plaidant coupable, Howard Hunt passe 33 mois en prison. Gordon Liddy, lui, est condamné à une peine de 20 ans, mais est amnistié 4 ans plus tard par le président Jimmy Carter[65].

En novembre 1973, John Dean plaide coupable, devant le juge Sirica, d'obstruction à la justice. Il témoigne contre Mitchell, Haldeman et Ehrlichman et bénéficie alors du même programme de protection que celui des témoins contre le crime organisé ; il passe 4 mois en prison.

Le 1er mars 1974, sept collaborateurs de Nixon, dont Haldeman, Ehrlichman, Colson et Mitchell, sont inculpés pour conspiration dans le cadre de l'affaire du Watergate. En juin 1974 Charles Colson plaide coupable d'obstruction à la justice dans l'affaire Ellsberg. Il évite ainsi d'autres poursuites, et ne passe que 7 mois en prison[66]. En janvier 1975, John Ehrlichman et Bob Haldeman sont reconnus coupables de conspiration, obstruction à la justice et parjure ; ils passent 18 mois en prison. En février 1975, John Mitchell est reconnu coupable des mêmes crimes ; il passe 19 mois en prison.

En tout, plus de 70 personnes ont été poursuivies en justice dans le cadre de ce scandale[67].

Le mystère de l’identité de « Gorge profonde »

L'identité de l'informateur « Gorge profonde » (surnom donné par Woodward en référence au film pornographique du même nom ayant connu un grand succès en 1972) est un sujet qui a fait couler beaucoup d'encre. Au cours de l'affaire, plusieurs personnalités politiques célèbres, dont Henry Kissinger, George H. W. Bush, Ron Ziegler, John Dean, Alexander Haig ou Pat Buchanan ont été présentées comme étant cet informateur secret[68],[69],[70],[71].

Les seules personnes connaissant son identité sont les deux journalistes et leur rédacteur en chef de l'époque, Benjamin Bradlee. La véritable identité de Gorge profonde est finalement révélée par le magazine américain Vanity Fair du 31 mai 2005. Il s'agissait de W. Mark Felt, directeur adjoint du FBI sous Richard Nixon. Âgé de 91 ans, il déclare souhaiter « libérer sa conscience »[72]. Le Washington Post confirme l'information quelques heures plus tard[73]. Bob Woodward raconte qu'il connaissait Mark Felt depuis 1970, et que les relations entre le FBI et la Maison Blanche s'étaient sérieusement dégradées[74]. Il a également été fait mention du dégoût de Felt pour les méthodes de l'équipe de Nixon[75] et de son dépit de ne pas avoir été nommé à la tête du FBI à la mort de John Edgar Hoover[76].

Héritage du Watergate

Richard Helms, directeur de la CIA condamné en 1977 pour parjure à l'issue de la Commission Church.

Le Watergate est devenu l'une des plus célèbres affaires de l'histoire des États-Unis et est irrémédiablement attaché au nom de Nixon[77]. Il a durablement terni l'image de la fonction présidentielle et accru la méfiance des Américains envers leurs dirigeants, d'autant plus que l'administration Nixon se réclamait de « la loi et l'ordre ».

Le scandale du Watergate en lui-même a en fait mis au jour toute une série de scandales commis par l'administration Nixon, dont le mode de fonctionnement est devenu, au fil des révélations, « le » grand scandale. Selon l'historien américain Melvin Small, « les scandales de Nixon ont révélé une tentative pour subvertir tout le système politique américain »[78].

Cette affaire a redonné un souffle au journalisme d'investigation, dont Woodward et Bernstein sont devenus les symboles[79]. Elle a aussi alimenté significativement le cynisme dans les commentaires politiques.

Le scandale, et en particulier les leçons de l'épisode du « massacre du Samedi soir » et ses conséquences sur l'opinion publique, ont accru de facto l'importance du rôle du procureur spécial indépendant. Un aspect en est le renforcement de l'indépendance du pouvoir judiciaire. Mais cette évolution a parfois été jugée excessive, notamment lors de l'instrumentalisation politique de la fonction, avec par exemple l'enquête menée par le procureur Kenneth Starr contre Bill Clinton, lors du Monicagate[80].

