- Mane (alpes-de-haute-provence)
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Mane (Alpes-de-Haute-Provence)
Pour les articles homonymes, voir Mane.Mane
DétailAdministration Pays France Région Provence-Alpes-Côte d'Azur Département Alpes-de-Haute-Provence Arrondissement Forcalquier Canton Forcalquier Code Insee abr. 04111 Code postal 04300 Maire
Mandat en coursJacques Depieds
2008-2014Intercommunalité Communauté de communes de Haute Provence Site internet Site officiel Démographie Population 1 329 hab. (2006) Densité 60 hab./km² Gentilé Manarains Géographie Coordonnées Altitudes mini. 386 m — maxi. 868 m Superficie 22 km² Mane (Mana en occitan provençal classique et Mano selon la norme mistralienne) est une commune française, située dans le département des Alpes-de-Haute-Provence et la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Ses habitants sont appelés les Manarains.
La commune utilise le nom de domaine internet Mane-en-Provence, mais le nom officiel est bien Mane.
Elle a reçu le label « village et cité de caractère ».
Sommaire
Géographie
Le village est situé entre la montagne de Lure et le Luberon à 500 m d’altitude[1]. Il se trouve au cœur du pays de Forcalquier et des magnifiques paysages provençaux. Vastes champs cultivés, plateaux et collines vallonnées encadrent le village sous un des ciels les plus purs de Provence.
Hameaux
- Châteauneuf
- La Laye
Toponymie
Le nom du village, tel qu’il apparaît pour la première fois dans les textes en 1103 (castel de Manoa), est interprété de différentes manières[2],[3] :
- selon Charles Rostaing, il s’agit d’un oronyme (nom de montagne) pré-indoeuropéen, *MaN- ;
- selon Ernest Nègre, le nom dérive du latin manua, avec (mais sans certitude) le sens du mot occitan magne, gerbe, liasse de paille préparée pour servir à la couverture d’une habitation (chaumière).
Économie
Le village est le siège de la maison d’édition régionale Alpes de Lumière. Le barrage de Laye alimente une centrale électrique.
Le prieuré de Salagon (voir plus bas), avec son musée, sa librairie et son jardin médiéval, et le centre ancien, attirent le tourisme.
Histoire
Préhistoire et Antiquité
Plusieurs sites ont livré des traces d’occupation du chalcolithique et du néolithique : Beauchamp, le Roucas, les Roussiers, les Treilles[4]. Le village existait à l’époque romaine, et s’était établi sur un carrefour entre la voie domitienne et une route secondaire. Une statue de Neptune y a été découverte[5].
Moyen Âge et Temps modernes
La localité apparaît pour la première fois dans les chartes en 1103 (Manoa)[1].
Du XIe au XIIe siècle, l’abbaye Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon y possédait un prieuré, à Salagon, mais aussi quatre autres églises, dont l’église paroissiale et trois églises rurales, avec tous les revenus afférents[6].
Le village de Châteauneuf lui est réuni au XVe siècle. L’abbaye bénédictine est détruite lors des guerres de religion.
Au XVIIIe siècle, une petite industrie de faïencerie s’est développée à Mane[7].
Révolution française
C’est à Mane qu’est créée la première société patriotique des Basses-Alpes, en août 1790[8]. Son affiliation au club des Jacobins de Paris est publiée le 1er mai 1791. Toujours durant la Révolution, pour suivre le décret de la Convention du 25 vendémiaire an II invitant les communes ayant des noms pouvant rappeler les souvenirs de la royauté, de la féodalité ou des superstitions, à les remplacer par d'autres dénominations, la commune de Châteauneuf change de nom pour Sablon[9], et le château est partiellement détruit[10].
Mane fut, début 2002, le premier village en France à développer un réseau Wi-Fi (Provence Wireless), pour permettre l'accès à l'internet à grande vitesse dans une région où il n'était alors pas possible d'obtenir l'ADSL.
