Montjoie-le-Château

Montjoie-le-Château
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47° 21′ 02″ N 6° 54′ 09″ E / 47.3505555556, 6.9025

Montjoie-le-Château
Administration
Pays France
Région Franche-Comté
Département Doubs
Arrondissement Montbéliard
Canton Saint-Hippolyte
Code commune 25402
Code postal 25190
Maire
Mandat en cours
Joseph Klinguer
2008-2014
Intercommunalité Communauté de communes de Saint-Hippolyte
Démographie
Population 26 hab. (2008)
Densité 4,8 hab./km²
Géographie
Coordonnées 47° 21′ 02″ Nord
       6° 54′ 09″ Est
/ 47.3505555556, 6.9025
Altitudes mini. 395 m — maxi. 773 m
Superficie 5,39 km2

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Voir la carte administrative

Montjoie-le-Château est une commune française, située dans le département du Doubs et la région Franche-Comté.

Sommaire

Géographie

Communes limitrophes : Vaufrey, Soulce-Cernay

Histoire

L'origine

La maison de Montjoie descendait de l'ancienne maison de Glère ; elle en a constamment porté le nom, auquel elle ajouta celui de Montjoie après la construction du château, c'est pourquoi dans toutes les chartes avant 1414 elle était désignée sous le nom de Glère-Montjoie. Le premier connu avec certitude est Hugues de Glère mentionné le 6 août 1183 dans un acte de donation de Bourcard d'Asuel. Vers le début du XVe siècle, sans héritier mâle, le nom et les armes de la maison de Montjoie-le-Château étaient relevés par les barons de Thuillières qui formèrent la seconde branche du nom de Thuillières-de-Montjoie. La maison de Glère existait depuis le Xe siècle et semblait être une branche de la maison de Ferrette comme l'attestait le titre de "nostre bien amez coisins Willames de Gliers, chevalier sire de Montjoie" que le comte de Ferrette donnait au sire de Montjoie et qui n'était utilisé à cette époque que pour rappeler la parenté[1].

Le château

La baronnie de Montjoie tirait son nom du rocher où se dressait son château et qui en était le chef-lieu (Mons Gaudii en latin et Froberg en allemand). Là avait été construite la forteresse d'une surface de 85 ares au pied de laquelle se rassemblait le village. C'est Richard de Glère, fils de Hugues de Glère cité plus haut, qui le fit bâtir vers la fin du XIIe siècle. La forteresse présentait un front semi-circulaire et était entourée de murs épais et élevés percés de meurtrières. Son entrée était flanquée de deux tourelles, deux autres tours (l'une du côté de Montjoie et l'autre du côté de Vaufrey) renfermaient le manoir seigneurial et les logements de la garnison. Dans la partie nord-est de l'esplanade, et un peu en hauteur, se trouvait la chapelle, encore plus loin s'élevait une imposante tour hexagonale. Lors des guerres du XVIIe siècle, les Français assiègent la forteresse de Montjoie. En juin 1635, après trois semaines de durs combats, les français prennent le château, font sauter les tours et les murailles et brûlent les maisons de la place et du bourg ; seule la chapelle est épargnée[1].

Armoiries

Il ne s'agit pas ici des armoiries de la commune, qui semble ne pas avoir d'armes propres.

  • L'ancienne maison portait : De gueules à la clef d'argent posée en pal[1],[2]. Blason de la Maison de Thuillières-Monjoie.svg
  • Les Thuillières-Montjoie portaient : De gueules à la clef d'or posée en pal. Ce sont les mêmes armoiries que les Thuillières-Lorraine[1]. Blason de la Maison de Thuillières-Monjoie(2).svg


  • Au XVIIIe siècle ils portaient : De gueules écartelées au 1er et 3e à la clef d'argent tournée du côté dextre ; au 2e et 4e à la clef d'or aussi en pal tournée du côté sénestre, accompagnées de quatre pièces carrées d'or taillées en pierres précieuses, entassées en pal du côté dextre de la clef d'or, et de cinq boules d'argent rangées en sautoir du côté sénestre de la clef d'or[2]. L'écu était timbré d'une couronne de marquis ayant pour support deux satyres, l'un au pied d'homme et l'autre au pied de chèvre, celui du côté dextre soutenant la clef d'argent de la main gauche, et l'autre du côté sénestre tenant une massue posée sur le pied d'homme, et en cœur un écu plus petit, porté et coupé de deux, surmonté d'une couronne comtale[1].

