Sainte-tulle

Sainte-tulle

Sainte-Tulle

Sainte-Tulle

Pont Pétrifié, parc Max Trouche de Sainte-Tulle
Pont Pétrifié, parc Max Trouche de Sainte-Tulle

Armoiries
Détail
Administration
Pays France
Région Provence-Alpes-Côte d'Azur
Département Alpes-de-Haute-Provence
Arrondissement Forcalquier
Canton Manosque-Sud-Est
Code Insee abr. 04197
Code postal 04220
Maire
Mandat en cours
Rémy Charpy
2009-2014
Intercommunalité Communauté de communes Sud 04

Pays de Haute-Provence

Démographie
Population 3 230 hab. (2006)
Densité 189 hab./km²
Géographie
Coordonnées 43° 47′ 12″ Nord
       5° 45′ 57″ Est
/ 43.7866666667, 5.76583333333
Altitudes mini. 269 m — maxi. 521 m
Superficie 17,07 km²

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Sainte-Tulle (Santa Túlia en provençal selon la norme classique et Santo Tùli selon la norme mistralienne) est une commune française, située dans le département des Alpes-de-Haute-Provence et la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Ses habitants sont appelés les Tullésains.

Sommaire

Géographie

Le village est situé à 299 m d’altitude[1].

Histoire

La présence humaine à l'époque préhistorique puis pendant la période gallo-romaine à Sainte-Tulle est attestée en de nombreux endroits, tant en colline qu'en plaine, par la présence de vestiges de ces époques (outils en pierre, sépultures, monnaies, poteries...). Le nom romain du village, situé sur un carrefour de routes, peut être Bormonicum[1].

Du XIe au XVe siècle, l’abbaye Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon y possède un prieuré (actuelle chapelle à l’écart du village) et l’église paroissiale jusq’au XIIIe siècle[2].

Le village est ravagé par la peste noire de 1348 et, quelques décennies plus tard, par le passage répété de bandes de pillards qui anéantissent les derniers survivants. Le village fantôme est repeuplé au milieu du XVe siècle par Jean de Villemus, seigneur de Sainte-Tulle, qui fait venir des étrangers (Piémontais, Savoyards...) ;

Pendant les guerres de religion, en avril 1590, la bataille de Sainte-Tulle est particulièrement meurtrière, au passage de la Durance, un peu au-dessous du village, et fait plus de 500 victimes.

En 1609, les sources de Combe Loubière — actuellement quartier de Prévérend — sont captées et leurs eaux sont conduites dans le village par une canalisation de 2 km jusqu'à la fontaine Plus-haute (fontaine Ronde). En 1670, le Grand chemin royal " venant des villes de Marseille et Aix pour aller dans les provinces du Dauphiné et ailleurs " est dévié par le village grâce à un pont à deux arches en pierres de taille de Mane sur le torrent du Chaffère ainsi que, l'année suivante, la construction — aux frais de la communauté — d'un nouveau Grand logis (hôtel-restaurant) pour le compte du seigneur.

L’épidémie de peste de 1720, partie de Marseille, se propagea un peu partout en Provence et emporta en quelques semaines à Sainte-Tulle 426 personnes sur une population de 810 habitants.

Le pont à deux arches sur le Chaffère est emporté par une crue soudaine, le 26 août 1743.

Durant la Révolution, les terres communales des iscles de la Durance sont distribuées à tous les habitants en 1792 et le château seigneurial est incendié le dimanche 3 septembre de la même année. La commune compte une société patriotique, créée courant 1791. Elle est affiliée au club des Jacobins de Paris[3]. Pour suivre le décret de la Convention du 25 vendémiaire an II invitant les communes ayant des noms pouvant rappeler les souvenirs de la royauté, de la féodalité ou des superstitions, à les remplacer par d'autres dénominations, la commune change de nom pour Tulle-les-Durance[4].

La ville s’insurge contre le coup d’État de Napoléon III. 44 personnes furent passées en jugement et 17 d'entre elles condamnées à la déportation en Algérie.

Au XIXe siècle, Sainte-Tulle joue un rôle prééminent dans le domaine de la sériciculture (élevage des vers à soie) avec la réalisation d'une magnanerie expérimentale et la conduite de recherches scientifiques sur les maladies des vers à soie (Eugène Robert). La construction d’une centrale de production d’électricité thermique en 1919, puis d’une centrale hydroélectrique en 1922, remplacée par une plus moderne en 1965 dans le cadre de l’aménagement hydroélectrique Durance-Verdon[5], l’ouverture de l’École des métiers (EDF) en 1958 ainsi que la mise en place du Poste commun de commande des barrages du Verdon et de la Durance en 1981 sont aussi des dates importantes pour la vie de ce village.