Les révélations du Watergate ont poussé à remettre en cause l'intégrité de l'administration et notamment des agences gouvernementales de renseignement. Ce climat aboutit, en 1975-1976, à des commissions d'enquête au Congrès, la Commission Pike (Chambre des représentants) et la Commission Church (Sénat)[81], qui révèlent certaines activités illégales de la CIA, comme le Projet MKULTRA[82], ou l'implication dans le renversement de plusieurs chefs d'État, dont l'assassinat fut légalement interdit sous la présidence de Gerald Ford. Les moyens opérationnels de la CIA en sortent réduits, et son rôle dans l'appareil de renseignements américain diminue au profit de la National Security Agency.

Le discrédit du camp républicain profita aux démocrates[83], et notamment au candidat inattendu Jimmy Carter, gouverneur de la Géorgie et propriétaire d'une plantation de cacahuètes, lors de l’élection présidentielle de 1976. Le courant conservateur du Parti républicain en a également profité pour gagner plus d'influence au sein du parti[84] et porter l'un des siens, Ronald Reagan, au pouvoir en 1980.

Plusieurs commentateurs ont avancé que ce scandale a affaibli la présidence américaine, voire la puissance américaine elle-même dans les années qui ont suivi[85]. La chute de Saigon, en 1975, en serait une illustration. L'indépendance du Sud Viêt Nam était garantie par le traité de Paris signé en 1973 pour le retrait des troupes américaines, et Gerald Ford n'a pas donné l'ordre à l'armée américaine d'intervenir contre les troupes du Nord Viêt Nam lorsque celles-ci ont envahi le Sud. Nixon n'avait pas hésité à ordonner des bombardements très destructeurs lors d'une offensive du Nord au printemps 1972, pendant les négociations de paix.

Pour d'autres commentateurs de la gauche américaine, comme Noam Chomsky, l'impeachment ne fut prononcé contre Nixon que parce qu'il s'était attaqué à aussi puissant que lui et non pour avoir utilisé des méthodes illégales largement utilisées contre d'autres éléments de la société jugés trop subversifs pour l'ordre établi[86].

Suite à ce scandale, les médias américains ont pris l'habitude d'utiliser le suffixe « -gate » pour désigner des affaires d'État, des actions illégales ou des mensonges des autorités gouvernementales américaines : Irangate, Monicagate, etc. Cette habitude est également parvenue en France où une affaire des ventes d'armes à l'Angola a été nommée « Angolagate » (terme créé par Le Monde en janvier 2001)[87]. Le mot « gate » signifie porte en anglais. Ce suffixe a même atteint le monde du sport, avec l'icegate, terme utilisé pour qualifier le scandale ayant entouré le résultat de la compétition de couples en patinage artistique aux Jeux Olympiques de Salt Lake City en 2002.[88]

Les acteurs de l'affaire

Les « Hommes du Président »

Nixon et ses conseillers (Haldeman, Chapin, Ehrlichman) en 1970.
  • À la maison Blanche :
    • H. Robert Haldeman, chef de cabinet (chief of staff) de la Maison Blanche
    • Alexander P. Butterfield, conseiller technique à la présidence, attaché au Cabinet de H. R. Haldeman
    • Gordon C. Strachan, attaché au cabinet de Haldeman
    • John D. Ehrlichman, conseiller pour les affaires intérieures du Président
    • G. Gordon Liddy, conseiller financier du CRP, ancien attaché au cabinet de Ehrlichman
    • John J. Caulfield, membre du cabinet de John Ehrlichman
    • Egil Krogh Jr., conseiller adjoint à la présidence pour les affaires intérieures, attaché au Cabinet de Ehrlichman
    • David R. Young, membre du cabinet du Conseil national de sécurité, attaché auprès de Kissinger, Erhlichman
    • E. Howard Hunt Jr, expert-conseil à la Maison Blanche
    • Charles W. Colson, conseiller spécial du Président
    • John W. Dean III, conseiller juridique du Président
    • Henry A. Kissinger, conseiller pour les Affaires de sécurité nationale du Président
    • Richard G. Kleindienst, ministre de la Justice (Attorney general) des États-Unis
    • Dwight L. Chapin, conseiller technique à la présidence, attaché chargé de l’agenda présidentiel
    • Ronald L. Ziegler, porte-parole de la Maison Blanche
    • Kenneth W. Clawson, directeur adjoint des Communications à la Maison Blanche
  • Au Comité pour la réélection du président (CRP) :
    • John N. Mitchell, directeur de la campagne présidentielle au CRP, ancien attorney général
    • Clark MacGregor, directeur de la campagne présidentielle (successeur de Mitchell)
    • Frederick C. Larue, conseiller adjoint du CRP, attaché auprès de John Mitchell
    • Jeb Stuart Magruder, directeur adjoint de la campagne au CRP, ancien attaché au cabinet de Haldeman et directeur adjoint des communications à la Maison Blanche
    • Hugh W. Sloan Jr, trésorier du CRP, ancien attaché au cabinet de Haldeman
    • Herbert W. Kalmbach, directeur adjoint des Finances du CRP, avoué personnel du Président
    • Maurice H. Stans, directeur des finances du CRP, ancien secrétaire au Commerce
    • Alfred C. Baldwin III, agent à la sécurité Comité pour la réélection du président (CRP)
    • Kenneth H. Dalhberg, directeur pour le Midwest des finances du CRP
    • Robert C. Madiran, Coordinateur politique au CRP, ancien procureur général adjoint
    • Powell Moore, directeur adjoint des services de presse du CRP, ancien attaché de presse à la Maison Blanche
    • Robert C. Odle Jr, directeur de l’administration et du personnel au CRP, ancien attaché au cabinet présidentiel
    • Herbert L. Porter, directeur de la planification au CRP, ancien attaché auprès de Haldeman
    • Kenneth W. Parkinson, avocat au CRP
    • Kenneth Rietz, directeur de service de la jeunesse au CRP
    • DeVan L. Shumway, directeur des relations publiques du CRP, ancien attaché de presse à la Maison Blanche
  • Autres :
    • Charles Gregory "Bebe" Rebozo, homme d'affaires et ami intime du président
    • Donald H. Segretti, avoué
    • Gerald Warren, attaché de presse adjoint de la présidence
  • Les poseurs de micros :
    • James W. McCord Jr
    • Bernard L. Barker
    • Virgilio R. Gonzalez
    • Eugenio R. Martinez
    • Frank A Sturgis