Le fief

Bordé par l'ancien évêché de Bâle au nord-est et par la Franche-Montagne ainsi que le comté de Bourgogne au sud-ouest, le fief de Montjoie-le-Château s'élevait en baronnie. Les villages qui la formaient étaient Glère et Vaufrey dans la vallée sur la rive droite du Doubs ; Montancy, Vernois-le-Fol et Montursin au-dessus du Lomont ; sur la rive gauche Les Chèseaux ainsi que Bremoncourt et sur le plateau de la montagne le château de Moron, les villages et hameaux de Montmoiron, Burnevillers, Richebourg, Le Bail, Surmont et La Malnuit[3].

Plus tard les possessions de la maison de Montjoie-le-Château s'étendront dans le Sundgau (partie de la haute Alsace avoisinant la Suisse et la Franche-Comté) par les terres que les évêques de Bâle et les princes d'Autriche lui donneront, à savoir : Hirsingen[3],Heymersdor[3], Bisel en partie, Hundelingen, Ruederbach[3], Bruebach[3], Muspach ; viendront encore s'ajouter des villages de la région de Belfort tels que Bessoncourt[3], Grosne, Perouse et Recouvrance. A partir de 1291 ils possédaient le péage de Delémont, et avec le mariage de Guillaume de Montjoie avec Catherine de Neuchâtel (en Suisse) ils devenaient propriétaires de droit sur la souveraineté de Neuchâtel et de Valengin[2].

Ils se déclaraient vassaux de Renaud de Bourgogne, comte de Montbéliard, en 1297, et ce dernier désignait le seigneur de Montjoie comme "mon amé et féal chevalier (Noster fidelis et amabilis miles dominus de Montegaudio)". Le seigneur de Montjoie reportait cet hommage à l'évêque de Bâle pour le château et ses dépendances comme "Vuillerme de Gleires les tient de lui (Castrum de Montjoie cum suis pertinentiis secundum quod dominus Vuillermus de Gleires tenet ab ipso)", ainsi en 1308 ils recevaient les dîmes des paroisses de Grentzingen et d'Hirtsingen à charge de défendre la ville de Porrentruy en cas d'attaque[1].

Accroissement du fief

Devant le faible nombre d'habitants de sa seigneurie, Guillaume de Montjoie décida d'adoucir la conditions de ses sujets et conclut un traité avec son cousin Jean II de la Roche, seigneur de Saint-Hippolyte et de Châtillon-sous-Maîche, pour supprimer le droit de abzug en 1307 en plus d'accorder des franchises qui supprimaient la taille et la corvée. A cela il faut ajouter les terres que lui offriront la maison d'Autriche et la suzeraineté qu'exercera la maison de Neuchâtel-Urtière puis de Montbéliard sur Montjoie-le-Château ; ceci devait faciliter l'accession de la maison de Montjoie à des postes importants comme en témoigne les titres de Louis de Montjoie qui était Grand Maréchal de l'église romaine, chevalier de l'ordre de l'Annonciade, conseiller et chambellan du roi de France et vice-roi des royaumes de Sicile et de Naples[1].

