- Les Grandes Familles
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Pour l’article homonyme, voir Les Grandes Familles (film).
Les Grandes Familles Auteur Maurice Druon Genre roman Pays d'origine France Éditeur éditions Julliard Date de parution 1948 Nombre de pages 367 Les Grandes Familles est un roman de Maurice Druon publié en 1948 aux éditions Julliard et ayant obtenu le Prix Goncourt la même année.
Historique
Cette saga composée de trois tomes devait s’intituler La Fin des hommes, mais le succès du premier volume Les Grandes Familles fit de son titre celui de l’ensemble. Le roman a fait l’objet d'une adaptation cinématographique du même nom, Les Grandes Familles, par Michel Audiard et Denys de La Patellière, réalisée par ce dernier et sortie en 1958. Une adaptation télévisée, avec entre autres Michel Piccoli, a été réalisée en 1989 par Edouard Molinaro, musique de Vladimir Cosma.
Les trois tomes sont :
- Les Grandes Familles
- La Chute des corps
- Rendez-vous aux Enfers
Résumé
La scène d'ouverture du roman prend place dans le Paris de 1916, sous les bombardements des Zeppelins allemands. Dans une clinique, la famille La Monnerie issue de la noblesse française entoure Jacqueline Schoudler qui vient de mettre au monde l'héritier mâle de la lignée des banquiers Schoudler. Ainsi sont présentés dès le prologue, les protagonistes dont les revers de fortune constituent la trame du roman. Cette naissance semble prendre la valeur symbolique d'une alliance entre deux mondes qui dominent alors la société française, d'un côté, la vieille noblesse française, encore attachée aux valeurs d'une aristocratie du XIXe siècle et de l'autre, la grande bourgeoisie, ici d'origine juive, incarnée par Noël Schoudler, patron de presse, régent de la banque de France et entrepreneur de génie. Manquent à ce portait de groupe, François Schoudler, père du petit Jean-Noël alors sur le front, Lucien Maublanc dit Lulu dont la fortune colossale n'a d'égale que le ridicule, et Simon Lachaume, épigone du grand poète Jean de la Monnerie, à l'ambition aiguisée.
Il est question dans ce premier tome de la lente déchéance d'une famille. Et c’est à travers celle-ci annonciatrice, qu’il faut sans doute y lire le déclin d'une nation tout entière. Dès les premiers chapitres du roman, l'auteur, sans illusion pose le cadre peu reluisant de cet entre-deux-guerres : "Entre les sociétés de 1910 et 1920 s'était ouverte une crevasse plus profonde, plus certaine qu'entre la société de 1820 et celle de 1910. Il était de Paris comme de ces gens dont on dit "il a vieilli de dix ans en huit jours." En quatre ans de guerre, la France avait vieilli d'un siècle, son dernier siècle peut-être de grande civilisation ; et cette fringale de vivre que connaissait Paris était une avidité de poitrinaire." Loin des années folles, le récit est rythmé par les enterrements successifs et c'est le sentiment du déclin qui prévaut.
Et même cette naissance, la seule d'ailleurs qui ne soit pas marquée par le sceau du malheur, est l'occasion d'une illustration encore plus amère de la thèse de l'auteur : alors que retentit la sirène prévenant de l'arrivée imminente d'un zeppelin, la mère alitée est laissé seule par sa famille tout entière qui part se réfugier dans l'abri de la clinique. Si Urbain de la Monnerie, l'oncle de la jeune femme, se reprend et demeure finalement à ses côtés, ce geste souligne surtout la lâcheté sans scrupule des autres personnages. Il apparaît ainsi comme le témoignage d'une courtoisie d'un temps aujourd'hui révolu puisque le personnage est présenté, dès les premières lignes du roman, à travers le discours qu’il tient, comme anachronique : "Je désapprouve absolument cette nouvelle mode d'aller mettre bas hors de chez soi... Nos mères faisaient-elles tant d'embarras ?... Elles laissaient faire la nature, et au bout de deux jours, elles avaient les joues roses."
Pour ce qui est de la situation finale, il est notable que seuls Simon Lachaume, Sylvaine Dual et le médecin Lartois semblent avoir tiré leur épingle du jeu. Le suicide de François, la dépression consécutive de sa femme, les morts successives des aïeux la Monnerie et Schoudler, la fausse couche d'Isabelle, la mort de son époux, la mise sous tutelle de Lucien Maublanc après les multiples duperies dont il a été victime et sa mort finale à l'hospice sont autant d'évènements qui émaillent le récit d'une impression générale de décadence inéluctable.
Éditions
- Les Grandes Familles, Éditions Julliard, Paris, 1948.
Précédé par Les Grandes Familles Suivi par Les Forêts de la nuit de Jean-Louis Curtis Prix Goncourt 1948 Week-end à Zuydcoote de Robert Merle Catégories :- Roman paru en 1948
- Roman de langue française
- Prix Goncourt
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