L'investigation

  • Le Washington Post
    • Carl Bernstein, journaliste
    • Bob Woodward, journaliste
    • Benjamin C. Bradlee, rédacteur en chef
    • Katherine Graham, éditrice
    • Howard Simons, directeur de la rédaction
    • Harry M. Rosenfeld, rédacteur en chef adjoint pour les affaires locales
    • Barry Sussman, chef du service des affaires locales
  • Autres magazines
    • le New York Times
    • le Time

L’accusation

  • Le tribunal fédéral
    • Henry E. Patersen, procureur général adjoint
    • Earl J. Silbert, procureur fédéral adjoint pour le District de Columbia (Washington city)
    • Donald E. Campbell, procureur fédéral adjoint
    • Seymour Glanzer, procureur fédéral adjoint
  • Le juge
    • John J. Sirica, juge principal au tribunal de district du District de Columbia

Chronologie des événements

  • 5 novembre 1968 : Première élection présidentielle victorieuse de Richard Nixon, officiellement investi comme président des États-Unis le 20 janvier 1969.
  • 12 mai 1969 : Nixon ordonne au FBI la mise en place d'écoutes pour connaître l'origine des fuites dans la presse concernant les bombardements secrets sur le Cambodge qu'il a autorisé le 23 février.
  • 13 juin 1971 : Le New York Times commence la publication des « Dossiers du Pentagone » (Pentagon Papers), fournis par Daniel Ellsberg, qui révèlent les mensonges de l'administration américaine depuis le début de la guerre du Vietnam.
  • 3-4 septembre : Howard Hunt et Gordon Liddy organisent le cambriolage du bureau du psychiatre de Daniel Ellsberg.
  • 17 juin 1972 : Cinq hommes sont arrêtés pour cambriolage au siège du Parti démocrate, dans le complexe immobilier du Watergate à Washington, dont James McCord, directeur de la sécurité au Comité pour la réélection du Président.
  • 19 juin : Le Washington Post révèle qu'un membre de la sécurité du Parti républicain faisait partie de l'équipe des cambrioleurs. John N. Mitchell, président du Comité pour la réélection du Président, dément toute implication.
  • 23 juin : Le Président et Bob Haldeman, chef de cabinet de la Maison Blanche, prévoient de faire intervenir la CIA pour gêner l’enquête du FBI sur le cambriolage au Watergate. Sur la bande contenant cette conversation, il y a un trou de 18 minutes (smoking gun tape).
  • 10-13 juillet : Convention nationale du Parti démocrate à Miami, George McGovern est le candidat désigné pour l'élection présidentielle face à Richard Nixon.
  • 15 septembre : Hunt, Liddy et les cinq cambrioleurs du Watergate sont inculpés de délits tombant sour le coup des lois fédérales.
  • 7 novembre : Réélection de Richard Nixon avec 60,8 % des suffrages et la majorité dans tous les États sauf le Massachusetts
  • 8-30 janvier 1973 : Jugement des 7 inculpés du cambriolage du Watergate. Tous plaident coupable, sauf Liddy et Hunt, qui sont tous deux condamnés par le jury
  • 7 février : Le Sénat décide par 70 voix contre 0 de créer une commission chargée d’enquêter sur le Watergate
  • 27 février : Première entrevue de Dean avec le président depuis le 15 septembre 1972. Les deux hommes discutent du camouflage de l’affaire
  • 19 mars : James McCord rédige une lettre à l'attention du juge John Sirica dans laquelle il dénonce John N. Mitchell et Charles Colson.
  • 21 mars : Entrevue cruciale entre Dean et Nixon. Le sujet porte sur des moyens de s’assurer le silence définitif des cambrioleurs et des personnes impliqués dans le camouflage. On évoque de payer pour leur silence et des promesses de clémence. Le même jour, l’avocat de Howard Hunt reçoit 75 000 dollars
  • 30 avril : Le Président annonce que Haldeman, Ehrlichman et le Procureur général (Attorney General) Richard Kleindienst donnent leur démission et que Dean est démis de ses fonctions. Leonard Garment succède à Dean comme avocat-conseil de la Maison Blanche et Elliot Richardson remplace Kleindienst
  • 4 mai : La Maison Blanche annonce que le général Alexander M. Haig est nommé chef de cabinet (Chief of staff) intérimaire de la Maison Blanche
  • 10 mai : La Maison Blanche annonce que J. Fred Buzhardt est engagé comme avocat-conseil spécial du président pour l’affaire du Watergate
