Otto Gross

Otto Gross
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Otto Gross
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Biographie
Naissance 17 mars 1877
à Gniebing en Styrie (Autriche)
Décès 13 février 1920 (à 42 ans)
à Berlin
Nationalité Autrichien Flag of Austria-Hungary 1869-1918.svg - Drapeau : Autriche
Vie universitaire
Formation Médecine
Principaux travaux
Psychanalyse-Neuropsychiatrie

Otto Hans Adolf Gross, né le 17 mars 1877 à Gniebing en Styrie et mort le 13 février 1920 à Berlin, est un médecin autrichien.

Sommaire

Biographie

Otto Gross est le fils de Hans Gustav Adolf Gross (1847-1915), magistrat autrichien, qui est l'un des pères de la criminologie. Il reçoit une éducation très rigoriste, soumis à l'autorité d'un père très autoritaire. À 22 ans, il obtient son doctorat le 22 décembre 1899 à Graz. Otto Gross a une santé déficiente et après un voyage en Amérique du sud, il sombre rapidement dans la toxicomanie. Il peut néanmoins exercer comme médecin et s'oriente ensuite vers la psychiatrie et exerce dans les cliniques de neuropsychiatrie de Munich et de Graz. Il oriente son travail vers des recherches psychosexuelles.

Il devient l'assistant du professeur Emil Kraepelin à Munich et travaille à Graz sous la direction de Gabriel Anton. En 1903, il épouse Frieda Schloffer. C'est alors qu'il rencontre, en 1904 Sigmund Freud, il adhère à cette nouvelle science, la psychanalyse. Il devient durant quelques années un disciple enthousiaste et remarqué par Freud bien qu'il interprète la psychanalyse en la liant notamment aux théories organicistes de Carl Wernicke.

Devant subir plusieurs cures de désintoxications, il fait des séjours au Burghölzli près de Zürich dès 1902. Nomination en 1906 à la faculté de Médecine de Graz pour une habilitation, il démissionne en 1908. Carl Gustav Jung le traite lors de sa seconde cure en mai-juin 1908[1], notamment par une "psychanalyse" de deux semaines... qui se termine par une fugue de Gross de l'hôpital psychiatrique. Pour l'éloigner de ses fréquentations anarchistes et révolutionnaires, son père le fait interner en 1913, mais un mouvement de solidarité de l'intelligentsia engagée de l'époque obtient sa libération, et la guerre de 1914-18 permit à Otto Gross de reprendre des activités de médecin militaire en Gallicie, puis à Vienne, en Slavonie, en Roumanie et dans le Banat.

Otto Gross fréquente la colonie Monte Verità, haut lieu du "lebensreform" (mouvement de réforme de la vie). Il rencontre et influence l'anarchiste allemand Erich Mühsam dans sa conception d'un révolution réunissant les classes "criminelles" de la société. Frieda von Richthofen, qui est la maitresse d'Otto Gross, fait découvrir les théories de la psychanalyse révolutionnaire à son mari D.H Lawrence. En France le personnage de Moravagine de Blaise Cendrars est librement inspiré du Docteur Gross.

Menant une vie de débauche, affaibli par la drogue, abandonné par son père, poursuivi par la police pour ses idées gauchistes et anarchistes, Otto Gross finit sa vie en exclu et meurt gelé sur un trottoir de Berlin à 43 ans. Michel Onfray indique qu'il meurt, à l'hôpital, d'une pneumonie contractée dans la rue à la même date[2].

Sa place dans l'histoire de la psychanalyse

D'abord propagandiste des idées de Freud, Otto Gross fut remarqué de ce dernier pour son enthousiasme. Mais devant le tour trop original et révolutionnaire que prenaient ses positions, Freud finit par désavouer Gross en le jugeant hérétique et dangereux pour le développement de la psychanalyse[3].

Mais Otto Gross voulut aller plus loin et construisit des théories psychanalytiques auxquelles il mêla ses convictions philosophiques pour prôner la liberté sexuelle, ce qui lui valut la réprobation de Freud. Ceci est d'autant plus remarquable qu'au début de son engouement pour la psychanalyse et probablement sous l'influence de C. G. Jung, il déniait à la sexualité le rôle central que Freud lui accordait dans la formation des névroses.

Avec Wilhelm Reich, Otto Gross est un des théoriciens fondateurs de la libération sexuelle, mais après sa mort, il fut un des grands oubliés de l'histoire de la psychanalyse. Ses théories révolutionnaires en psychanalyse sont fondatrices du freudo-marxisme.

