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Maison de Médicis
La famille de Médicis (Medici en italien) est une puissante famille patricienne de Florence dont la puissance émerge à l'époque de la Renaissance italienne entre les Quattrocento et Cinquecento (XVe et XVIe siècles italiens).
Sommaire
Principaux membres
La famille donna trois papes, sept grands-ducs à la Toscane et deux reines à la France.
La famille de Médicis compta jusqu'à dix filiales bancaires : à Venise, Rome, Naples, Milan, Pise, Genève, Lyon, Avignon, Bruges et Londres.
En 1378, Salvestro propose une réforme élargissant le suffrage au sein de la République, attirant la sympathie de la population pour sa famille.
La branche aînée descend de Pierre Ier de Médicis et Laurent le Magnifique, son fils, pour s'achever par l'assassinat d'Alexandre le Maure en 1537. Le pouvoir passa alors à la branche cadette descendant de Laurent l'Ancien, alors représentée par Cosme Ier de Médicis qui accède au pouvoir en 1537.
La ligne directe mâle de la descendance s'est éteinte en 1737 (voir généalogie ci-dessous).Dans les Arts, les Médicis étaient une dynastie adepte du mécénat et du collectionnisme ; la dernière des Médicis légua sa collection à la ville de Florence, sous la condition que les trésors restent dans la ville, ce qui la transforma en une « gloire du Monde », regroupant plus de 50 musées.
L'histoire de la Maison des Médicis a le mérite d'être riche et complexe mais le bilan que l'on dresse de la famille florentine doit être nuancé.
Histoire des Médicis
Les origines
Le premier ancêtre connu aurait été médecin, (d'où le nom Medici). Il était plus vraisemblablement apothicaire. Au faîte de leur pouvoir, les opposants voulant leur rappeler ces débuts modestes, prétendirent que les tourteaux ou besants de leurs armoiries représentaient des pilules.
Leur richesse, leur pouvoir et leur influence proviennent initialement du commerce, de la transformation de la laine et de leur action au sein de la guilde des lainiers (Arte della Lana). D'abord banquiers, puis politiciens, membres du clergé et nobles, les Médicis ont atteint leur prééminence la plus grande comme figures de premier plan de Florence autant que d'Italie et d'Europe.
Les Médicis sont vraisemblablement originaires du Mugello, situé à 30 km au nord de Florence, où la famille possédait des terres agricoles. Les Médicis ont probablement émigré à Florence au cours du XIIIe siècle pour profiter de l'expansion économique que connaissait la République des fleurs. Ainsi, parmi les tout premiers Médicis dont il est possible de relever des traces, il apparaît que certains s'adonnent au change et à la banque. C'est le cas de Chiarissimo de Medici établi à Florence en 1201, leur plus vieil ancêtre connu.
Le fondateur de la puissance financière dès la première branche des Médicis qui influencera l'histoire florentine et Toscane est Giovanni (Jean) di Bicci qui fonde la banque des Médicis en 1397. Cette banque célèbre fut l'une des plus importantes d'Europe à son époque. Giovanni diversifie aussi ses activités en faisant l'acquisition de deux ateliers de laine à Florence, alors industrie dominante de la ville. Le capital qu'il retirera de ses activités bancaires, qui s'étendent partout en Italie et même au-delà, permettra à ses successeurs d'asseoir leur influence politique. La croissance de la Banque sous Giovanni est impressionnante ce qui lui permettra de passer du rang de citoyen mineur à celui de second citoyen le plus riche de la République.
La Seigneurie
Cosimo il Vecchio
Le fondateur de la puissance ou de l'ascendant politique des Médicis est Cosimo il Vecchio (1389-1464) ou Cosme l'Ancien. Celui-ci, de retour d'exil en 1434, a défait l'oligarchie des Grands (le parti des Albizzi) et, tout en maintenant les apparences républicaines des institutions florentines, a assuré son contrôle sur la vie politique de Florence. S'appuyant sur les masses populaires favorables, l'essentiel de son système de contrôle reposait sur le clientélisme et sur la sélection des éligibles aux postes de magistratures. Il s'assurait ainsi de peupler les organes républicains d'hommes loyaux et redevables qui n'oseraient agir à l'encontre de ses désirs.
