- Maison De Clermont-Tonnerre
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Maison de Clermont-Tonnerre
Pour les articles homonymes, voir Clermont-Tonnerre.La Maison* de Clermont-Tonnerre est une famille noble française d'extraction chevaleresque, dont la filiation est prouvée depuis la fin du XIe siècle. Elle est originaire du Dauphiné, du petit village de Clermont (faisant aujourd'hui partie de la commune de Chirens) situé en haut d'une colline près du Lac de Paladru. Non loin de ce village subsistent les magnifiques ruines d'un château féodal construit au XIIe siècle par les premiers Clermont.
- Le terme de Maison est attribué aux familles souveraines, la Maison de Clermont l'a été jusqu'en 1340.
D'après la légende, ce nom de Clermont viendrait de la situation géographique de leur château sur un mont, éclairé par le soleil, Clair-mont. Leurs premières armes étaient d'ailleurs parlantes : un mont surmonté d'un soleil.
Le comté de Tonnerre (Tonnerre) leur est venu à la fin du XVIe siècle du mariage de Bernardin de Clermont, vicomte de Tallard, avec Anne de Husson, comtesse héritière de Tonnerre en 1496.
Le duché de Clermont a été créé au XVIe siècle en faveur d'Henri de Clermont.
Sommaire
Les Clermont et le Dauphiné
Le premier Clermont connu est Sibaud I, seigneur de Clermont et de Saint-Geoire, actuellement dans le département de l'Isère. Il possédait au moins huit châteaux parmi lesquels ceux de Saint Geoire, de Montferrat, de Chirens ou encore de Châbons. Il participa à la croisade de 1096, et fut marié à Adélaïs d'Albon fille du Dauphin du Viennois, et petite-fille de l'empereur Henri III et d'Agnès de Poitiers.
En 965, époque à laquelle les Sarrasins sont entièrement expulsés du sud, le Dauphiné se trouve partagé en plusieurs petits États indépendants ou ‘’principautés’’ qui s’agrandirent aux dépens des royaumes d’Arles et de Bourgogne. Ce fut alors que les chefs de ces royaumes, après avoir tenté en vain de réduire ces nouveaux États, leur accordèrent les droits de régale et tous les attributs de la souveraineté, dont ils jouissaient de fait depuis plusieurs générations. Les titres de rois d’Arles et de Bourgogne ne furent plus que de simples qualifications honorifiques, servant à perpétuer le souvenir d’une puissance qui avait cessé d’exister.
Les nouvelles principautés furent fondées par le clergé et la noblesse, défenseurs de la religion et libérateurs du pays. L’archevêque d’Embrun et l’évêque de Grenoble gouvernèrent sous la dénomination de princes, l’archevêque de Vienne et les évêques de Valence, Gap et Die, sous celle de comtes. Leur vasselage était considérable, et ils intervinrent dans la plupart des guerres du Dauphiné de Provence et de Savoie. Parmi les princes laïcs figurent les comtes d’Albon, devenu dauphins de Viennois, les comtes de Savoie, de Salmorenc, de Valentinois et de Diois, et les barons de la Tour du Pin, dauphins de 1281 à 1349, ceux de Clermont, de Sassenage, de Mèvouillon et de Montauban. Tous ces princes marchaient de pair, sinon en puissance, du moins en autorité. Dans tous les traités que les barons de Clermont passèrent jusqu’en 1340, avec les dauphins de Viennois et les comtes de Savoie, ils stipulèrent toujours d’égal à égal, sans aucune espèce de subordination. Tous ces grands et puissants seigneurs disposaient d’une cour, de barons, d’une armées, de tribunaux, et tous usaient des mêmes droits dans leur domaine.
