- Rue Monsieur le Prince
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Rue Monsieur-le-Prince
6e arrt.rue Monsieur-le-PrinceArrondissement(s) 6e arrondissement Quartier(s) Odéon Début 15-18 carrefour de l'Odéon Fin 56, boulevard Saint-Michel Longueur 450 m Dénomination Déc. min. du 9 avril 1851 Ancien(s) nom(s) rue des Fossés-Saint-Germain; rue des Fossés-Monsieur-le-Prince et rue de la Liberté Géocodification Ville de Paris : 6370
DGI :
Nomenclature officielle La rue Monsieur-le-Prince est une rue du 6e arrondissement de Paris.
Sommaire
Origine du nom
La rue Monsieur-le-Prince a tout d'abord été un chemin qui longeait l'enceinte de Paris. Dans sa partie entre le boulevard Saint-Michel et la rue de Vaugirard, elle a eu successivement les noms suivants: chemin de Dessus les Fossés (1419) ; puis chemin allant à la Porte Saint-Michel (1510) ; puis rue des Fossés Saint-Germain (1559 à 1582) et enfin rue des Fossés Monsieur le Prince, devenue rue de la Liberté pendant la période révolutionnaire (de 1793 à 1805).
La partie entre la rue Vaugirard et le carrefour de l'Odéon s'appelait initialement avant 1851, rue des Francs Bourgeois Saint-Michel.
Histoire & caractéristiques
L'hôtel du Prince de Condé s'étendait jusque là vers les fossés. En 1770 le roi acquiert à la famille Condé, les terrains à l'emplacement qu'occupait l'hôtel. Cet ensemble compris entre la rue de Vaugirard, la rue Monsieur-le- Prince et la rue de Condé permettra à la ville de construire le théâtre de la Comédie-Française, devenu par la suite, le Théâtre de l'Odéon. Sur le reste du terrain, la ville construit un lotissement dont les immeubles seront très prisés par les comédiens et les artistes. Les immeubles du 2 au 10 et du 9 au 21 de la rue font partie de ces constructions de la fin du XVIIe siècle.
En 1804, le général Pichegru et Georges Cadoudal, figure emblématique de la chouannerie, organisent un complot contre le Premier consul, ayant pour but de l'enlever. Après l'arrestation de Pichegru, Cadoudal sera arrêté le 9 mars 1804, rue Monsieur-le-Prince, après une course-poursuite, et après avoir tué deux agents. Il sera guillotiné le 25 juin 1804.
C'est devant le numéro 20 que succomba l'étudiant Malik Oussekine, frappé à mort par la police lors du mouvement étudiant contre la loi Devaquet, le 6 décembre 1986. Une plaque commémorative a été dévoilée à l'occasion du vingtième anniversaire de son décès par le maire de Paris Bertrand Delanoë.
La rue compte de nombreux restaurants japonais et de nombreuses librairies, dont la librairie orientale H. Samuelian fondée en 1930.
Monuments et sites remarquables
2 rue Monsieur-le-Prince
Cet immeuble possède trois façades, donnant sur la rue de l'Odéon, le carrefour de l'Odéon et la rue Monsieur-le-Prince. Il fait partie du lotissement construit à la fin du XVIIe siècle sur les terrains libérés après la destruction de l'hôtel du Prince de Condé.
4 rue Monsieur-le-Prince
Nommé "Hôtel de Bacq" ou "Hôtel de Darlons", ce bâtiment a été édifié en 1750. Il possède une porte monumentale en plein cintre, finement sculptée, entourée de deux pilastres et surmontée d'une fenêtre à ailerons sculptés de bas-reliefs de plantes et d'oiseaux. L'ensemble, vantaux et fenêtre du premier étage a été inscrit en 1926, à l'inventaire supplémentaire des Monuments historiques. Les appuis de fenêtres sont en fer forgé.
10 rue Monsieur-le-Prince
Auguste Comte habita au second étage de cet immeuble de la fin du XVIIIe siècle, de 1841 à 1857. Il recevait alors dans son appartement les membres de la Société positiviste, et y a rédigé son dernier volume du Cours de Philosophie consacrée essentiellement à la sociologie.
Auguste Comte se disait inspiré par ses trois anges, sa mère, Rosalie Boyer, son amie Clotilde de Vaux et sa bonne Sophie Bliaux.