Outre son implication politique, Cosme continuait de gérer étroitement la banque familiale et la porta à son sommet. Il fut probablement, à une période de sa vie, l'homme le plus riche d'Europe, banquier des Papes et des Rois, mais aussi commerçant de produits de luxe et industriel dans le domaine de la laine et de la soie.
Ses ressources financières considérables lui permirent d'investir un montant important dans l'architecture, la sculpture, la peinture mais aussi dans la collection de pierres précieuses et d'objets d'orfèvrerie. Il s'intéressa également à la recherche de manuscrits anciens et récents, ce qui lui permit d'ouvrir la bibliothèque laurentienne, première bibliothèque publique d'Europe. Il est à l'origine du trésor des Médicis que chacun de ses successeurs enrichira.
Piero
La mort de Giovanni, fils cadet de Cosme et désigné pour lui succéder, plaça Piero, fils aîné, dans une situation imprévue à laquelle il n'était pas préparé. En effet, sévèrement atteint de goutte, il passait la majorité de son temps alité. Toutefois, il montra beaucoup d'intelligence et fut un excellent diplomate.
Il élimina l'opposition formée contre son pouvoir à la suite de l'échec d'un complot visant à l'éliminer et ses bonnes relations avec Louis XI lui valurent le privilège d'ajouter à ses armes une boule bleue avec trois lys de la Maison des Valois. Par contre, les finances et les affaires familiales, qui avaient commencé à décliner au cours des dernières années de la vie de Cosme, ne s'améliorèrent pas. Des problèmes de gestion et le peu d'expérience de Piero s'ajoutant à une conjoncture peu favorable aux affaires incitèrent Piero à restreindre les activités financières des Médicis.
Il poursuivit l'œuvre de mécène entamée par son père et on lui attribue notamment la commande de la fresque La procession des Mages peinte par Benozzo Gozzoli où les membres de la famille Médicis sont représentés.
À sa mort en 1469, le pouvoir de la famille sur Florence était si bien assis que son fils Laurent, âgé d'à peine 20 ans, recueillit l'ascendant politique de ses prédécesseurs.
Laurent le Magnifique
Sous le gouvernement de Laurent le Magnifique (mécène avisé, poète à ses heures, stratège politique), Florence connaît son apogée. La République conserve ses institutions mais des réformes viennent achever de les vider de leur contenu et de leur sens. Laurent n'influence plus, il gouverne sans toutefois se comporter en despote.
À cette époque, Florence jouit d'une grande prospérité et représente un foyer intellectuel et artistique de premier plan.
La politique extérieure de Laurent est fondée sur le principe d'équilibre entre les États italiens pour assurer le maintien de la paix, essentielle au développement du commerce et des affaires. Cette politique pose toutefois problème au pape Sixte IV qui souhaite élargir l'État pontifical notamment en Toscane. C'est ainsi qu'un complot visant à éliminer Laurent et son frère cadet Julien s'élabore. Ce complot lie les Pazzi, rivaux bancaires des Médicis, et la papauté. La conjuration des Pazzi en avril 1478 se solde par l'assassinat de Julien tandis que Laurent n'est que légèrement blessé. Les Florentins en colère contre les assaillants s'adonnent à une répression qui fut, a-t-on dit, sanglante ce qui entraîne l'ouverture d'hostilités entre le Saint-Siège et son allié, le royaume de Naples, d'une part et la « ville des Fleurs », d'autre part. Laurent ne se tira de ce mauvais pas qu'en 1480 après avoir conclu un traité de paix dans une mission, souvent qualifiée de périlleuse, avec le roi de Naples qui avait la réputation d'être cruel. La paix ramenée fit croître la popularité de Laurent qui en profita pour affermir son pouvoir.
Il encourage les arts et les lettres mais ses efforts pour faire valoir le prestige des artistes florentins entraînent un certain dispersement de ceux-ci au détriment de Florence.
