- Peuple francais
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Français (peuple)
Pour les articles homonymes, voir Français (homonymie).Peuple français Populations significatives par régions France ~60 000 000 États-Unis ~11 800 000 Canada 7 000 000[1] Argentine 6 000 000[2] Brésil ~1 000 000 Chili ~520 000 Italie ~130 000 Australie ~117 521 Belgique 123 076[3] Allemagne 104 085[4] Espagne 100 408[5] Royaume-Uni 94 178[6] Suisse 73 500[7] Portugal ~30 000 Luxembourg 25 200[8] Population totale ~100 millions Langue(s) Français, autres langues d'oïl, occitan, arpitan Religion(s) Catholicisme, protestantisme, athéisme Groupe(s) ethnique(s) relié(s) Bretons, Catalans, Basques, Corses, Alsaciens, Antillais, Guyanais. Cet article s'intéresse au peuple français du point de vue ethnologique, c'est-à-dire au groupe humain constituant le peuple français sous l'angle de l'anthropologie culturelle.
Sommaire
Vocabulaire
L'adjectif français est employé ici pour qualifier ce qui est relatif à la France : sa langue, sa civilisation, sa culture.
Les Français sont le peuple majoritaire de la France.
Il n'est pas employé dans le sens de Français, mot qui lui-même a deux sens :
- l'ensemble des personnes qui résident en France : 64,5 millions au 1er janvier 2008.
C'est le sens utilisé communément, notamment par l'Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) : Français est le gentilé de France, c'est-à-dire que les personnes qui habitent en France sont des Français. Le recensement de ces personnes résidant en France (c'est-à-dire les personnes qui habitent en France, de nationalité française ou étrangère) est assuré par l'INSEE sous le vocable Population totale de la France[9]. Au 1er janvier 2008, la population de la France était de 63 753 140 habitants (France métropolitaine + DOM) + 720 000 (TOM) soit 64 473 140 habitants[10] dont 5,7 % d'étrangers[11].
- l'ensemble des personnes de nationalité française, qu'ils habitent en France où à l'étranger : 63,0 millions au 1er janvier 2008.
Ce sont les citoyens de la République française « sans distinction d'origine, de race, ou de religion[12] ». Le Code civil définit la nationalité française, les conditions de son obtention ainsi que les droits et devoirs inhérents à celle-ci. Le nombre de Français (au sens de « personnes ayant la nationalité française ») est évalué au 1er janvier 2008 à 64 473 140 habitants moins les 5,7 % d'étrangers, plus les personnes de nationalité française expatriées (dont le nombre peut être estimé à 2,2 millions[13]), soit un total d'environ 63,0 millions.
Histoire et ethnogenèse
Article détaillé : Histoire de France.Origines
Selon plusieurs auteurs, tels Fernand Braudel et Hervé Le Bras, c'est au cours de la révolution néolithique, entre 4000 et 2500 ans av. J.-C., où le territoire a vu sa population passer approximativement de 50 000 à 5 millions de personnes, que s'est formée l' « identité biologique » de la future population française. Au regard de ce phénomène, les apports démographiques ultérieurs, tels ceux des Celtes, des Romains ou des Francs, si puissant qu'ait été leur impact culturel, auraient été modestes. Les Germains, les Wisigoths, les Francs, les Huns, les Maures, les Normands qui sont entrés en Gaule et qui ont nourri l'imaginaire des « grandes invasions », formaient des bandes de quelques dizaines de milliers d'hommes, dont le nombre était grossi par la peur qu'ils inspiraient. Pour Hervé Le Bras, le principal apport à la population française depuis le néolithique n'est donc pas celui de ces peuples maintenant largement disséminé dans toute la population mais celui des immigrants arrivés en masse depuis le milieu du XIXe siècle[14],[15].
Les mythes fondateurs : du mythe troyen au mythe gaulois
Les Français, habitant la France, tirent leur nom des Francs, ligue ou confédération de guerriers qui s'impose sur le territoire de la Gaule romaine à la fin du Ve siècle. Très tôt, du moins au nord de la Loire, le souvenir des populations antérieures à la période franque s'estompe : dès le VIIe siècle, les habitants s'appellent Franci, par opposition à ceux vivant au sud de la Loire, désignés comme Romani ou Aquitani. Des chroniques des VIIIe-Xe siècles, comme la Passion du saint roi Sigismond écrite en Bourgogne avant 750, vont même jusqu'à évoquer une extermination des « Romains » au moment de la conquête ; une note ajoutée à une chronique neustrienne du VIIIe siècle affirme quant à elle :
- « Clovis a exterminé tous les Romains qui se trouvaient en Gaule, et l'on n'en trouve plus. Il semble qu'à cette époque, les Francs aient reçu la langue romane qu'ils parlent encore aujourd'hui des Romains qui y habitaient. On ne sait pas ce qu'a été leur langue originale. »
Ces explications, certes naïves, montrent qu'il s'est produit une véritable substitution de conscience « nationale », à la fois chez les Francs romanisés qui ont oublié leurs origines et chez les Gallo-Romains de la Gaule septentrionale se considérant comme « Francs », substitution due à une symbiose entre les aristocraties franque et gallo-romaine[16].