Bibliographie

  • En français :
    • Otto Gross, Révolution sur le divan, traduction française de Jeanne Etoré, et surtout une préface extrêmement documentée et complète sur la biographie de Gross et ses interactions avec Carl Gustav Jung, Freud et le mouvement psychanalytique de Jacques Le Rider, Éditions Solin, 1988 (ISBN 2-85376-063-4)
    • Jacques Le Rider, Modernité viennoise et crises de l'identité, PUF-Quadrige, 2000, (ISBN 2-13-050602-X)
    • Hanania Alain Amar, Otto Gross et Wilhelm Reich : essai contre la castration de la pensée, Éd. l'Harmattan, coll. « L'Allemagne d'hier et d'aujourd'hui », Paris, 2008 (ISBN 2-296-06108-7)
    • Otto Gross, Psychanalyse et révolution, Éditions du Sandre, Paris, 2011
  • En allemand (par ordre chronologique) :
    • Zu den cardiorenalen Theorien. In: Wiener klinische Wochenschrift. Bd. 14. 1901, Nr. 2, S. 47-48
    • Compendium der Pharmako-Therapie für Polikliniker und junge Ärzte. Leipzig: Vogel 1901
    • Zur Frage der socialen Hemmungsvorstellungen. In: Archiv für Kriminal-Anthropologie und Kriminalistik. Bd. 7. 1901, Nr. 1/2, S. 123-131
    • Über Vorstellungszerfall. In: Monatsschrift für Psychiatrie und Neurologie. Bd. 11. 1902, S. 205-212
    • Zur Phyllogenese der Ethik. In: Archiv für Kriminal-Anthropologie und Kriminalistik. Bd. 9. 1902, S.101-103
    • Die cerebrale Sekundärfunction. Leipzig: Vogel 1902
    • Die Affektlage der Ablehnung. In: Monatsschrift für Psychiatrie und Neurologie. Bd. 12. 1902, S. 359-370
    • Beitrag zur Pathologie des Negativismus. In: Psychiatrisch-neurologische Wochenschrift. Bd. 26. 1903, S. 269-273
    • Ueber die Pathogenese des spezifischen Wahns bei Paralytikern. In: Neurologisches Zentralblatt. Bd. 17. 1903, S. 843-844
    • Ein Todesfall infolge von latentem Aneurysma arteriae vertebralis. In: Wiener klinische Wochenschrift. Bd. 17. 1904, S. 105-107
    • Über Bewusstseinszerfall. In: Monatsschrift für Psychiatrie und Neurologie. Bd. 15. 1904, S. 45-51
    • Zur Biologie des Sprachapparates. In: Allgemeine Zeitschrift für Psychiatrie und ihre Grenzgebiete. Bd. 61. 1904, S. 795-835
    • Zur Differentialdiagnostik negativistischer Phänomene. In: Psychiatrisch-neurologische Wochenschrift. Bd. 37. 1904, S. 354-353, 357-363
    • Zur Nomenclatur "Dementia sejunctiva". In: Neurologisches Zentralblatt. Bd. 23. 1904, S. 1144-1146
    • Das Freud'sche Ideogenitätsmoment und seine Bedeutung im manisch-depressiven Irresein Kraepelins. Leipzig: Vogel 1907
    • Die cerebrale Sekundärfunktion. In: Compte rendu des travaux du 1er Congrès International du Psychiatrie, de Neurologie, de Psychologie et de l'Alliance des aliénés tenu à Amsterdam du 2 à 7 Septembre 1907. Amsterdam: Bussy 1908, S. 593-597
    • Diskussionsbeiträge. In: Compte rendu des travaux du 1er Congrès International du Psychiatrie, de Neurologie, de Psychologie et de l'Alliance des aliénés tenu à Amsterdam du 2 à 7 Septembre 1907. Amsterdam: Bussy 1908, S. 298, 598-599
    • Elterngewalt. In: Die Zukunft. Bd. 65. 1908, S. 78-80
    • Über psychopathische Minderwertigkeiten. Wien & Leipzig: Braumüller 1909
    • Zur Überwindung der kulturellen Krise. In: Die Aktion. Bd. 3. 1913, Sp. 384-387
    • Sigyn [mit Franz Jung] In: Die Aktion. Bd. 3. 1913, Sp. 439
    • Ludwig Rubiner's "Psychoanalyse". In: Die Aktion. Bd. 3. 1913, Sp. 506-507
    • Die Psychoanalyse oder wir Kliniker. In: Die Aktion. Bd. 3. 1913, Sp. 632-634
    • Die Einwirkung der Allgemeinheit auf das Individuum. In: Die Aktion. Bd. 3. 1913, Sp. 1091-1095
    • Anmerkungen zu einer neuen Ethik. In: Die Aktion. Bd. 3. 1913, Sp. 1141-1143
    • Notiz über Beziehungen. In: Die Aktion. Bd. 3. 1913, Sp. 1180-1181
    • Der Fall Otto Gross. Brief an Maximilian Harden. In: Die Zukunft. Bd. 86. 1914, S. 304-306
    • Über Destruktionssymbolik. In: Zentralblatt für Psychoanalyse und Psychotherapie. Bd. 4. 1914, S. 525-534
    • Beitrag zur Kasuistik posttyphöser Systemaffektionen. In: Wiener klinische Wochenschrift. Bd. 28. 1915, S. 1429-1430
    • Bemerkung [mit Franz Jung]. In: Die freie Straße. Bd. 4. 1916. S. 2
    • Vom Konflikt des Eigenen und Fremden. In: Die freie Straße. Bd. 4. 1916. S. 3-5
    • Die kommunistische Grundidee in der Paradiessymbolik. In: Sowjet. Bd. 1. 1919, S. 12-27
    • Orientierung der Geistigen. In: Sowjet. Bd. 1. 1919, S. 1-5
    • Protest und Moral im Unbewußten. In: Die Erde. Bd. 1. 1919, S. 681-685
    • Zum Problem: Parlamentarismus. In: Die Erde. Bd. 1. 1919, S. 639-642
    • Zur funktionellen Geistesbildung des Revolutionärs. In: Räte-Zeitung. Bd. 1. 1919, Nr. 52
    • Drei Aufsätze über den inneren Konflikt. Bonn: Marcus & Weber 1920 (Abhandlungen aus dem Gebiete der Sexualforschung. Bd. 2, Nr. 3)
    • Zur neuerlichen Vorarbeit: vom Unterricht. In: Das Forum. Bd. 4. 1920, S. 315-320

Notes et références

  1. Deirdre Bair, Jung. Une biographie, trad., Flammarion, 2007, p. 209-223.
  2. Réference sur le site de France Culture de la conférence de M. Onfray diffusée le 27 juillet 2011.
  3. Commentaire d' Ernest Jones, qui fut initié à la pratique psychanalytique par Gross lui-même.

Liens externes


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