Terres d'Alsace

Les villages d'Hirsingen et d'Heymersdorf, possédant tous deux un château, donneront leur nom à deux branches de la maison de Montjoie-le-Château[3]. Celles-ci étaient élevées en baronnie puis en comté de Montjoie parallèlement à la maison d'origine. Jusqu'à la Révolution française les terres de Montjoie-le-Château faisaient partie de la province d'Alsace et à ce titre elles étaient appelées terres d'Alsace ou la terrotte (petite terre). Au VIIe siècle la haute Alsace s'étendait jusqu'à Saint-Ursanne, terres que les ducs d'Alsace avaient concédées à l'abbaye de Luxeuil, par conséquent celles de Montjoie, en étant l'extention, en faisaient aussi partie. Dans le siècle suivant ces terre passèrent dans celles tenues par les comtes de Montbéliard. Ainsi la vallée de Montjoie n'est devenue terre d'Alsace qu'au début du XVe siècle[1].

Droit féodal

Les sujets de Montjoie-le-Château étaient mainmortables jusqu'à la fin du XVIIIe siècle. Ils devaient la dîmes à la sixième gerbe sur les terres anciennes et à la dixième sur les terres nouvelles avec un cens annuel de 8 deniers de France. Si les villageois vendaient où échangeaient des terres ils devaient le droit du sceau, de lods et de tabellionnage au seigneur. Ils étaient redevables de cinq corvées annuelles pour la culture des terres et les réparations des châteaux, la participation à trois où quatre traques dans ses chasses, les droits d'octroi dits de umbgelt sur les marchandises, ceux de habwein et de rechetwein sur les débits de vin. Ils avaient le droits de couper du bois dans les forêts du seigneur pour le chauffage ou la construction et la réparation de leur maison et pour fabriquer des instruments d'agriculture en acquittant un droit de forestage. Ils pouvaient défricher des prés pour y faire paître leur bétail et les familles les plus pauvres pouvaient y faire des cultures pendant six ans en payant la dîme à la sixième gerbe, après quoi ces terres retournaient à la communauté. Toutes les terres cultivées, les pâturages, les forêts et les cours d'eau appartenaient au seigneur. De par son histoire alsacienne, la seigneurie de Montjoie-le-Château appliquait le droit de abzug qui impose au dixième de ses biens un villageois qui voulait quitter la seigneurie et la coutume de ferrette relative aux contrats de mariage[1].

Le seigneur de Montjoie avait le droit de battre monnaie[3]. En 1554 l'empereur Charles-Quint fit interdire l'utilisation de cette monnaie au prétexte qu'elle n'était pas de poids et d'aloi, ce qui faisait dire "les mauvais payeurs paient en monnaie de Montjoie"[1]. Cette interdiction avait été prise par un édit du parlement de Dole qui défendait d'apporter, d'envoyer et d'employer au comté ces monnaies[2]. Ceci était valable également à Vauvillers et à Franquemont mais ces deux seigneuries avaient en plus interdiction de battre ou de forger la monnaie, ce qui restait autorisé à Montjoie[2].

Le bailliage

Le bailli était nommé par le seigneur de Montjoie et exerçait ses fonctions au château puis, après sa destruction, à Indevillers. Il était assisté d'un procureur fiscal ou d'un prévôt, d'un greffier nommé aussi "bandelier", d'un commis-greffier ou "substitut provisionné juré de la seigneurie". La seigneurie comptait quatre ou cinq notaires habitant les villages mais pour les actes qui devaient être produits hors de la seigneurie seul le greffier avait l'autorité. Le seigneur était représenté par le châtelain qui faisait office de fermier général et de surveillant de forêts sans fonction judiciaire. Chaque communauté avait un maire dit aussi "syndic" ou "échevin" qui était nommé par le seigneur, il en était de même pour le forestier. Ces deux derniers fonctionnaires étaient sous l'autorité du "grand maire" domicilié à Montjoie puis à Vaufrey[1].