Les plus importantes de ces souverainetés, celles des comtes de Savoie, de Diois et de Valentinois, furent les seules qui subsistèrent au-delà du XIVe siècle. Les autres affaiblies par des aliénations partielles, et souvent privées, dans des guerres trop inégales, des secours qu’elles tiraient de leurs confédérations avec les princes ecclésiastiques, renoncèrent successivement à leur indépendance, et reconnurent la suzeraineté de ces trois États plus puissants. La maison de Clermont, qui par le nombre de ses vassaux et l’étendue de ses possessions avait pu résister plus longtemps aux tentatives de la force et de la persuasion, fut la dernière à renoncer à ses prérogatives. Le traité qui réunit la baronnie libre et souveraine de Clermont au domaine delphinal date de l’an 1340. Les plus grands honneurs et un accroissement considérable de domaines furent le prix de ce sacrifice. Le baron de Clermont fut créé premier pair, connétable et grand-maître héréditaire de Dauphiné. De telles charges firent des barons de Clermont les premières personnes en dignité après le dauphin. Il n’y avait en Dauphiné que quatre baronnies d’état ou pairies, celle de Clermont en Viennois, celle de Sassenage, celles de Bressieu et Maubec qui n’en formaient qu’une, et celle de Montmaur en Diois.
Depuis la réunion du Dauphiné à la France, la maison de Clermont a conservé tous les caractères de grandeur et d’illustration qu’elle tirait de son origine. Henri, créé duc de Clermont, pair de France, par brevet du 1er mai 1571, comfirmé le 10 juin 1572, aurait transmis à ses descendants la première pairie laïque du royaume, si le défaut d’enregistrement au parlement n’eût éteint en sa personne l’effet d’une concession qui assurait à la maison de Clermont le premier rang à la cour de France, comme elle l’avait eu à celle des dauphins de Viennois. Mais les services rendus par cette maison à l’État, à l’Église, ses alliances, l’ancienneté et le lustre de son origine, et les charges éminentes auxquelles elle a été appelée, marquent assez son rang parmi les plus considérables du royaume.
Illustrations
Ils donnèrent deux saints, saint Amédée de Clermont-Hauterives, et saint Amédée de Clermont, prince-évêque de Lausanne au XIIe siècle, 26 abbés, 18 abbesses, 59 religieuses, 12 évêques et archevêques, 1 cardinal, de nombreux officiers généraux et pairs de France, 1 maréchal de France, 1 grand maître des eaux et forêts, 1 grand maître de l’Ordre de Malte, 1 grand maître de l’Ordre de Saint-Lazare, un amiral des mers du Ponant, des lieutenants généraux et gouverneurs de provinces, de nombreux chevaliers des Ordres du Saint-Esprit, de Saint-Michel, de Saint-Lazare, de Malte, de l’Annonciade, parmi lesquels on trouve de nombreux grands officiers et commandeurs; de nombreux chanoines-comtes, nombres de chevaliers, des capitaines de cent ou cinquante hommes d’armes, des lieutenants-généraux, des capitaines-généraux, d’ordonnances, des généraux, des maréchaux de camp, des mestres de camp, des colonels, des brigadiers des armées du Roi, des commissaires des armées du Roi, plusieurs chambellans des Rois de France, 1 académicien, etc.
Les Clermont héritent du plus important comté de France, le comté de Tonnerre, au XVe siècle grâce au mariage de Bernardin de Clermont avec Anne de Husson comtesse de Tonnerre. Dés lors les Clermont ajoutèrent Tonnerre à leur nom. Ils furent présents à toutes les batailles des rois de France et de leurs successeurs, des croisades aux guerres de décolonisations.
