- Mennetou-sur-Cher
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Mennetou-sur-Cher Administration Pays France Région Centre Département Loir-et-Cher Arrondissement Romorantin-Lanthenay Canton Mennetou-sur-Cher Code commune 41135 Code postal 41320 Maire
Mandat en coursChristophe Thorin
2008 - 2014Intercommunalité Communauté de communes du Romorantinais et du Monestois Démographie Population 877 hab. (2007 INSEE) Densité 54 hab./km² Géographie Coordonnées Altitudes mini. 85 m — maxi. 136 m Superficie 16,26 km2 Localisation carte nationaleModèle:Géolocdual/Loir-et-CherMennetou-sur-Cher est une commune française, située dans le département de Loir-et-Cher et la région Centre.
Sommaire
Histoire
De sa fondation à la "chute" du roi
Situé sur l'ancien voie de Bourges à Tours, le site fut très certainement un endroit stratégique pour passer le Cher qui à l'époque Gallo-Romaine se trouvait à l'emplacement actuel du canal de Berry. C'est à la fin du VIe siècle que la fille de Clotaire Ier fonde le village en y établissant un monastère. Il semblait encore exister en 813 s'il en croit l'état du Prieuré de Mennetou dressé au XVIIIe siècle. Les invasions Normandes des IXe et Xe siècle seront fatales au monastère. Le nom de Mennetou vient de cette édification mérovingienne : Monastellum (petit monastère), Moneto, Monesto, Menetou puis Mennetou.
Inclus dans la province du Berry qui s'étendait au Nord bien au delà du Cher, Mennetou appartenait au Xe siècle à la maison de Vierzon du comte de Chartres. L'inféodation de Humbault le Tortu (qui fonde La Ferté Imbault, au comte de Chartres fait passer Mennetou dans le giron des comtes de Blois-Champagne.
C'est en 1212 qu'Hervé II de Vierzon fait fortifier la ville pour parer aux attaques anglaises menées par Jean sans Terre contre Philippe II Auguste. La modestie de l'ouvrage, (350m de long - 250m de large) ne le rend pas moins efficace. Ce n'est qu'en 1356 en pleine la guerre de 100 ans que Mennetou tombera dans les mains anglaises du Prince Noir. L'armée de Du Guesclin libèrera la ville au cours de l'an 1370. Deux siècles plus tard, Claude de La Châtre de La Maisonfort tentera de prendre la ville, alors protestante, mais en vain.
Les Seigneurs Monestois[1],[2],[3] Nom Date Remarque Geoffroy de Vierzon vers 1020 Arnoul 1er 1025 Geoffroy 1er 1095 Arnoul II 1110 Goeffroy II 1142 Hervé 1er 1144 Guillaume 1er 1192 Hervé II 1197 Henri de Seuly 1235 Guillaume II 1250 Hervé III 1261 Geoffroy de Brahant 1284 Mennetou passe dans la maison d'Issoudun Jean de Thouars 1320 Godemar de Linières 1381 Jean de Linières – Evêque de viviers 1410 Douin de Vaudenay 1451 à l'origine de l'agrandissement
du château et de la restauration des rempartsClaude de Vaudenay 1459 Louis, Duc d’Orléans 1472 Louis Le Loup 1515 Robert Le Loup 1520 Robert le Loup 2e du nom 1540 Christophe Le Loup 1560 Blain Le Loup 1594 André du Ryan 1600 François de Cugnac 1622 Edme de la Châtre 1632 Louis de la Châtre 1656 Henri II de Senneterre 1674 Henri III Duc de la Ferté 1685 Henri-François – Duc de la Ferté 1710 Marie-Angélique de la Motte-Houdancourt
(duchesse de la Ferté)1742 Françoise de Senneterre,
Marquise de la Ferté,
puis de Boudreville1744 Louis Philippe, marquis de la Ferté 1746 Le prieuré