De plus, les papes présentent les Francs comme le « nouveau peuple élu par Dieu » ; l'Anglo-Saxon Alcuin, conseiller de Charlemagne, le considère comme un « autre David[17] ».
Cette exaltation du peuple franc amène à lui prêter des origines mythiques : ainsi, au milieu du VIIe siècle, la Chronique du pseudo-Frédégaire mentionne-t-elle une origine troyenne :
- « Le bienheureux Jérôme a écrit sur les anciens rois des Francs, dont l'histoire fut racontée par le poète Virgile : leur premier roi fut Priam, et, après que Troie eut été prise par ruse, ils s'en allèrent. Ensuite, ils eurent pour roi Friga, puis ils se séparèrent en deux groupes ; le premier alla en Macédoine ; le second, qui quitta l'Asie avec Friga, portait le nom de Frigii ; ils s'établirent sur les rives du Danube et de la mer Océan. Ils se divisèrent une seconde fois en deux ; la moitié d'entre eux entra en Europe avec leur roi Francion. Après avoir traversé l'Europe avec leurs femmes et leurs enfants, ils occupèrent les rives du Rhin, et, non loin du fleuve, ils commencèrent à bâtir la cité de “Troie” (Colonia Traiana-Xanten)[18]. »
Les travaux historiques du XIXe siècle et l'émergence de la « démographie historique »
Il faut cependant attendre la fin du XIXe siècle pour que soient écrites les premières synthèses universitaires, marquées avant tout par « l'angoisse qui saisit alors les Français devant la découverte de leur affaiblissement démographique face à la puissance montante de l'Allemagne » : en 1889, É. Levasseur fait paraître La population française dont le tome 1 comporte une histoire nationale ; la même année est publié dans la Revue scientifique l'article d'A. Chervin consacré à l'« Histoire statistique de la population française », article qui passe inaperçu ; en 1893, L. Schöne, qui n'était ni historien ni démographe, fait paraître une Histoire de la population française, volume de 417 pages, en réalité son mémoire au concours du prix Rossi de l'Académie des sciences morales et politiques.
Populations d’origine française dans le monde
En Amérique du Nord, où de nombreux Français se sont installés à partir du XVIIe siècle, les habitants ayant des ancêtres français peuvent être désignés sous le nom de Canadiens français, Franco-Américains, Acadiens ou Cadiens.
- Au Canada, selon le recensement de 2001[19], il y a 4 668 410 Franco-Canadiens, 150 000 Français expatriés[20], 71 590 Acadiens, 98 670 Québécois.
- Aux États-Unis, selon le recensement de 2000[21], il y a 8 309 908 Franco-américains, 2 349 684 Franco-Canadiens (pas inclus dans le chiffre précédent), 290 000 Français expatriés, 85 414 Acadiens et Cadiens (dont 44 960 en Louisiane et 15 276 au Texas), 15 601 Alsaciens. Les Français (Franco-américain) et Franco-canadiens sont majoritaires dans les États du Maine, Vermont, New Hampshire et en Louisiane (après les Afro-Américains dont beaucoup sont créoles ou métis franco-africains[réf. nécessaire]).
Estimations dans quelques pays :
- Aux États-Unis : 11 050 607[22] (4 à 5 % de la population totale) dont 2 240 648 d'origine canadienne française et 114 399 Cadiens.
- Au Canada : 4 988 670 (8 millions de souche française) dont près de 80 000 Acadiens.
- En Suisse : environ 1 350 000 Suisses romands[23] et 268 752 immigrés français (en 2000).
- En Belgique : 190 000 immigrés français[20]. Les Wallons ne font pas partie d'un point de vue ethnologique du peuple français[24].
- Au Brésil : 2 385 000[20].
- Au Royaume-Uni : 250 000[20].
- En Allemagne : 155 000[20].
