Montchaton

Montchaton

49° 00′ 34″ N 1° 29′ 50″ W / 49.0094444444, -1.49722222222

Montchaton
L'église Saint-Georges
L'église Saint-Georges
Administration
Pays France
Région Basse-Normandie
Département Manche
Arrondissement Coutances
Canton Montmartin-sur-Mer
Code commune 50339
Code postal 50660
Maire
Mandat en cours
Gérard Paisnel
2008-2014
Intercommunalité Communauté de communes du canton de Montmartin-sur-Mer
Démographie
Population 345 hab. (2008[1])
Densité 53 hab./km²
Gentilé Montchatonnais
Géographie
Coordonnées 49° 00′ 34″ Nord
       1° 29′ 50″ Ouest
/ 49.0094444444, -1.49722222222
Altitudes mini. 5 m — maxi. 61 m
Superficie 6,50 km2

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Montchaton est une commune française, située dans le département de la Manche et la région Basse-Normandie, peuplée de 345 habitants[2] (les Montchatonnais).

Sommaire

Géographie

Histoire

Vers 150 000 ans av. J.-C. : station lithique

On a retrouvé au large d'Agon-Coutainville une station lithique (champ de blocaux : traces d'industries préhistoriques), datant de la période chelléenne du début de l'ère quaternaire, appartenant à la fin du paléolithique inférieur. Cette station a malheureusement disparu, malgré des travaux de sauvegarde en 1958. Cette découverte aurait été confirmée par l'abbé Breuil, originaire de Mortain, grand archéologue français et spécialiste de l'époque paléolithique. Il faut, en effet, se rappeler qu'à cette époque le niveau des mers était beaucoup plus bas que de nos jours. L'étendue des terres devait être beaucoup plus vaste. Les énormes calottes glaciaires absorbaient une telle masse d'eau, que le niveau des océans a pu s'abaisser, d'après certaines hypothèses, de plus de 170 mètres. Il n'est donc pas exagéré de penser, comme le rappellent les légendes et les anciennes chroniques, qu'existait, autour du mont Saint-Michel et jusqu'à la hauteur de Portbail, une vaste forêt qui allait jusqu'aux îles Chausey (dite forêt de Scissy) au cours du paléolithique (200 000 ans avant J.-C.).

On peut donc affirmer la présence de l'homme dans la région, dès l'âge de la pierre.

Entre 100 000 et 10 000 ans av. J.-C.

On nota une très forte régression de la population, voire peut-être même sa disparition momentanée, en raison de la dernière glaciation dite de Würm, vers 75 000 avant J.-C. La région se transforma très vite en toundra. L'homme a dû partir vers des lieux plus propices et plus cléments et réapparut vers 15 000 ans avant J.-C. (on a retrouvé entre Orval et Montmartin-sur-Mer des fragments d'os, de dents et divers ossements de mammouths, de chevaux, de bisons et de cerfs : vraisemblablement des restes de chasseurs nomades…).

Entre 5000 et 3000 ans av. J.-C. : ère néolithique

Le climat étant devenu très favorable à la sédentarisation (beaucoup plus doux et plus humide), les premiers hommes se sont très vite installés et ont dû rapidement protéger leurs nouvelles terres et défendre leurs troupeaux. Profitant d'un lieu particulièrement propice, ils ont construit une station néolithique (mont en diorite quartzique en forme d'éperon) sur les hauteurs de Montchaton (55 mètres), qui comprenait :

  • trois côtés abrupts (à pic au nord, une pente très abrupte vers l'ouest et une vallée à l'est),
  • un confluent formant une profonde dépression (la Sienne et la Soulles),
  • un rempart (seul point faible de ce camp).

Ces caractéristiques font partie de la typologie générale des camps néolithiques.

Au siècle dernier, ont été mis au jour des pointes de flèches et des tessons de poterie ferrugineuse datés du néolithique et trouvés au pied du lit du lieu-dit Camp de César, ainsi que des armes (une hache de silex et une hache polie en diorite de 17 cm de long sur 5 cm de large, trouvées dans la Sienne vers 1875).

Vers 1200 av. J.-C. : âge du bronze

Le climat étant toujours aussi doux et pluvieux, la population fut de plus en plus dense surtout près des côtes (on a découvert des haches et coins, des vases et des armes et surtout une ciste en bronze, trouvée à Montchaton en 1879). Ceci tend à prouver l'existence de voies commerciales importantes, en raison de la fabrication du bronze, nécessitant du cuivre et de l'étain provenant essentiellement des îles Britanniques, voire d'un commerce vers le sud pour écouler la production vers les régions ne possédant pas de bronze. On peut déjà y voir le début d'un développement maritime de la baie de la Sienne. On peut admettre comme vraisemblable l'hypothèse que la région, en faciles relations maritimes avec la Cornouailles anglaise si riche en étain, a été, à cette époque, un centre très important de l'industrie du bronze (en 1910, on estimait à 27 718 pièces, objets en bronze, trouvés dans le département de la Manche).