Fondé au XIIIe siècle et placé sous la tutelle de l'abbaye bénédictine de Beaumont-lès-Tours, le prieuré de Mennetou fut largement doté au cours des siècles pour atteindre son apogée au XVIIe siècle Composé des appartements de la prieuré (restes actuels), de dortoirs, salles de travail et réfectoire, le corps du logis s'étirait au sud sur environ 25 mètres pour venir buté contre le château (emplacement actuel de l'Auberge de la Tour). Adossé à la muraille, les 16 petites chambres des bénédictines n'avaient de vue que sur l'intérieur de la ville. Devant le renouveau religieux du XVIIe siècle, nos bénédictines se trouvèrent rapidement à l'étroit, des travaux d'agrandissement du dortoir et de restauration de diverses salles sont réalisés au printemps 1663. En 1686, les bénédictines deviennent propriétaire du château, le couvent s'étend ainsi de la tour du Prieuré à la porte d'en bas, leur domaine représente alors le quart de la ville englobant l'église dont la petite nef au sud sert de Chapelle aux religieuses. Le descriptif de la propriété lors de sa vente en bien national (1791) nous indique un état de délabrement avancé, preuve s'il en était de la pauvreté effective du couvent à l'aube de ce XVIIIe siècle finissant.
Liste (sans doute incomplète) des Prieures de Mennetou[3] Nom Date Denise 1213-1226 Jacqueline 1270 Sanche 1271 Projete de Blanchefort 1410 Marie de Beaumont 1464 Jeanne le Roux 1490 Jeanne de la Touche 1540 Olive Davot 1564 Renée de Refuge 1601 Gabrielle Gillier de Puygareau 1632 Angélique d’Orléans de Rère 1676 Renée de Verthamont 1717 De la Grange Trianon 1733 Françoise le Gras 1746 Marie des Avenelles 1767 Marie Anne Thiballier 1775 La Révolution
À la veille de la Révolution, Mennetou dépendait de la généralité d'Orléans, de l’élection de Romorantin et de l'Archidiocèse de Bourges. Henry François Thibault de la Carte, comte de La Ferté-Senneterre, colonel du régiment du Perche Infanterie, baron de Doulcet et Cigognaux en Berry veillait à la sécurité de ses 645 sujets et de ses quelque 4570 hectares de terre monestoise. Trop éloigné de Paris, Mennetou n’eut pas à souffrir des violences et pillages révolutionnaires. Il y fut toutefois rédigé des cahiers de doléances. L’Assemblée, composée de 51 membres, chargée de rédiger les cahiers de doléances, se réunit le 1er mars 1789 sous la Présidence de Gabriel-Guillaume Brinet, procureur fiscal de la justice et châtellerie de Mennetou. On y dénoncera une trop forte imposition : « Nous exposons dans la plus grande vérité qu’il n’est aucune ville, bourg ni village de France plus accablé en toutes impositions… » On y revendiquera une égalité territoriale devant l’impôt : « … pour mettre tous les individus dans le cas de payer au Souverain par égalité et sans distinction et comme tous les sujets l’imposition, il faudrait d’abord jeter les yeux sur toutes les différentes provinces… » Et une inégalité individuelle : « Nous déclarons ne pouvoir voir d’un œil tranquille les exemptions pécuniaires accordées à l’état ecclésiastique… » « La Noblesse se trouve de même à notre grand préjudice favorisé par le seul fait du hasard, puisqu’en donnant l’existence à un être dans cet Ordre il lui procure l’exemption d’impositions. » Et de conclure : « Ne sont-ils pas cependant, et ces nobles de par finance ainsi que les ecclésiastiques, nos frères comme tous enfants du premier des hommes, et ne sont-ils pas aussi sujets comme nous de notre Roi ? » Enfin on y prônera une réforme de la justice : « Que l’administration de la justice soit simplifiée, plus prompte et moins dispendieuse ; à cet effet, abréger les délais de la procédure ainsi que sa forme… »
Les extraits des cahiers de doléances, ci-dessus cités, apparaîtront aux lecteurs d’une rare banalité aux vues des autres doléances. Ils dénotent, néanmoins, la volonté du peuple de participer à la gestion de l’état et de prendre en main son propre destin[4].