L’excellence de sa politique édilitaire en matière d’équipements (théâtre, école, mairie, installations sportives et touristiques) lui vaut le prix du village moderne, en 1931[1].

Toponymie

Le nom du village apparaît pour la première fois au XIe siècle (Sancta Tulia), d’après le nom de la martyre Tullia, fille de saint Eucher, sous sa forme occitane, qui a été francisée par la suite[6].

Héraldique

Blason Sainte Tulle04.svg

Blasonnement :
D'azur aux deux lettres capitales S et T d'or en chef et une rose d'argent en pointe[7].

Économie

Une centrale hydroélectrique utilisant les eaux de la Durance est implantée sur la commune depuis 1965[8].

Administration


Liste des maires depuis la Libération
Période Identité Parti Qualité
1944 1945 Jean Nicolas Comité local de libération
1945 1947 Auguste Boulard
1947 1949 Émile Gibert
1949 1953 Henri Fluchère
1953 1978 Pierre Girardot PCF Député
1978 1989 Henri Rocca
1989 2001 Mario Denadai
mars 2001 mars 2009 Yannick Philipponneau[9],
démissionne en 2009
PCF Conseiller général
mars 2009 Rémy Charpy[10] PCF

Démographie

Évolution démographique
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
741 863 972 1072 1164 1081 1001 924 896
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
960 887 850 802 790 718 647 636 624
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
667 662 683 1515 1149 1237 1224 1365 1635
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 - -
1857 2458 2520 2805 2855 3055 3230[11] - -
Population sans doubles comptes de 1962 à 1999 ; population municipale en 2006
Sources : INSEE[12], EHESS[13]
Courbe d'évolution démographique de Sainte-Tulle depuis 1793

Lieux et monuments

Les lavoirs de la fontaine Plus-basse, construits à la fin du XVIIIe siècle et couverts en 1864-1865, sont les plus grands du département. Construits en contrebas de la place Jean-Jaurès, ils comprennent deux galeries[14] :

  • l’une de cinq travées contient cinq bassins étroits ; l’eau qui y coule de robinets muraux passe ensuite sous le sol pour rejoindre les bassins transversaux ;
  • l’autre galerie, de trois travées, abrite trois longs bassins transversaux.

L’église du village a été construite en 1587, sur le modèle de l’église des Carmes à Manosque, à l'emplacement de l'ancienne église qui s'était effondrée par suite des guerres de religion. Au-dessus de la porte, un grand clocher-arcade supporte trois cloches, dont une est datée de 1603 et classée monument historique au titre objet[15]. Sa nef de quatre travées voûtées d’arêtes, débouchant dans une abside semi-circulaire, placée sous un arc ogival[16]. Elle a des parties du XIVe et du XVIIIe siècle[1]. Cette église est placée sous le vocable de Notre-Dame et de saint Blaise.

  • la tour de l'horloge (1544),
  • la fontaine Ronde ou fontaine Plus-haute (1609[17]),
  • le Grand logis et son moulin à huile (1671),
  • le centre Maurice Mollet (probablement fin XVIIe siècle),
  • chapelles[18] :
    • l’ancienne chapelle Sainte-Consorce à l’Escale (proche du pont Mirabeau), avait une crypte. Elle a été démolie dans les années 1960 ;
    • chapelle Sainte-Consorce au sud du bourg, sur le bord de la Chaffère : à moitié creusée dans le roc, c’est le monument le plus ancien encore en état sur le territoire de la commune. Elle aussi est dotée d’une crypte médiévale. Elle est constituée de trois salles en plein cintre. Selon les auteurs, sa construction est datée des VIIIe-IXe siècles[1] ou du XIIe siècle (Raymond Collier, vu sa construction extrêmement fruste ne donnant que peu d’éléments de datation, la situe au XIIe, en reconnaissant la possibilité d’une date antérieure[19]). Sur cette crypte a été construite la chapelle de Sainte-Tulle qui fut détruite puis reconstruite à plusieurs reprises (la dernière fois au XVIIIe siècle). Sa nef à deux travées débouche dans une abside semi-circulaire en cul-de-four. Cette chapelle, vendue pendant la Révolution de 1789 fut rachetée et restaurée par la fabrique de l'église de Sainte-Tulle dans la deuxième moitié du XIXe siècle. Elle appartient maintenant à la commune ;
    • chapelle des Pénitents (face à l’église)
  • le théâtre municipal, mairie et école Max Trouche construits dans les années 1930.
  • le parc municipal Max Trouche, lieu de détente et de promenade
  • la fontaine recouverte de mousse derrière les terrains de tennis (quelques photos)
  • le boulodrome (http://www.petanque.org/postcards/card/866.html)

Sainte-Tulle possède aussi un antiphonaire sur parchemin daté de 1704[1],[20] — œuvre unique classée monument historique en 1907[21] — orné d'abondantes miniatures polychromes et de lettres dorées à l'or fin. Il fut offert au début du XVIIIe siècle au curé de cette paroisse par un prêtre de Néoules.

