- Loyat
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Loyat Administration Pays France Région Bretagne Département Morbihan Arrondissement Vannes Canton Ploërmel Code commune 56122 Code postal 56800 Maire
Mandat en coursDenis Tréhorel
2008-2014Intercommunalité Communauté de communes de Ploërmel Démographie Population 1 439 hab. (2006[1]) Densité 35 hab./km² Aire urbaine 14 900 hab. () Gentilé Loyatais, Loyataise Géographie Coordonnées Altitudes mini. 32 m — maxi. 130 m Superficie 41,52 km2 Loyat (Louad en breton) est une commune française, située dans le département du Morbihan et la région Bretagne.
Sommaire
Géographie
Histoire
Loyat est mentionné dans un acte de donation fait, vers 1055, par Josselin, vicomte de Porhoët, en faveur de l'abbaye de Redon ou du prieuré de Sainte-Croix de Josselin. La principale seigneurie de l'endroit a son siège au château et appartient, en 1631, à Pierre Botherel, vicomte d'Apigné et de Loyat. Elle passe ensuite aux Coëtlogon, qui la conservent jusqu'à la Révolution. En 1790, Loyat perd sa trève de Gourhel et se voit ériger en commune et même en chef-lieu de canton. En 1791, son recteur, M. Texier, refuse le serment à la constitution civile du clergé et doit s'exiler. En 1801, Loyat perd son titre de canton pour faire partie de celui de Ploërmel.
Guerre 1914 - 1918
117 Loyatais sont morts sur les champs de bataille dans le nord et l'est de la France, sur une population de 1 500 habitants. L'un d'eux, peut-être le plus jeune, s'appelait Joseph Poirier, garçon de ferme à Kerbois. En avril 1915, il prit le train pour la première fois de sa vie, à la gare de Loyat pour être incorporé à la caserne de Saint-Brieuc, un autre monde. Il fut ensuite envoyé à Verdun puis dans la Somme à Maurepas, où il mourut dans un bois bombardé, en septembre 1916, il avait 19 ans. 3 des 4 frères Olivot furent tués, le dernier fut exempté du service militaire. 2 vitraux de l'église rappellent ce terrible conflit, les 2 frères François et Jean-Marie Lagnel de Trégadoret sont en photo sur un vitrail.
Guerre 1939 - 1945
1940 : une armée polonaise (22 000 hommes) s'installe autour du camp de Coëtquidan, des soldats polonais sont en cantonnement à Loyat et se déplacent à cheval. Ils assistent nombreux à la messe le dimanche et chantent des cantiques polonais.
1944 : à la suite de l'assassinat d'un soldat allemand à Guilliers, 150 personnes furent raflées et rassemblées le matin du 20 janvier 1944 devant l'église, les plus jeunes furent conduits à pied à Guilliers, certains étaient en sabots. 12 jeunes Loyatais furent déportés, 7 sont morts en déportation au camp de concentration de Mauthausen (Autriche) : Léon Bougué, Fernand Harel, Roger Garaud, Pierre Gouello, Auguste Marot, Adolphe Lequitte et Pierre Querbouët.
Loyat fut un objectif du débarquement en Normandie le 6 juin 1944. 3 parachutistes de la France libre (Henry Corta, André Bernard et Francis Folin) furent parachutés près de Loyat avec missions d'effectuer des sabotages dans le secteur. Ils devaient notamment constamment neutraliser la ligne unique de chemin de fer dans le village de Trégadoret, à l'endroit où la rivère (l'Yvel) se trouvait à 30 m en contrebas de la ligne, un lieu idéal pour un sabotage, afin de retarder l'envoi de renforts allemands, de Bretagne vers le front de Normandie.
Bien accueillis par les Loyatais des villages de Kersamson et de Kerbois, ils se fixèrent dans ce secteur, furent rejoints par d'autres parachutistes et organisèrent un maquis près de Kerbois. L'arrivée de ces Français d'Angleterre suscita l'espoir. Ils furent présentés au maire Henri Patier et à quelques Résistants. Ils reçurent même la visite du commandant du 12e bataillon F.F.I. du Morbihan, le général (en retraite) de la Morlais. Ils demandèrent par radio en Angleterre, un parachutage d'armes qui eut lieu dans la nuit du 4 au 5 juillet 1944, sur un terrain appelé la mare aux oies. 2 avions de la Royal Air Force leur parachutèrent 8 tonnes d'armes et de matériel militaire à destination des maquis de la région. Le lieutenant Corta et le commandant des parachutistes, Pierre Bourgoin (1907-1970), échappèrent de peu à la capture près de Guillac le 11 juillet 1944.
