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Bataille de la Hougue
Bataille de la Hougue
Bataille de Barfleur par Richard Paton Informations générales Date 29 mai 1692 Lieu Au large du Cotentin Issue victoire anglo/néerlandaise Belligérants Royaume de France Royaume d'Angleterre
Provinces-UniesCommandants Anne Hilarion de Costentin de Tourville Edward Russell Forces en présence 45 navires de ligne
13 autres navires
3 240 canons
21 000 hommes[1]88 navires de ligne
37 autres navires
6 750 canons
39 000 hommes[1]Pertes 15 navires de ligne[1] 2 navires[2] Guerre de la ligue d'Augsbourg Batailles Philippsburg — Sac du Palatinat — Baie de Bantry — Mayence — Walcourt — Fleurus — Cap Béveziers — Boyne — Staffarda — Cuneo — Mons — Leuze — Aughrim -La Hougue — Namur (1692) — Steinkerque — Lagos — Neerwinden — La Marsaille — Charleroi — Rivière Ter — Texel — Camaret — Bruxelles — Namur (1695) — Dogger Bank — Carthagène — Barcelone — Baie d'Hudson La Bataille de la Hougue est une bataille navale pendant la Guerre de la ligue d'Augsbourg. Elle oppose en 1692 la flotte anglo-hollandaise à la flotte française du vice-amiral de Tourville, au large de la pointe du Cotentin. Elle est, au final, une défaite pour la marine française. Malgré des pertes élevées, 15 navires de ligne, la proximité des côtes françaises permet de récupérer la quasi totalité des équipages ce qui relativise la perte subit. À l'époque, il est plus aisé de remplacer un navire qu'un équipage expérimenté[1].
Pour aider son cousin, le catholique Jacques II d'Angleterre, à retrouver son trône, Louis XIV lui propose une flotte et des hommes mis sous l'autorité de Tourville. L'embarquement est prévu en Cotentin avec 20 000 hommes et 70 vaisseaux pour débarquer près de l'Île de Portland.
Après la victoire de Sir Drake sur l'Invincible Armada en 1588, cette nouvelle victoire de la Royal Navy confirme la suprématie navale de l'Angleterre. Elle durera jusqu'à la Seconde Guerre mondiale.
Sommaire
Préparatifs
La guerre se poursuit depuis plusieurs années. Persuadé de la faiblesse de l'engagement anglais au sein de la coalition, le roi de France prépare une opération militaire visant à débarquer environs 20 000 hommes sur les côtes anglaises et de placer à nouveau Jacques II sur le trône[3].
Une des conditions de la réussite de ce plan est que Tourville doit entrer en Manche avec une force navale suffisante pour tenir tête à la flotte coalisée.
Les atermoiements français
Bien qu'il commande à la flotte, Tourville ne possède aucun pouvoir décisionnaire. L'opération est placé sous le commandement de Jacques II, Bonrepaus et Bellefonds, ce dernier doit commander le corps expéditionnaire prévu à un effectif de 20 000 hommes concentré à Saint-Vaast-la-Hougue, dans le nord-Cotentin. Une flotte de protection et de transport basée à Brest doit venir à Saint-Vaast pour embarquer les troupes. En avril, les trois commandants de la force d'invasion s'installent à Saint-Vaast. Devant l'ampleur de la tâche pour rassembler les troupes, de nombreuses difficultés surviennent notamment entre l'armée de terre et la marine[4]. Le recrutement rencontre aussi des difficultés, à la date prévue du déclenchement de l'opération, environ 2 500 hommes, les 20 navires de Chateaurenault et l'escadre du Levant manquent encore. Alors qu'initialement, Tourville devait disposer de 70 vaisseaux, il n'en disposera que d'une quarantaine sous-armés en hommes et en équipement[5].
Le courrier du roi
Le 26 mars, le roi adresse un courrier à Tourville. Ce dernier contient des directives quant au déroulement de l'opération. Il doit appareiller impérativement le 25 avril et aucun retard ne sera toléré quitte à laisser en arrières les vaisseaux non armés. Il doit envoyer la partie de sa flotte la plus rapide au Havre prendre contact avec Bonrepaus pour le prévenir de son arrivée ensuite, il doit se rendre à la Hougue pour embarquer l'infanterie puis attendre l'arrivée des navires emportant le reste des troupes. Par ce courrier, l'amiral apprend que le lieu du débarquement sera désigné par le roi Jacques II et qu'il lui obéira en tout point ainsi qu'à Bellefonds. Une fois le débarquement terminé, il renverra les bâtiments de transport dans leurs ports respectifs et restera en Manche. Toutefois, si Tourville rencontre les anglais avant d'arriver à la Hougue, le roi lui donne l'ordre de les combattre : « Sa majesté veut absolument qu'il parte de Brest ledit jour 25 avril, quand même il aurait avis que les ennemis seraient dehors avec un nombre de vaisseaux supérieurs à ceux qui seraient en état de le suivre. [...] En cas qu'il les rencontre en allant à la Hougue, Sa Majesté veut qu'il les combatte en quelque nombre qu'ils soient [...] et s'il a du désavantage, Sa Majesté se remet à lui de sauver l'armée le mieux qu'il pourra. »[6].