  • 17 mai : La Commission sénatoriale sur le Watergate commence ses audiences télévisées
  • 18 mai : Archibald Cox est nommé procureur extraordinaire dans l’affaire du Watergate
  • 22 mai : Le Président dément de nouveau avoir été au courant du cambriolage ou du camouflage. Il reconnaît toutefois avoir voulu limiter l’étendue de l’enquête sur le Watergate pour des raisons de sécurité nationale
  • 25-29 juin : Dean témoigne devant la commission sénatoriale et accuse le Président d’avoir participé au camouflage
  • 13 juillet : Alexander Butterfield révèle à la commission sénatoriale l’existence d’un système d’écoute à la Maison Blanche
  • 18 juillet : Le système d’écoute est débranché
  • 23 juillet : Cox lance une sommation de produire les enregistrements de neufs conversations enregistrées
  • 25 juillet : Le Président Nixon refuse de remettre les bandes sonores en prétextant le privilège de l’exécutif
  • 29 août : Le juge Sirica décide que le Président doit remettre les bandes faisant l’objet de la sommation. La Maison Blanche annonce qu’elle fera appel
  • 10 octobre : Le Vice-président Agnew donne sa démission
  • 12 octobre : La Cour d’appel des États-Unis confirme la décision du juge Sirica concernant les bandes. Le même jour, le Président nomme Gerald L. Ford Vice-Président
  • 20 octobre : « Le massacre du samedi soir ». Cox est démis de ses fonctions. Le procureur général Richardson et le procureur général adjoint William Ruckelshaus, refusent de démettre Cox et donnent leur démission
  • 23 octobre : Charles Alan Wright annonce au juge Sirica que les enregistrements vont être remis
  • 1er novembre : Leon Jaworski est nommé procureur extraordinaire dans l’affaire du Watergate en remplacement de Cox
  • 21 novembre : Les avocats de la Maison Blanche révèlent le « trou » de 18 minutes dans la bande du 20 juin 1972 au juge Sirica. Le juge rend cette information publique immédiatement
  • 4 janvier 1974 : La Maison Blanche annonce que James St-Clair devient le principal avocat-conseil du Président pour l’affaire du Watergate
  • 1er mars : Le Grand Jury chargé de l’affaire du camouflage inculpe Haldeman, Ehrlichman, Mitchell, Robert Madiran, Charles W. Colson, Gordon Strachan et Kenneth W. Parkinson. Richard Nixon est cité comme conspirateur non inculpé, mais cette information est tenue secrète
  • 11 avril : La Commission judiciaire somme le président de produire 42 enregistrements
  • 18 avril : Le procureur Jaworski somme le président de produire 64 enregistrements supplémentaires
  • 29 avril : Dans une allocution télévisée, le président annonce qu’il va remettre à la Commission judiciaire des transcriptions « caviardées » des conversations faisant l’objet des sommations et qu’il va les rendre publiques
  • 30 avril : L’avocat St-Clair annonce que le Président refuse de remettre les bandes magnétiques et les documents demandés par le procureur extraordinaire
  • 9 mai : La Commission judiciaire de la Chambre débute ses séances sur la destitution du Président (Impeachment)
  • 20 mai : Le juge Sirica rejette une demande de la Maison Blanche visant à annuler la sommation du procureur extraordinaire
  • 24 mai : Jaworski demande à la Cour suprême des États-Unis de trancher au sujet de sa sommation de produire les 64 bandes magnétiques
  • 24 juillet : La Cour Suprême décide par 8 voix contre 0 que le président doit remettre les 64 bandes magnétiques demandés par le procureur extraordinaire
  • 27-29 juillet : La Commission judiciaire de la Chambre vote par 27 voix contre 11 le premier chef d’accusation pour la destitution du président (Impeachment), accusant le président d’avoir fait obstacle à la justice en essayant de camoufler l’affaire du Watergate. Le 2e et 3e chef d’accusation sont votés les jours suivants
  • 5 août : La Maison Blanche publie des transcriptions des trois conversations du 23 juin 1972
  • 8 août : Au cours d’une allocution télévisée, le Président annonce qu’il va donner sa démission
  • 9 août : Gerald L Ford devient le 38e Président des États-Unis
  • 8 septembre 1974 : Le Président Ford accorde une amnistie à Richard Nixon pour les faits liés à l'enquête sur le Watergate, ainsi que l'usage exclusif des bandes magnétiques

