- Marc-Antoine de Saint-Pol Hécourt
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Marc-Antoine de Saint-Pol seigneur de Hécourt Portrait du Chevalier de Saint-PolSurnom Chevalier de Saint-Pol Naissance 1665
probablement à Souzy-la-Briche (Essonne)Décès 31 octobre 1705 (à 40 ans)
à bord du Salisbury
Mort au combatOrigine Royaume de France Allégeance Royaume de France Arme Marine royale Grade Capitaine de vaisseau Années de service 1681 - 1705 Conflits Guerre de la Ligue d'Augsbourg
Guerre de succession d'EspagneFaits d'armes Bataille de la Hougue
Bataille du TexelDistinctions Chevalier de l'Ordre de Saint-Louis modifier Marc-Antoine de Saint-Pol, seigneur de Hécourt, dit le chevalier de Saint-Pol, né en 1665 probablement à Souzy-la-Briche (Essonne)[1] et tué au combat le 31 octobre 1705, est un officier de marine et aristocrate français du XVIIe siècle. Compagnon d'arme du célèbre corsaire dunkerquois Jean Bart, il est capitaine de l'escadre des vaisseaux du roi à Dunkerque. Il donna son nom à la ville voisine : Saint-Pol-sur-Mer.
Sommaire
Biographie
Origines et famille
La maison de Saint-Pol, présente dans plusieurs provinces du royaume de France, tire son origine des anciens barons de Saint-Pol, connus en Bretagne dès le temps de ses premiers souverains. Elle se divise en plusieurs branches vers 1400. La maison de Saint-Pol porte d'argent au sautoire dentelé de fable.
Il est le troisième fils de Pierre IV de Saint-Pol, seigneur de Hecourt et capitaine au régiment de Piémont :
- Pierre V de Saint Pol, seigneur de Lemondans
- François de Saint-Pol, prieur des Granges le Roy
- Marc-Antoine de Saint-Pol
Carrière dans la marine royale
Débuts en Méditerranée
Entré dans la Marine royale à 15 ans, Marc-Antoine de Saint-Pol-Hécourt entame sa carrière dans le corps des galères de Méditerranée dès 1681 avec le grade de sous-lieutenant, eu égard à son titre nobiliaire, dans les escadres des amiraux Duquesne et de Tourville.
C'est à bord de la galère La Syrène qu'il livre ses premiers combats contre les barbaresques, des pirates originaires d'Afrique du nord et de Turquie qui se livrent à des pillages sur les côtes espagnoles, françaises et italiennes. Il participe aux bombardements d’Alger de 1682 et 1683. Le 26 octobre 1683, il prend part à l'expédition punitive contre la république de Gênes qui avait fourni des galères à l'Espagne, alors en guerre contre la France. Nommé lieutenant de galère le 1er janvier 1685, il est affecté sur la galère Le Magnifique, il combat au sein de l’escadre qui bombarde Tripoli (23-28 juin 1685). Lors de ces opérations en Afrique du nord, des centaines d’esclaves chrétiens sont libérés.
Guerre de la Ligue d'Augsbourg
Article détaillé : Guerre de la Ligue d'Augsbourg.Le 1er janvier 1691, il est nommé au grade de lieutenant de vaisseau et participe à l'été à la Campagne du Large de Tourville, pendant laquelle les Français parviennent - pendant cinquante jours - à maintenir les Anglais éloignés des côtes de France en les attirant dans la Manche puis dans l'Atlantique. L'année suivante, il se distingue à la bataille de la Hougue en 1692, mais ne peut éviter la défaite française. Le 1er janvier 1693, à l'âge de 28 ans, il est promu capitaine des vaisseaux du Roi à Dunkerque et devient corsaire du Roi.
Il reçoit l'ordre d'entraver la pêche des hollandais, de capturer les bateaux charbonniers anglais expédiés de Newcastle, mais avant tout de ramener en France un convoi de grains très attendu. La France est alors en guerre contre l'empire allemand, les Provinces-Unies, l'Angleterre et le royaume d'Espagne.
Du 20 au 26 juin 1694, son navire protège l’entrée du port de Dunkerque contre les attaques anglaises. La France connaît alors la famine : il participe à l’escorte de convois de blés venant de Suède.
