Leïla Ben Ali

Leïla Ben Ali
Leïla Ben Ali
Leïla Ben Ali présidant une réunion de l'Organisation de la femme arabe en novembre 2010
Leïla Ben Ali présidant une réunion de l'Organisation de la femme arabe en novembre 2010

Nom de naissance Leïla Trabelsi
Surnom Leïla Gin
La Régente de Carthage
La Sorcière[1]
Naissance 14 ou 24 octobre 1956 (1956-10-24) (55 ans)
Tunis
Nationalité tunisienne
Famille Zine el-Abidine Ben Ali, mari
Belhassen Trabelsi, frère
Mohamed Sakhr El Materi, gendre
Imed Trabelsi, neveu

Leïla Ben Ali (ليلى بن علي), née Leïla Trabelsi le 14 ou le 24 octobre 1956 à Tunis, est la seconde épouse de Zine el-Abidine Ben Ali, président de la République tunisienne de 1987 à 2011, et par conséquent Première dame de Tunisie, de son mariage le 26 mars 1992 au 14 janvier 2011. Elle préside l'Organisation de la femme arabe à partir du 1er mars 2009 pour une période de deux ans[2].

Elle est à l'origine d'une généralisation de la corruption dans son pays, dont les principaux bénéficiaires sont les membres de sa propre famille, les Trabelsi, qualifiée selon les observateurs ainsi que par les services de l'ambassade américaine en Tunisie de « clan quasi-mafieux »[3]. Ainsi, la fortune personnelle du couple Ben Ali, amassée pendant les 23 années de pouvoir et estimée à cinq milliards d'euros placés sur des comptes bancaires à l'étranger ou investis dans l'immobilier, serait essentiellement le résultat des détournements de fonds opérés durant cette période par le clan Ben Ali-Trabelsi[4]. Cette situation est l'un des éléments déclencheurs de la révolution qui renverse le régime en 2011. Comme son mari, elle part alors en exil.

Sommaire

Biographie

Famille et jeunesse

Fille de Mohamed Trabelsi, vendeur de trousseaux de mariage dans la médina de Tunis, et Saïda Dherif, femme de ménage dans un hammam de la médina[1], et issue d'une fratrie de onze enfants (dont ses sœurs Jalila, Nefissa et Samira)[5],[6], elle naît le 14 octobre 1956[7] ou le 24 octobre 1956[8],[9]. D'autres sources donnent la date du 20 juillet 1957[10].

Elle grandit, selon Jean-Claude Péclet, dans un quartier pauvre de Tunis situé au cœur de la médina[11],[12]. Pour Marie Desnos, se basant sur l'ouvrage La Régente de Carthage, main basse sur la Tunisie, elle grandit à Khaznadar, près du Bardo, dans la banlieue de Tunis. Selon le site de la présidence de la République[12], elle poursuit des études secondaires au lycée de jeunes filles de Montfleury à Tunis, pour ensuite effectuer des études supérieures à la faculté des lettres de Tunis d'où elle sort diplômée en lettres modernes. Selon le journaliste Khaled Nasri, elle aurait passé le baccalauréat par correspondance au début des années 2000 et aurait obtenu une maîtrise de droit de l'Université de Toulouse également par correspondance[13].

Les informations concernant la jeunesse et la carrière professionnelle de Leïla Trabelsi sont peu nombreuses : certaines sources indiquent qu'elle a été coiffeuse après avoir obtenu le brevet[14], tandis que d'autres affirment qu'elle ne l'a jamais été. Ainsi, son ancien majordome, Lotfi Ben Chrouda, écrit qu'elle « fréquente un salon de coiffure tenu par une de ses amies, qui porte le même nom qu'elle : Leïla Trabelsi » et que « son amie coiffeuse sera à l'origine d'une confusion prêtant à Leïla Ben Ali un passé dans la coiffure ». Selon lui, elle « aurait travaillé comme secrétaire dans une entreprise de bâtiment, rue de Carthage à Tunis, pendant quatre ans »[15].

Réputée pour être une fêtarde aux mœurs légères (d'où son surnom de « Leila Gin »), ses rencontres déterminent son parcours : elle fait la connaissance à l'âge de 18 ans de celui qui va devenir son premier mari, Khelil Maaouia, alors patron de l'agence Avis sur la route de l'aéroport[16], dont elle divorce trois ans plus tard[11]. Elle aurait également eu une liaison avec un industriel, Farid Mokhtar, beau-frère de Mohamed Mzali, mort des années plus tard à la suite d'un accident de la route jugé « mystérieux » par le journaliste suisse Jean-Claude Péclet, Mokhtar étant alors « pris dans une lutte de pouvoir contre le clan Ben Ali »[11].