Alliances
La Maison de Clermont-Tonnerre a noué des alliances avec de nombreuses familles européennes, notamment avec celles des rois de France, des empereurs de Constantinople, des rois de Castille, des rois d’Angleterre, des Montmorency, des La Trémoïlle, des ducs de Bourgogne, des comtes de Savoie, des Poitiers, des La Rochefoucauld, des Laguiche, des Mérode, des Noailles, des ducs de Franconie, des empereurs germaniques, des Cossé-Brissac, des princes d’Arenberg,des d'Ussel, des d’Aigneaux, de La Rue du Can, des La Tour du Pin, des d’Albon, des ducs de Luxembourg, des Durfort-Civrac, des d’Amboise, des d'Andigné, des Becdelièvre, des Bourbon, des d’Harcourt, des d'Apchon, des Boulainvilliers, des La Marck, des princes de Carency, des Bourbon Busset, des Husson, comte de Tonnerre (Yonne), de la famille de Rohan, des Sassenage, des Seyssel, des princes de Nassau, des Bauffremont Courtenay, des Le Clerc de Juigné, des Brézé,des Kersauson, des La Tour d'Auvergne, des Montfort, des d'Hardivilliers, etc.
Titres de la maison de Clermont
Ils eurent douze fois les honneurs de la cour et furent :
- Baron suzerain de Clermont
- Vicomte de Clermont-en-Trièves, premier baron, connétable et grand-maître héréditaire du Dauphiné (1340)
- Vicomte de Tallart (1439)
- Comte de Tonnerre (1496)
- Comte de Clermont en Viennois (1547)
- Duc de Clermont, pair de France (1571)
- Duc de Tonnerre (1572)
- Marquis de Cruzy et de Vauvillers (1620)
- Comte de Thoury (1629)
- Marquis de Montoison (1630)
- Duc de Piney-Luxembourg et Pair de France (1631)
- Prince de Tingry (1631)
- Barons et Comtes de Dannemoine (1651)
- Comte de Roussillon (1670)
- Marquis de Mont Saint Jean (1681)
- Comte de Saint Cassin (1681)
- Marquis de Chaste (1688)
- Marquis de Clermont-Tonnerre (1750) (confirmé en 1830)
- Duc de Clermont-Tonnerre, pair de France (1775) (le duché s'asseoit sur le marquisat de Vauvillars)
- Comte de l'Empire (1812)
- Prince Romain de Clermont-Tonnerre (1823 et 1911)
Etc. Ne sont cités que les titres dont on connait la date. Notons, que certains titres, d'autres familles, sont apparus grâce aux femmes, comme ceux des ducs Retz ou d'Uzès.
Branches de la maison de Clermont
- Branche des seigneurs de Clermont, puis comtes de Clermont et de Tonnerre
- Branche des marquis de Cruzy, puis ducs de Clermont-Tonnerre
- Branche des comtes de Thoury puis marquis de Clermont-Tonnerre
- Branche des marquis de Montoison
- Branches des seigneurs d’Hauterive et de Surgères
- Branche des seigneurs de Chaste, puis marquis de Charpey et de Chaste
- Branche des seigneurs de Chaste-Gessans
- Branche des marquis de Clermont-Mont-Saint-Jean et des seigneurs de Rubaud
La plupart de ces branches se sont éteintes, seules subsistent aujourd’hui la branche ducale et la branche marquisale. Toutes descendent de Siboud I, baron de Clermont, et d’Adélaïs d’Albon qui vivaient en 1080. Le comté de Tonnerre a été apporté, en 1496, par Anne de Husson dernière comtesse de Tonnerre à Bernardin de Clermont, vicomte de Tallard, et c’est depuis le XVIIe siècle que la maison de Clermont est plus connue sous le nom de Clermont-Tonnerre.
Maisons
- Ancy-le-Franc (Yonne) : château Renaissance construit entre 1544 et 1550 par Antoine III de Clermont, comte de Clermont, vicomte de Tallart, seigneur d'Ancy-le-Franc, de Husson, de Laignes, gouverneur du Dauphiné, grand-maître et général réformateur des eaux et forêts de France, beau-frère de Diane de Poitiers. Ce château est un des fleuron de l'architecture renaissance en France. Réalisé sur des plans de Sebastiano Serlio, il fut décoré notamment par le Primatice (Cf. liens externes).