Le « Watergate » au cinéma

  • Le film d'Alan J. Pakula, Les Hommes du président (All the President's Men), tiré du livre du même nom, raconte l'histoire des journalistes qui ont dévoilé le scandale, et sorti deux ans seulement après la fin du scandale. Le rôle de Bob Woodward est repris par Robert Redford, et celui de Carl Bernstein par Dustin Hoffman.
  • Le film de Robert Zemeckis, Forrest Gump, fait un clin d'œil à cet événement, lorsque Forrest Gump de la fenêtre de sa chambre à Washington, surprend en pleine nuit « des lumières » dans l'immeuble Watergate.
  • Le film biographique d'Oliver Stone, Nixon, octroie une large place aux épisodes du Watergate vus de l'intérieur de la Maison Blanche, en reprenant implicitement les thèses selon lesquelles les bandes auraient dévoilé le langage grossier et agressif du président, et contenaient des références à des opérations occultes de la CIA.
  • Le film historique Frost/Nixon du réalisateur Ron Howard offre une large place à l'opposition entre Richard Nixon et David Frost, qui réalise une série d'entretiens du 37e président des États-Unis où ce dernier déclare au sujet du Watergate que, quoi que fasse le président, cela est légal et que son administration avait abandonné le peuple américain.

Journalisme « gonzo »

Un reporter, « l'inventeur » du journalisme gonzo Hunter S. Thompson, qui ne cache pas son mépris envers Nixon et ses hommes[89], donne une analyse décalée et non moins passionnée des auditions du Watergate pour le magazine Rolling Stone[90].

Annexes

Bibliographie

  • (en) Carl Bernstein & Bob Woodward, All the president's men (Les hommes du président), Quartet Books, Londres, 1974.
  • (fr) Carl Bernstein & Bob Woodward, Gorge profonde : La véritable histoire de l'homme du Watergate, Denoël, Paris, 2005.
  • (en) Tian-jia Dong, Understanding power through Watergate: the Washington collective power dynamics, University Press of America, 2005.
  • (en) Mark Felt, A G-mans's Life, PublicAffairs, New York, 2006.
  • (en) Dale Anderson, Watergate: Scandal in the White House, Compass Point Books, Minneapolis, 2006.
  • (en) L. Friedman (éditeur), U.S. v. Nixon (The president before the Supreme Court), New York, 1974.
  • (en) Michael A. Genovese, The Watergate Crisis, Greenwood Press, Westport, 1999.
  • (en) David Hosansky, Eyewitness to Watergate: A Documentary History for Students, CQ Press, Washington, 2006.
  • (fr) André Kaspi, Le Watergate, Éditions Complexe, Paris, 1993.
  • (en) Stanley I. Kutler, The Wars of Watergate, KNOP, New York, 1990.
  • (fr) Mary McCarthy, Watergate. La tragédie de l'Amérique, Gallimard, Paris, 1974.
  • (en) Debra A. Miller, Living Through Watergate, Greenhaven Press, Farmington Hills, 2006.
  • (fr) Hunter S. Thompson, Le Nouveau Testament Gonzo, 10/18, Paris, 1994.