Il enrichit le trésor familial mais ses ressources financières, beaucoup plus limitées que celles de son père et de son grand-père, ne lui permirent pas d'entreprendre de nombreux projets. En effet, la Banque des Médicis ne cessa de décliner du fait de l'inaptitude de Laurent à la gérer, du peu de temps qu'il y consacra mais aussi de la conjoncture qui est défavorable. Poète de talent, il fit des efforts pour valoriser la langue italienne comme langue de composition.
Sa mort prématurée en 1492 marque la fin de la première phase de l'histoire de la famille des Médicis, la plus glorieuse et celle où ils s'appuyaient, du moins en partie, sur le peuple pour tirer leur légitimité.
Pierre II de Médicis et Savonarole
Le gouvernement de Pietro, fils aîné de Laurent, marque une rupture pour la famille. Celui-ci considérant que les Médicis avaient acquis suffisamment de permanence, cesse de se soucier de l'opinion de ses supporteurs et ne témoigne d'aucun respect pour ses conseillers et ses ancêtres dont il trouve la modestie risible.
L'intervention du roi de France Charles VIII en Italie en 1494 cause la chute du gouvernement de Pietro sur Florence. Après avoir temporisé trop longtemps dans la neutralité, Pietro, devant l'avance des Français, se rend à des conditions jugées inacceptables par les Florentins qui chassent la famille de Florence.
Jusqu'en 1511, Florence traverse une période agitée : d'abord sous la théocratie mystique du frère dominicain Savonarole, puis sous Soderini, élu gonfalonier à vie en 1502. Cet épisode est souvent qualifié d'agonie de la république alors que les dissensions internes ne permettent pas au gouvernement d'être stable et fort. Le retour des Médicis en 1511 marque la fin de la république, qui se transforme en duché.
Florence sous le contrôle des Papes Médicis
Malgré la persistance des institutions républicaines semblables à celles du temps de Laurent le Magnifique, l'influence des Médicis sur la politique florentine est plus que déterminante particulièrement sous le contrôle des papes Médicis.
Dès son élection à la papauté en 1513 sous le nom de Léon X, Giovanni, second fils de Laurent, considère Florence comme son bien personnel au service de grandes ambitions. Il y délègue des membres de sa famille pour y faire respecter ses décisions.
Clément VII, Giulio, probablement fils illégitime de Julien frère de Laurent, reprit, à son élection en 1523, les mêmes pratiques que son cousin et soutira de Florence les ressources dont il avait besoin. À la nouvelle du sac de Rome par les troupes impériales de Charles Quint en 1527, les Florentins se débarrassèrent à nouveau du joug des Médicis en chassant le cardinal Passerini délégué par le Pape pour gouverner Florence en son nom et au nom des deux jeunes Médicis bâtards, Hippolyto et Alessandro.
Du point de vue pontifical, le bilan du règne des Médicis est très mitigé. Si Léon X peut être dit en partie responsable d'un développement des lettres et des arts à Rome, ses goûts et son discernement peuvent être discutés et ses dépenses incontrôlées ont nui à la situation financière du Saint-Siège. Il eut aussi à gérer la crise de la réforme luthérienne. Vraisemblablement, il n'a pas saisi l'importance de l'évènement et il ne put que consacrer la rupture une fois qu'il se fût décidé à agir en excommuniant Luther.
De son côté, Clément VII vécut le schisme anglican d'Henri VIII en refusant d'annuler son mariage, et sa réconciliation avec Charles Quint après le sac de Rome fit perdre à l'Italie son indépendance pour les siècles à venir; elle passa sous le contrôle des impériaux.
Ducs de Florence et Grands-Ducs de Toscane
Cette réconciliation entre le pape Clément VII et l'Empereur Charles Quint permit aux Médicis de se rendre à nouveau maîtres de Florence en 1531 mais cette fois-ci en tant que Ducs. Le premier duc de Florence, Alessandro, probablement fils illégitime de Clément VII, ne fut pas apprécié des Florentins. Il abandonna la gestion de l'État à quatre conseillers et mena une vie de débauche qui souleva l'indignation populaire. Il fut assassiné pour des raisons obscures, probablement à cause des dérèglements psychologiques de son assaillant, par son lointain cousin Lorenzino en 1537. Sa mort causa la fin de la première branche des Médicis à avoir gouverné Florence, celle de Cosme l'Ancien dite de Caffaglio.
