SNCM

SNCM

Société nationale maritime Corse Méditerranée

Logo de Société nationale maritime Corse Méditerranée

Logo de Société Nationale Maritime Corse Méditerranée
Création 1969
Forme juridique Société anonyme à Directoire
Slogan(s) « Un lien maritime essentiel en Méditerranée. »
Siège social Marseille
Drapeau de la France France
Direction M. COUTURIER Gérard, président du directoire
Actionnaires Véolia Transport (66%), État français (25%), salariés (9%)
Activité(s) Transport Maritime
Filiale(s) Aliso Voyages (Selectour), CIE Générale de Tourisme
Effectif Env. 1430 personnes (12/2006)
Site Web sncm.fr
Principaux concurrents
Corsica Ferries
Ferry de la SNCM au port de l'île Rousse

La société nationale maritime Corse Méditerranée (SNCM) est une compagnie de navigation maritime, à capitaux publics et privés, assurant notamment des liaisons régulières depuis la France continentale vers la Corse, la Sardaigne, l'Algérie et la Tunisie. La SNCM assure le transport des passagers, des véhicules automobiles et des marchandises générales à bord de différents types de navires : traversiers (ferry), NGV (navires à grande vitesse), paquebots mixtes.

La privatisation de l'entreprise, dont le projet a été arrêté en octobre 2005 a pris effet en mai 2006 (voir ci-dessous projet de privatisation).

Dans le trafic France continentale-Corse, la part de marché de la SNCM est en baisse constante depuis le début des années 2000. En effet, elle est passée de 82% en 2000 à 54% en 2003 et à seulement 33% en 2008.

Les chiffres pour l'année 2009 devraient cependant faire ressortir une hausse du trafic sur les lignes du groupement SNCM-CMN,

Pour la desserte de la Corse, la SNCM assure, conjointement avec la CMN, une mission de service public maritime uniquement pour les relations au départ de Marseille. Elle a reçu à ce titre en 2003 une subvention de 72,7 millions d'euros.

Sommaire

Histoire

La SNCM est née en 1969 sous le nom de « Compagnie générale transméditerranéenne » (CGTM), résultat de la fusion des lignes de Méditerranée de la Compagnie générale transatlantique et de la Compagnie de navigation mixte.

En 1976, la CGTM prend le nom de SNCM à l'occasion d'une augmentation de capital et d'une prise de contrôle par l'État (75 % Compagnie générale maritime (CGM) — et 25 % SNCF). Par la suite, la part de la CGM augmentera à l'occasion de nouvelles augmentation de capital tandis que celle de la SNCF sera diluée à 20 % en 1978 et à 6,98 % en 2003.

En 1976, l'État instaure le principe de la continuité territoriale entre la Corse et le continent. La SNCM reçoit une subvention, dans le cadre d'une convention de 25 ans, destinée à aligner ses tarifs de transport sur ceux de la SNCF.

En 1982, adoption des lois de 1982 portant statut particulier de la Région de Corse.

En 1986, la gestion de la subvention de continuité territoriale est transférée à l'assemblée de Corse, qui crée l'OTC (Office des transports de la Corse). Une convention de cinq ans (1986-1990) est signée entre l'OTC et la SNCM.

En 1991, une nouvelle convention de cinq ans (1991-1995) est signée avec l'Office des transports de Corse.

En 1996, mise en service du paquebot transbordeur Napoléon Bonaparte sur la ligne Marseille-Ajaccio et des NGV Asco et Aliso au départ de Nice. La même année, la compagnie Corsica Ferries ouvre sa ligne Nice-Bastia en NGV, avec des services et des tarifs allégés, créant une forte concurrence. Renouvellement de la convention avec l'Office des transports de Corse pour la période 1996-2001.

En novembre 2003, l'État procède à une augmentation de capital par l'intermédiaire de la CGM pour sauver l'entreprise. En contrepartie, la Commission européenne impose des cessions d'actif, dont une partie de la flotte.