Le 29 juin 1694, il commande une frégate de 44 canons Le Mignon et participe à la bataille du Texel aux côtés de Jean Bart, contre les flottes espagnoles et hollandaises. Malgré son infériorité numérique (7 navires et 302 canons contre 8 navires et 388 canons), la bataille tourne à l'avantage de la flotte française. Après deux abordages, Saint-Pol se rend maître du navire hollandais Le Stad-en-lande, 50 canons. Les Français rentrent à Dunkerque avec une importante quantité de blé.
Aux côté de Jean Bart et de son fils François-Cornil, il se distingue à nouveau lors de la défense de Dunkerque bombardée en 1694 et 1695 par l'amiral anglais Lord Berkeley. Il est, à bord du Mignon au second combat du Texel livré le 17 juin 1696, avec l'attaque d'un convoi hollandais de 112 voiles marchandes, escortées par cinq vaisseaux. Le lendemain, malgré son gouvernail cassé, il contraint le Saulsdeck, 44 canons, à abaisser son pavillon après une demi-heure de combat.
En 1697, il commande Le Gerzé au sein de l'escorte du Prince de Conti, commandée par Jean Bart qui se rendait à Dantzig (Gdańsk en actuelle Pologne), pour que le prince se fasse couronner roi de Pologne. Arrivé sur place, les Français trouve le rival de Conti, l'électeur de Saxe Auguste II le Fort, déjà installé sur le trône polonais et l'escadre française reçoit l'ordre de rentrer aussitôt en France où elle arrive le 12 décembre. En 1699, Saint-Pol prend à l'abordage un vaisseau de guerre hollandais de 50 canons.
Mort de Jean Bart et guerre de Succession d'Espagne
Article détaillé : Guerre de Succession d'Espagne.Le 13 avril 1702, Jean Bart, atteint d’une forte fièvre, lui délègue son commandement et décède quelques jours plus tard. Saint-Pol est alors le plus ancien des capitaines de vaisseaux dunkerquois. Ses victoires lui ont assuré une promotion rapide mais, à 37 ans, il est encore trop jeune pour diriger l'escadre du Nord. Louis XIV nomme à ce poste le baron de Pointis qui s'était illustré dans la prise et la capitulation de Carthagène des Indes, le 2 mai 1697. Cette nomination n'est pas des plus heureuses car de Pointis ignore les subtilités de la guerre de course contre les Hollandais. Il est renvoyé en Méditerranée et Saint-Pol le remplace en novembre 1702.
Le 28 janvier 1703, il capture la frégate anglaise Le Ludlow après un rude combat. Cette prises, et les nombreuses autres avant elle, lui valent en février 1703 d’être fait Chevalier de l’Ordre de Saint-Louis.
Commandant de L'Ardoit, une frégate de 30 canons, il attaque le 21 avril 1703 un convoi anglais escortés par deux vaisseaux de ligne. Il ne dispose que de deux frégates et de quelques petits voiliers. Après un combat assez long, il capture le navire amiral ».
Le 12 juin 1703, il prend en chasse une flottille hollandaise des pêcheurs de harengs, protégée par quatre vaisseaux de guerre, près des Shetland. Trois sont attaqués et enlevés à l'abordage, le quatrième échappe grâce à la brume. Pendant l'action, la flotte des pêcheurs se sauve dans les ports de Shetland mais on parvient à la découvrir et plus de 160 barques sont brûlées. Le 9 août 1703, il est rejoint par le marquis de la Luzerne qui croisait avec trois vaisseaux français dans les eaux écossaises en mer du Nord. Le 10 août 1703, il livre un nouveau combat sur les côtes de Norvège, il capture trois vaisseaux hollandais qui escortent 200 navires de pêche; la flottille des pêcheurs est anéantie[2]. Ce combat est immortalisé par le peintre de la marine Théodore Gudin avec un tableau intitulé Combat du chevalier de Saint-Pol contre une escadre hollandaise en vue des côtes d'Ecosse (10 août 1703).
Au fil des campagnes, les prises s'accumulent, générant d'importants profits. Le ministre de la Marine Pontchartrain lui écrit « Le Roy est satisfait de votre navigation ». En effet, il a détruit une grande partie de la flotte de pêche hollandaise et entrave sérieusement le commerce des pays ennemis. Il est bientôt présenté comme le successeur de Jean Bart. Présenté au Roi par Pontchartrain, le 10 décembre 1703, il reçoit en récompense de ses exploits une pension de 1 500 livres.