Héraldique
Article détaillé : Armorial des communes des Alpes-de-Haute-Provence.Blasonnement :
d'azur aux lettres M et A capitales d'argent, séparées par un point d'or[11]Armes parlantes : Les lettres M et A sont respectivement la première et la dernière lettre du nom latin de la commune : Mana. Ce nom serait celui d'une dame romaine dont on aurait retrouvé le tombeau en ce lieu.[12]
Administration
Liste des maires successifs Période Identité Parti Qualité 1790 1791 Louis François Peyre député à la Convention 184. octobre 1849 Louis-Marius Rouit[13] révoqué mars 2001 en cours (2008) Jacques Depieds[14] UDF puis DVD président de la Communauté de communes de Haute-Provence Jumelage
Chiaverano (Italie) depuis 2001 [15]
Démographie
Courbe d'évolution démographique de Mane depuis 1793
Lieux et monuments
Architecture militaire
La citadelle de Mane est l’unique fortification complète de Haute-Provence avec des parties antérieures au XVIIe siècle (date des XIIe/XVIIIe siècles). Elle est défendue par une double enceinte en hélice.
Architecture civile
L’hôtel de Miravail (façade et toiture classées monuments historiques), commencé en 1540[19], daterait de 1572. Certaines fenêtres de la façade sont reprises au XVIIe ou au XVIIIe siècle[20]. Sa cheminée ornée de gypseries au décor très riche, voire chargé, mais très finement ouvragé, date du XVIIe siècle : elle porte notamment deux animaux à tête de femme, une femme et un soldat en costumes romains, deux enfançons[21]. Le château est inscrit, la cheminée, jugée exceptionnelle, datant du milieu du XVIe siècle[22], est classée monuments historiques[23].
Le pont roman à becs XIIe siècle, classé monument historique (daté de la même époque que le prieuré de Salagon par Raymond Collier[24],[25]). Il est appelé pont romain ou pont des trois arches.
Une vaste fontaine est construite contre la façade de l’hôpital, avec une niche placée sous deux colonnes ioniques[26]. L’hôpital lui-même, construit en 1710, est offert par le cardinal de Forbin-Janson (dont le tableau de la fin du XVIIe siècle, classé monument historique au titre objet[27], est conservé dans l’hôpital). Les fenêtres des deux étages sont cintrées[28].
- une centaine de cabanons pointus (ou bories), dont la cabane des Eyroussiers (périmètre de 37 m)
- vivier dit pesquier à 2 bassins et balustrades de 1634
- plusieurs maisons datent du XVIe siècle, construites en style gothique[29]
- Château de Sauvan XVIIIe siècle, classé monument historique
Art religieux
Le prieuré Notre-Dame de Salagon du XIIe siècle, classé monument historique, transformé en musée avec jardin médiéval.
Article détaillé : prieuré Notre-Dame de Salagon.L’église Notre-Dame-de-l’Assomption est un ancien prieuré de l’abbaye Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon de la fin du XIe ou du début du XIIe siècles à Châteauneuf-lès-Manes, classée monument historique. Il s’agit probablement de l’ancienne chapelle castrale de Châteauneuf-lès-Mane (actuel hameau de Châteauneuf) ; elle existait déjà en 1095 et son état actuel est une reconstruction. L’abside date du XIIe siècle ; la nef à deux travées qui y conduit, ornée de chapiteaux corinthiens a un siècle de moins[30]. La porte sud a été condamnée et l’entrée transférée à l’ouest du bâtiment[31]. Le monument est classé[32].
L’église paroissiale Saint-André, du XVIe siècle à la façade baroque, encadrée de deux portes monumentales,. Le chœur est de style gothique (croisées d’ogives), comme le bas-côté sud[33]. Le clocher-tour, construit contre le chœur, haut de trois étages, date du XVIIe siècle[34].
Son autel en marbre est surmonté d’un baldaquin polychrome[35], classé[36]. Les stalles fournissent dix-huit sièges, ornés de feuilles d’acanthe, de volutes, de chapiteaux corinthiens. Datées des XVIIe et XVIIIe siècles, elles sont classées[37]. Un pilier est entouré d’un banc de bois, avec agenouilloirs et dossiers ornés de la même manière[38]. Un vitrail du chœur représente la crucifixion de saint André[39]. Sa crèche (25 santons de carton-pâte et de cire pour certains) date d’avant 1833 et est classée[40],[41].