L'oligarchie florentine à la mort d'Alessandro suggéra à l'Empereur Charles Quint, pour la succession au duché, Cosimo, fils de Jean des Bandes Noires de Médicis de la branche des Popolani et de Maria Salviati, petite-fille de Laurent le Magnifique par sa mère Lucrezia,. L'oligarchie pensait trouver en lui un homme peu expérimenté qu'elle pourrait orienter et contrôler. Or Cosimo ne l'entendait pas ainsi et s'empressa de faire comprendre qu'il gouvernait et qu'il gouvernait seul. Son règne peut être ramené à quatre grands objectifs :
- la recherche d'indépendance du duché face au contrôle impérial,
- la recherche d'une plus grande unité et intégration entre Florence et les villes sous sa domination,
- l'éloignement des oligarques de la gestion du duché,
- la glorification la Maison des Médicis.
Il réussit à donner au duché une plus grande indépendance en chassant, par la négociation, les troupes impériales encore sur le territoire du duché de Toscane. Il est aussi à l'origine de la construction de l'État territorial de Toscane en favorisant l'intégration mais également à la suite de la conquête de la République de Sienne en 1555. Cosimo renforce militairement et économiquement le duché. C'est aussi lui qui débuta les travaux de construction de la Galerie des Offices dans le but d'y rassembler tous les fonctionnaires et de pouvoir les surveiller.
Son fils Francesco, ou François, qui lui succède ne possède pas les qualités d'homme d'État de son père si bien qu'il abandonne la gestion du duché à ses ministres. Sa passion pour les sciences naturelles l'amène à passer plusieurs heures dans son laboratoire et ses expériences lui permirent de faire quelques découvertes importantes, notamment dans le domaine de la céramique. L'Accademia della Crusca, qu'il fonde en 1582, eut aussi un rôle majeur dans l'histoire linguistique de l'Italie puisqu'elle établit le toscan comme modèle de langue nationale. De son union avec Jeanne d'Autriche ne survécurent que des filles, dont Marie qui deviendra reine de France, si bien qu'à sa mort en 1587 son frère Ferdinand, qui dut abandonner sa carrière ecclésiastique, lui succéda.
Ferdinand Ier est souvent qualifié de dernier des Médicis méritant un peu de considération. Il fit des efforts pour éliminer la corruption dans l'administration du duché et pour favoriser le développement économique. Il instaura un système judiciaire plus équitable et moins arbitraire. Il se rapprocha de la France en épousant Christine de Lorraine, petite-fille de Henri II et de Catherine de Médicis (qui avait élevé la jeune fille et en fit son héritière) et participa grandement à la conversion d'Henri de Navarre (Henri IV) au catholicisme. À sa mort en 1609, ses efforts pour améliorer la situation du duché toscan ne furent pas poursuivis par ses successeurs et l'on ne peut que constater le déclin de la dynastie.
Cosimo II, fils de Ferdinand, prend la tête du duché en 1609 mais la maladie le confine au lit, ce qui le contraint à confier la gestion du duché à son Conseil composé de membres de sa famille dont sa mère, Christine de Lorraine, et sa femme, Marie Madeleine d'Autriche. Les ministres de son père toujours en place permettent un moment au duché de conserver une situation acceptable. Son orgueil princier lui fit fermer les succursales de la Banque des Médicis toujours en activité puisque les affaires n'étaient pas dignes de son rang. Tout comme ses prédécesseurs, il poursuit l'œuvre familiale de mécénat mais celle-ci se résume bien souvent à l'auto-célébration de la Maison des Médicis. Un de ses plus grands mérites est sans doute d'avoir accordé une constante protection à Galilée.