En août 1704, au large de Brest, il rencontre quelques vaisseaux de guerre anglais. Sans tenir compte de l'infériorité de ses forces, il leur donne chasse et l'un des vaisseaux est saisi et amené au port. En octobre, il croise sur le Dogger Bank et prend huit navires anglais chargés de morue.
En mai 1705, il sort de Dunkerque avec deux vaisseaux de guerre et une frégate. À deux lieues du Texel il découvre une flottille marchande hollandaise venant d'Angleterre, escortée par deux vaisseaux. Il attaque l'un de ces vaisseaux et le brûle. Il prend et mène à Dunkerque six bâtiments chargés dont les marchandises sont estimés à 100 000 écus.
En octobre 1705, à la tête d'une escadre de quatre vaisseaux du Roi, il croise sur le Dogger Bank lorsqu'il aperçoit trois vaisseaux de guerre anglais, deux de 60 canons et un de 36, escortant onze navires marchands qui viennent de la mer Baltique. Tandis que François-Cornil Bart, appuyé par cinq armateurs le rejoignent et se rendent maître des convois de navires marchands, il donne l'ordre d'aborder le vaisseau amiral anglais le HMS Pendennis (en) monté par le commandant anglais. Frappé mortellement pendant l'action d'une décharge de mousquet en pleine poitrine, il décède le 31 octobre, à bord du Salisbury, qu'il avait enlevé aux Anglais[3]. Les vaisseaux de guerre Anglais ainsi que les navires marchands sont capturés et amenés à Dunkerque.
Il est inhumé dans l'église Saint-Eloi à Dunkerque, avec les honneurs. Le Roi accorde une pension à chacun de ses trois neveux.
Postérité
Le chevalier de Saint-Pol donne son nom à la ville de Saint-Pol-sur-Mer.
Dans le hameau de Tornegat, à l'ouest de Dunkerque, un cabaret s'installe et prend pour enseigne « Au grand Saint-Pol ». Désormais on préfère dire « Aller à Saint-Pol » plutôt que « Aller au Tornegat » et cette appellation va s'imposer jusqu'à la création de la commune de Saint-Pol-sur-Mer en 1877. A l'occasion de son tricentenaire, la municipalité a inauguré la Place du Chevalier de Saint-Pol et l'a personnifié en jacquemart sur le nouveau beffroi.
Notes et références
- Site de la ville de Dunkerque
- 1780, page 253) « Il se surpassa lui même dans un combat du Chevalier de Saint-Paul dans les mers du Nord contre les Hollandois. Le Comte de la Luzerne avoit eu ordre d'aller croiser vers le Nord de l'Écosse avec les vaisseaux l'Amphitrite, le Jersey et les Jeux, montés par MM. de Camilly & de Beaujeu. Il rencontra l'Escadre que commandait le Chevalier de Saint-Paul et se joignit à lui. Les deux Escadres réunies découvrirent la Flotte de la pêche du hareng, escortée de quatre vaisseaux de guerre Hollandois de cinquante canons. M. de Saint-Paul n'allant pas si vite que M. de la Luzerne, le laissa commencer le combat avec les trois vaisseaux de sa petite division. M. de la Luzerne s'attacha au Commandant du convoi et l'eut bientôt enlevé à l'abordage. MM. de Camilly & de Roquefeuille en firent de même de ceux qu'ils attaquèrent. Le quatrième étant bon voilier, évita M. de Beaujeu. » (Histoire de l'Ordre royal et militaire de Saint-Louis, volume 3, La veuve Duchesne,
- Histoire de Dunkerque, livre III
Sources et bibliographie
- François-Alexandre de La Chenaye-Aubert, Dictionnaire de la Noblesse Française, tome 9 sur Google Livres
- Abbé E. Genty, Saint Pol sur mer, histoire, vie et traditions populaires, Westhoek éditions, 1980
- Michel Vergé-Franceschi, Les officiers generaux de la marine royale: 1715-1774., Librairie de l'Inde, 1990, p.237
- Étienne Taillemite, Dictionnaire des marins français, Tallandier, 2002
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