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Montchaton
L'église Saint-GeorgesAdministration Pays France Région Basse-Normandie Département Manche Arrondissement Coutances Canton Montmartin-sur-Mer Code commune 50339 Code postal 50660 Maire
Mandat en coursGérard Paisnel
2008-2014Intercommunalité Communauté de communes du canton de Montmartin-sur-Mer Démographie Population 345 hab. (2008[1]) Densité 53 hab./km² Gentilé Montchatonnais Géographie Coordonnées Altitudes mini. 5 m — maxi. 61 m Superficie 6,50 km2 Montchaton est une commune française, située dans le département de la Manche et la région Basse-Normandie, peuplée de 345 habitants[2] (les Montchatonnais).
Sommaire
Géographie
Histoire
Vers 150 000 ans av. J.-C. : station lithique
On a retrouvé au large d'Agon-Coutainville une station lithique (champ de blocaux : traces d'industries préhistoriques), datant de la période chelléenne du début de l'ère quaternaire, appartenant à la fin du paléolithique inférieur. Cette station a malheureusement disparu, malgré des travaux de sauvegarde en 1958. Cette découverte aurait été confirmée par l'abbé Breuil, originaire de Mortain, grand archéologue français et spécialiste de l'époque paléolithique. Il faut, en effet, se rappeler qu'à cette époque le niveau des mers était beaucoup plus bas que de nos jours. L'étendue des terres devait être beaucoup plus vaste. Les énormes calottes glaciaires absorbaient une telle masse d'eau, que le niveau des océans a pu s'abaisser, d'après certaines hypothèses, de plus de 170 mètres. Il n'est donc pas exagéré de penser, comme le rappellent les légendes et les anciennes chroniques, qu'existait, autour du mont Saint-Michel et jusqu'à la hauteur de Portbail, une vaste forêt qui allait jusqu'aux îles Chausey (dite forêt de Scissy) au cours du paléolithique (200 000 ans avant J.-C.).
On peut donc affirmer la présence de l'homme dans la région, dès l'âge de la pierre.
Entre 100 000 et 10 000 ans av. J.-C.
On nota une très forte régression de la population, voire peut-être même sa disparition momentanée, en raison de la dernière glaciation dite de Würm, vers 75 000 avant J.-C. La région se transforma très vite en toundra. L'homme a dû partir vers des lieux plus propices et plus cléments et réapparut vers 15 000 ans avant J.-C. (on a retrouvé entre Orval et Montmartin-sur-Mer des fragments d'os, de dents et divers ossements de mammouths, de chevaux, de bisons et de cerfs : vraisemblablement des restes de chasseurs nomades…).
Entre 5000 et 3000 ans av. J.-C. : ère néolithique
Le climat étant devenu très favorable à la sédentarisation (beaucoup plus doux et plus humide), les premiers hommes se sont très vite installés et ont dû rapidement protéger leurs nouvelles terres et défendre leurs troupeaux. Profitant d'un lieu particulièrement propice, ils ont construit une station néolithique (mont en diorite quartzique en forme d'éperon) sur les hauteurs de Montchaton (55 mètres), qui comprenait :
- trois côtés abrupts (à pic au nord, une pente très abrupte vers l'ouest et une vallée à l'est),
- un confluent formant une profonde dépression (la Sienne et la Soulles),
- un rempart (seul point faible de ce camp).
Ces caractéristiques font partie de la typologie générale des camps néolithiques.
Au siècle dernier, ont été mis au jour des pointes de flèches et des tessons de poterie ferrugineuse datés du néolithique et trouvés au pied du lit du lieu-dit Camp de César, ainsi que des armes (une hache de silex et une hache polie en diorite de 17 cm de long sur 5 cm de large, trouvées dans la Sienne vers 1875).
Vers 1200 av. J.-C. : âge du bronze
Le climat étant toujours aussi doux et pluvieux, la population fut de plus en plus dense surtout près des côtes (on a découvert des haches et coins, des vases et des armes et surtout une ciste en bronze, trouvée à Montchaton en 1879). Ceci tend à prouver l'existence de voies commerciales importantes, en raison de la fabrication du bronze, nécessitant du cuivre et de l'étain provenant essentiellement des îles Britanniques, voire d'un commerce vers le sud pour écouler la production vers les régions ne possédant pas de bronze. On peut déjà y voir le début d'un développement maritime de la baie de la Sienne. On peut admettre comme vraisemblable l'hypothèse que la région, en faciles relations maritimes avec la Cornouailles anglaise si riche en étain, a été, à cette époque, un centre très important de l'industrie du bronze (en 1910, on estimait à 27 718 pièces, objets en bronze, trouvés dans le département de la Manche).
