Peinture murale

Peinture murale

La peinture murale est la première histoire de la peinture. L’humanité a commencé par l'art pariétal des peintures murales des cavernes, premiers signes transmis entre les hommes. Dessins, tracés, images de beauté, d’effroi, de magie. La paroi, le mur ont été les premiers supports de la peinture.

Le support de la peinture murale est la pierre, le béton, la brique, le plâtre, les matériaux de l'architecture. Le peintre peint directement sur le support ou peint sur des toiles qui sont ensuite marouflées (collées) sur les murs.

La fresque est une technique particulière de la peinture murale. La couleur y est appliquée sur un enduit à la chaux fraîche (fresco en italien). Le terme de fresque est le plus souvent utilisé par métonymie dans le langage courant et désigne la peinture murale en général et rarement la technique.

Faux oculus a fresco, plafond de la Chambre des Époux, palais ducal de Mantoue, Andrea Mantegna (1474)

Sommaire

Définition

Peinture murale, art universel

Domaine de la peinture murale

La peinture murale témoigne des préoccupations de chaque époque, art public ou privé, laïque ou religieux[1], populaire ou élitiste, jouant un rôle social, voire politique. La peinture murale est solidaire de l'architecture, elle en est le prolongement et à ce titre, la perspective est son outil pour la troisième dimension.

La peinture murale peut mieux et autrement que la publicité valoriser et marquer les entrées de ville, créer des repères, identifier des lieux. Elle favorise l'expression, le lien social. Domaine de l'art public, de l'imagination de ses artistes et de ses décideurs.

Cet art mural populaire, art d’artisan modeste et ambitieux, jouit du respect et de la complicité du spectateur et reste méconnu et souvent ignoré des instances culturelles.

Une peinture murale de Dominique Antony à Gentilly et son Anamorphose, image cachée en haut à droite

Dans le monde

Allemagne

Peinture d'une Trabant passant le Mur de Berlin.

Le Mur de Berlin, construit en 1961 pour séparer Berlin-Est de Berlin-Ouest à l'époque de la guerre froide, a été le support de nombreuses peintures, qui contestaient notamment sa présence.

Après sa destruction en 1989, la majeure partie du Mur a disparu, mais des fragments ont été conservés par des particuliers (les Mauerspecht, pic de mur), par l'État allemand et par d'autres pays (Parlement européen à Bruxelles; fort Langley de la CIA aux États-Unis; Centre de commerce mondial, à Montréal).

Le reste le plus connu du Mur est situé le long de la Spree, entre la gare de l'Est et le pont de l'Oberbaum, qui enjambe la Spree. Ce n'était pas une partie du mur externe, mais de ce que l'on a appelé le mur de l'arrière-pays, qui séparait la zone frontalière de la RDA avec Berlin-Est. En 1990, il a été transformé par des artistes internationaux en « East Side Gallery » et classé monument historique. Il n'y avait pas de mur extérieur à cet endroit, car la frontière était située sur la rive opposée de la Spree.

Un autre fragment du mur (réel) se trouve le long de la Niederkirchnerstraße, dans le district centre, à proximité de la chambre des députés de Berlin. Il a aussi été classé monument historique en 1990.

Belgique

Louvain-la-Neuve accueille plusieurs œuvres de peintures murales monumentales, notamment de Roger Somville, Claude Rahir,, Irie Tatsuya, Roxana Alvarado, Paul Neeffs, Jean-Marc Collier, Francisco Rivero, François Schuiten, Frank Pé, Thierry Bosquet, sans compter des reproductions monumentales de peintures de Paul Delvaux.

Fresque les Jeux et Jouets du Monde réalisée par Inêz Oludé de Silva[2]

Il s'agit d'une scène grandiose, ludique et attrayante, étalée sur 50 m2, dans laquelle des enfants de différentes nationalités jouent aux jeux et jouets du monde. Les jeux montrés sont plus au moins connus des enfants du monde entier, comme la marelle, le saut à la corde, les bulles de savon, les échasses, les billes, le cerf-volant, le footbal, la capoeira et des jouets de toutes sortes. Les enfants sont dans la lumière solaire (fond jaune), souriants, joyeux, comiques et en perpétuel mouvement.

Offerte aux enfants, par l'important rôle du jouet dans la construction du imaginaire ludique de l'enfant et dans la fortification de sa formation intégrale, il vise aussi, la conservation du Patrimoine culturel et l'évaluation de l'identité culturelle d'enfants et de jeunes.

Le projet s'insère dans la prolongation d'un travail réalisé au Brésil et en Belgique, dans les écoles et camps de vacances pour des enfants de tout âge, de toute nationalité dans le respect mutuel.

