- Maison de Clermont-Tonnerre
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Maison de Clermont-Tonnerre Devise(s) : Si omnes te negaverint, ego numquam te nagabo.
(Si tous trahissent, pas moi.)Période : XIe siècle - XXIe siècle Pays ou province d'origine : Dauphiné Château(x) et hôtel(s) : Ancy-le-Franc, Bertangles, Tallard, Maulnes, Dampierre-sur-Boutonne, Épinac Fonction(s) civile(s) : Pair de France
Premier baron, connétable et Grand-Maître héréditaire du DauphinéPreuves de noblesse - Admis aux honneurs de la Cour : 12 fois les Honneurs de la Cour La Maison de Clermont-Tonnerre est une famille noble française d'extraction chevaleresque, dont la filiation est prouvée depuis la fin du XIe siècle.
Sommaire
Histoire de la Maison de Clermont-Tonnerre
La maison de Clermont-Tonnerre est originaire du Dauphiné, du petit village de Clermont (faisant aujourd'hui partie de la commune de Chirens) situé en haut d'une colline près du Lac de Paladru. Non loin de ce village subsistent les ruines d'un château féodal construit au XIIe siècle par les premiers Clermont.
D'après la légende, ce nom de Clermont viendrait de la situation géographique de leur château sur un mont, éclairé par le soleil, Clair-mont. Leurs premières armes étaient d'ailleurs parlantes : un mont surmonté d'un soleil.
Le comté de Tonnerre leur est venu à la fin du XVIe siècle du mariage de Bernardin de Clermont, vicomte de Tallard, avec Anne de Husson, comtesse héritière de Tonnerre en 1496.
Le duché de Clermont a été créé au XVIe siècle en faveur d'Henri de Clermont.
Les Clermont et le Dauphiné
Le premier Clermont connu est Sibaud I, seigneur de Clermont et de Saint-Geoire, actuellement dans le département de l'Isère. Il possédait au moins huit châteaux parmi lesquels ceux de Saint Geoire, de Montferrat, de Chirens ou encore de Châbons. Il participa à la croisade de 1096, et fut marié à Adélaïs d'Albon fille du Dauphin du Viennois, et petite-fille de l'empereur Henri III et d'Agnès de Poitiers.
En 965, époque à laquelle les Sarrasins sont entièrement expulsés du sud, le Dauphiné se trouve partagé en plusieurs petits États indépendants ou ‘’principautés’’ qui s’agrandirent aux dépens des royaumes d’Arles et de Bourgogne. Ce fut alors que les chefs de ces royaumes, après avoir tenté en vain de réduire ces nouveaux États, leur accordèrent les droits de régale et tous les attributs de la souveraineté, dont ils jouissaient de fait depuis plusieurs générations. Les titres de rois d’Arles et de Bourgogne ne furent plus que de simples qualifications honorifiques, servant à perpétuer le souvenir d’une puissance qui avait cessé d’exister.
Les nouvelles principautés furent fondées par le clergé et la noblesse, défenseurs de la religion et libérateurs du pays. L’archevêque d’Embrun et l’évêque de Grenoble gouvernèrent sous la dénomination de princes, l’archevêque de Vienne et les évêques de Valence, Gap et Die, sous celle de comtes. Leur vasselage était considérable, et ils intervinrent dans la plupart des guerres du Dauphiné de Provence et de Savoie. Parmi les princes laïcs figurent les comtes d’Albon, devenu dauphins de Viennois, les comtes de Savoie, de Salmorenc, de Valentinois et de Diois, et les barons de la Tour du Pin, dauphins de 1281 à 1349, ceux de Clermont, de Sassenage, de Mèvouillon et de Montauban. Tous ces princes marchaient de pair, sinon en puissance, du moins en autorité. Dans tous les traités que les barons de Clermont passèrent jusqu’en 1340, avec les dauphins de Viennois et les comtes de Savoie, ils stipulèrent toujours d’égal à égal, sans aucune espèce de subordination. Tous ces grands et puissants seigneurs disposaient d’une cour, de barons, d’une armées, de tribunaux, et tous usaient des mêmes droits dans leur domaine.