La maison de Montjoie

En tant que bâtisseur du château de Montjoie, Richard de Glère est donc désigné comme le fondateur de cette maison. A cette même époque il était fait mention d'un Henri de Montjoie et Val... de Limbourg, son frère, à l'occasion du mariage de leur sœur Catherine avec Mathieu II, duc de Lorraine et où il était aussi fait mention de leur père W..., comte de Luxembourg et duc de Limbourg. Par cette alliance, la maison de Montjoie devenait intime parent de celle de Lorraine. Catherine, qui sera tutrice de son fils Ferri, gouverna la Lorraine de 1251 à 1254. Richard II de Glère, fils de Richard cité plus haut, épousa vers 1250 Marguerite de Ferrette sœur du comte Ulrich Ier. Jean Ier de Montjoie étant le dernier mâle de cette lignée, la baronnerie passa dans la maison de Thuillières qui releva le nom et les armes et prit le nom de Thuillières de Montjoie.

A partir du XVe siècle la maison de Montjoie se divisa en deux branches : celle de Heymersdorf avec Jean-Nicolas de Thuillières-Montjoie et celle de Froberg avec Etienne de Thuillières-Montjoie ; cette branche se divisa encore en deux lignées, les Vaufrey et les Hirsingue[3]. En 1736 ils seront élevés à la dignité de comte[3]. Après la destruction du château ils habitèrent leur maison de Vaufrey, ensuite ils partirent en premier lieu à Bâle pour fuir la Révolution française puis à Bade[1].

Louis de Montjoie

Louis Ier, duc d'Anjou, avait été investi des royaumes de Sicile et de Naples par le pape Clément VII (Robert de Genève). Ce dernier était le grand-oncle de Louis de Montjoie. Pour réussir dans son entreprise le duc d'Anjou avait demandé l'aide de Louis et pour le remercier il lui remit la vice-royauté de ces deux royaumes. Durant sa vie Louis fit de la baronnie qui était de franc-alleu un fief oblat à l'empire[2], c'est-à-dire qu'il l'offrait volontairement à son suzerain et n'en recueillait que l'usufruit, dans ce type d'accord il était stipulé qu'à l'extinction de la lignée mâle le fief devait retourner au suzerain mais par une grâce spéciale, dans le cas de Montjoie, elle ne sera remise au suzerain qu'après la disparition de la lignée féminine. Ce fief oblat avait été choisi par Louis pour protéger ses intérêts lors de ses fréquents déplacements hors de la baronnie, dans son cas c'est l'empereur lui-même qui devrait défendre le fief[1].

Malgré ses titres Louis de Montjoie n'échappa pas à la colère de Thiébaud de Neuchâtel-Urtière. Au milieu de l'année 1373 ce dernier captura Louis et l'enferma dans sa forteresse de Blamont pour venger l'évêque de Bâle, Jean de Vienne, auquel Louis avait enlevé le château de Soyères et pour les dégâts qu'il avait causés sur les terres de Neuchâtel-Urtière qui avait pris le parti de l'évêque. Sur l'intervention d'Isabelle de Neuchâtel (en Suisse) il était libéré le 26 juin 1373, en échange d'une caution garantie par deux otages envoyés prendre sa place en prison. Une fois la caution payée, régulièrement les sires de Neuchâtel-Urtière obligeaient le seigneur de Montjoie à faire acte de soumission envers eux en ouvrant les portes de sa ville et en présentant les clés de celle-ci à leur envoyé[1].

Mais Louis gardait ses griefs contre l'évêque et lui livra combat à Verner en 1374. Il fit prisonnier Petreman Schaller, frère de l'évêque, Aymon de Domprel et Valter de Colombier. Vingt seigneurs, parmi lesquels les comtes de Habsbourg et les Neuchâtel-Urtière, se portèrent garants pour la libération du frère de l'évêque et huit gentilshommes se présentèrent comme otages en lieu et place d'Aymon et de Valter. Louis ne fera la paix avec l'évêque de Bâle qu'en 1383 ; dans le traité de paix Louis était nommé "noble et courageux baron Louis de Glère, maréchal du pape Clément VII à Avignon", c'est le plus ancien titre où le sire de Montjoie est qualifié de baron ; ils garderont ce titre jusqu'au XVIIIe siècle. Jusqu'alors les sires de Montjoie se qualifiaient de "noble" ou de "chevalier", pour être titré baron (c'est-à-dire grand seigneur vassal du souverain) il fallait tenir au moins trois châtellenies[1].