Au fil des guerres
1870-1871
En 1870 la France déclare la guerre à l’Allemagne alors que cette dernière avait des forces une fois supérieure aux siennes. Après le désastre de Sedan puis la défaite des armées de la Loire, la capitulation de Paris mit fin aux hostilités mais la France dut subir l’occupation des armées ennemies pendant 2 ans. Mennetou n’a pas dû souffrir beaucoup de cette occupation car sur les comptes-rendus des réunions du Conseil Municipal de cette époque, nous n’en trouvons trace, pas plus que de réquisitions de céréales ou de denrées alimentaires. Seule la réunion du Conseil Municipal du 15 janvier 1871 fait allusion à la guerre. En voici le texte :
« Monsieur le Président a exposé que la commune a des dépenses à payer faites par la Garde nationale pour acquisition de clairons et de caisses, pour l’éclairage et le chauffage du corps de garde, pour frais d’imprimés.
Que chaque jour il passe des militaires prisonniers évadés qu’il faut nourrir et loger.
Qu’il y a beaucoup de malheureux sans ouvrage et qu’il y a urgence de venir à leur secours.
Qu’en conséquence il propose au conseil de porter une somme de six cents francs pour payer les dites dépenses.
Le Conseil après en avoir délibéré
Considérant que la commune a des dépenses à payer pour la garde nationale sédentaire, pour les militaires passagers et qu’il y a lieu de subvenir aux besoins des indigents.
Vote à l’unanimité une somme de six cents francs prise sur les fonds libres pour payer les dites dépenses.
Les dépenses seront payées par le receveur municipal sur seule production de mémoires des fournisseurs et sans qu’il soit nécessaire de présenter aucun marché.
Fait et délibéré à la mairie de Mennetou, le jour, mois et an que dessus.
Et après lecture faite les membres présents ont signé »
1914-1918
Peu de choses à dire sur cette Première Guerre mondiale. Mennetou, comme tout le pays, privé de ses forces vives du fait de la mobilisation eut à faire face à des problèmes de main d’œuvre, notamment dans le domaine agricole. Les femmes devaient assurer la bonne marche des exploitations, aidées par les enfants et les hommes non mobilisables. Trente-quatre enfants de Mennetou y laissèrent leur vie et leur sacrifice aura été vain puisque nos gouvernements d’alors n’ont pu empêcher l’Allemagne de se réarmer et éviter ainsi une Seconde Guerre mondiale encore plus meurtrière.
1939-1945
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Mennetou-sur-Cher se trouve sur la ligne de démarcation[5].
En 1960 sort le film Fortunat, d'Alex Joffé, avec Bourvil, Michèle Morgan et Gaby Morlay, dont l'histoire se passe en partie à Mennetou : Bourvil occupe le rôle de passeur, et sauve une famille en se faisant passer pour le mari de la femme d'un résistant, arrêté, afin d'éviter que le reste de la famille ne soit arrêtée à son tour.
Également, le film La Cicatrice : Les passeurs sur la ligne de démarcation, réalisé par Dominique Adt, coproduit par TGA, France Télévisions & TV Tours et tourné en partie à Mennetou-sur-Cher en avril 2010, aborde un aspect de la 2e guerre mondiale qui n’est traité que de manière marginale : les passeurs n’étaient pas tous animés par de nobles motivations. Loin de là : il y avait aussi ceux qui livraient leurs fugitifs aux nazis et ceux qui augmentaient fortement le prix du passage pour les juifs. Ce film essaye de rendre compte de toute la diversité des passeurs et parler de cette Cicatrice qui coupait la France en deux et a marqué le quotidien de millions de français. Il fait aussi œuvre de mémoire et donne la parole à ces petites mains de la Résistance ou à ces gens qui n’œuvraient que par simple humanité.