Vers 1000 av. J.-C. : âge du fer

À cette époque, Montchaton était un ancien village néolithique fortifié, pour servir de refuges aux gens, aux biens et aux bétails. Il fut tout d'abord occupé par les Ligures qui durent accepter peu à peu la suprématie des Celtes, venus du Nord-Est de l'Europe occidentale, vers 650 avant J.-C. D'après une vue aérienne prise en 1972, à l'extrémité est du plateau, on peut apercevoir des traces géométriques : l'une rectangulaire, l'autre circulaire (enclos ou habitation). Ayant découvert à Montchaton en 1879 des armes et des marmites, sur le site du château de la Roque, on peut penser que la population devait être très certainement très dense. Avec l'âge du fer et l'apparition de la roue, on pouvait désormais se déplacer plus facilement. Les premières routes ont dû être aménagées pour développer le commerce : l'estuaire de la Sienne devenant un havre de grandes voies maritimes. On a, en effet, retrouvé dans la région du pollen de noyer : à cette époque, ce bois venait exclusivement des bords de Méditerranée. Les pays du sud allaient chercher de l'étain en Cornouailles. Bien des navires faisaient escale à Regnéville. On peut noter ici la grande voie maritime et commerciale : Méditerranée - Gibraltar - Gironde - Manche - Angleterre. La baie de la Sienne était une étape importante surtout en raison du développement de Cosedia (Coutances), très accessible du pont de la Roque par la Soulles. On sait que Coutances recevait en masse des fines céramiques d'Arezzo des amphores vinaires d'Italie. Certains étymologistes, dont François Lefranc, prétendent que Cosedia serait d'origine méditerranéenne. On retrouverait dans ce mot deux termes grecs, Kôs et Ed (peau et siège), laissant deviner une primitive cité du cuir, faisant commerce dans tout le bassin méditerranéen. Bien des vêtements gaulois seront adoptés par l'armée romaine. La qualité de leur tissu était fort appréciée. Notons ici la fameuse gallia braccata : la braie gauloise, l'ancêtre du pantalon.

Les récentes découvertes archéologiques (fossés, nécropole et enclos) de 2006, sur Orval et Bricqueville-la-Blouette, confirment bien l'existence de fortes colonies gauloises dans la région, tout particulièrement entre le pont de la Roque et Coutances (Cosedia) et leurs liens avérés avec le bassin méditerranéen, grâce à la découverte d'un bracelet en verre bleu, datant du IIIe siècle av. J.‑C. (les techniques du verre, étant plutôt connues dans les régions méridionales).

La communauté humaine se tournait non seulement vers l'agriculture ou la pêche, mais désormais vers le commerce et l'artisanat. Tous les historiens s'entendent pour dire qu'à cette époque la population était surtout concentrée le long des côtes et en particulier aux abords des estuaires qui étaient autant de petits ports. Les sites de Regnéville, Montchaton et Agon devaient indéniablement être des lieux très peuplés, à l'inverse de l'arrière-pays, resté sauvage et boisé où dominaient les hêtres et les chênes, séjour des druides et lieu sacré, avant tout.

Héraldique

Armes de Montchaton

Les armes de la commune de Montchaton se blasonnent ainsi :
Taillé : au premier de sinople au saumon contourné bondissant d'argent, au second de sable au casque romain d'argent crêté de gueules taré de demi-profil ; le tout sommé d'un chef de gueules chargé d'une croisette ancrée d'argent[4]

Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
juin 1995 mars 2008 Philippe Gautier SE Agriculteur
mars 2008 en cours Gérard Paisnel SE directeur commercial retraité
Toutes les données ne sont pas encore connues.


Le conseil municipal est composé de onze membres dont le maire et deux adjoints.