Notes et références

  1. « Barry Goldwater, Conservative and Individualist, Dies at 89 », New York Times, 29/05/1998.
  2. « The Way Down South », The Nation, 25/01/2007.
  3. « The story that still nags at me - Edward S. Muskie », Washington Monthly, 02/1987.
  4. « Interview with Robert Novak », Meet the press (MSNBC), 15/07/2007.
  5. « McGovern's First Crisis: The Eagleton Affair », Time, 07/08/1972.
  6. Ce combat intransigeant contre le communisme a rapproché Hoover et Nixon, qui a été, à la fin des années 1940, une figure de la Commission de la Chambre des représentants sur les activités anti-américaines (HUAC), et s'est à ce titre distingué dans le cas Alger Hiss, haut-fonctionnaire du département d'État et ancien communiste, qui a été condamné pour parjure. Cette « complicité », et le fait que Hoover soit décédé peu de temps avant le Watergate a alimenté les spéculations selon lesquelles il n'y aurait pas eu d'affaire si Hoover avait encore été en fonction à ce moment-là (spéculations reprises notamment dans le roman de Marc Dugain, La Malédiction d'Edgar).
  7. Athan G. Theoharis, The Boss: J. Edgar Hoover and the Great American Inquisition, Temple University Press, 1988.
  8. « War and Protest - the US in Vietnam (1969 - 1970) », BBC, 17/04/2002.
  9. Les participations actives aux renversements de Mossadegh en Iran (1953), d'Arbenz au Guatemala (1954), et de Lumumba au Congo (1961) sont les plus notables.
  10. Lecture du courrier, filatures, écoutes téléphoniques, etc.
  11. « Supplementary Detailed Staff Reports on Intelligence Activities and the Rights of Americans Book III », Rapport final de la Commission Church.
  12. Virgilio González et Eugenio Martínez.
  13. Biographie de James McCord.
  14. Rapport du FBI sur le cambriolage du Watergate.
  15. Carte des résultats de l'élection présidentielle américaine de 1972.
  16. Documents et articles de l'enquête de Woodward et Bernstein.
  17. C. Bernstein et B. Woodward, Les hommes du président.
  18. bibliographie : "A G-man's life" par Mark Felt
  19. Biographie de Gordon Liddy.
  20. « Still Secret - Who Hired Spies and Why », The Washington Post, 31/01/1973.
  21. Texte de la lettre de McCord à Sirica.
  22. L'intérêt des écoutes clandestines, en dehors de la Maison Blanche, étant de connaître l'origine ou le contenu (notamment sur les fonds de campagne) d'éventuelles « fuites » ou de collecter des renseignements compromettants et exploitables sur des opposants et adversaires politiques.
  23. Les secrets de la Maison Blanche ont fait l'objet de multiples spéculations, du fait que de nombreux aspects sont demeurés obscurs. Ainsi, quelques jours après le cambriolage, Nixon dit à propos de Howard Hunt, en faisant référence à Cuba : « Il en sait beaucoup trop ». Hunt n'a rien avoué en dehors du cambriolage lui-même. Transcription d'une conversation entre Nixon et Haldeman, le 23 juin 1972.
  24. Dans le vocabulaire américain, elles sont qualifiées de dirty tricks (« sales ruses ») ou ratfucking (« baise de rat »).
  25. The Pentagon Papers.
  26. « The Pentagon Papers : secrets, lies and audiotapes », National Security Archive.
  27. « Watergate I: The Evidence To Date », Time, 20/08/1973.
  28. Cette liste, révélée par John Dean et publiée par le New York Times le 28 juin 1973 [1], comprenait, entre autres, les hommes politiques Ted Kennedy, Edmund Muskie, Walter Mondale, George Wallace, Sargent Shriver et Shirley Chisholm ; les anciens ministres Ramsey Clark et Robert McNamara ; les artistes Bill Cosby, Paul Newman, Gregory Peck, Barbra Streisand, Jane Fonda et Steve McQueen ; les universitaires Hans Morgenthau et Arthur Schlesinger ; l'économiste John Kenneth Galbraith ; le militant des droits civiques Bayard Rustin, ainsi que divers journalistes, syndicalistes, hommes d'affaires, avocats, etc. John Dean prétendit plus tard que Nixon ignorait cette liste.
  29. List of White House 'Enemies' and Memo Submitted by Dean to the Ervin Committee