Première dame de Tunisie

Jean-Claude Péclet rapporte qu'elle aurait effectué « de petits trafics douaniers » ; il semble qu'elle ait été arrêtée et aurait alors rencontré le ministre Ben Ali, alors en poste à la Sûreté nationale[13], au milieu des années 1980. En 1986, elle donne naissance à leur première fille, Nesrine[13]. Devenu président en 1987, il divorce de sa première épouse Naïma Kefi, puis se remarie le 26 mars 1992[7] avec Leïla qui lui donne une seconde fille, Halima, la même année.

Ses activités à la tête de l'association caritative Basma, qu'elle dirige à partir de sa fondation le 7 mars 2000[17], sont très médiatisées par le pouvoir tunisien, et ses prises de paroles plus fréquentes : présente à toutes les cérémonies officielles, elle lit parfois des discours à la place de son mari[13]. Par ailleurs, elle accompagne souvent celui-ci lors de ses visites officielles dans les pays étrangers[12]. En 2003, elle effectue un pèlerinage à La Mecque accompagnée de ses deux filles[12]. Elle participe notamment aux activités des associations SOS Gammarth ou Al Karama[12].

Elle est choisie « personnalité mondiale de la famille » pour l'année 2000[12]. Durant l'année 2003, elle est aussi choisie « personnalité de l'année », par la revue russe Le Monde de la femme, « pour sa contribution active à la promotion de la vie sociale et associative en Tunisie »[12].

Le 20 février 2005, elle donne naissance, à 48 ans, à un fils prénommé Mohamed Zine el-Abidine[13].

Sa mère meurt le 21 avril 2008, ce qui la conduit à s'absenter pendant la visite d'État du président français Nicolas Sarkozy[18].

Elle préside l'Organisation de la femme arabe dès le 1er mars 2009 pour une période de deux ans[2]. Lors du congrès de l'OFA tenu à Abou Dabi du 11 au 13 novembre 2008, elle propose la création d'une Commission de la femme arabe pour le droit international humanitaire qui voit le jour le 1er février 2010, à l'occasion de la célébration de la Journée de la femme arabe[19]. La proposition avait auparavant été adoptée lors de la quatrième réunion du Conseil supérieur de l'OFA tenue à Tunis le 25 juin 2009[20].

À l'occasion des élections présidentielles et législatives d'octobre 2009, l'opposition tunisienne et des journalistes étrangers comme Baudouin Loos (journaliste belge du Soir) perçoivent une exposition médiatique accrue de Leïla Ben Ali durant la campagne électorale : elle mène des meetings en soutien à la candidature de son mari pour une quatrième réélection et aurait occupé à cette occasion 14,12 % de l'espace consacré aux élections dans la presse tunisienne, devant l'ensemble de l'opposition[21],[22],[23]. Loos considère cette situation comme l'amorce d'une possible volonté de celle-ci de succéder à son mari, en raison notamment de la santé du président parfois considérée comme chancelante, ou de favoriser ses proches comme Mohamed Sakhr El Materi, son gendre élu député du Rassemblement constitutionnel démocratique, le parti au pouvoir, à l'occasion de ces élections[23]. La première dame chercherait dès lors à s'assurer la loyauté de l'entourage présidentiel : Abdelwahab Abdallah, ministre des Affaires étrangères, serait ainsi considéré comme son plus proche conseiller et elle serait décrite comme « plus puissante que n'importe quel ministre »[23].

En mai 2010, elle est la seule personnalité tunisienne figurant parmi les « cinquante Arabes les plus influents en 2010 », classement résultant d'un sondage réalisé par le mensuel The Middle East, magazine édité par l'éditeur de presse londonien IC Publications, fondé et dirigé par le Tunisien Afif Ben Yedder[24] ; elle a été choisie pour sa fonction de présidente de l'OFA[24].

Elle fonde en juillet 2010 l'association Saïda de lutte contre le cancer[25].

Révolution et exil

À la suite de la révolution tunisienne qui renverse le régime, Leïla Ben Ali accompagne son mari en exil en Arabie saoudite le 14 janvier 2011. Le 21 février, le gouvernement tunisien demande, au niveau international, son extradition vers la Tunisie[26].

L'association caritative Basma, qu'elle dirigeait, est placée sous administration judiciaire le 29 avril[27].

Le premier procès s'ouvre à Tunis le 20 juin 2011, sur des chefs d'accusation civils[28]. Leïla Trabelsi et son mari sont condamnés à 35 ans de prison par contumace ainsi que 45 millions d'euros d'amende pour détournement de fonds publics et malversations[29]. Le 12 août, lors d'un second procès, elle est condamnée à six ans de prison pour complicité et possession illégale de devises[30].