Vers 1000 av. J.-C. : âge du fer
À cette époque, Montchaton était un ancien village néolithique fortifié, pour servir de refuges aux gens, aux biens et aux bétails. Il fut tout d'abord occupé par les Ligures qui durent accepter peu à peu la suprématie des Celtes, venus du Nord-Est de l'Europe occidentale, vers 650 avant J.-C. D'après une vue aérienne prise en 1972, à l'extrémité est du plateau, on peut apercevoir des traces géométriques : l'une rectangulaire, l'autre circulaire (enclos ou habitation). Ayant découvert à Montchaton en 1879 des armes et des marmites, sur le site du château de la Roque, on peut penser que la population devait être très certainement très dense. Avec l'âge du fer et l'apparition de la roue, on pouvait désormais se déplacer plus facilement. Les premières routes ont dû être aménagées pour développer le commerce : l'estuaire de la Sienne devenant un havre de grandes voies maritimes. On a, en effet, retrouvé dans la région du pollen de noyer : à cette époque, ce bois venait exclusivement des bords de Méditerranée. Les pays du sud allaient chercher de l'étain en Cornouailles. Bien des navires faisaient escale à Regnéville. On peut noter ici la grande voie maritime et commerciale : Méditerranée - Gibraltar - Gironde - Manche - Angleterre. La baie de la Sienne était une étape importante surtout en raison du développement de Cosedia (Coutances), très accessible du pont de la Roque par la Soulles. On sait que Coutances recevait en masse des fines céramiques d'Arezzo des amphores vinaires d'Italie. Certains étymologistes, dont François Lefranc, prétendent que Cosedia serait d'origine méditerranéenne. On retrouverait dans ce mot deux termes grecs, Kôs et Ed (peau et siège), laissant deviner une primitive cité du cuir, faisant commerce dans tout le bassin méditerranéen. Bien des vêtements gaulois seront adoptés par l'armée romaine. La qualité de leur tissu était fort appréciée. Notons ici la fameuse gallia braccata : la braie gauloise, l'ancêtre du pantalon.
Les récentes découvertes archéologiques (fossés, nécropole et enclos) de 2006, sur Orval et Bricqueville-la-Blouette, confirment bien l'existence de fortes colonies gauloises dans la région, tout particulièrement entre le pont de la Roque et Coutances (Cosedia) et leurs liens avérés avec le bassin méditerranéen, grâce à la découverte d'un bracelet en verre bleu, datant du IIIe siècle av. J.‑C. (les techniques du verre, étant plutôt connues dans les régions méridionales).
La communauté humaine se tournait non seulement vers l'agriculture ou la pêche, mais désormais vers le commerce et l'artisanat. Tous les historiens s'entendent pour dire qu'à cette époque la population était surtout concentrée le long des côtes et en particulier aux abords des estuaires qui étaient autant de petits ports. Les sites de Regnéville, Montchaton et Agon devaient indéniablement être des lieux très peuplés, à l'inverse de l'arrière-pays, resté sauvage et boisé où dominaient les hêtres et les chênes, séjour des druides et lieu sacré, avant tout.
Héraldique
Les armes de la commune de Montchaton se blasonnent ainsi :
Taillé : au premier de sinople au saumon contourné bondissant d'argent, au second de sable au casque romain d'argent crêté de gueules taré de demi-profil ; le tout sommé d'un chef de gueules chargé d'une croisette ancrée d'argent[4]Administration
Liste des maires successifs Période Identité Étiquette Qualité juin 1995 mars 2008 Philippe Gautier SE Agriculteur mars 2008 en cours Gérard Paisnel SE directeur commercial retraité Toutes les données ne sont pas encore connues.