À la mort de Cosme II en 1620, Ferdinand II n'a que dix ans, si bien que la régence est confiée de nouveau et conjointement à sa mère Marie Madeleine d'Autriche et à sa grand-mère Christine de Lorraine. Elles abandonnent la gestion du duché aux ecclésiastiques, étant à la fois très pieuses et se sachant peu aptes aux affaires d'État. Lorsque Ferdinand monte sur le trône ducal, il s'empresse de réduire l'influence des gens d'Église sans toutefois parvenir à les soumettre à son autorité. Sa politique interne et externe est marquée par le souci d'éviter les confrontations. Sa neutralité perpétuelle le place dans une position de faiblesse que chacune des puissances exploite pour en tirer des concessions. La Toscane était devenue un acteur politique mineur. Son mécénat, particulièrement dans le domaine des arts dits mineurs (orfèvrerie, ébénisterie, mosaïque...), permet toutefois à Florence de garder un certain prestige même dans le déclin.
Le long règne de son fils Cosimo III (1670-1723) n'améliore guère les choses. Très pieux, il cesse d'accorder protection aux savants contre l'Inquisition et impose un mode de vie austère aux Florentins habitués aux fêtes. Il est préoccupé toute sa vie par le problème de sa succession d'abord parce que son mariage avec Marguerite-Louise d'Orléans étant très mal assorti, lui bigot et austère et elle joviale, il n'eut d'elle que trois enfants, ensuite parce que ses enfants ne purent avoir de descendance masculine. Son fils aîné, Ferdinand meurt en 1713 sans avoir eu d'enfants de son mariage avec Violante-Béatrice de Bavière, sœur cadette de la dauphine de France et le mariage de son second fils, Gian Gastone avec Marie-Françoise de Saxe-Lauenburg, ne permet pas davantage d'assurer une descendance. Les grandes puissances s'opposèrent à ce que sa fille, Anna-Maria-Luisa,veuve de l'Electeur Palatin, lui succède et, dans une tentative ultime, il demanda à son frère Francesco Maria d'abandonner sa carrière ecclésiastique pour se marier (1708) mais son union ne permit pas plus la naissance d'un héritier. Cosimo III mourut sans avoir réussi à assurer la continuité de la dynastie.
Le règne du dernier Médicis Grand-Duc de Toscane, Gian Gastone, se passa plutôt dans la tranquillité et fut bénéfique pour la Toscane. Il chassa les religieux des organes publics, instaura une justice plus rationnelle et sut choisir de bons ministres pour gouverner à sa place. Bien qu'il ait d'abord accepté comme successeur son lointain cousin le jeune infant Charles d'Espagne en 1731,la question de la succession au duché est fixée définitivement par les grandes puissances en 1736 : le duché passera dans les mains de la Maison de Habsbourg par le biais du duc François III de Lorraine, futur époux de la fille et héritière de l'empereur Charles VI, Marie-Thérère d'Autriche. Celui-ci s'installe à Florence en 1737 à la mort de Gian Gastone.
Anna Maria Luisa fut la dernière survivante de la lignée. Elle consacra les dernières années de sa vie aux œuvres charitables et à sa mort en 1743, elle légua le trésor familial à l'État Toscan à condition que jamais rien ne quitte Florence et que les collections des Médicis soient mises entièrement à la disposition du public.
Les Reines de France
Fille de Laurent duc d'Urbino, lui-même fils de Pietro le dernier des Médicis seigneur de Florence et fille de Madeleine de la Tour d'Auvergne, elle épouse le second fils de François Ier en 1533. La mort du dauphin François en 1536 fait d'Henri l'héritier de François Ier à sa mort, ce qui se produit en 1547. La mort d'Henri II en 1559 et celle de son fils François II en 1560 font d'elle la régente du royaume pour son second fils Charles alors âgé de 10 ans seulement. La régence de Catherine est marquée par les guerres de religion qui frappent alors durement la France et malgré toutes les oppositions qu'elle rencontre et tous les obstacles qui se dressent, sa conduite ne varia pas : son but était la préservation de l'unité du royaume et de l'autorité royale. C'est sous le règne de son fils Charles IX qu'a lieu le massacre de la Saint-Barthélemy (24 août 1572). Certains auteurs accusent d'ailleurs Catherine d'être à l'origine de la tuerie, mais cette théorie est très discutée. Elle fut la mère de trois rois : François II, Charles IX et Henri III mais la mort de tous ses fils pose le problème de la succession en 1589. Selon la loi salique, le trône devrait échoir à Henri de Navarre époux de sa fille Marguerite, mais celui-ci est protestant.