En 1382 Louis s'oblige à tenir à disposition de Léopold d'Autriche la forteresse de Moron qu'il possède par engagement de son cousin Berthod de Glère. Cet acte découlait du lien de parenté qui liait Louis et Léopold. En effet Jeanne de Ferrette, parente de Jean et Guillaume de Montjoie, épousa Albert II d'Autriche en 1334. En 1404 Louis reçut de Frédéric d'Autriche l'investiture pour cette forteresse pour lui et ses héritiers. Huit ans plus tard, par un acte donné à Ensisheim, ce même prince investissait Jean Ier de Montjoie et Louis pour les châteaux et les terres de Moron, d'Heymersdorf, le quart des biens d'Hirsingen et de Ruederbach, les mairies de Mittelmuspach, Nidermuspach et Odermuspach (tous trois du canton de Ferrette), les villages de Recouvrance et de Grône (du canton de Belfort) et la ferme de Riespach[1].

Généalogie[1],[2]

Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
mars 2001 en cours Joseph Klinguer[4]    
Toutes les données ne sont pas encore connues.

Démographie

Évolution démographique
(Source : Insee[5])
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2007
27 29 23 17 21 22 26[6]
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

Lieux et monuments

Restes d'un imposant château bâti dès le début du XIIIe siècle par les sires de Glère, durant les guerres de Méranie.

Assiégé sans résultat en 1428 par Jean de Thierstein, bailli de Ferrette, il fut pris en 1444 par les troupes impériales, en 1475 par les confédérés helvétiques. Il fut définitivement mis en ruines en juin 1635 par les troupes françaises du Maréchal de La Force.

Laissons l'Abbé Richard (in Essai sur l'histoire de la Maison & Baronnie de Montjoie - 1860 - Besançon) nous conter sa triste fin : "le 22 mars 1634, le rhingrave Otto-Louis, général des Suédois, après avoir défait les troupes du marquis de Bade, allié du duc de Lorraine, qui soutenait les Espagnols, arrive bientôt sur les frontières de la Franche-Comté et somme le baron de Montjoie de lui livrer passage, sous peine d'être traité en ennemi. Le baron en réfère aux gouverneurs du comté de Bourgogne, ainsi qu'au marquis de Conflans, et réclame leur secours sans quoi, disait-il, il ne pouvait se défendre et était contraint d'accepter la protection de la France, qui lui était offerte. Le marquis lui répond sur-le-champ qu'il n'a rien à craindre, puisqu'il est placé sous l'égide de l'empereur ; que si le rhingrave attaque les montagnes, il a 10000 hommes de milice et des montagnards armés pour voler à son secours. Cette réponse encourage le baron de Montjoie qui, comprenant que la défense des montagnes lui appartient, envoie au rhingrave la réponse du marquis et lui refuse le passage. Otto-Louis n'ose s'avancer plus loin. Le baron de Montjoie est moins heureux l'année suivante. Le maréchal de La Force, commandant un corps français de 12000 hommes, vient camper à la fin de mai 1635 sous le château de Montjoie. Saint-Belmont, capitaine lorrain, s'était jeté dans la forteresse, dont l'assise sur un roc élevé au milieu d'une vallée profonde était sa meilleure défense. Une sommation est signifiée à Saint-Belmont, et il refuse de se rendre. Pour attaquer la forteresse avec avantage, le maréchal avait à loger son canon sur un tertre incliné de l'autre côté du ravin, au couchant ; mais pour y arriver, il n'y avait qu'un chemin dans l'étroit espace de cette coupure, au pied même des murs du château. Saint-Belmont tuait à coups de mousquet les bœufs et les chevaux attelés pour monter les canons ; et tant qu'il eut des munitions, jamais l'ennemi ne put occuper avec son artillerie le point dominant la forteresse. Quand la poudre vint à manquer, le capitaine lorrain ne se rendit pas encore : il subit plusieurs volées de canon et ne capitula qu'après que la brèche fut praticable, après plus de trois semaines d'une honorable défense. Les vainqueurs firent sauter les tours et les murailles du château, en brûlèrent les maisons, ainsi que celles du bourg ; la chapelle seule fut épargnée, ses murailles, rougies par le feu à l'extérieur, attestent encore de nos jours l'intensité de l'incendie."