Les plus importantes de ces souverainetés, celles des comtes de Savoie, de Diois et de Valentinois, furent les seules qui subsistèrent au-delà du XIVe siècle. Les autres affaiblies par des aliénations partielles, et souvent privées, dans des guerres trop inégales, des secours qu’elles tiraient de leurs confédérations avec les princes ecclésiastiques, renoncèrent successivement à leur indépendance, et reconnurent la suzeraineté de ces trois États plus puissants. La maison de Clermont, qui par le nombre de ses vassaux et l’étendue de ses possessions avait pu résister plus longtemps aux tentatives de la force et de la persuasion, fut la dernière à renoncer à ses prérogatives. Le traité qui réunit la baronnie libre et souveraine de Clermont au domaine delphinal date de l’an 1340. Les plus grands honneurs et un accroissement considérable de domaines furent le prix de ce sacrifice. Le baron de Clermont fut créé premier pair, connétable et grand-maître héréditaire de Dauphiné. De telles charges firent des barons de Clermont les premières personnes en dignité après le dauphin. Il n’y avait en Dauphiné que quatre baronnies d’état ou pairies, celle de Clermont en Viennois, celle de Sassenage, celles de Bressieu et Maubec qui n’en formaient qu’une, et celle de Montmaur en Diois.
Depuis la réunion du Dauphiné à la France, la maison de Clermont a conservé tous les caractères de grandeur et d’illustration qu’elle tirait de son origine. Henri, créé duc de Clermont, pair de France, par brevet du 1er mai 1571, comfirmé le 10 juin 1572, aurait transmis à ses descendants la première pairie laïque du royaume, si le défaut d’enregistrement au parlement n’eût éteint en sa personne l’effet d’une concession qui assurait à la maison de Clermont le premier rang à la cour de France, comme elle l’avait eu à celle des dauphins de Viennois. Mais les services rendus par cette maison à l’État, à l’Église, ses alliances, l’ancienneté et le lustre de son origine, et les charges éminentes auxquelles elle a été appelée, marquent assez son rang parmi les plus considérables du royaume.
Membres
Ils donnèrent deux saints, saint Amédée de Clermont-Hauterives, et saint Amédée de Clermont, prince-évêque de Lausanne au XIIe siècle, 26 abbés, 18 abbesses, 59 religieuses, 12 évêques et archevêques, 1 cardinal, de nombreux officiers généraux et pairs de France, 1 maréchal de France, 1 grand maître des eaux et forêts, 1 grand maître de l’Ordre de Malte, 1 grand maître de l’Ordre de Saint-Lazare, un amiral des mers du Ponant, des lieutenants généraux et gouverneurs de provinces, de nombreux chevaliers des Ordres du Saint-Esprit, de Saint-Michel, de Saint-Lazare, de Malte, de l’Annonciade, parmi lesquels on trouve de nombreux grands officiers et commandeurs; de nombreux chanoines-comtes, nombres de chevaliers, des capitaines de cent ou cinquante hommes d’armes, des lieutenants-généraux, des capitaines-généraux, d’ordonnances, des généraux, des maréchaux de camp, des mestres de camp, des colonels, des brigadiers des armées du Roi, des commissaires des armées du roi, plusieurs chambellans des Rois de France, 1 académicien, etc.
Les Clermont héritent du plus important comté de France, le comté de Tonnerre, au XVe siècle grâce au mariage de Bernardin de Clermont avec Anne de Husson comtesse de Tonnerre. Dès lors les Clermont ajoutèrent Tonnerre à leur nom. Ils furent présents à toutes les batailles des rois de France et de leurs successeurs, des croisades aux guerres de décolonisations.