Blasonnement
Les armoiries de Mennetou-sur-Cher se blasonnent ainsi :
D'argent à la fasce d'azur chargée d'un rempart en ruines d'or, maçonné de sable.
Lieux et monuments
Un patrimoine médiéval et renaissance
la Cité Médiévale
L'enceinte médiévale a été érigée au début du XIIIe siècle sous le règne de Philippe II et sous la seigneurie d'Hervé II de Vierzon. De cette époque le village conserve 3 portes d'entrée de plan carré, 3 tours rondes défensives ainsi que des fragments du mur d'enceinte. Ses rues et ruelles au noms évocateurs (rue des trois rois, d'enfer et de paradis, . . . ) sont bordées de nombreuses maisons à colombages des XVe et XVIe siècle. Le village possède encore sa grange aux dîmes de style gothique angevin du XIIIe siècle ainsi qu'une partie du prieuré bénédictin implanté à Mennetou en 1206.
L'église Saint Urbain
Un village entouré d'eau
Le Cher
Quatorzième cours d’eau français par sa longueur (367 km), le Cher peut être considéré comme rivière du centre de la France. Il prend sa source à Merinchal, dans le département de la Creuse, et traverse 7 départements avant de se jeter dans la Loire à Villandry, à l’Ouest de Tours.
On a l’habitude de scinder le Cher en trois parties :
- Le Haut Cher qui s’étend de sa source à Montluçon soit environ 70 km.
- Le Cher Moyen qui sépare Montluçon de Vierzon (150 km)
- Le Val du Cher, auquel Mennetou appartient, qui couvre le tronçon Vierzon - Villandry ou Bec du Cher.
L’exploitation de la rivière : En des temps reculés, le Cher a été à l’origine des premiers peuplements de la Vallée du Cher. Le Cher apportait aux premiers hommes un mets de qualité : le poisson. A Mennetou la présence en sous-sol de silex taillés atteste de l’installation temporaire de peuple primitif sur les rives du Cher. Au IXe siècle Les Normands l’empruntèrent pour piller le premier monastère bénédictin de Mennetou et dévaster une grande partie de la Vallée.
C’est au Moyen Âge que l’on commença à tirer profit de cette rivière capricieuse au lit incertain. A Mennetou, le Cher changera plusieurs fois de lit au cours des siècles. Au XIIIe siècle la décision de construire un ouvrage fortifié à Mennetou est motivée par la présence de l’eau. A l’époque le lit du Cher avait élu domicile à l’emplacement actuel de la RD 976 et baignait ainsi le pied des remparts. Ses crues violentes et nombreuses auraient découragé les marins les plus vaillants. Ainsi Mennetou était protégé, au sud, des invasions maritimes.
Au Moyen Âge se développe le trafic maritime marchand. Le Cher est alors très fréquenté. Les bateaux remontaient chargés des vins des coteaux de la Loire, de sel, d’ardoises angevines… et redescendaient en échange des matériaux de construction et du bois. Les nombreuses pierres de tuffeau présentes dans les constructions monestoises empruntaient ce chemin.
Cette navigation soumise à la fantaisie des étiages de la rivière et à celle de ses crues était bien souvent irrégulière. Cette situation cantonnait bon nombre de mariniers au port. Chaque ville en possédait un, celui de Mennetou se situait à l’ouest de l’actuel terrain de camping. En sus d’entretenir leur bateau, les mariniers intervenaient parfois dans la construction des maisons. Ainsi dans le Vieux Bourg de Mennetou quelques habitations possèdent des charpentes de marine : coque de bateau renversée ou charpente à trois pans représentant l’avant d’un bateau.