Personnalités liées à la commune

Pour approfondir

Articles de Wikipédia

Liens externes

Bibliographie

  • Christian Blanc, Les Lavoirs de la fontaine Plus-Basse, Association Rancure, 1998.
  • Christian Blanc, Mémoire d'une forêt, Parc naturel régional du Luberon, 2 tomes, 2005.
  • Christian Blanc, Marc Donato, Jean Vivoli, Sainte-Tulle, un village pendant la Révolution, association Tétéa Durance Luberon, 1989.
  • Andrée Courtemanche, Repeuplement et immigration à Sainte-Tulle pendant la seconde moitié du XVe siècle (1447-1480), Québec, décembre 1992.

Notes

  1. a , b , c , d , e  et f Michel de La Torre, Alpes-de-Haute-Provence : le guide complet des 200 communes, Deslogis-Lacoste, coll. « Villes et villages de France », Paris, 1989, Relié, 72 (non-paginé) p. (ISBN 2-7399-5004-7) 
  2. Guy Barruol, Michèle Bois, Yann Codou, Marie-Pierre Estienne, Élizabeth Sauze, « Liste des établissements religieux relevant de l’abbaye Saint-André du Xe au XIIIe siècle », inGuy Barruol, Roseline Bacon et Alain Gérard (directeurs de publication), L’abbaye de Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon, histoire, archéologie, rayonnement, Actes du colloque interrégional tenu en 1999 à l'occasion du millénaire de la fondation de l'abbaye Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon, Éd. Alpes de Lumières, Cahiers de Salagon no 4, Mane, 2001, 448 p. (ISSN 1254-9371), (ISBN 2-906162-54-X), p 229
  3. Patrice Alphand, « Les Sociétés populaires», La Révolution dans les Basses-Alpes, Annales de Haute-Provence, bulletin de la société scientifique et littéraire des Alpes-de-Haute-Provence, no 307, 1er trimestre 1989, 108e année, p 296-301
  4. Jean-Bernard Lacroix, « Naissance du département », in La Révolution dans les Basses-Alpes, Annales de Haute-Provence, bulletin de la société scientifique et littéraire des Alpes-de-Haute-Provence, no 307, 1er trimestre 1989, 108e année, p 114
  5. Jean-Paul Clébert et Jean-Pierre Rouyer, La Durance, Privat, Toulouse, 1991, dans la collection Rivières et vallées de France, ISBN 2-70899503-0, p 152
  6. Ernest Nègre, Toponymie générale de la France : étymologie de 35 000 noms de lieux, Genève : Librairie Droz, 1990. Collection Publications romanes et françaises, volume CVCIII. Volume III : Formations dialectales (suite) ; formations françaises, § 28635, p 1643
  7. name=BanqueDuBlason
  8. Clébert & Rouyer, La Durance, op. cit., p 152
  9. Pour l’élection de 2008, voir le site de la préfecture des AHP
  10. « Rémy Charpy, le militant d'hier aujourd'hui devenu maire », La Provence, 31 mars 2009.
  11. INSEE, Population municipale au 1er janvier 2006, consulté le 11 janvier 2009
  12. Sainte-Tulle sur le site de l'Insee
  13. EHESS, notice communale de Sainte-Tulle sur la base de données Cassini, consultée le 31 juillet 2009
  14. Raymond Collier, La Haute-Provence monumentale et artistique, Digne, 1986, 559 p., p 429
  15. Arrêté du 20 juin 1990, notice de la Base Palissy, consultée le 10 décembre 2008
  16. Raymond Collier, op. cit., p 219-220
  17. Raymond Collier, op. cit., p 427
  18. Raymond Collier, op. cit., p 403 et 409
  19. Raymond Collier, op. cit., p 45
  20. Raymond Collier, op. cit., p 534
  21. Arrêté du 4 avril 1907, notice de la Base Palissy, consultée le 10 décembre 2008


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