France

Guyane Française

À Kourou, au Centre Spatial Européen, deux peintures murales ont été réalisées par le peintre muraliste belge Claude Rahir: Le lancement de Giotto, 12 m x 4 m et La comète de Halley, 15 m x 7 m. Ces œuvres ont été peintes en 1985, à l'occasion du lancement de la sonde Giotto par une fusée Ariane 1 en vue de l'exploration de la comète de Halley. Le nom de Giotto rend hommage au peintre italien qui semble avoir représenté la comète de Halley sur son Adoration des mages, peinte en 1303-1304.

Irlande du Nord

En Irlande du Nord, les peintures murales (murals) font partie du paysage des villes et des villages. Chaque communauté a sa spécificité bien que l’on retrouve des thèmes communs.

Les fresques loyalistes

La première fresque loyaliste a été peinte à Belfast autour de 1908. L’exécution des fresques loyalistes faisait partie des festivités du 12 juillet, jour de la commémoration de la Bataille de la Boyne, occasion pour la population protestante de réaffirmer sa loyauté à la couronne d’Angleterre et sa suprématie sur la population de confession catholique.

Le nombre de murals loyalistes a décliné dans les années 1970 pour reprendre dans la deuxième moitié des années 1980, notamment autour de thèmes militaristes nécessaires à la propagande des groupes paramilitaires loyalistes.

Cependant, d’autres thèmes sont abordés depuis la fin des années 1990 : historiques, culturels ou encore liés à l’actualité politique.

Les fresques républicaines

Les premières fresques républicaines apparaissent dans un contexte de lutte et de censure.

À partir de la fin des années 1970, au moment de la lutte des prisonniers pour un statut politique, les républicains ont commencé à peindre des slogans sur les murs comme moyen de soutien et de propagande.

De manière générale, même si dans un premier temps, les fresques en l’honneur des membres de la PIRA (Armée républicaine irlandaise provisoire) et des prisonniers ont continué à apparaître, dans la deuxième partie des années 1980 et les années 1990, les thèmes utilisés dans les murals républicains ont été les suivants : l’histoire, la culture, les solidarités internationales, les réactions aux sujets d’actualité.

Il existe en permanence environ trois cents murals en Irlande du Nord. L'étendue et sa diversité de cette pratique de « propagande murale » n’ont pas d’équivalent en Europe.

Italie

Peinture murale à Orgosolo, Sardaigne

De nombreuses peintures ont été effectuées sur l'île de Sardaigne à partir de la deuxième moitié du XXe siècle. On trouve ces fresques murales sur les murs des villes ou sur des rochers avec des couleurs pastels et assez tristes, des visages profonds où l'on peut remarquer un peuple sarde fortement touché par l'histoire. Le message qu'elles transmettent est souvent de nature politique, mais peut être également historique ou citoyen.

Les premières apparurent à San Sperate, au sud, puis le phénomène essaima et se développa particulièrement à Orgosolo, dans les montagnes du centre. Ce village compte à lui seul 400 murales, dont bon nombre ont été réalisés, souvent dans un style inspiré par Picasso, par Francesco del Casino et ses élèves. Les peintures portent sur la vie du village ou sur des thèmes politiques : luttes d'ouvriers et de bergers, contestation contre le nucléaire ou les occupations militaires (de l'OTAN, des États-Unis). Le mouvement se poursuit aujourd'hui grâce à des artistes sardes, allemands, français...

Jamaïque

Kingston, University of The West Indies : 2 murales (325 m2 et 74 m2), l'une sur le bâtiment administratif, l'autre sur le bâtiment des "Mass communications", réalisées par peintre belge Claude Rahir en 1976, avec l'aide de deux étudiants, Doreen Kong et Boos Ramsay.

Japon

Wakamatsu : peintures murales sur le thème de la conquête de l'espace, 2 x (41 m. x 7,5m ) sur un château d'eau, par le muraliste belge Claude Rahir, 1987, avec l'aide de l'artiste japonais Ire Tatsuya.

Mexique

Peinture murale à Chapala.
Article détaillé : Muralisme.

La peinture murale est une véritable institution au Mexique[citation nécessaire]. Partout dans le pays, aussi bien dans les villes que les petits villages isolés, le visiteur remarquera la qualité et la variété des œuvres réalisées qui tournent autour de trois axes principaux : la religion, la politique... et la publicité.