Les eaux du Cher servaient également à alimenter les moulins qui bordaient ses rives. Bien que leur établissement soit antérieur à celui de la navigation, une grande partie fut détruite sous François 1er afin d’assurer la bonne circulation des bateaux. Les Bénédictines de Mennetou possédaient un moulin au lieu dit Brégeon dont elles tiraient des redevances payées par les meuniers qui l’utilisait. Lors de sa destruction au XVIe siècle on leur promit des indemnités qu’elles ne touchèrent jamais.
Jusqu’au début du XIXe siècle de nombreux travaux furent entrepris afin d’améliorer et de sécuriser la navigation. Au XVIIe et XVIIIe siècle, le Cher devint une voie maritime importante en concourant au trafic international. De nombreux bateaux transportaient les produits de la toute nouvelle Compagnie des Indes qui via la Loire rejoignaient Nantes pour atteindre quelques semaines plus tard le sous -continent. La concurrence des voies routières et la disparition du dur métier de marinier mirent fin très rapidement au trafic maritime sur le Cher.
On exploita pendant un temps les ressources minérales du cher : le sable et le gravier qui rentrait dans la composition du ciment et de ses dérivés. À Mennetou il n’était pas rare de voir dans les années 1950 un dragueur portant sa cargaison à l’usine Meunier, fabricant de parpaings, dans la commune.
Le Cher se trouva au fil du temps une autre vocation : les loisirs. Une base de voiles fut construite à châtres, village voisin. A Mennetou on construit un plongeoir pour le plus grand bonheur des nageurs. Ses rives se sont dotées d’installation de loisirs : bal parquet, bar-restaurant, terrain de pétanque et jeux pour enfants. Phénomène curieux ces lieux se dotèrent tous du même nom : la Plage, l’aire des loisirs était née.
Les Lavandières
A Mennetou il n’y avait pas de lavoir au bord de la rivière. Les femmes allaient laver leur linge en n’importe quel endroit de la rive, généralement proche de leur habitation ou du lieu de travail de leurs époux. Ainsi on apprend que les bénédictines louaient les eaux près de leur moulin de Brégeon aux lavandières du village, un moyen comme un autre de pourvoir en deniers la communauté. Avant l’ouverture du canal de Berry l’ensemble des lavandières Monestoises se rendaient en un même lieu situé sur la rive droite du Cher, l’actuelle Plage. À partir de 1911 elles disposèrent au même endroit d’une maison où elles entreposaient leur matériel (banc, batte et selle ) et où elles faisaient bouillir l’eau. Cette maison est aujourd’hui un bâtiment classé.
À partir de 1839, date d’ouverture du canal de Berry, certaines femmes utilisaient les eaux du canal, jugées plus claires, pour laver leur linge. On rencontre encore aujourd’hui sur le chemin de halage des pierres plates rectangulaires, certaines avec des marches descendant vers l’eau, où les lavandières s’affairaient à leur tâche quotidienne.
Le canal de Berry
L’idée d’un canal suivant la vallée du Cher est très ancienne puisqu’il en a été question lors des États Généraux de Tours en 1484. Au cours des siècles plusieurs projets furent présentés, puis reportés, notamment celui de 1765, qui établissait une liaison entre le Cher, la Loire et l’Allier. Un autre, beaucoup plus ambitieux, était destiné à relier la Méditerranée à l’Atlantique par le Rhône, la Saône, le canal du centre, le canal latéral à la Loire, le canal de Berry jusqu’à Noyers sur Cher puis le Cher et la Loire.
Sous l’Empire, un ingénieur nommé Durens mit au point les plans d’un canal latéral au Cher de Montluçon à Vierzon. L’Ordonnance du 22 décembre 1819 fixe le trajet définitif du canal de Berry, composé de 4 tronçons.
- Le premier tronçon réunira le canal latéral à la Loire au Cher. Il ira de Marseille les Aubigny jusqu’à Montluçon.