Le 12 mai sous les ordre de Tourville, la flotte quitte Brest mais sans le renfort des 16 navires de l'escadre du Levant de l'amiral Victor Marie d'Estrées.
Le renfort de la flotte du Levant
Cette dernière appareille de Toulon le 21 mars et capture deux navires anglais le 15 avril. Alors qu'elle s'apprête à passer Gibraltar le 18 avril, elle traverse une violente tempête qui détruit deux vaisseaux. L'amiral est contraint de faire demi-tour pour s'abriter à Malaga et réparer les avaries. C'est à ce moment qu'il apprend qu'un convoi anglais se trouve à proximité. Le 22 avril, il envoie 5 navires les attaquer. Pour éviter la capture, les anglais incendient leurs bateaux[7]. La flotte ne franchira le détroit de Gibraltar que le 25 avril et mouillera à Bertheaume le 29 mai, jour de l'engagement de Tourville.
La Bataille
Le 29 mai 1692, la flotte de Tourville se dirige vers la Hougue, pour embarquer l'armée de Jacques II. Mais on annonce la flotte anglo-hollandaise au large de Barfleur. L'amiral n'est pas prévenu à temps que la flotte anglaise lui est supérieure (99 navires anglais avec 7 100 canons contre 44 vaissaux français et 3 100 canons). Louis XIV ayant, en mars, donné l'ordre d'attaquer quelles que soient les circonstances, Tourville décide donc d'attaquer la flotte ennemie en plein centre, pendant près de 12 heures. La bataille est indécise, cependant la flotte française renonce à l'expédition projetée et tente de se mettre à l'abri. Celle-ci est contrainte à la fuite profitant de la nuit et de la brume.
Les Français n'ont perdu aucun vaisseau. Par contre les Anglais déplorent la mort du contre-amiral Carter et la perte de deux navires.
Deuxième étape - le repli français
Faute de fortification sur la côte normande, Tourville prévoit de rejoindre Brest ou Saint-Malo. Une majorité des navires (soit 27 navires) parvient à franchir le Cap de la Hague, mais treize ne peuvent franchir des courants du raz Blanchard. Ils sont alors contraints de revenir vers l'ennemi en se réfugiant dans la baie de la Hougue.
Le 1er juin, trois navires fortement touchés pendant la bataille de Barfleur dont le Soleil Royal navire amiral, s'échouent au large de Cherbourg : le Triomphant près de l'embouchure de la Divette, l'Admirable sur les Mielles, et le Soleil royal à la pointe du Hommet. L'artillerie des fortifications de la ville tient pour quelque temps l'ennemi à distance. Le stock de poudre du Soleil Royal et du Triomphant, en s'embrasant, explose et les projections provoquent de gros dégâts matériels et humains dans la ville.
Les 2 et 3 juin, les Anglais, embarqués sur des chaloupes, incendient l'un après l'autre les navires en rade de la Hougue. Jacques II regarde sur les hauteurs de Quinéville, ce spectacle qui signifie la fin de ses ambitions. Louis XIV ne tient pas rigueur à Tourville qu'il nomme maréchal de France en 1694.
Cette sévère défaite révèle la nécessité de consolider la défense de la baie, avec deux tours similaires, l'une sur le fort de la Hougue et l'autre sur Tatihou. Elle révèle aussi amèrement l'erreur commise par les adversaires de Vauban, qui ont convaincu le Roi d'arrêter les travaux du port de Cherbourg et même de détruire ses fortifications.
Les épaves de la Hougue
Pendant quelques décennies, les vestiges de la flotte de Tourville ont servi de mouillage pour les marins et de ressources en bois. Peu à peu oubliées, les épaves sont redécouvertes en 1985, donnant lieu à d'importantes recherches archéologiques, présentées en partie au musée maritime de Tatihou.
Bibliographie
- L'enseigne du Soleil Royal. roman / Bruno Robert ; ill., Daniel Lordey. - Paris : P. Téqui, 2007 - (collection Défi ; 25). ISBN 978-2-7403-1386-2
Notes et références
- ↑ a , b , c et d André Corvisier, Histoire militaire de la France tome 1 des origines à 1715, PUF, coll. « Quadrige », Paris, 1997, 648 p. (ISBN 2130489060)
- ↑ Jean-Christian Petitfils, Louis XIV, Perrin pour le grand livre du mois, coll. « Tempus », Paris, 1995 édition 2008, 775 p. (ISBN 9782286020477), p. 505
- ↑ Daniel Dessert, Tourville, Fayard, Paris, 2002, 371 p. (ISBN 2213599807), p. 269
- ↑ [Daniel_Dessert, op. cit. p. 271
- ↑ [Daniel_Dessert, op. cit. p. 272
- ↑ [Daniel_Dessert, op. cit. p. 274-275
- ↑ Daniel_Dessert, op. cit. p. 272-273
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