- Michel Audiard
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Michel Audiard
Données clés Nom de naissance Paul Michel Audiard Naissance 15 mai 1920
ParisNationalité Français Décès 28 juillet 1985 (à 65 ans)
DourdanProfession Dialoguiste, scénariste et réalisateur Site internet www.michelaudiard.com Paul Michel Audiard, né à Paris le 15 mai 1920 et mort à Dourdan le 28 juillet 1985[1], est un dialoguiste, scénariste et réalisateur français de cinéma, également écrivain et chroniqueur de presse.
S'inspirant de la gouaille du peuple parisien, les dialogues de Michel Audiard constituent l'un des meilleurs témoignages de l'irrévérence détachée propre aux années 1960. Parfois qualifié d'anarchiste de droite[2], un des seuls regrets qu'on lui connaisse[3] est de ne pas avoir eu le temps d'adapter à l'écran le Voyage au bout de la nuit de Louis-Ferdinand Céline. Il est le père du scénariste et réalisateur Jacques Audiard.
Sommaire
Biographie
Il naît le 15 mai 1920, au 2 de la rue Brézin, dans le 14e arrondissement de Paris, quartier populaire à l’époque, où il est élevé par son parrain. Il y poursuit sans grand intérêt des études qui le mènent jusqu'à un certificat d’études et un CAP de soudeur à l’autogène. Passionné très jeune de littérature et de cinéma, il se forge une solide culture en lisant notamment Rimbaud, Proust et Céline et découvre les dialogues de Jeanson et de Prévert. Passionné également de bicyclette, il traîne du côté du Vélodrome d'hiver où il rencontre André Pousse, qu'il introduira plus tard dans le métier d’acteur. Songeant un temps à faire carrière dans le vélo, il y renonce toutefois car il « ne montait pas les côtes ». La Seconde Guerre mondiale, à laquelle il ne participe pas, est pour lui une période de privations et la libération, le spectacle de tristes règlements de comptes.
Au lendemain de la guerre, il vivote comme livreur de journaux, ce qui lui permet d’approcher le milieu du journalisme. Il entre ainsi à l'Étoile du soir où il commence une série d'articles sur l'Asie rédigés sur les comptoirs des bistrots parisiens. La découverte de l'imposture lui valant d'être rapidement remercié, il devient alors critique pour Cinévie. En 1949, le réalisateur André Hunebelle le fait entrer dans le monde du cinéma en lui commandant le scénario d’un film policier, Mission à Tanger, bientôt suivi de deux autres films, trois romans policiers, et des premiers succès d’adaptation de romans au cinéma : (Le Passe-muraille, Les Trois Mousquetaires). Sa notoriété s’étend et, en 1955, c’est la rencontre avec Jean Gabin à qui il propose le scénario de Gas-oil. Ainsi commence une collaboration de sept ans et 17 films, dont plusieurs grands succès : (Les Grandes Familles, Les Vieux de la vieille, Le Baron de l'écluse, Un singe en hiver), et qui ne s’est que peu interrompue : (Babette s'en va-t-en guerre, Un taxi pour Tobrouk).
Michel Audiard est à présent un scénariste populaire, ce qui lui attire les foudres des jeunes cinéastes de la Nouvelle Vague pour lesquels il symbolise le « cinéma de papa ». En 1963, après s’être un peu fâché avec Jean Gabin, il écrit pour Jean-Paul Belmondo (100 000 dollars au soleil d'Henri Verneuil) et toute une équipe d’acteurs talentueux, dont Lino Ventura, Francis Blanche, Bernard Blier, Jean Lefebvre, (Les Tontons flingueurs et Les Barbouzes de Georges Lautner). Mais la fâcherie avec Jean Gabin ne dure pas et ils se retrouvent en 1967 pour Le Pacha et collaboreront encore occasionnellement (Sous le signe du taureau de Gilles Grangier ou Le drapeau noir flotte sur la marmite).
En 1966, il entame une carrière de réalisateur et tourne des films dont les titres sont parmi les plus longs du cinéma français : (Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas, mais... elle cause !, Faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages). Mais après huit films et un documentaire, dont les succès restent médiocres, il revient à sa véritable vocation.
Le 19 janvier 1975, alors qu’il travaille avec le réalisateur Philippe de Broca au scénario de L'Incorrigible, il est durement touché par la nouvelle de la mort de son fils François, tué dans un accident de voiture. Il en conservera une profonde tristesse qui donnera désormais à son œuvre une tonalité plus sombre (Garde à vue et Mortelle randonnée de Claude Miller), même s’il continue par ailleurs à participer à de gros succès populaires (Le Grand Escogriffe, Tendre Poulet, Le Guignolo, Le Professionnel, Canicule). En 1978, il publie un roman en partie autobiographique La nuit, le jour et toutes les autres nuits, pour lequel il recevra le prix des Quatre jurys. Il obtient enfin la reconnaissance de ses pairs en remportant le César du meilleur scénario en 1982 pour Garde à vue.
Il meurt le 28 juillet 1985 dans sa maison de Dourdan en Essonne, des suites d'un cancer, à l'âge de 65 ans. Il repose au cimetière de Montrouge.
Hommages
Une place dans le 14e arrondissement de Paris porte son nom (place Michel Audiard).
Michel Sardou lui consacre une chanson en 1992 : « Le cinéma d'Audiard », co-écrite avec Didier Barbelivien, mise en musique par Jean-Pierre Bourtayre. Elle reprend ses répliques les plus célèbres.