Distinctions

En mai 2000, Leïla Ben Ali reçoit le Prix mondial de la famille et, en août 2003, la Médaille d'or spéciale de l'Organisation arabe pour l'éducation, la culture et les sciences, qui lui est remise « pour son rôle dans la promotion de la condition de la femme arabe »[12]. La fondation italienne Ensemble pour la paix lui remet le prix « Paix 2005 » « pour son profond humanisme et son engagement en faveur des catégories vulnérables »[31]. Le 12 août 2006, elle reçoit aussi le blason de l'Organisation mondiale des femmes chefs d'entreprise[12].

Le 9 février 2008 lui est remis la distinction « Compagnon de Melvin Jones » de l'association internationale Lions Clubs alors que, le 25 mars de la même année, elle reçoit le Blason d'or de l'Organisation de la femme arabe[12]. Elle reçoit le 2 avril 2010, lors du treizième congrès de l'Union nationale de la femme tunisienne, l'écusson du Conseil libanais des femmes, remis par Aman Kabbara Chaarini, présidente de ce conseil[32].

Influence familiale

Selon la sociologue Christine Messiant, son ascension au sommet du pouvoir a permis à certains membres de sa famille de s'impliquer graduellement dans plusieurs secteurs de l'économie tunisienne[33]. Pour Jean-Pierre Séréni du Monde diplomatique, Leila Ben Ali symbolise pour l'opinion publique la rapacité de la famille présidentielle[34].

Ainsi, son frère Belhassen Trabelsi, marié à la fille de l'ancien patron des patrons Hédi Djilani[34] qui siège également au comité central du Rassemblement constitutionnel démocratique au pouvoir. Alya Abdallah, son amie selon la journaliste Catherine Graciet, dirige la Banque de Tunisie dont Belhassen est membre du conseil d'administration[35]. L'infirmière de formation Najet Trabelsi, sa cousine, est directrice de l'hôpital Kheireddine de Tunis et députée, même si pour une colistière de cette dernière, il s'agit là « vraiment [d']une coïncidence »[5]. À l'instar de Wassila Bourguiba, elle se transforme en acteur politique de premier plan, certains observateurs croyant discerner son influence derrière certaines promotions comme celle d'Abdelwahab Abdallah, mari d'Alya Abdallah[13].

Lycée Pasteur de Tunis

Leïla Ben Ali serait à l'origine de la fermeture le 10 mai 2007 du lycée Louis-Pasteur de Tunis, un lycée privé francophone dirigé par Mohamed Bouebdelli[36],[37], opposant politique et fondateur de l'université libre de Tunis ayant précédemment écrit un livre très critique sur le régime[38]. Elle aurait ainsi permis à son amie Souha Arafat, la veuve de l'ancien dirigeant palestinien Yasser Arafat, d'ouvrir un établissement privé international, l'International School of Carthage[39]. Les parents d'élèves du lycée Pasteur, appartenant pour la plupart à la grande bourgeoisie tunisoise, ont en vain rédigé une pétition[37]. Madeleine Bouebdelli, épouse de Mohamed Bouebdelli, a écrit une lettre à Nicolas Sarkozy en décembre de la même année où elle dénonce ce « népotisme » et cette atteinte à la francophonie, le lycée ayant travaillé en étroite collaboration avec l'Institut français de coopération[37]. L'affaire s'est terminée en brouille financière entre les deux femmes, selon Christophe Ayad, Leïla Ben Ali s'étant « fâchée » avec Souha Arafat, laquelle a dû alors quitter la Tunisie et s'installer à Malte[37].

Regards médiatiques

M6 diffuse, dans le cadre de son émission 66 minutes, le reportage Leïla Trabelsi-Ben Ali, la bête noire des Tunisiens. Dans ce reportage, on l'a compare à la Milady d'Alexandre Dumas.

Parmi les autres reportages traitant le sujet, réalisés suite à la révolution tunisienne, figure une série de reportages diffusée sur la Télévision Tunisienne 1[40] et intitulée La chute du régime corrompu (سقوط دولة الفساد).

Bibliographie

Français

Arabe

  • Rafif Sidaoui, Leïla Ben Ali et les aspirations de la femme arabe à la modernité (ليلى بن علي وتطلعات المرأة العربية إلى الحداثة), éd. Dar El Mithak, Beyrouth, 2010