L’ancien couvent des minimes est construit dans le style classique, orné de frises de triglyphes (façade et intérieur)[42]
La chapelle des Pénitents blancs, Notre-Dame-de-Pitié, est construite dans le style classique. Sa nef est plafonnée ; la façade occidentale notamment offre un portail à fronton du XVIIe siècle. Elle est surmontée d’un clocher-mur[43]. Avec l’église paroissiale toute proche, la place et la calade qui les séparent, elles sont inscrites monument historique[44].
Personnalités liées à la commune
- Jacques Gaffarel, né à Mane (1601-1681), prêtre et docteur en théologie, considéré comme le principal représentant de la kabbale chrétienne au XVIIe siècle. .
- Toussaint Forbin de Janson, évêque de Marseille, né à Mane en 1625, mort à Paris le 24 mars 1713.
- le père Louis Éconches Feuillée explorateur, botaniste, géographe et astronome français, né le 15 août 1660 à Mane.
- Louis François Peyre (1760-1828), député à la Convention.
- Louis Marius Rouit, né à Mane (1799-1878), docteur en médecine, ancien maire de Mane. Il participe activement à la résistance provençale au coup d'État du 2 décembre 1851.
- Henri Laugier, physiologiste français, né à Mane en 1888.
- José Aboulker, l'un des principaux animateurs de la Résistance en Algérie. Il prépare l'aide française au débarquement allié avec Henri d'Astier de la Vigerie, le colonel Jousse et la mission Murphy.
- Jacques Depieds, auteur du Guide pratique pour une gestion dynamique de la commune rurale - Faire face aux exigences de l'administration communale, paru aux éditions du Puits Fleuri. Maire de Mane, il préside la première communauté de communes créée dans ce département, la Communauté de communes de Haute-Provence.
- David Ballon, auteur de bande-dessinée.
Voir aussi
Articles de Wikipédia
- Liste des communes des Alpes-de-Haute-Provence
- Anciennes communes des Alpes-de-Haute-Provence
- Armorial des communes des Alpes-de-Haute-Provence
- Gare de Mane
Liens externes
Sources
Bibliographie
- Christian Maurel, « André Ailhaud, dit de Volx, héros de l’insurrection républicaine bas-alpine de 1851 », p 34-81 de Provence 1851 : une insurrection pour la République, Actes des journées de 1997 à Château-Arnoux et de 1998 à Toulon, Association pour le 150e anniversaire de la résistance au coup d’État du 2 décembre 1851, Les Mées, 2000
- Raymond Collier, La Haute-Provence monumentale et artistique, Digne, 1986, 559 p.
Notes
- ↑ a et b Michel de La Torre, Alpes-de-Haute-Provence : le guide complet des 200 communes, Deslogis-Lacoste, coll. « Villes et villages de France », Paris, 1989, Relié, 72 (non-paginé) p. (ISBN 2-7399-5004-7)
- ↑ Charles Rostaing, Essai sur la toponymie de la Provence (depuis les origines jusqu’aux invasions barbares), Laffite Reprints, Marseille, 1973 (1re édition 1950), p 209
- ↑ Ernest Nègre, Toponymie générale de la France : étymologie de 35 000 noms de lieux, Genève : Librairie Droz, 1990. Collection Publications romanes et françaises, volume CVCIII. Volume I : Formations préceltiques, celtiques, romanes § 1277, p 63
- ↑ Raymond Collier, La Haute-Provence monumentale et artistique, Digne, 1986, 559 p., p 8 et 9
- ↑ Raymond Collier, op. cit., p 455