- Le second se greffera sur le premier et ira de Fontblisse à Bourges
- Le troisième reliera Bourges à Vierzon
- Et le 4e, qui nous intéresse puisqu’il traversera Mennetou et lui apportera de nombreux avantages économiques, suivra la vallée du Cher de Vierzon à Noyers sur Cher où il retrouvera le Cher navigable. Il aura une longueur de 42,540 km.
La Réalisation : En 1824, le futur Charles X, qui n’était qu’alors que comte d’Artois, était actionnaire des forges de Vierzon. Il usa de toute son influence pour faire aboutir ce projet et accélérer les travaux. Le creusement du canal allait favoriser, pendant une cinquantaine d’année, l’essor de l’économie local. Le canal portera le nom de son fils Charles Ferdinand. Il s’appellera officiellement Le canal du Duc de Berry pour devenir couramment le canal de Berry ou pour beaucoup le canal du Berry. Les travaux furent réalisés avec les moyens archaïques de l’époque, c'est-à-dire à la pelle et à la pioche, le terrassement évacué à l’aide de brouettes et de tombereaux. Ils étaient exécutés par des prisonniers espagnols, des soldats déserteurs de l’Empire condamnés aux travaux forcés ou encore par des volontaires recrutés dans la population des localités traversées. La solde journalière variait de 1,50 F à 1,90 F et le mètre courant de canal revenait à 80,00 F.
Le tronçon qui nous intéresse fut ouvert à la navigation en 1839. En ce qui concerne Mennetou, 3 ponts levis permettaient de franchir le canal. L’un au centre, face à la Porte d’en bas, qui existe encore mais qui est fixe ; un second au lieu-dit Bréjeon, à la limite de la commune de Langon ; et un troisième à Villecoifier à la limite de la commune de Châtres sur Cher. A Mennetou, il y avait également une écluse. Toutes les écluses de ce tronçon de canal étaient de la même dimension, 27,75 mde longueur et 2,70 m de largeur, permettant le passage de péniche de petit gabarit, 27,50 m de long sur 2,50 m de large que l’on appelait « berrichonnes ».
Le fonctionnement : A l’origine la traction de ces péniches était faite par des hommes, voire des femmes et des enfants. Puis ils furent progressivement remplacés par des « bourricots » venus d’Afrique du Nord, faciles à loger dans le bateau, puis par des mulets et enfin des chevaux.
A propos de la traction un règlement du 8 avril 1862 tient à préciser :
« La 4e classe ( bateaux halés par des chevaux ou mulets sans relais) et la 5e classe(bateaux halés par des hommes) se trouvaient seules sur le canal de Berry. La pratique qui s’est introduite, malgré la résistance des ingénieurs, d’employer des femmes ou des enfants au halage doit faire admettre une classe nouvelle, qui prendrait rang dans la 5e. Cette 6e classe comprendrait les bateaux halés par des femmes, des enfants et des ânes. »
Le fret transporté était très divers mais se sont surtout les pondéreux qui dominaient, ciment, chaux, sable, briques, charbon, pierres de taille ; mais aussi du minerai pour les forges de Vierzon, des pierres à fusil des coteaux du Cher, bois de service et de chauffage, etc.
Le canal du duc de Berry donna un très grand essor à l’économie de notre région ; mais c’est surtout Montluçon et Vierzon qui en tirèrent le plus de profit. Plus près de nous, Selles sur Cher et ses céramiques, Villefranche sur cher avec ses tuiles et Mennetou avec sa briqueterie Meunier bénéficièrent aussi d’avantages non négligeables. Sur le plan local, l’activité du canal faisait vivre l’éclusier et sa famille. Les mariniers se ravitaillaient dans « le pays » et faisaient travailler le maréchal ferrant avec la ferrure des bêtes de halage. Ils faisaient également du troc avec les éclusiers : une brouette de fumier de leurs bêtes contre quelques légumes frais. Les passages d’écluse, les déchargements de marchandises représentaient une véritable attraction et on se pressait à l’arrivée d’une péniche. L’éclusier ou l’éclusière, ce rôle étant souvent tenu par des femmes, connaissait tous les mariniers qui faisaient régulièrement le même trajet et une grande amitié s’était parfois établie entre eux.