- En Australie : 98 333[25].
- En Espagne : 92 000[20].
- Au Luxembourg : 79 000 dont 53 000 frontaliers[20].
- En Italie : 58 000[20].
Peuples ayant une composante ethnique française
- Les Afrikaners sont un amalgame de Hollandais, d'Allemands, de Belges et de Français (Huguenots)[26].
- Les Métis du Canada sont un amalgame de Canadiens français, Cree, Ojiboué, Saulteux, Écossais, Acadiens.
Notes et références
- ↑ (en) Shorthand.eu : French Canadian
- ↑ Les merveilleux francophiles argentins-1
- ↑ SPF Intérieur - Office des Étrangers
- ↑ = en Federal Statistical Office Germany
- ↑ Población por nacionalidad y país de nacimiento. 2007. INE
- ↑ BBC NEWS | UK | Born Abroad |France
- ↑ Ethnic Groups Worldwide, a ready reference Handbook, David Levinson, ORYX Press, ISBN 1-57356-019-7, Page 89: « French Swiss number about 1.2 million or 18 percent of the population. They live mainly in western Switzerland near the French border.»
- ↑ État de la population (x1000) 1981, 1991, 2001-2007
- ↑ bas de la page 9 du document INSEE
- ↑ Bilan démographique INSEE 2007
- ↑ Statistiques de l'INSEE
- ↑ Article premier de la Constitution de la Cinquième République française
- ↑ Site du Sénat
- ↑ Fernand Braudel, L'identité de la France, Flammarion, 1990, p. 66
- ↑ Hervé Le Bras, « Enquête sur le peuplement de la France », revue L'Histoire, no 326, décembre 2007, p. 47
- ↑ Karl-Ferdinand Werner, Histoire de France sous la direction de Jean Favier. Les origines (avant l'an mil), Le Livre de poche, collection « références », 1995, chapitre premier, « Origines et conscience historique », p. 31-33.
- ↑ Dans une lettre qu'il lui adresse vers 794-795, il écrit :
- « Heureux le peuple exalté par un chef... dont la main droite brandit le glaive des triomphes et dont la bouche fait retentir la trompette de la vérité catholique. C'est ainsi que jadis David, choisi par Dieu comme roi du peuple, qui était alors son peuple élu... soumit à Israël par son glaive victorieux les nations d'alentour. Un autre David est maintenant notre chef. Il inspire la terreur aux nations païennes. Il est un guide dont la dévotion ne cesse de fortifier, par sa fermeté évangélique, la foi catholique contre les adeptes de l'hérésie. » (cité par Karl-Ferdinand Werner, op. cit., p. 29-30).
- ↑ Chronicarum quae dicuntur Fredegarii scholastici Liber III, 2. MGH SSRM 2, 93 ; cité par Patrick J. Geary, Naissance de la France. Le Monde mérovingien, traduit de l'anglais par Jeanne Carlier et Isabelle Detienne, Flammarion, collection « Champs », 1989, p. 98.
- ↑ Recensement de 2001, Statistique Canada.
- ↑ a , b , c , d , e , f , g et h D’après l’estimation de la Maison des Français de l’étranger.
- ↑ « QT-P13. Ancestry: 2000 », U.S. Census Bureau.
- ↑ B04003. Total des ascendances rapportées - Universe. Total des ascendances par catégories comptés pour les personnes ayant une ou plusieurs catégories d'ascendance signalée - 2006 American Community Survey. (sont inclus 2 240 648 d'origine canadienne française et 114 399 Cadiens).
- ↑ Ethnic Groups Worldwide, a ready reference Handbook, David Levinson, ORYX Press, p. 89, (ISBN 1-57356-019-7) : « French Swiss number about 1.2 million or 18% of the population. They live mainly in western Switzerland near the French border. »
- ↑ Dans The Encyclopedia of the Peoples of the World, A Henri Holt Reference Book, les Canadiens et Suisses français font partie du groupe ethnique français, quant aux Wallons, ils constituent un groupe ethnique distinctif (« The Walloons are descended from Germanic (Frankish) invaders who were culturally absorbed into the romanized sphere in which they settled and came to speak a French dialect », p. 645).
- ↑ (en) Recensement de 2006
- ↑ The Encyclopedia of the Peoples of the World, A Henri Holt Reference Book, p. 22.
Voir aussi
Bibliographie
- Jacques Dupâquier, Histoire de la population française, 4 vol., Presses universitaires de France, collection « Quadrige », mai 1995, (ISBN 2-13-046820-9)
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