- Bertangles (Somme) : ravissant château qui ne fut jamais vendu. Hérité par les Clermont en 1611. Son aspect actuel est dû à Louis Joseph de Clermont-Tonnerre, Comte de Thoury, baron de Pierrepont, seigneur de Bertangles (?-1760) (Cf. liens externes).
- Maulnes (Yonne) : château Renaissance construit par Louise de Clermont, comtesse de Tonnerre, et Antoine de Crussol, duc d'Uzès, de 1566 à 1573. Le château de Maulnes est unique au monde par la combinaison de cinq éléments architecturaux : son tracé pentagonal, la présence de trois sources à sa base, d'un puits central, d'un bassin pour partie intérieur et pour partie extérieur, et enfin d'un escalier central, à vis, articulé autour du cylindre d'un puits de lumière avec au fond une vasque. Si on a longtemps prêté sa construction à Sebastiano Serlio (architecte du château d'Ancy le Franc), les archéologues et historiens travaillant sur ce site ont abandonné cette hypothèse. L'architecte reste inconnu mais on évoque Philibert Delorme.
Cette affirmation est trop catégorique car il est possible que Serlio ait donné ces plans de "manifeste maniériste" à Louise et François du Bellay vers 1550 quand ils commencent d'exploiter la forêt de Maulnes (les 3 plans connus par Ducerceau conservés à New-York) mais François du Bellay meurt en 1553, et leur fils Henri un an après : le projet est abandonné par Louise veuve une première fois. Il y aurait des recherches à faire dans les archives Husson /du Bellay, compte tenu des procès de cette succession...
Remariée à Antoine de Crussol, ils relancent l'exploitation de la forêt, et reprennent le projet, sans doute remanié par un autre architecte, puisque Serlio meurt aussi en 1554: Or il y a des différences considérables, encore trop mal étudiées, entre ces "plans primitifs" et la réalisation de Crussol, pendant les guerres de religion. Primatice et Delorme sont les impétrants les plus sérieux à cette réalisation d'une extrême sophistication, et cumulant les innovations de toutes sortes, telles que toujours des erreurs se glissent dans ses représentations, depuis ses origines jusqu'à aujourd'hui... le mystére de Maulnes!
Armes
Blasonnement : de gueules à deux clefs d'argent passées en sautoir.
Les clefs passées en sautoir symbolisent l'autorité papale. Les armes des Clermont auraient été concédées par une bulle pontificale de 1120[1].
Articles connexes
- Duché de Clermont-Tonnerre
- Comté de Tonnerre
- Ancy-le-Franc
- Amédée de Clermont dit de Lausanne (?-1159)
- Bernardin de Clermont (1440-1522)
- Anne de Husson (1475-1540)
- Louise de Clermont (1508-1596)
- Claude Catherine de Clermont (1543-1603)
- Claude de Clermont, comtesse de Thoury (v. 1545)
- François de Clermont-Tonnerre (1629-1701)
- Gaspard de Clermont-Tonnerre (1688-1781)
- Jules Charles Henri de Clermont-Tonnerre (1720-1794)
- Gaspard II de Clermont-Tonnerre (1747-1794)
- Stanislas de Clermont-Tonnerre (1757-1792)
- Aimé Marie Gaspard de Clermont-Tonnerre (1779-1865)
- Anne Antoine Jules de Clermont-Tonnerre, archevêque de Toulouse, Cardinal
- Hermine de Clermont-Tonnerre (1966)
Liens externes
Le site officiel de la famille de Clermont-Tonnerre
Voir ce lien, indiquer Clermont dans l'onglet de recherche et visualiser quelques personnages de la famille :
Sur les châteaux :
Références
voir Le père Anselme de Sainte-Marie (1625-1694 ; augustin déchaussé). Histoire généalogique tome VIII, p. 907 et suiv. : Généalogie de la Maison de Clermont en Dauphiné. (Lisible sur le web par Gallica).
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