En septembre 2004 :

  • Vente du NGV Aliso à un armateur libérien.
  • Le Syndicat des travailleurs corses mène une grève dure pendant deux semaines pour obtenir une augmentation des salaires et le principe de « corsisation » des emplois. L'accord conclu avec la direction de la SNCM prévoit d'une part une forte augmentation de la « prime d'insularité » pour les employés résidant en Corse et d'autre part une priorité à l'embauche pour les Corses (qui représentent 800 employés sur un effectif total de 2400). Cet accord, contesté par les autres syndicats et de nombreux partis politiques, a été validé par les services du premier ministre, considérant qu'il s'agissait d'un rééquilibrage.
Le Pascal Paoli au port de Bastia

En septembre/octobre 2005, une grève est lancée le 20 septembre par le syndicat des marins CGT, auquel s'est joint le STC dès le 23 novembre, pour s'opposer au projet du gouvernement de privatiser totalement la SNCM en la vendant à un fonds d'investissement (Butler). La grève s'accompagne de l'occupation des bateaux présents dans le port de Marseille bloquant plusieurs milliers de passagers en partance et de la séquestration du PDG de la compagnie, Bruno Vergobbi. Elle s'étend par la suite sous la forme d'un blocage général du port de Marseille. Le 27 septembre, des militants du STC s'emparent du Pascal Paoli et le détournent vers Bastia. Le meneur, Alain Mosconi, déclare : « Nous avons récupéré un outil de travail qui appartient à la Corse et nous le rendons à la Corse ». Le bateau est repris le lendemain matin par le GIGN et renvoyé à Toulon. La fin de la grève est décidée le 13 octobre devant la menace de cessation de paiements de la société, prélude à sa liquidation possible.

Le 17 octobre, le quotidien Le Parisien Libéré révèle une affaire de « coulage » perdurant depuis des années à bord des bateaux de la SNCM. Les recettes des ventes de boissons à bord seraient partagés entre les marins chargés de la gestion des bars. Selon le quotidien, ces recettes seraient quasi nulles pour la SNCM alors qu'elles représentent près d'un tiers du chiffre d'affaires de son concurrent Corsica Ferries. Ces constats auraient été faits à l'occasion des audits réalisés en vue de la privatisation de la société. Les syndicats ont démenti ces accusations avec véhémence. Des menaces de mort sont parvenues aux journalistes du Parisien.

Suite à l'accord de septembre 2004 (voir ci-dessus), la SNCM est parfois considérée comme étant la seule entreprise française à effectuer un recrutement légalement discriminatoire, sur critères ethniques, favorisant les habitants de Corse. Voir préférence nationale

Actionnariat

Fin 2008, Veolia a racheté les 38% des parts détenues par Butler Capital Partners, devenant ainsi le premier actionnaire de la compagnie[1].

La flotte

En 2007, elle comprend 11 navires,

  • En août 2006, la compagnie a acheté le navire mixte Superfast X, qui était auparavant la propriété de Superfast Ferries (groupe Attica). Le navire, livré début 2007 à la compagnie, a porté le nom de Jean Nicoli (ancien résistant mort en martyr à Bastia le 30 août 1943). Son port d'attache était Ajaccio.
  • En 2008 néanmoins, pour des raisons d'exploitation, la SNCM a revendu le Jean-Nicoli pour la somme de 110 millions d'euros à SeaFrance qui l'operera très bientot et après refonte entre Calais et Douvres, sous le nom de "Seafrance Molière".
  • En janvier 2009, la compagnie a acheté le navire Pasiphae Palace qui appartenait à la compagnie greque Minoan Lines[2]. Le coût de la transaction est de 75 millions d'euros et le navire devrait être livré à la SNCM en mars 2009. La mise en service du navire est prévue le 4 mai 2009 sur la ligne Marseille - Porto Vecchio.