Titres de la maison de Clermont
- Baron suzerain de Clermont
- Vicomte de Clermont-en-Trièves, premier baron, connétable et grand-maître héréditaire du Dauphiné (1340)
- Vicomte de Tallart (1439)
- Comte de Tonnerre (1496)
- Comte de Clermont en Viennois (1547)
- Duc de Clermont, pair de France (1571)
- Duc de Tonnerre (1572)
- Marquis de Cruzy et de Vauvillers (1620)
- Comte de Thoury (1629)
- Marquis de Montoison (1630)
- Duc de Piney-Luxembourg et Pair de France (1631)
- Prince de Tingry (1631)
- Barons et Comtes de Dannemoine (1651)
- Comte de Roussillon (1670)
- Marquis de Mont Saint Jean (1681)
- Comte de Saint Cassin (1681)
- Marquis de Chaste (1688)
- Marquis de Clermont-Tonnerre (1750) (confirmé en 1830)
- Duc de Clermont-Tonnerre, pair de France (1775) (le duché s'asseoit sur le marquisat de Vauvillars)
- Baron de l'Empire[1] (1812)
- Prince romain de Clermont-Tonnerre (1823 et 1911)
Etc. Ne sont cités que les titres dont on connait la date. Notons, que certains titres, d'autres familles, sont apparus grâce aux femmes, comme ceux de duc de Retz ou duc d'Uzès.
Branches de la maison de Clermont
- Branche des seigneurs de Clermont, puis comtes de Clermont et de Tonnerre
- Branche des marquis de Cruzy, puis ducs de Clermont-Tonnerre
- Branche des comtes de Thoury puis marquis de Clermont-Tonnerre
- Branche des marquis de Montoison
- Branches des seigneurs d’Hauterive et de Surgères
- Branche des seigneurs de Chaste, puis marquis de Charpey et de Chaste
- Branche des seigneurs de Chaste-Gessans
- Branche des marquis de Clermont-Mont-Saint-Jean et des seigneurs de Rubaud
La plupart de ces branches se sont éteintes, seules subsistent aujourd’hui la branche ducale et la branche marquisale. Toutes descendent de Siboud I, baron de Clermont, et d’Adélaïs d’Albon qui vivaient en 1080. Le comté de Tonnerre a été apporté, en 1496, par Anne de Husson dernière comtesse de Tonnerre à Bernardin de Clermont, vicomte de Tallard, et c’est depuis le XVIIe siècle que la maison de Clermont est plus connue sous le nom de Clermont-Tonnerre.
Maisons
- Ancy-le-Franc (Yonne) : château Renaissance construit entre 1544 et 1550 par Antoine III de Clermont, comte de Clermont, vicomte de Tallart, seigneur d'Ancy-le-Franc, de Husson, de Laignes, gouverneur du Dauphiné, grand-maître et général réformateur des eaux et forêts de France, beau-frère de Diane de Poitiers. Ce château est un des fleuron de l'architecture renaissance en France. Réalisé sur des plans de Sebastiano Serlio, il fut décoré notamment par le Primatice (Cf. liens externes).
- Bertangles (Somme) : ravissant château qui ne fut jamais vendu. Hérité par les Clermont en 1611. Son aspect actuel est dû à Louis Joseph de Clermont-Tonnerre, Comte de Thoury, baron de Pierrepont, seigneur de Bertangles (?-1760) (Cf. liens externes).
- Maulnes (Yonne) : château Renaissance construit par Louise de Clermont, comtesse de Tonnerre, et Antoine de Crussol, duc d'Uzès, de 1566 à 1573. Le château de Maulnes est unique au monde par la combinaison de cinq éléments architecturaux : son tracé pentagonal, la présence de trois sources à sa base, d'un puits central, d'un bassin pour partie intérieur et pour partie extérieur, et enfin d'un escalier central, à vis, articulé autour du cylindre d'un puits de lumière avec au fond une vasque. Si on a longtemps prêté sa construction à Sebastiano Serlio (architecte du château d'Ancy le Franc), les archéologues et historiens travaillant sur ce site ont abandonné cette hypothèse. L'architecte reste inconnu mais on évoque Philibert Delorme.
Armes
Blasonnement De gueules à deux clefs d'argent passées en sautoir.Commentaires : Les clefs passées en sautoir symbolisent l'autorité papale. Les armes des Clermont auraient été concédées par une bulle pontificale de 1120[2].Liens internes
Membres :
- Amédée de Clermont dit de Lausanne (?-1159), Evêque de Lausanne
- Arnaud de Clermont (-1337), Evêque de Tulle
- Bernardin de Clermont (1440-1522), Chambellan de François Ier, trésorier général du Dauphiné.