Les dialogues des films scénarisés par Michel Audiard font l'objet d'un véritable culte populaire, comme en témoigne le nombre de sites web consacrés au sujet.
Alexandre Astier (créateur de la série Kaamelott) est un inconditionnel de Michel Audiard et affirme s'en inspirer pour les dialogues de sa propre série. Il en a été de même pour Bruno Solo et Yvan Le Bolloc'h pour la série Caméra Café[4].
Œuvres
Romans
- Priez pour elle (Fleuve Noir, 1950)
- Méfiez-vous des blondes (Fleuve Noir, 1950)
- Massacre en dentelles (Fleuve Noir, 1952)
- Ne nous fâchons pas (Plon, 1966)
- Le Terminus des prétentieux (Plon, 1968)
- Mon petit livre rouge (Presses Pocket, 1969)
- Vive la France (Julliard, 1973)
- Le Petit cheval de retour (Julliard, 1975)
- Répète un peu ce que tu viens de dire (Julliard, 1975)
- La Nuit, le jour et toutes les autres nuits (Denoël, 1978) - rééd. 2010
Filmographie
Scénariste et dialoguiste
Filmographie en tant qu'acteur
- Faut pas prendre les enfants du bon dieu pour des canards sauvages en 1968
- Une veuve en or en 1969
- Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas, mais... elle cause ! en 1969
- Sortie de secours de Roger Kahane en 1970
- C'est jeune et ça sait tout de Claude Mulot en 1973
- Comment réussir quand on est con et pleurnichard en 1974
- Chantons sous l'Occupation de André Halimi en 1975
- Tendre poulet de Philippe de Broca en 1977 (voix)
Réalisations, dialogues et scénarios
(Les films dont Michel Audiard a signé réalisation scénario et dialogues)
- 1951 : La Marche (moyen métrage)
- 1968 : Faut pas prendre les enfants du bon dieu pour des canards sauvages
- 1969 : Une veuve en or
- 1969 : Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas, mais... elle cause !
- 1970 : Le Cri du cormoran le soir au-dessus des jonques
- 1971 : Le drapeau noir flotte sur la marmite
- 1972 : Elle cause plus... elle flingue
- 1973 : Vive la France (documentaire historique)
- 1974 : Comment réussir quand on est con et pleurnichard
- 1974 : Bons baisers à lundi
Michel Audiard et le box-office
Films classés par nombre d'entrées :
- 1953 : Les Trois Mousquetaires 5 534 739 entrées
- 1981 : Le Professionnel 5 243 511 entrées
- 1983 : Le Marginal 4 956 822 entrées
- 1960 : Un Taxi pour Tobrouk 4 945 868 entrées
- 1959 : Babette s'en va-t-en guerre 4 657 610 entrées
- 1958 : Archimède le clochard 4 073 891 entrées
- 1958 : Les Grandes Familles 4 042 041 entrées
- 1978 : Flic ou voyou 3 950 691 entrées
- 1953 : L'ennemi public numéro un 3 754 112 entrées
- 1983 : Les Morfalous 3 621 540 entrées
- 1963 : Mélodie en sous-sol 3 518 083 entrées
- 1960 : Les Vieux de la vieille 3 477 455 entrées
- 1963 : 100 000 dollars au soleil 3 436 161 entrées
- 1959 : Rue des prairies 3 412 201 entrées
- 1963 : Les Tontons Flingueurs 3 321 121 entrées
- 1959 : Le Baron de l'écluse 3 160 233 entrées
- 1977 : L'Animal 3 157 789 entrées
- 1955 : Gas-oil 3 096 411 entrées
- 1957 : Maigret tend un piège 3 076 005 entrées
- 1960 : La Française et l'Amour (Sketch: L'Adultère) 3 056 737 entrées
- 1955 : La Bande à papa 2 913 256 entrées
- 1979 : Le Guignolo 2 876 016 entrées
- 1959 : Maigret et l'affaire Saint-Fiacre 2 868 465 entrées
- 1961 : Le Cave se rebiffe 2 812 814 entrées
- 1961 : Le Président 2 785 528 entrées
- 1976 : L'Incorrigible 2 568 325 entrées
- 1950 : Garou-Garou Le Passe-Muraille 2 566 767 entrées
- 1950 : Méfiez-vous des blondes 2 525 659 entrées
- 1964 : Les Barbouzes 2 430 611 entrées
- 1962 : Un singe en hiver 2 416 520 entrées
(source : site officiel de Michel Audiard catégorie Top Box office)
Voir aussi
Notes et références
- Les gens du cinéma
- Dominique Chabrol, Michel Audiard : "c'est du brutal", Flammarion, 2001, p. 238.
- http://www.francofil.se/nouvelle/fileco/francofil%20reportage/interviews05B-2004.htm
- DVD des Tontons Flingueurs, interview de Bruno Solo et Yvan Le Bolloc'h en bonus caché
Bibliographie
- Philippe Durant, Michel Audiard, La vie d'un expert (Dreamland éditeur, Paris 2001) ; réédition revue, corrigée et augmentée de nombreuses interviews inédites parue sous le titre Michel Audiard ou comment réussir quand on est un canard sauvage (Le Cherche Midi, Paris 2005)
- Michel Audiard, Audiard par Audiard (édition La mémoire du cinéma français/René Chateau, 400 p., Paris 2000)
Liens externes
- Michel Audiard sur l’Internet Movie Database - Version plus complète en anglais
- (fr) Michel Audiard sur AlloCiné
- michelaudiard.com
- Radioscopies de Michel Audiard INA Archives Télé
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