Le conseil municipal est composé de onze membres dont le maire et deux adjoints.Élections
Résultats des élections Date Élection Inscrits Abstentions Votants Blancs
et nulsExprimés Résultat 22 avr. 2007 Présidentielle (1er tour) 268 27 (10,07%) 241 (89,93%) 3 (1,24%) 238 (98,76%) Nicolas Sarkozy : 61 (25,63%) ;
François Bayrou : 56 (23,53%) ;
Ségolène Royal : 50 (21,01%) ;
Jean-Marie Le Pen : 20 (8,40%) ; Frédéric Nihous : 18 (7,56%) ; Olivier Besancenot : 13 (5,46%) ; Philippe de Villiers : 8 (3,36%) ; Dominique Voynet : 4 (1,68%) ; Marie-George Buffet : 3 (1,26%) ; José Bové : 3 (1,26%) ; Arlette Laguiller : 1 (0,42%) ; Gérard Schivardi : 1 (0,42%)6 mai 2007 Présidentielle (2e tour) 268 37 (13,81%) 231 (86,19%) 11 (4,76%) 220 (95,24%) Nicolas Sarkozy : 119 (54,09%) ;
Ségolène Royal : 101 (45,91%)10 juin 2007 Législatives (1er tour) 267 93 (34,83%) 174 (65,17%) 2 (1,15%) 172 (98,85%) Alain Cousin : 84 (48,84%) ;
Danièle Jourdain-Menninger : 33 (19,19%) ;
Guy Nicolle : 15 (8,72%) ; Patricia Montigny : 11 (6,40%) ; Christiane Durchon : 11 (6,40%) ; Alain Davry : 6 (3,49%) ; Daniel Roquet : 3 (1,74%) ; Éric Verdier : 3 (1,74%) ; Jean-Luc Michel : 2 (1,16%) ; Simone Caillot : 2 (1,16%) ; Jean-Marc Denier : 1 (0,58%) ; Anne-Marie Legoube : 1 (0,58%) ; Éric Grosos : 0 (0,00%) ; Amal Aïssaoui : 0 (0,00%)17 juin 2007 Législatives (2e tour) 267 111 (41,57%) 156 (58,43%) 1 (0,64%) 155 (99,36%) Alain Cousin : 93 (60,00%) ;
Danièle Jourdain-Menninger : 62 (40,00%)Démographie
Lieux et monuments
L'église
L'église Saint-Georges, des XIe et XVe siècles a dû subir de nombreux travaux. Entre 1869 et 1872, on entreprit la réfection partielle des toitures de la nef et du chœur ; entre 1889 et 1892, ce fut le tour de la reconstruction côtière Sud de la nef qui menaçait de s'effondrer ; en 1894 et 1895, on restaura la sacristie près son incendie ; en 1898, la cloche fut refondue à Villedieu-les-Poêles, marché passé avec Viel-Tétrel ; en 1951, on reconstruisit la voûte et la toiture de la nef, détruite en juillet 1944. En 1992, on bénit une nouvelle cloche, puis en 1998, les nouveaux vitraux. Tous les vitraux de l'après-guerre furent remplacés progressivement depuis les années 1980, dégradés en partie par les intempéries et la corrosion.
En 1977, sont remis au jour deux sarcophages qui, d'après certains écrits, auraient déjà été découverts en 1872. Ces sarcophages en calcaire coquillier, de forme trapézoïdale, étaient situés au nord de l'église, parallèlement l'un à l'autre. À part des ossements en surnombre, on a surtout trouvé dans l'un des sarcophages une fibule ansée symétrique en bronze, datant vraisemblablement de la fin du VIIe siècle. Ce qui rend plausible l'hypothèse d'un village mérovingien sur le mont où se situe actuellement l'église. Malheureusement, l'un des sarcophages, resté dehors à l'air libre, s'est littéralement désagrégé.
L'église est inscrite aux Monuments historiques[7]. Les fonts baptismaux du XIIIe et un haut-relief du XVe (Saint Georges terrassant le dragon) sont classés à titre d'objets[8],[9].
Le pont de la Roque (XIXe siècle), en partie détruit en 1944, enjambe la Sienne et la limite avec Orval au nord du territoire.
Activité et manifestations
Personnalités liées à la commune
- Antoine Garaby de La Luzerne (1617 à Montchaton - 1679), moraliste.
Voir aussi
Notes et références
- Altitudes, superficie : répertoire géographique des communes[10].
- Populations légales 2008 de la commune : Montchaton sur le site de l'Insee
- Population municipale 2008 (site de l'Insee)
- Géoportail (IGN), couche « Limites Administratives » activée
- http://www.newgaso.fr/lecture_fiche_commune.php3?page=f50339
- Notice communale - Montchaton », École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS). Consulté le 8 avril 2010 Source : Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui, «
- Insee : historique des populations par commune depuis le recensement de 1962
- Église, sur la base Mérimée, ministère de la Culture.
- Fonts baptismaux, sur la base Palissy, ministère de la Culture.
- Haut-relief : Saint Georges terrassant le dragon, sur la base Palissy, ministère de la Culture.
- Site de l'IGN.
Liens externes
Sources
- Si Montchaton m'était conté (Michel Hinard)
- Le site du ministère de l'intérieur
Catégorie :- Commune de la Manche
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