- Anne de Husson (1475-1540), comtesse de Tonnerre
- Antoine III de Clermont (1498-1578), Grand-maître et général réformateur des eaux et forêts de France
- Louise de Clermont (1508-1596), comtesse de Tonnerre, duchesse d'Uzès
- Aymar de Chaste (?-1603), Gouverneur de Dieppe, Vice-roi de Nouvelle-France
- Henri Antoine de Clermont (1540-1573), duc de Clermont, duc de Tonnerre
- Claude Catherine de Clermont (1543-1603), duchesse de Retz, salonnière
- Claude de Rohan-Gié, comtesse de Thoury (v. 1545), maîtresse de François Ier
- Charles-Henri de Clermont-Tonnerre (1571-1640), Lieutenant-général du Roi en Bourgogne
- Annet de Clermont-Chaste-Gessans (-1660), 59° Grand-Maître de l'Ordre de Malte
- Roger de Clermont (1600-1676), Lieutenant-général des armées du roi en Bourgogne
- François de Clermont-Tonnerre (1601-1679), Lieutenant-général du roi en Dauphiné
- François de Clermont-Tonnerre (1629-1701), Evêque-comte de Noyon
- François-Louis de Clermont-Tonnerre (1658-1724), Eveque-duc de Langres
- Gaspard de Clermont-Tonnerre (1688-1781), Maréchal de France
- Jules Charles Henri de Clermont-Tonnerre (1720-1794), Lieutenant-général des armées du roi
- Gaspard II de Clermont-Tonnerre (1747-1794), Lieutenant-général des armées du roi
- Gaspard Paulin de Clermont-Tonnerre (1750-1842), Lieutenant général des armées du roi
- Jacques de Clermont-Mont-Saint-Jean (1752-1827), Brigadier des armées du roi de Sardaigne
- Stanislas de Clermont-Tonnerre (1757-1792), Député, président de l'Assemblée constituante
- Aimé Marie Gaspard de Clermont-Tonnerre (1779-1865), Ministres de la Marine et des Colonies, Ministre de la Guerre
- Anne Antoine Jules de Clermont-Tonnerre, (1749-1830) Archevêque de Toulouse, Cardinal
- Isabelle de Clermont-Tonnerre (1849-1921), Fondatrice des Orantes de l'Assomption, bienheureuse
- François de Clermont-Tonnerre (1906-1979), Député
- Hermine de Clermont-Tonnerre (1966-)
- Adélaïde de Clermont-Tonnerre (1976-)
- Laure de Clermont-Tonnerre
Lieux :
Autres :
Liens externes
Le site officiel de la famille de Clermont-Tonnerre
Références
- BB/29/1004 pages 43-47., Institution de majorat attaché au titre de baron au profit de Alexandre, Louis de Clermont-Tonnerre, accordée par lettres patentes du 2 avril 1812, à Saint-Cloud. sur chan.archivesnationales.culture.gouv.fr, Centre historique des Archives nationales (France). Consulté le 4 juin 2011
- Armoiries
- De gueules, à deux clefs d'argent adossées et passées en sautoir : franc-quartier des barons propriétaires, brochant au neuvième de l'écu ; et pour livrées : rouge et blanc.
- Alexandre Louis de Clermont-Tonnerre (19 décembre 1763 - Bertangles ✝ 1847), vicomte de Thoury, baron de Clermont-Tonnerre et de l'Empire (2 avril 1812), fils de Charles-Joseph de Clermont-Tonnerre (1720-1791), comte de Thoury et de Marie-Angélique de Lameth (1720-1791), marié le 21 décembre 1790 à Lille, avec Sophie de Fontaine (1767-1847).
- Source
- Alexandre Louis de Clermont-Tonnerre sur roglo.eu. Consulté le 1er août 2011
- heraldique-europenne.org
Bibliographie
- Le père Anselme de Sainte-Marie (1625-1694, augustin déchaussé), Histoire généalogique: Généalogie de la Maison de Clermont en Dauphiné, tome VIII, p. 907 et suiv. (Lisible sur le web par Gallica).
- La Mure, J. M. de (1675 manuscript, 1860) Histoire des ducs de Bourbon et des comtes de Forez (Paris), Tome III Les Clermont dauphin d'Auvergne, Preuves, 114 b, p. 157.
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