- ↑ Guy Barruol, Michèle Bois, Yann Codou, Marie-Pierre Estienne, Élizabeth Sauze, « Liste des établissements religieux relevant de l’abbaye Saint-André du Xe au XIIIe siècle », inGuy Barruol, Roseline Bacon et Alain Gérard (directeurs de publication), L’abbaye de Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon, histoire, archéologie, rayonnement, Actes du colloque interrégional tenu en 1999 à l'occasion du millénaire de la fondation de l'abbaye Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon, Éd. Alpes de Lumières, Cahiers de Salagon no 4, Mane, 2001, 448 p. (ISSN 1254-9371), (ISBN 2-906162-54-X), p 221
- ↑ Raymond Collier, op. cit., p 510-511
- ↑ Patrice Alphand, « Les Sociétés populaires», La Révolution dans les Basses-Alpes, Annales de Haute-Provence, bulletin de la société scientifique et littéraire des Alpes-de-Haute-Provence, no 307, 1er trimestre 1989, 108e année, p 291
- ↑ Jean-Bernard Lacroix, « Naissance du département », in La Révolution dans les Basses-Alpes, Annales de Haute-Provence, bulletin de la société scientifique et littéraire des Alpes-de-Haute-Provence, no 307, 1er trimestre 1989, 108e année, p 113
- ↑ Raymond Collier, op. cit., p 243
- ↑ Louis de Bresc Armorial des communes de Provence 1866. Réédition - Marcel Petit CPM - Raphèle-lès-Arles 1994
- ↑ Henry, Antiquités des Basses-Alpes, 2eédition, page 138 (cité par Louis de Bresc op. cit. page162)
- ↑ Christian Maurel, André Ailhaud, p 60
- ↑ Site de la préfecture des AHP
- ↑ Annuaire des communes jumelées [1]
- ↑ INSEE, Population municipale au 1er janvier 2006, consulté le 11 janvier 2009
- ↑ Mane sur le site de l'Insee
- ↑ EHESS, notice communale de Mane sur la base de données Cassini, consultée le 27 juillet 2009
- ↑ Comtesse du Chaffaut, Gypseries en Haute-Provence : cheminées et escaliers (XVIe-XVIIe siècles), Turriers, Naturalia publications, 1995, ISBN 2-909717-22-4, p 70
- ↑ Raymond Collier, op. cit., p 359-360
- ↑ Raymond Collier, op. cit., p 497
- ↑ Comtesse du Chaffaut, Gypseries..., op. cit., p 70
- ↑ Arrêtés du 20 juillet 1977, notice de la Base Mérimée, consultée le 12 novembre 2008
- ↑ Raymond Collier, op. cit., p 421
- ↑ Arrêté du 28 janvier 1970, notice de la Base Mérimée, consultée le 12 novembre 2008
- ↑ Raymond Collier, op. cit., p 428
- ↑ Arrêté du 8 janvier 1975, notice de la Base Palissy, consultée le 12 novembre 2008
- ↑ Raymond Collier, op. cit., p 435
- ↑ Raymond Collier, op. cit., p 359
- ↑ Raymond Collier, op. cit., p 94
- ↑ Parc naturel du Luberon, Autour de l’An Mil en pays de Forcalquier, catalogue d’exposition, 2007, p 23
- ↑ Arrêté du 6 février 1981, notice de la Base Mérimée, consultée le 12 novembre 2008
- ↑ Raymond Collier, op. cit., p 170s
- ↑ Raymond Collier, op. cit., p 181
- ↑ Raymond Collier, op. cit., p 473
- ↑ Arrêté du 5 octobre 1989, notice de la Base Palissy, consultée le 12 novembre 2008
- ↑ Arrêté du 29 janvier 1990, notice de la Base Palissy, consultée le 12 novembre 2008
- ↑ Raymond Collier, op. cit., p 516
- ↑ Raymond Collier, op. cit., p 528
- ↑ Raymond Collier, op. cit., p 532
- ↑ Arrêté du 23 septembre 1986, notice de la Base Palissy, consultée le 12 novembre 2008
- ↑ Raymond Collier, op. cit., p 235-236
- ↑ Raymond Collier, op. cit., p 231-232
- ↑ Arrêté du 23 juin 1993, notice de la Base Mérimée, consultée le 12 novembre 2008
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