Les liaisons assurées

France - Corse- Sardaigne

à Porto-Vecchio

France - Algérie

France - Tunisie

Espagne - Algérie

  • de Alicante à Oran et Alger en collaboration avec le partenaire historique de la SNCM, l'ENTMV

Les résultats économiques

En 2004, la SNCM est en difficulté du fait de la baisse sensible de l'activité enregistrée sur les lignes de Corse (- 14 %) et de Tunisie (- 11 %), tandis que le trafic sur l'Algérie progresse légèrement (+ 5%). Ces difficultés résultent d'une baisse de fréquentation touristique, notamment sur la Corse, et des perturbations dues à des grèves fréquentes. La desserte de la Corse représente 61 % du chiffre d'affaires et celle du Maghreb 37 %.

La SNCM perd des parts de marché sur les lignes de Corse au profit de son principal concurrent Corsica Ferries. Selon Pierre Mattei, directeur général de cette dernière, la raison fondamentale de cette évolution réside dans la moindre productivité de la SNCM qui a transporté, en 2003, 642 passagers par employé contre 2000 pour Corsica Ferries (qui emploie deux fois moins de personnel).

En 2003, la société a réalisé un résultat courant avant impôts de - 7,1 millions d'euros. Le chiffre d'affaires s'est élevé à 371,9 millions d'euros, dont 254,1 millions de recettes clientèle, 72,8 millions de subventions. Les charges d'exploitation se sont élevées à 370,7 millions d'euros. Le résultat financier, - 8,3 millions d'euros, a pesé sur le résultat courant.

Le résultat net du groupe s'est élevé à 21,1 millions d'euros grâce au résultat exceptionnel (cessions d'actif).

Privatisation

En 2005, le gouvernement Villepin envisage une privatisation totale de la SNCM dans le cadre d'une vente de gré à gré.

Le 19 septembre 2005, les ministres concernés, Thierry Breton pour les Finances et Dominique Perben pour les Transports, ont annoncé que l'offre de Butler Capital Partners qui proposait de reprendre la société pour 35 millions d'euros après sa recapitalisation par l'État à hauteur de 113 millions d'euros, était retenue de préférence à celle du fonds d'investissement Caravelle.

A la suite de la grève déclenchée aussitôt par les salariés de la société nationale, et de plusieurs rencontres des ministres avec les syndicats, un nouveau projet a été présenté prévoyant l'entrée au capital de la société Connex (devenue depuis Veolia Transport, groupe Veolia Environnement), qui sera également l'opérateur industriel, à hauteur de 28 % (contre 38 % pour Butler), le maintien de l'État à hauteur de 25 % ainsi que l'attribution d'actions au personnel (9 %).

Walter Butler et Veolia paieront environ 26,5 millions d'euros. Il est à noter que les actifs de la SNCM sont évalués à 280 millions d'euros.

Ce projet prévoirait d'une part un plan social de 400 suppressions d'emploi (mais pas de licenciement « sec ») et d'autre part un apport financier de l'État qui comprendrait outre une souscription au capital de 113 millions d'euros destinée à apurer les dettes, environ 35 millions d'euros pour financer le plan social. Les repreneurs ont subordonné leur accord définitif au renouvellement de la délégation de service public avec l'Office des transports de la Corse qui doit être renouvelée fin 2006 sur appel d'offres.

Le 18 octobre 2005, l'État, par l'intermédiaire de la CGMF, a accordé à la SNCM une avance de trésorerie de 25 millions d'euros environ pour faire face aux échéances immédiates. Cette avance s'ajoute à une avance précédente de 30 millions d'euros (au titre de l'année 2005).

Le 3 mai 2006, la direction a annoncé que 77 % du personnel s'était prononcé en faveur du projet de reprise de Veolia Transport au cours d'un référendum interne. Un décret du 26 mai 2006 a autorisé la vente de l'entreprise, cette décision a par la suite été confirmée par la Commission européenne. Le conseil d'administration a entériné le transfert de capital le 31 mai 2006. La privatisation est donc effective depuis cette date.

En novembre 2008, Butler Capital Partners a annoncé avoir cédé ses parts de la compagnie à Véolia Transport. Véolia est donc désormais actionnaire majoritaire avec 66% du capital[3].

Voir aussi

Lien externe

SNCM, site officiel

Notes et références

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