Références

  1. a et b François de Labarre, « Le destin de Leila Ben Ali : ce que femme veut... », Paris Match, 23 août 2011
  2. a et b « La Tunisie à la tête de l'Organisation de la femme arabe », Tunis Afrique Presse, 3 mars 2009
  3. Julie Calleeuw, « Tunisie : les Trabelsi, une "quasi-mafia" », RTBF, 16 janvier 2011
  4. « La fortune des Ben Ali en question », Europe 1, 17 janvier 2011
  5. a et b Christophe Ayad, « La Tunisie de Ben Ali a un air de famille », Libération, 23 octobre 2004
  6. « Tunisie – Liste des accusés parmi les proches de Ben Ali et les chefs d'inculpation », Business News, 26 janvier 2011
  7. a et b [image] Contrat de mariage de Zine el-Abidine Ben Ali et Leïla Trabelsi
  8. Dernier bulletin scolaire de Leïla Trabelsi : cf. Lotfi Ben Chrouda et Isabelle Soares Boumalala, Dans l'ombre de la reine, Éditions Michel Lafon, Paris, 2011.
  9. « La nouvelle liste des Tunisiens dont les avoirs sont gelés en Suisse », Kapitalis, 5 février 2011
  10. Nicolas Beau et Catherine Graciet, La Régente de Carthage, main basse sur la Tunisie, éd. La Découverte, Paris, 2009, p. 15.
  11. a, b et c Jean-Claude Péclet, « Leila Ben Ali, la femme qui monte », Le Temps, 23 octobre 2009
  12. a, b, c, d, e, f, g, h, i et j Madame Leila Ben Ali : première dame de la Tunisie (Présidence de la République tunisienne)
  13. a, b, c, d, e et f Khaled A. Nasri, « Ben Ali, de Naima Kéfi à Leïla Trabelsi », Afrik.com, 30 juillet 2008
  14. « Leïla Ben Ali : la femme la plus détestée », France-Soir, 17 janvier 2011.
  15. Lotfi Ben Chrouda et Isabelle Soares Boumalala, Dans l'ombre de la reine, Éditions Michel Lafon, Paris, 2011, pp. 24-25.
  16. Marie Desnos, « Leïla Ben Ali, du salon de coiffure au palais de Carthage », Paris Match, 20 janvier 2011
  17. Identité de l'association Basma
  18. Sonia Mabrouk, « Leïla Ben Ali en deuil », Jeune Afrique, 4 mai 2008
  19. « Réunion de la Commission de la femme arabe pour le droit international humanitaire », Tunis Afrique Presse, 22 février 2010
  20. « Lancement de la Commission de la femme arabe pour le droit international humanitaire », Tunis Afrique Presse, 1er février 2010
  21. « Les médias accusés de servir la campagne du président Ben Ali », Agence France-Presse, 24 octobre 2009
  22. Marie-Pierre Olphand, « Les médias et la fin de campagne », Radio France internationale, 24 octobre 2009
  23. a, b et c Baudouin Loos, « L'irrésistible ascension de Leila », Le Soir, 26 octobre 2009
  24. a et b « Tunisie. Mme Leila Ben Ali parmi les Arabes les plus influents », Kapitalis, 14 mai 2010
  25. Site de l'association Saïda
  26. « La Tunisie demande l'extradition de Leïla Trabelsi-Ben Ali », Le Nouvel Observateur, 22 février 2011
  27. « Tunisie : L'Association Basma sous administration judiciaire », Webmanagercenter, 25 mai 2011
  28. « Tunisie : ouverture du procès par contumace de l'ex-président Ben Ali et de sa femme Leïla Trabelsi », Radio France internationale, 20 juin 2011
  29. « Les Ben Ali condamnés à 35 ans de prison par contumace », Le Figaro, 20 juin 2011
  30. « Vingt-trois proches de Ben Ali condamnés à des peines de prison », France 24, 12 août 2011
  31. [PDF] « Notre pays considère l'homme comme fondement de toute réforme et sa finalité ultime à la faveur d'un système cohérent des droits et des libertés », La Presse de Tunisie, 22 mai 2005
  32. « Mme Leila Ben Ali reçoit l'écusson du Conseil libanais des femmes », Tunis Afrique Presse, 2 avril 2010
  33. Christine Messiant, Premières dames en Afrique, éd. Karthala, Paris, 2004, p. 64 (ISBN 9782845865783)
  34. a et b Jean-Pierre Séréni, « Le réveil tunisien », Le Monde diplomatique, 6 janvier 2011
  35. Catherine Graciet, « Les Trabelsi mettent le grappin sur la Banque de Tunisie », Bakchich, 3 juin 2008
  36. Site personnel de Mohamed Bouebdelli
  37. a, b, c et d Christophe Ayad, « L'encombrante belle-famille de Ben Ali », Libération, 29 avril 2008
  38. Slim Bagga, « Le livre de Mohamed Bouebdelli : Un cri de révolte, un cri de raison », Nawaat, 27 septembre 2009
  39. « Mainmise de Ben Ali sur l'économie : reportage sur la fermeture d'un lycée », 19:30 le journal, TSR, 7 novembre 2007
  40. (ar) La chute d'un régime corrompu (Télévision Tunisienne 1)

Liens externes

Précédée par Leïla Ben Ali Suivie par
Naïma Ben Ali
Première dame de la Tunisie
1992 - 2011
-

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Leïla Ben Ali de Wikipédia en français (auteurs)

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