- Anne de Kiev
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Anne de Kiev[1] (également appelée Agnès), en russe et en ukrainien russe : Анна Ярославна (Anna Iaroslavna), est la fille de Iaroslav le Sage, grand-prince de Kiev et de sa seconde épouse, Ingigerd. Elle serait née à Kiev, selon certaines sources vers 1024, 1032 ou en 1036. Elle fut reine de France de 1051 à 1060. Les manuels d'histoire l'ont longtemps appelée Anne de Russie[2].
Sommaire
Biographie
Quelques généalogies nomment son arrière-grand-père paternel Romain II, empereur de Constantinople, lequel affirmait descendre des rois de Macédoine[3], mais la fille de Romain II, Anne de Byzance, n'était que la seconde épouse de Vladimir Ier, père de Iaroslav le Sage, et n'était donc pas la grand-mère d'Anne de Kiev.
Unions et descendance
Appartenant, par sa confession, à l'Église des sept conciles, elle épouse à Reims en premières noces, le 19 mai 1051[4], le roi Henri Ier de France qui relève, quant à lui, de l'Église catholique romaine. Ces deux églises forment encore l'Église indivise, puisque cet événement a lieu avant le schisme de 1054.
Ils ont ensemble quatre enfants :
- Philippe Ier (1052-1108)
- Robert (1054-vers 1063)
- Emma[5](1055-vers 1109)
- Hugues le Grand (1057-1102)
Elle introduit le prénom Philippe à la cour de France en le donnant au fils aîné de son premier mariage qui régnera sous le nom de Philippe Ier.
Devenue veuve d'Henri Ier, elle devient régente de son fils Philippe jusqu'en 1063, date de son remariage[6] avec le comte de Valois, Raoul de Crépy, après que celui-ci a répudié son épouse légitime. Cette union suscite la colère des évêques ainsi qu'une brouille passagère avec son fils Philippe Ier[7], et le couple est excommunié en 1064[8],
Anne fait reconstruire à Senlis une église ou chapelle ruinée qui est consacrée en 1065, et y fonde en même temps l'abbaye Saint-Vincent.
Elle meurt entre 1076 et 1089, peut-être en 1079, et aurait été inhumée à l'abbaye de Villiers-aux-Nonnains[9] à Cerny près de La Ferté-Alais dans l'Essonne. Étant donné que l'abbaye de Villiers n'a été fondée que vers 1220, soit près de 140 ans après cette inhumation, et qu'aucun texte ne parle d'un transfert des restes d'Anne dans l'abbaye, il est difficile d'admettre qu'elle y fut inhumée dès sa mort. Cette abbaye fut détruite à la Révolution française consécutivement au vote par l'assemblée nationale d'une loi/décret sur la destruction des mausolées. Les pierres de l'abbaye ont été utilisées pour la construction de certaines maisons de La Ferté-Alais.
Sa tombe
Les Archives nationales françaises conservent un document du 22 juin 1682 intitulé Nouvelles Découvertes pour l'Histoire de France, dans lequel le Père Menestrier a donné une description exacte de ce qu'il estimait être la pierre tombale d'Anne de Russie, dénommée Anne de Kiev au XXIe siècle[10]. En voici le texte original ci-dessous, y compris les lettres et signes qui en français moderne ne sont plus utilisés. En français ancien, le S dit s long ressemblait à notre f moderne sans la barre horizontale. La traduction du texte latin : ci-gît dame Agnès qui fut la femme du roi Henri… que par la grâce de Dieu (leurs âmes) reposent en paix).
« C’eſt une tombe plate dont les extrémitez sont rompuës. La figure de cette Reine y eſt gravée, ayant ſur ſa teſte une couronne à la manière des Bonnets que l’on donne aux Electeurs : il y a un retour en demicercle, où commence ſon Epithaphe en ces termes Hic jacet Domina Agnes uxor quondam Henrici Regis, le reſte eſt rompu, & ſur l’autre retour on lit, Eorum per miſericordiam Dei requieſcant in pace. L'on apprend par cette épitaphe. I. Que le véritable nom de cette Reine eſtoit Agnes, quoy que Meſſieurs de ſainte Marthe ayent dit Environ l'an de grace 1044. le Roy Henry ſut conjoint par mariage avec Anne de Ruſſie, aucuns la nomment mal Agnes, d'autres Malthilde.2. On voit qu'elle eſt morte en France. »
Toutefois, cette hypothèse est immédiatement réfutée dans cette même Chronique de Nestor qui la rapporte[11].
Postérité littéraire
- Régine Desforges, Sous le ciel de Novgorod (roman).
Notes et références
- Sa généalogie sur le site Medieval Lands
- IXe au XIIIe siècles, la principauté de Kiev est le premier État organisé de ce qui va devenir la Russie. Du
- ISBN 2-7117-4436-1) Françoise Guérard, Dictionnaire des Rois et Reines de France, Vuibert (
- Christian Bouyer, Dictionnaire des Reines de France, Librairie Académique Perrin, 1992 ISBN 2-262-00789-6. Christian Bouyer nuance : le mariage « a sans doute lieu le 19 mai 1051 »
- Selon F.Guérard (op.cit), Emma serait morte à quelques mois.
- ou 1062 selon C. Bouyer, op.cit.
- C.Bouyer, op.cit.
- F.Guérard, op.cit.
- Toutefois, selon Françoise Guérard (op.cit.), elle serait retournée mourir à Kiev. Christian Bouyer (op.cit.) évoque également la même hypothèse, une « tradition [qui] veut qu'elle soit retournée dans son pays. »
- La chronique de Nestor - Nouvelles Découvertes pour l'Histoire de France, p. 324, 325
- Notice sur l'Abbaye de Villiers, traduite de la Gallia Christiania, p. 325, 326
Voir aussi
Articles connexes
- Abbaye Saint-Vincent de Senlis
- Collège français Anne de Kiev, école française de Kiev qui a pris le nom d'Anne de Kiev en 2005.
Liens externes
- (en) Anna of Kyiv, Queen of France
- Reportage photographique sur l'inauguration de la statue d'Anne de Kiev à Senlis, en présence du Président de la République ukrainienne Viktor Iouchtchenko (juin 2005)
- Histoire de l’abbaye de Villiers près Cerny, mise en ligne par le Corpus Etampois
Précédé par Anne de Kiev Suivi par Mathilde de Frise Reine de France
1051-1060Berthe de Hollande Catégories :- Date de naissance inconnue (XIe siècle)
- Naissance à Kiev
- Date de décès inconnue (XIe siècle)
- Personnalité russe
- Personnalité féminine ukrainienne
- Reine de France
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