Des tentatives de restauration ont été entreprises dans le courant des années 80 (consolidation du donjon pentagonal, défrichement général du site, fouilles partielles qui ont mis au jour une superbe série de carreaux de poêle recouverts d'une glaçure à base de plomb de couleur verte et datant de la fin du XVIe siècle ainsi que quelques objets hétéroclites : clous en fer forgé, broche en bronze d'un clavendier, monnaies (rappen de Brisach & double parisis royal de Charles IV)...

Ce site castral d'une surface de plus de 85 ares, possédait trois enceintes. La chapelle castrale était enserrée entre la première et la seconde enceinte. Il est encore possible d'admirer les vestiges de la seconde enceinte ainsi que de la porterie qui était protégée par une massive tour en encorbellement. Cette dernière présente au visiteur un superbe mur à gros bossages. Il doit dater du XVe siècle. Les vestiges du massif donjon pentagonal (similaire à celui de Montbéliard ou du Bernstein dans le Bas-Rhin) sont encore des plus imposants. On peut y voir l'emplacement de deux cheminées superposées au premier et au second étage. A droite de la cheminée au premier étage sont un lave-mains et l'accès aux latrines donnant dans le fossé.

A noter les vestiges des caves comblées de gravats (logis seigneuriaux à côté du donjon) ainsi que d'une salle souterraine desservie par un escalier et éclairée par une petite fenêtre (derrière la tour en encorbellement), l'emplacement d'une poterne donnant accès dans la combe du château.

Personnalités liées à la commune

Claudine de Montjoie (1571-1612) qui mourut "en odeur de sainteté" selon la légende: Fille de Jean II elle fit d'importantes aumônes contre l'avis de ses parents. Un jour son père la surprit alors qu'elle descendait au bourg, il lui fit ouvrir son tablier et aussitôt les vivres qui s'y trouvaient se transformèrent en un bouquet de roses. Inhumé dans la chapelle de Montjoie, son corps s'est conservé jusqu'à nos jours. Il est visible dans une châsse dans la paroi à droite de la nef[1].

Voir aussi

Sources

Bibliographie

  • L. Plantet, L. Jeannez, P. Monot, Essai sur les monnaies du comté de Bourgogne depuis l'époque gauloise jusqu'à la réunion de la Franche-Comté à la France, sous Louis XIV, édition A. Robert, 1855, p. 253-256 Google livres
  • Jean-François Nicolas Richard, Essai sur l'histoire de la maison et baronnie de Montjoie, 1860 Google livres
  • Johann Daniel Schoepflin, Histoire des dix villes jadis libres et impériales de la préfecture de Haguenau, deuxième partie Suite de l'histoire d'Alsace, édition J.H. Decker, 1825, p. 70, 71, 72, 119, 154, 169 Google livres

Notes et références

  1. a, b, c, d, e, f, g, h, i, j, k, l, m, n, o, p, q et r Essai sur l'histoire de la maison et baronnie de Montjoie
  2. a, b, c, d, e, f et g Essai sur les monnaies du comté de Bourgogne
  3. a, b, c, d, e, f, g, h, i et j Histoire des dix villes
  4. [PDF] Site officiel de la préfecture du Doubs - liste des maires
  5. Montjoie-le-Château sur le site de l'Insee
  6. Résultats du recensement de la population - 2007

Liens externes



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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Montjoie-le-Château de Wikipédia en français (auteurs)

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