62 Loyatais s'engagèrent dans les F.F.I., certains reçurent l'ordre de se rendre au maquis de Saint-Marcel. Ils participèrent avec les parachutistes, à la bataille du 18 juin 1944. Il y avait 2 officiers de la Résistance à Loyat, le capitaine F.F.I. Joseph Jigorel (1913-2003) et le lieutenant F.F.I. Joseph Perraud (1919-1996) qui avaient tous les deux participé à la guerre en 1940. Ils furent faits prisonniers : Joseph Jigorel fut libéré mais Joseph Perraud parvint à s'évader d'Allemagne et revint à Loyat, un exploit. Il était séminariste et devint prêtre. Les lieutenants F.F.I. Perraud et F.F.L. Corta devinrent copains et complices.
Début août 1944, au moment de la Libération, les parachutistes basés à Loyat et les maquisards attaquèrent un groupe de soldats allemands près de Lézonnet. Le bilan fut de 5 morts : 2 Français (Alain Adelis, 19 ans de Taupont et Ange Mounier, 39 ans de Ploërmel) et 3 Allemands, probablement tués par la grenade que leur lança le lieutenant Corta. Un autre maquisard Jean Cherel de Loyat, fut tué près de la gare.
Parmi la centaine d'Allemands qui occupait Loyat, il y avait un Alsacien enrôlé de force dans l'armée allemande, Georges Fritz. Contacté par les maquisards, il accepta de les renseigner. Ce Français, en uniforme allemand, fut présenté aux parachutistes français en uniforme britannique. Pendant l'été 1944, il voulut déserter : il laissa une lettre aux Allemands leur annonçant son intention de se suicider, il abandonna ses vêtements près de la rivière et rejoignit le maquis. Il participa ensuite aux combats contre les Allemands sur le front de la Vilaine pendant l'hiver 1944-45 face à la poche de Saint-Nazaire.
Près de 50 ans après la guerre, le Vendéen Henry Corta (1921-1998) et l'Alsacien Georges Fritz (décédé en 1999) revinrent l'un et l'autre à quelques mois d'intervalle, en visite de souvenir à Loyat. Ils furent reçus à la mairie par les anciens combattants dont le maire Lucien Harel (1921-1997).
Henry Corta, qui devint religieux et artisan d'icônes, écrivit 2 livres sur l'histoire des parachutistes : les bérets rouges (1952) et Qui ose gagne (1997)[2] dans lesquels il évoqua son arrivée en France, à Loyat et l'accueil bienveillant reçu des Loyatais. Des milliers de lecteurs ont dû chercher Loyat sur la carte de Bretagne.
Blasonnement
Les armoiries de Loyat se blasonnent ainsi :
De sable à trois aigles d’argent.Administration
Liste des maires successifs Période Identité Étiquette Qualité 1965 1977 Pierre Mounier 1977 1983 André Coquantif 1983 1995 Lucien Harel 1995 2008 Odile Santier 2008 2014 Denis Tréhorel Toutes les données ne sont pas encore connues. Démographie
Évolution démographique
(Source : INSEE[3])1962 1968 1975 1982 1990 1999 2007 1424 1563 1465 1420 1465 1442 1460 Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes Lieux et monuments
- Château de Loyat, XVIIIe siècle, visitable, populetum expérimental. Le Château est construit sur les plans de l'architecte vannetais Olivier Delourme, pour René Charles Elisabeth de Coëtlogon, vicomte de Loyat, neveu du Marechal de Coëtlogon.
- La chapelle de Trégadoret, la chapelle de Crétudel, l'église (le clocher date de 1961), le vieux pont, le manoir (privé) de Lézonnet près de l'étang, l'ancien moulin à eaux de Trégadoret.
- Le monument des 2 guerres mondiales, le monument aux Déportés, la plaque sur le mur de l'église en souvenir de la rafle du 20 janvier 1944, le monument de Lézonnet, le monument sur la voie verte en souvenir de Jean Cherel et le monument du maquis à Kerbois.
- L'aérodrome.
Personnalités liées à la commune
- Napoléon Marie de Nompère, comte de Champagny (29 octobre 1806 - Paris † 31 janvier 1872 - Château de La Balluère, Broons-sur-Vilaine), est un homme politique français du XIXe siècle, maire de Loyat (Second Empire).
Voir aussi
Archives
- Vicomté de Loyat à Loyat, XIVe - XVIIe, cotes 23 J 396 à 23 J 420 > Fonds de La Bourdonnaye-Montluc (23 J), Archives I&V.
- Comptes de la fabrique de 1527 à 1603, cote 23 J 399.
- Mandement de l'évêque de Saint-Malo pour l'inhumation des morts de la peste à Loyat, 1626, cote 23 J 950.
Notes et références
- données officielles 2006 sur le site de l’INSEE
- Qui ose gagne (France-Belgique 1943-1945, les parachutistes du 2e RCP / 4e SAS) de Henry Corta, Marie Chamming's, Joseph Jégo, Noël Créau & Philippe Reinhart, , Service Historique de l'Armée de Terre, 1997.
- Loyat sur le site de l'Insee
Liens externes
Catégories :- Commune du Morbihan
- Special Air Service
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