Déclin et déclassement :
Entre les deux guerres le trafic périclita, concurrencé par le chemin de fer. Et la dernière guerre lui porta un coup de grâce car la navigation ne reprit pratiquement pas après la libération. L’État prononça le déclassement du canal de Berry par décret du 3 janvier 1955 avec effet au 1er février. Le canal avait vécu en tant que voie de navigation après 116 ans de service. Le canal fut vendu aux communes riveraines qui constituèrent un Syndicat chargé d’entretenir la voie d’eau, les ouvrages d’art, les maisons éclusières ainsi que les chemins de halage. Toutes les personnes qui ont connu cette période ont éprouvé des regrets et de la nostalgie, sentiments déjà présents lors de la disparition des machines à battre ou des vendanges à la main, c’est un peu de leur jeunesse qui disparaissait.
Que les nostalgiques se rassurent, le canal de Berry devrait accueillir prochainement des pistes cyclables dans la continuité de la Loire à Vélo et de l'Eurovélo N°6.
Les Festivités
Les fêtes médiévales
- Les Fêtes Médiévales[6] se tiennent tous les deux ans (années impaire), le week-end suivant le 14 juillet.
La Foire aux andouillettes
- la Foire aux andouillettes et aux petits élevages[7]se tient le premier week-end en mai.
Pour la petite histoire : C’est en 1973 qu’un habitant de Châtres sur Cher : Monsieur Roger PILET, directeur régional de la Nouvelle République du Centre Ouest pour les départements du Cher et de l’Indre, eut l’idée de redonner du tonus à cette ancestrale « Foire du 4 de Mai »[8]. Monsieur PILET en informe le maire de Mennetou : Monsieur Camille GOGRY, qui fut séduit d’emblée par cette initiative. Il s’ensuivit une réunion restreinte de 5 hommes : Messieurs PILET et GOGRY, messieurs André RICHET et Roland AUGER, respectivement Président et Vice-Président du Syndicat d’Initiative, et Marcel MOUCHET, charcutier à Mennetou. C’est au cours de cette réunion que fut décidé l’organisation d’une grande foire qui porterait le nom de Foire aux Andouillettes, du nom de la spécialité de la ville. Depuis de longues années, l’andouillette de Mennetou sur Cher était prisée pour ses qualités gustatives, on venait de fort loin afin d’en acquérir. Pendant la seconde guerre mondiale certains n’hésitaient pas à franchir la ligne de démarcation pour acheter le mets tant convoité.
Les Concerts de l'été
Ils sont organisés par l'office de tourisme de juin à septembre.
Spécialité gastronomique
L'andouillette à la ficelle. Depuis de très longues années, l’andouillette semble être la spécialité gastronomique de Mennetou sur Cher. Il en existe deux techniques de fabrication.
Une première, dite « industrielle » consiste à introduire dans les chaudins (boyaux) à l’aide d’un poussoir, des produits issus du porc, quelquefois d’autres animaux, et hachés grossièrement.
Une seconde dite artisanale pratiquée par tous les maîtres charcutiers d’antan, consiste à découper de fines lanières de panse et d’intestins, de porc exclusivement, et de les introduire dans les chaudins à l’aide d’une ficelle que l’on retire ensuite. D’où le nom d’andouillette pure porc et tirée à la ficelle.