  30. « Insanity' in Nixon's White House », Los Angeles Times, 18/02/2003.
  31. « The Ervin Committee's Last Hurrah », Time, 22/07/1974.
  32. Remis en liquide par Robert Maheu, ancien agent du FBI travaillant pour Hughes. Les contributions en liquide sont légales jusqu'en avril 1972.
  33. Ces détournements ont surtout profité à la propriété de Nixon à Key Biscayne. Il s'agit ni plus ni moins d'un pot-de-vin selon Terry Lenzer, ancien conseiller de la Commission sénatoriale sur le Watergate, qui considère que des informations s'y rapportant sont le mobile du cambriolage : « Hughes bribe of Nixon alleged », Las Vegas Sun, 28/02/2005.
  34. The Museum of Broadcast Communications : Watergate.
  35. Ce qui fit dire plus tard à Nixon : « Sans Martha Mitchell, il n'y aurait pas eu de Watergate » [2]
  36. « L. Patrick Gray, director of FBI during Watergate, dies », The Seattle Times, 07/07/2005.
  37. « Watergate figure John Ehrlichman dies at age 73 », CNN.com/Associated Press, 15/02/1999.
  38. « Break-In Memo Sent to Ehrlichman », The Washington Post, 13/06/1973.
  39. « Dean Alleges Nixon Knew of Cover-up Plan », The Washington Post, 3/06/1973.
  40. « Cox Is Chosen as Special Prosecutor », The Washington Post, 19/05/1973.
  41. L'une des transcriptions des bandes magnétiques de la Maison Blanche permet de connaître la teneur exacte d'une de ces conversations, tenue le 21 mars 1973. Nixon : « De combien d'argent avez-vous besoin ? » Dean : « Je dirais que ces gens vont coûter un million de dollars dans les deux prochaines années. » Nixon : « Nous pourrions avoir ça... Vous pourriez l'avoir. Vous pourriez l'avoir en liquide. Je sais où cela pourrait être pris. Ce n'est pas facile, mais ça pourrait être fait. Mais la question est : qui diable pourrait le remettre ? Vous avez une idée ? » Dean : « C'est exact. Je crois que c'est quelque chose dont Mitchell pourrait se charger. » Nixon : « Je le pense aussi. » Etc. « The Most Critical Nixon Conversations », Time, 13/05/1974.
  42. « President Taped Talks, Phone Calls; Lawyer Ties Ehrlichman to Payments », The Washington Post, 17/07/1973.
  43. « Kennedy, Vietnam and Iraq », par John Kenneth Galbraith, Salon.com, 22/11/2003.
  44. « Sirica and Nixon: A High Stakes Contest Over Executive Privilege », Université de Droit de Duke.
  45. « Nixon Forces Firing of Cox; Richardson, Ruckelshaus Quit », The Washington Post, 21/10/1973.
  46. « Nixon's Date with the Supreme Court », Time, 10/06/1974.
  47. « Another Tape Found Faulty, Sirica Is Told », The Washington Post, 22/11/1973.
  48. « Rose Mary Woods, 87, Nixon Loyalist for Decades, Dies », The New York times, 24/01/2005.
  49. Rapport de l'Advisory Panel on White House Tapes.
  50. « President Hands Over Transcripts », The Washington Post, 01/05/1974.
  51. « The Most Critical Nixon Conversations », Time, 13/05/1974.
  52. En 2003, Jeb Magruder, ancien membre de l'administration présidentielle inculpé au cours du scandale, affirme qu'il avait entendu Nixon donner lui-même l'ordre du cambriolage du Watergate lors d'une conversation téléphonique :« Nixon 'ordered Watergate break-in' », BBC News, 28/07/2003.
  53. « John Sirica, Watergate Judge, Dies », The Washington Post, 15/08/1992.
  54. « Two of the President's Men », Time, 26/04/1982.
  55. Texte de la décision de la Cour suprême.
  56. Littéralement, la « cassette pistolet fumant », allusion à la preuve flagrante que constitue un pistolet fumant (smoking gun) trouvé sur les lieux d'un crime récent.
  57. D'après le texte de la retranscription, Nixon dit à Haldeman de dire au directeur de la CIA : « Le problème est que ça pourrait rouvrir tout le truc de la baie des Cochons ». Selon Haldeman, qui prétend que cela a rendu Helms furieux, il s'agissait d'une allusion au rôle de la CIA dans les tentatives d'assassinat de Fidel Castro : « Much Ado About Haldeman », Time, 27/02/1978.
  58. Transcription de l'enregistrement du 23 juin 1972.