L'appartement a été restauré et transformé en musée qui se visite. Il se compose de 5 pièces, salle à manger, salon, cabinet de travail, salle de cours, chambre et d'un vestibule. Il a été reconstitué tel qu'il existait à la mort d'Auguste Comte. La restauration de l'appartement a été faite, dans les années 1960, sous la direction de l'ambassadeur brésilien à l'Unesco, Paulo Carneiro.
Une plaque commémorative a été apposée sur la maison.
14 rue Monsieur-le-Prince
Ce bel immeuble de quatre étages plus combles, en briques et pierres, style Napoléon III, possède une porte en bois sculptée à arc brisé en lancette, sur lequel s'appuient deux sculptures féminines, l'une représentant une libertine et l'autre une studieuse. Un mascaron orne la pointe de la lancette. Le tympan en bois est percé d'une fenêtre avec appui en fer forgé. Le compositeur Camille Saint-Saëns habita dans cet immeuble de 1877 à 1889 de même que l'homme de lettres noir américain Richard Wright de 1948 à 1959. Des plaques commémoratives ont été posées sur l'immeuble. Paul Léautaud y vécut aussi quelques mois en 1892, dans une chambre de bonne.
22 rue Monsieur-le-Prince
C'est dans son atelier, situé dans cet ancien hôtel de 1821 que mourut subitement d'une crise cardiaque, le 1er juillet 1917 le peinte Antonio de La Gandara. Surnommé le "peintre-gentilhomme" par les Goncourt, admiré des femmes pour sa beauté et de tous pour sa distinction, Gandara servit de modèle à Marcel Proust dans Jean Santeuil. Son atelier était devenu un salon mondain où se rencontrait l'élite intellectuelle de l'époque. Le peintre Yves Brayer vécut dans cet hôtel de 1936 jusqu'à sa mort en 1990.
Le Polidor
Le restaurant Le Polidor, situé 41 rue Monsieur-le-Prince, est un des plus anciens bistrots parisiens. Fondé en 1845, il porte son nom actuel depuis le début du XXe siècle. L'intérieur a, dans son ensemble, gardé son style d'il y a cent ans et ses toilettes sont décrites comme "légendaires". Le restaurant a eu parmi ses clients célèbres, James Joyce, Ernest Hemingway, Antonin Artaud et Jack Kerouac. Il a aussi accueilli le Collège de 'Pataphysique et ses principaux écrivains, Luc Étienne et Raymond Queneau entre autres.
Le restaurant est toujours un des plus populaires de la rive gauche.
C'est à l'hôtel d'Orient, situé au dessus du restaurant, qu'Arthur Rimbaud s'installe en 1872, de retour de Charleville. Il n'y restera pas très longtemps, car dès novembre, il emménage à l'hôtel des Étrangers, situé à l'angle du boulevard Saint-Michel et de la rue Racine.
54 rue Monsieur-le-Prince
Le 1er octobre 1654, Blaise Pascal s'installe 54 rue Monsieur-le-Prince, alors rue des Francs-Bourgeois-Saint-Michel, payant un loyer de 350 livres. Il y restera jusqu'au 29 juin 1662, où malade, il sera transporté chez sa sœur 67 Rue du Cardinal-Lemoine, dans le 5e arrondissement de Paris. Il y meurt le 19 août à l'age de 39 ans.
Le 8 novembre 1654, les chevaux de son carrosse s'emballent alors qu'il traverse le pont de Neuilly et il ne doit la vie sauve qu'à un véritable miracle. Le 23 novembre 1654, entre dix heures et demi et minuit et demie, Pascal a une intense vision religieuse qu’il écrit immédiatement pour lui-même en une note brève, appelé le Mémorial. Pascal traverse alors une véritable crise mystique qui le rapprochera du jansénisme. C'est rue Monsieur-le-Prince qu'il rédigera "Les Provinciales", qui défend les thèses jansénistes contre les attaques des jésuites et commencera "Apologie du christianisme" dont seuls des fragments seront publiés posthumément sous le nom les"Pensées".
Voies rencontrées
La rue Monsieur-le-Prince rencontre les voies suivantes, dans l'ordre des numéros croissants (« g » indique que la rue se situe à gauche, « d » à droite) :
- Début : carrefour de l'Odéon
- rue Dupuytren (g)
- rue Antoine-Dubois (g)
- rue Casimir-Delavigne (d)
- rue Racine
- rue de Vaugirard
- Fin : boulevard Saint-Michel
Transports
Ce site est desservi par les stations de métro : Odéon et Luxembourg.
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Catégorie : Voie du 6e arrondissement de Paris - Début : carrefour de l'Odéon
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