Elle accèda au trône de France après qu'Henri de Navarre se fut converti au catholicisme, qu'il a été couronné roi de France et qu'il a fait annuler son mariage avec Marguerite, fille de Catherine de Médicis, pour épouser Marie de Médicis en 1600. Le lendemain du couronnement de Marie en mai 1610, Henri IV est assassiné et Marie exerce la régence pour son fils Louis XIII. S'appuyant sur le parti dit des "dévôts", elle met alors en place une politique ultra-catholique, impliquant entre autres le soutien à l'Espagne et la remise en cause partielle de l'Edit de Nantes. Cette politique rompant avec celle d'Henri IV, fut rapidement remise en cause par son fils lorsqu'il accéda au pouvoir. Le fait que ce revirement lui ait été conseillé par Richelieu, pourtant entré à la Cour comme fidèle de Marie, explique largement la haine farouche que se voueront par la suite la reine mère et le cardinal. S'ensuivirent de nombreuses intrigues, aboutissant finalement à l'exil de Marie aux Pays Bas Espagnols, en 1631, où elle terminera sa vie. Sa réputation de rouerie, voire d'incompétence, est largement due à la propagande orchestrée par Richelieu afin de légitimer cet exil.
Principaux membres de la famille
- Cosimo il Vecchio (1389-1464), fondateur de la puissance ou de l'ascendant politique des Médicis.
- Pierre Ier de Médicis (1416-1469), fondateur de la dynastie politique de la famille.
- Laurent le Magnifique (1449-1492), dirigeant de Florence pendant l'Âge d'or de la Renaissance italienne.
- Jean de Médicis (1475-1523), qui fut pape sous le nom de Léon X.
- Jules de Médicis (1478-1534), qui fut pape sous le nom de Clément VII de 1523 à 1534.
- Cosme Ier de Médicis (1519-1574), premier grand-duc de Toscane,
- Alexandre de Médicis (1535-1605), qui fut pape sous le nom de Léon XI en 1605.
- Catherine de Médicis (1519-1589), épouse d'Henri II, reine et régente de France.
- Marie de Médicis (1573-1642), épouse d'Henri IV, reine et régente de France.
Arbre généalogique des Médicis de 1360 à 1743
Jean de Médicis (1360-1429) │ ├─Antonio de Médicis (?-1398) │ ├─Damien de Médicis (?-1390) │ ├─Cosme l'Ancien (1389-1464) │ │ │ ├─Pierre Ier le Goutteux (1416-1469), seigneur de Florence │ │ │ │ │ ├─Laurent le Magnifique (1449-1492), seigneur de Florence │ │ │ │ │ │ │ ├─Lucrèce de Médicis (1470-1550) │ │ │ │ │ │ │ │ │ ├─Maria Salviati (1499-1543), épouse de Jean delle Bande Nere │ │ │ │ │ │ │ │ │ └─Francesca Salviati (??-??) │ │ │ │ │ │ │ │ │ └─Alexandre de Médicis (1535-1605), pape Léon XI │ │ │ │ │ │ │ ├─Pierre II le Malchanceux (1471-1503), seigneur de Florence │ │ │ │ │ │ │ │ │ ├─Laurent II de Médicis (1492-1519), duc d'Urbin │ │ │ │ │ │ │ │ │ │ │ ├─Alexandre de Médicis (le Maure) (1510-1537), duc de Florence │ │ │ │ │ │ │ │ │ │ │ │ │ ├─Jules de Médicis (it) (vers 1533-1600) │ │ │ │ │ │ │ │ │ │ │ │ │ │ │ └─Cosme de Médicis (??