Élections

Résultats des élections
Date Élection Inscrits Abstentions Votants Blancs
et nuls
Exprimés Résultat
22 avr. 2007 Présidentielle (1er tour) 268 27 (10,07%) 241 (89,93%) 3 (1,24%) 238 (98,76%) Nicolas Sarkozy : 61 (25,63%) ;
François Bayrou : 56 (23,53%) ;
Ségolène Royal : 50 (21,01%) ;
Jean-Marie Le Pen : 20 (8,40%) ; Frédéric Nihous : 18 (7,56%) ; Olivier Besancenot : 13 (5,46%) ; Philippe de Villiers : 8 (3,36%) ; Dominique Voynet : 4 (1,68%) ; Marie-George Buffet : 3 (1,26%) ; José Bové : 3 (1,26%) ; Arlette Laguiller : 1 (0,42%) ; Gérard Schivardi : 1 (0,42%)
6 mai 2007 Présidentielle (2e tour) 268 37 (13,81%) 231 (86,19%) 11 (4,76%) 220 (95,24%) Nicolas Sarkozy : 119 (54,09%) ;
Ségolène Royal : 101 (45,91%)
10 juin 2007 Législatives (1er tour) 267 93 (34,83%) 174 (65,17%) 2 (1,15%) 172 (98,85%) Alain Cousin : 84 (48,84%) ;
Danièle Jourdain-Menninger : 33 (19,19%) ;
Guy Nicolle : 15 (8,72%) ; Patricia Montigny : 11 (6,40%) ; Christiane Durchon : 11 (6,40%) ; Alain Davry : 6 (3,49%) ; Daniel Roquet : 3 (1,74%) ; Éric Verdier : 3 (1,74%) ; Jean-Luc Michel : 2 (1,16%) ; Simone Caillot : 2 (1,16%) ; Jean-Marc Denier : 1 (0,58%) ; Anne-Marie Legoube : 1 (0,58%) ; Éric Grosos : 0 (0,00%) ; Amal Aïssaoui : 0 (0,00%)
17 juin 2007 Législatives (2e tour) 267 111 (41,57%) 156 (58,43%) 1 (0,64%) 155 (99,36%) Alain Cousin : 93 (60,00%) ;
Danièle Jourdain-Menninger : 62 (40,00%)

Démographie

Évolution démographique
Années 1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
Population 874 831 853 934 816 762 705 740 740
Années 1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
Population 732 700 690 686 628 606 600 584 551
Années 1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
Population 510 504 414 369 361 371 342 350 354
Années 1962 1968 1975 1982 1990 1999 2007 - -
Population 322 330 280 289 312 334 354 - -
Notes, sources, ... Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes.
(Sources : EHESS[5] et Insee[6])

Lieux et monuments

L'église

Les fonts baptismaux

L'église Saint-Georges, des XIe et XVe siècles a dû subir de nombreux travaux. Entre 1869 et 1872, on entreprit la réfection partielle des toitures de la nef et du chœur ; entre 1889 et 1892, ce fut le tour de la reconstruction côtière Sud de la nef qui menaçait de s'effondrer ; en 1894 et 1895, on restaura la sacristie près son incendie ; en 1898, la cloche fut refondue à Villedieu-les-Poêles, marché passé avec Viel-Tétrel ; en 1951, on reconstruisit la voûte et la toiture de la nef, détruite en juillet 1944. En 1992, on bénit une nouvelle cloche, puis en 1998, les nouveaux vitraux. Tous les vitraux de l'après-guerre furent remplacés progressivement depuis les années 1980, dégradés en partie par les intempéries et la corrosion.

En 1977, sont remis au jour deux sarcophages qui, d'après certains écrits, auraient déjà été découverts en 1872. Ces sarcophages en calcaire coquillier, de forme trapézoïdale, étaient situés au nord de l'église, parallèlement l'un à l'autre. À part des ossements en surnombre, on a surtout trouvé dans l'un des sarcophages une fibule ansée symétrique en bronze, datant vraisemblablement de la fin du VIIe siècle. Ce qui rend plausible l'hypothèse d'un village mérovingien sur le mont où se situe actuellement l'église. Malheureusement, l'un des sarcophages, resté dehors à l'air libre, s'est littéralement désagrégé.

L'église est inscrite aux Monuments historiques[7]. Les fonts baptismaux du XIIIe et un haut-relief du XVe (Saint Georges terrassant le dragon) sont classés à titre d'objets[8],[9].

Le pont de la Roque (XIXe siècle), en partie détruit en 1944, enjambe la Sienne et la limite avec Orval au nord du territoire.

Activité et manifestations

Personnalités liées à la commune

Voir aussi

Notes et références

Altitudes, superficie : répertoire géographique des communes[10].

Liens externes

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Sources



Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Montchaton de Wikipédia en français (auteurs)

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  • Cherbourg-Octeville — Cherbourg redirects here. For the Australian town and Aboriginal Mission, see Cherbourg, Queensland. Cherbourg Octeville …   Wikipedia

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