Administration
Liste des maires successifs Période Identité Étiquette Qualité 1810 1810 Azouit prénom ? 1812 1815 Henri Pereault 1816 1816 Louis Maquaire 1832 1834 Etienne Soupiron 1834 1846 Louis Maquaire 1846 1852 Louis Deniau 1852 1860 Garneau (notaire) 1860 1868 Louis Deniau 1868 1881 Garneau (notaire) 1881 1888 Jacques Bataille 1888 1904 Eugène Girault 1904 1912 Octave Piat mars 2001 mars 2008 Jean-Paul Valentini mars 2008 mars 2014 Christophe Thorin Toutes les données ne sont pas encore connues. Démographie
Évolution démographique
D’après le recensement Insee de 2007, Mennetou-sur-Cher compte 877 habitants (soit une diminution de 3 % par rapport à 1999). La commune occupe le 10 473e rang au niveau national, alors qu'elle était au 9 457e en 1999, et le 92e au niveau départemental sur 291 communes.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués à Mennetou-sur-Cher depuis 1793. Le maximum de la population a été atteint en 1906 avec 1 156 habitants.
Pyramide des âges
La population de la commune est relativement âgée. Le taux de personnes d'un âge supérieur à 60 ans (33,8 %) est en effet supérieur au taux national (21,6 %) et au taux départemental (26,3 %). À l'instar des répartitions nationale et départementale, la population féminine de la commune est supérieure à la population masculine. Le taux (51,4 %) est du même ordre de grandeur que le taux national (51,6 %).
La répartition de la population de la commune par tranches d'âge est, en 2007, la suivante :
- 48,6 % d’hommes (0 à 14 ans = 18,1 %, 15 à 29 ans = 12,5 %, 30 à 44 ans = 16,7 %, 45 à 59 ans = 21,4 %, plus de 60 ans = 31,3 %) ;
- 51,4 % de femmes (0 à 14 ans = 14,7 %, 15 à 29 ans = 12,9 %, 30 à 44 ans = 15,8 %, 45 à 59 ans = 20,5 %, plus de 60 ans = 36,1 %).
Personnalités liées à la commune
- Jeanne d'Arc serait passer à Mennetou en mars 1429
- Charles IX accompagné de sa mère Catherine de Médicis, aurait dormi à Mennetou le 16 décembre 1565
- Michel Breitman (1926-2009), écrivain, né à Mennetou-sur-Cher
- Jean-Claude Deret, scénariste et créateur de Thierry la Fronde y a passé une partie de son enfance[14].
- La comédienne Zabou Breitman y passa une partie de son enfance[15].
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Site de l'office de tourisme
- Mennetou-sur-Cher sur le site de l'Institut géographique national
- Vieilles cartes postales de Mennetou-sur-Cher
Notes et références
- Dossier documentaire de l'inventaire du patrimoine - Base Mérimée
- Mennetou sur Cher et son canton - Branger/Tripault - ISBN : 2-9506352-0-2
- Les cahiers du CDPA - patrimoine de votre commune N°36 -
- Archives communales
- ISBN 978-2-911853-02-9) Jean-Claude Catherine, La ligne de démarcation en Berry-Touraine, 1940-1944 : contrôles et passeurs clandestins au cœur de la France, Points d'encrage, 1999. (
- images des fếtes médiévales sur mennetousurcher.free.fr
- images de la foire aux andouillettes sur mennetousurcher.free.fr
- Film muet de la première foire aux andouillettes sur memoire.ciclic.fr
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur site de l'École des hautes études en sciences sociales. Consulté le 7 octobre 2010
- Évolution et structure de la population (de 1968 à 2007) sur Insee. Consulté le 7 octobre 2010
- Recensement de la population au 1er janvier 2006 sur Insee. Consulté le 7 octobre 2010
- Évolution et structure de la population à Mennetou-sur-Cher en 2007 sur le site de l'Insee. Consulté le 7 octobre 2010
- Résultats du recensement de la population du Loir-et-Cher en 2007 sur le site de l'Insee. Consulté le 7 octobre 2010
- Qui était Thierry la Fronde ?, Le Petit Solognot, Automne 2009 n° 50, p17
- Notice de Zabou Breitman dans le Dictionaire des personnalités de Sologne et Environs, Le petit Solognot, printemps 2011
Catégories :- Commune de Loir-et-Cher
- Commune de la Sologne
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