-??) │ │ │ │ │ │ │ │ │ │ │ │ │ │ │ └─Angélique de Médicis (it) (1608-1636) dont descend la lignée des Princes d'Ottaviano (it) │ │ │ │ │ │ │ │ │ │ │ │ │ └─Julia de Médicis (it) (v. 1535-??) │ │ │ │ │ │ │ │ │ │ │ └─Catherine de Médicis (1519-1589), épouse de Henri II de France │ │ │ │ │ │ │ │ │ └─Clarisse de Médicis (1493-1528) │ │ │ │ │ │ │ ├─Madeleine de Médicis(1473-1528, épouse de Jean-Baptiste Tari) │ │ │ │ │ │ │ ├─Jean de Médicis (1475-1521), pape Léon X │ │ │ │ │ │ │ ├─Julien de Médicis (1478-1516), duc de Nemours │ │ │ │ │ │ │ │ │ └─Hippolyte de Médicis (1511-1535), cardinal │ │ │ │ │ │ │ └─Contessina de Médicis (??-1515), épouse de Pierre Ridolfi │ │ │ │ │ └─Julien de Médicis (1453-1478) │ │ │ │ │ └─Jules de Médicis (1478-1534), pape Clément VII │ │ │ ├─Jean de Médicis (1421-1483) │ │ │ │ │ └─Cosme de Médicis (1452-1461) │ │ │ └─Charles de Médicis (1430-1492) │ └─Laurent de Médicis (l'Ancien) (1395-1464) │ └─Pierfrancesco de Médicis l'Ancien (1430-1476) │ ├─ (1463-1503), seigneur de Piombino │ │ │ └─ (1487-1525) │ │ │ ├─ de Médicis │ │ │ ├─Lorenzino de Médicis (1514-1548) │ │ │ ├─Julien de Médicis (v. 1520-1588) │ │ │ └─Madeleine de Médicis (??-1583) │ └─Jean le Popolano (1467-1498) (épouse Catherine Sforza - 1463-1509) │ └─Jean des Bandes Noires (1498-1526) │ └─Cosme Ier de Médicis (1519-1574), grand-duc de Toscane │ ├─Bia de Médicis (1537-1542) │ ├─Marie de Médicis (1540-1557) │ ├─François Ier de Médicis (1541-1587), grand-duc de Toscane │ │ │ ├─Éléonore de Médicis (1567-1611) épouse de Vincent Ier, duc de Mantoue et de Montferrat │ │ │ ├─Romola de Médicis (1568-1568) │ │ │ ├─Anne de Médicis (1569-1584) │ │ │ ├─Isabelle de Médicis (1571-1572) │ │ │ ├─Lucrèce de Médicis (1572-1574) │ │ │ ├─Marie de Médicis (1573-1642), épouse de Henri IV de France │ │ │ ├─Antoine de Médicis (1576-1621) │ │ │ └─Philippe de Médicis (1577-1582) │ ├─Isabelle de Médicis (1542-1576) │ ├─Jean II de Médicis (1543-1562), évêque de Pise et cardinal │ ├─Lucrèce de Médicis (1545-1562), épouse de Alphonse II d'Este, duc de Ferrare et Modène │ ├─Pietro (Pedricco) de Médicis (1546-1547) │ ├─Garzia de Médicis (1547-1562) │ ├─Antoine de Médicis (1548-1548) │ ├─Ferdinand Ier de Médicis (1549-1609), grand-duc de Toscane, épouse Christine de Lorraine │ │ │ ├─Cosme II de Médicis (1590-1621), grand-duc de Toscane, épouse Madeleine d'Autriche │ │ │ │ │ ├─Marie-Christine de Médicis (1609-1632) │ │ │ │ │ ├─Ferdinand II de Médicis (1610-1670), grand-duc de Toscane, épouse Victoria Della Rovere │ │ │ │ │ │ │ ├─Cosme de Médicis (1639-1639) │ │ │ │ │ │ │ ├─Cosme III de Médicis (1642-1723), grand-duc de Toscane, épouse Marguerite-Louise d'Orléans │ │ │ │ │ │ │ │ │ ├─Ferdinand (1663-1713), épouse Violante-Béatrice de Bavière │ │ │ │ │ │ │ │ │ ├─Anna Maria Luisa de Médicis (1667-1743), épouse Jean-Guillaume, Electeur palatin │ │ │ │ │ │ │ │ │ └─Jean Gaston de Médicis(1671-1737),grand-duc de Toscane ép M.Françoise de Saxe-Lauenbourg │ │ │ │ │ │ │ └─François Marie de Médicis (1660-1711), cardinal puis époux d'Éléonore de Guastalla │ │ │ │ │ ├─Jean Charles de Médicis (1611-1663), évêque de Sabine │ │ │ │ │ ├─Marguerite de Médicis (1617-1675), épouse de Édouard Ier Farnèse, duc de Parme │ │ │ │ │ ├─Mathieu de Médicis (1613-1667) │ │ │ │ │ ├─François de Médicis (1614-1634) │ │ │ │ │ ├─Anne de Médicis (1616-1676), épouse de l'archiduc Charles-Ferdinand d'Autriche │ │ │ │ │ └─Léopold de Médicis (1617-1675), cardinal │ │ │ ├─Éléonore de Médicis (1591-1617) │ │ │ ├─Catherine de Médicis (1593-1629), épouse de Ferdinand, duc de Mantoue et de Montferrat │ │ │ ├─François de Médicis (1594-1614) │ │ │ ├─Charles de Médicis (1595-1666) │ │ │ ├─Filippino de Médicis (1599-1602) │ │ │ ├─Laurent de Médicis (1600-1648) │ │ │ ├─Marie-Madeleine de Médicis (1600-1633) │ │ │ └─Claudia de Médicis (1604-1648), épouse de l'archiduc Léopold V d'Autriche │ ├─Anne de Médicis (1553-1553) │ ├─Pierre de Médicis, dit Don Pietro de Médicis (1554-1604) │ ├─(fille anonyme) (1566-1566) │ ├─Jean de Médicis (1567-1621) │ └─Virginia de Médicis (1568-1615), épouse de César d'Este, duc de Modène
Blasonnement
D'or à six tourteaux mis en orle, cinq de gueules, celui en chef d'azur chargé de trois fleurs de lis d'or.[1]
Une théorie veut que ce blasonnement serait en fait spécifique aux seules Catherine de Médicis et Marie de Médicis, en raison de la présence des trois fleurs de lis d'or (sur tourteau d'azur), emblème de la monarchie française, et si les vraies armes de la famille ne seraient pas simplement D'or à six tourteaux de gueules voire D'or à cinq tourteaux de gueules et celui en chef d'azur Il semble néanmoins possible que le roi de France Louis XI ait autorisé les Médicis à arborer les lis de France en récompense.
Nous, Louis, par la Grâce de Dieu, Roi de France ,accordons par la présent acte à Pierre de Médicis et à ses héritiers et à ses successeurs nés et à naître de légitime mariage qu' il puisse, à présent, dans l'avenir et pour toujours avoir et porter sur leur blason trois fleurs de lys Louis, roi de France, 1465
Nota : en toute rigueur héraldique, les meubles du blason des Médicis ne sont pas des tourteaux plats mais des boules.
Notes et références
- ↑ Grand Larousse Encyclopédique en 10 volumes, 1963.
Voir aussi
Bibliographie
- Andrieux. Les Médicis. Paris, Librairie Plon, 1958.
- Antonetti, Pierre. Les Médicis. Paris, PUF, 1997.
- Chastel, André. Art et humanisme à Florence au temps de Laurent le Magnifique. Paris, PUF, 1959.
- DeRoover, Raymond. The Rise and Decline of the Medici Bank. New York, Norton Library, 1966.
- Hale, John Rigby. Florence and the Medici. The Pattern of Control. Londres, Thames and Hudson, 1977.
- Hibbert, Christopher. Rise and Fall of the Medici House. New York, Morrow, 1975.
- Lucas-Dubreton, Jean. La vie quotidienne à Florence au temps des Médicis. Paris, Hachette, 1958.
- Martines, Lauro " Le sang d'avril - Florence et le complot contre les Médicis " - Albin Michel - Histoire - Paris - 2006
Articles connexes
- Collectionnisme
- Néoplatonisme médicéen, école de pensée fondée par Laurent le Magnifique
- Lorenzaccio, pièce de théâtre écrite par Alfred de Musset, avec plusieurs personnages issus de la famille des Médicis (en particulier, le héros de la pièce : Lorenzo).
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