  59. « Nixon resigns », The Washington Post, 08/08/1973.
  60. « Watergate 'spin doctor' dies », BBC News, 12/02/2003.
  61. « Question-and-Answer Session at the Annual Convention of the Associated Press Managing Editors Association, Orlando, Florida », The American Presidency Project.
  62. « The Fallout from Ford's Rush to Pardon », Time, 23/09/1974.
  63. « Richard M. Nixon : before and after Watergate », History.com.
  64. « Getting At the Truth of Watergate », Time, 23/09/1974.
  65. Liste de « pardons » présidentiels, Université de Droit de Pittsburgh.
  66. Charles Colson est par la suite devenu une figure majeure de la droite chrétienne et du mouvement évangéliste : « How a Watergate crook became America's greatest christian conservative », Slate, 10/03/2000.
  67. « Watergate revisited », American Journalism Review, 09/2004.
  68. « The White House Theory », Washington Post, 12 juin 1997.
  69. « 'Washington Post' confirms 'Deep Throat' was FBI's No. 2 man », USA Today, 31 mai 2005.
  70. « Washington Post: Felt Is 'Deep Throat' », FOXNews.com, 1er juin 2005.
  71. « Deep Throat mania hits Washington », BBC News, 9 février 2005.
  72. « "I'm the Guy They Called Deep Throat" », Vanity Fair, juillet 2005.
  73. « FBI's No. 2 Was 'Deep Throat' », The Washington Post, 1er juin 2005.
  74. « How Mark Felt Became 'Deep Throat' », The Washington Post, 2 juin 2005.
  75. biblio : A G-mans's Life
  76. Mark Felt, The FBI Pyramid: From the Inside, G.P. Putnam's Sons, 1979.
  77. Richard Nixon est ainsi souvent comparé à d'autres présidents des États-Unis dont les mandats ont été marqués par des scandales, tels que Andrew Johnson, Ulysses Grant ou Warren Harding : « Presidency: How Do Historians Evaluate the Administration of Richard Nixon? », History News Network, 12/10/2001..
  78. « Grounds for Impeachment: Nixon, Watergate, and the White House Horrors », USA Today, 11/01/1998.
  79. « The clash of the paradigms », par Deni Elliott, de l’université du Montana.
  80. « Independent Counsel Law and Kenneth Starr's Investigation », 08/10/1998.
  81. « The Pike Committe Investigations and the CIA », par Gerald K. Haines, historien de la CIA.
  82. « Project MKULTRA, the CIA'S program of research in behavorial modification », US Senate select committee on intelligence, and subcommittee on health and scientific research of the committee on human resources, 03/08/1977.
  83. « Rebels of '94 and 'Watergate Babies' Similar In Class Size, Sense of Zeal », CNN.com/Congressional Quarterly, 24/01/1998.
  84. Ce retour des conservateurs est notamment marqué par l'épisode du « massacre d'Halloween » (en référence au « massacre du Samedi soir »), le 4 novembre 1975. Il s'agit d'un remaniement qui voit l'arrivée dans l'administration Ford de personnalités moins modérées que leurs prédécesseurs : Donald Rumsfeld au département de la Défense, Dick Cheney comme chef de cabinet de la Maison Blanche, George H.W. Bush à la tête de la CIA, Brent Scowcroft au Conseil à la sécurité nationale. Nelson Rockefeller, vice-président en exercice et ancien gouverneur de New York, renonce quant à lui à l'investiture républicaine pour la présidentielle de 1976.
  85. « Watergate's Clearest Lesson », Time, 14/06/1982.
  86. (en) Tian-jia Dong, Understanding power through Watergate: the Washington collective power dynamics, University Press of America, 2005, p. 126-127. Voir aussi l'article de Noam Chomsky publié le 20 septembre 1973 dans The New York Review of Books intitulé « Watergate: A Skeptical View ».
  87. « Pratiques du journalisme : « Le Monde » rénove le vocabulaire », sur le site d'Acrimed, 31 octobre 2001.
  88. l'Icegate 4 ans après sur l'Humanité, consulté le 17/11/2008
  89. qualifiés tantôt de maquereaux, de fascistes ou d'incapables, cf. Hunter S. Thompson, Le Nouveau Testament Gonzo.
  90. articles rassemblés dans deux livres : La Grande Chasse au requin et Le Nouveau Testament Gonzo)

Liens externes

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