Peinture publicitaires

Même les plus grandes marques, comme Coca-Cola, y ont recours [réf. nécessaire] Souvent, l'artiste signe sa réalisation et indique son numéro de téléphone pour trouver de futurs clients. Peindre les murs plutôt que d'utiliser des affiches en papier s'explique simplement par le fait que le papier coûte cher[citation nécessaire] au Mexique et que la peinture résiste bien mieux aux intempéries[citation nécessaire].

Les deux muralistes mexicains les plus connus sont Diego Rivera, qui réalisa à partir des années 1920 des peintures portant sur des thèmes politiques - Palais présidentiel de Mexico - et visant à créer un « style mexicain » combinant l'art mexicain indigène avec les influences modernes venues d'Europe, et David Alfaro Siqueiros, qui évoque des thèmes plus engagés et réalisa de nombreuses œuvres « édifiantes » pour le gouvernement - École Nationale Préparatoire de Mexico, École d'Agriculture de Chapingo[3] - ou pour des institutions comme le « Portrait de la bourgeoisie » peint en 1939 pour la Maison des syndicats de Mexico.

République tchèque

Le mur John Lennon dans le quartier de Malá Strana.

À Prague, en face du palais Bucquoy, siège de l’ambassade de France, le « mur John Lennon » héberge depuis les années 1980 le portrait du célèbre chanteur, régulièrement effacé par les sbires de la Sécurité d'État, tout aussi régulièrement repeint et graffité par de jeunes contestataires, il devient l'un des symboles de la dissidence politique et de la rébellion artistique contre la Normalisation en Tchécoslovaquie.

Il a survécu à la chute du Mur de Berlin et à la Révolution de Velours et est désormais « entretenu » par les hordes de touristes qui ne manquent pas d'y laisser une marque de leur passage. On est passé du Politique au Postmodernisme

Sénégal

Le mouvement Set Setal a poussé à la fin du XXe siècle de nombreux jeunes et enfants à peindre sur les murs de la capitale, Dakar.

Suisse

Dès 1985, Carolus, alias de Carol Gertsch, réalise de nombreuses peintures murales à La Chaux-de-Fonds et plus d'une centaine à travers le monde.

États-Unis

Le mexicain Diego Rivera peignit sur les murs de Détroit et (mais la peinture fut bientôt retirée) sur le Rockefeller Center de New York. De jeunes artistes développèrent cette pratique à partir des années 1960-1970, notamment à Los Angeles ou à New York. Jean-Michel Basquiat peint et dessina des graffitis dans cette dernière ville dans les années 1980.

À Philadelphie, 3 000 fresques ornent les murs des bâtiments[4]. Dans les années 1990, afin d'endiguer la prolifération des graffitis, le conseil municipal décida de céder quelques murs aux tagueurs. Plusieurs façades devinrent aussitôt des terrains d'expression pour les graffeurs et les peintres, encouragés par le Mural Arts Program (MAP). Les fresques représentent des paysages, des personnalités de la culture populaire, dans un style s'apparentant à l'hyperréalisme et à Diego Rivera[4]. La plus grande de ces fresques s'intitule Common Thread : réalisée par Meg Saligman, elle est peinte sur un bâtiment de huit étages[4]. Legacy de John Sarantis, a coûté quelque 250 000 $ (soit plus de 170 000 euros). Il existe un circuit touristique pour admirer ces fresques.

Notes et références

  1. Yves Morvan.Montfermy: les peintures murales du sanctuaire. Bulletin Historique et Scientifique de l'Auvergne,vol.93,no 689.1986
  2. Inêz Oludé da Silva, Artiste plasticienne, brésilienne, formée à l’Académie royale Constatin Meunier à l'atelier multidisciplinaire de Maria Kipréou, actuellement inscrite à lAcadémie royale de Boisfort, à l'atelier de Patrick Michiels d'Arts Publiques et Monumentales/membre du CNAP –AIAP / UNESCO, fondatrice de la Biennale de Arts Brésiliens de Bruxelles
  3. Raquel Tibol, « Los Murales de Diego Rivera, Universidad Autónoma Chapingo », Museo Nacional de Agricultura de Chapingo, 2001 (ASIN B001F999AM)
  4. a, b et c Bruno Lesprit, « Philadelphie, capitale mondiale du muralisme », dans Le Monde du 30-09-2009, mis à jour le 15-10-2009, paru dans l'édition du 01-10-2009, [lire en ligne]

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Bibliographie

Monique Plâa, Aspects du muralisme mexicain, PUF, coll. « CNED », 2008 (ISBN 9782130571124) 

Voir également

Articles connexes

Liens externes

  • Murales in Sardegna, site consacré à la peinture murale en Sardaigne
  • [1], peinture murale de Monyck Baguenier Desormeaux

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Peinture murale de Wikipédia en français (auteurs)

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