- Clan Trabelsi
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Le clan Trabelsi fait référence à la famille de Leïla Trabelsi, la seconde femme du président de la République tunisienne, Zine el-Abidine Ben Ali, en poste de 1987 à 2011.
L'expression « clan » est souvent utilisée par les médias[1] pour désigner le caractère « quasi-mafieux » de certains membres de la famille Trabelsi et de leurs proches, notamment leur implication dans des affaires de corruption et leur influence néfaste sur l'économie de la Tunisie[2]. En effet, la corruption du clan a été l'une des raisons principales du déclenchement de la révolution tunisienne. La majeure partie des plaintes contre les membres du clan ont été déposées suite à ce mouvement populaire sans précédent dans le pays et qui a conduit à la chute du régime Ben Ali.
Sommaire
Membres
Zine el-Abidine Ben Ali s'est marié deux fois, avec Naïma Kefi puis Leïla Trabelsi, ce qui explique le nombre important des membres de sa famille[3].
Trabelsi
- Leïla Ben Ali née Trabelsi (1956-), seconde épouse de Zine el-Abidine Ben Ali
- Belhassen Trabelsi (1962-), homme d'affaires tunisien, frère de Leïla Ben Ali
- Moncef Trabelsi (1944-), homme d'affaires tunisien, frère de Leïla Ben Ali
- Mourad Trabelsi (1955-), homme d'affaires tunisien, frère de Leïla Ben Ali
- Imed Trabelsi (1974-), homme d'affaires tunisien, neveu de Leïla Ben Ali
- Moez Trabelsi (1973-), neveu de Leïla Ben Ali, fils de Moncef Trabelsi
Ben Ali
- Zine el-Abidine Ben Ali (1936-), président de la République tunisienne de 1987 à 2011
- Ghazoua Ben Ali (1963-), fille de Zine el-Abidine et Naïma Ben Ali
- Dorsaf Ben Ali (1965-), fille de Zine el-Abidine et Naïma Ben Ali
- Cyrine Ben Ali (1971-), fille de Zine el-Abidine et Naïma Ben Ali
- Nesrine Ben Ali (1987-), fille de Zine el-Abidine et Leïla Ben Ali
- Halima Ben Ali (1992-), fille de Zine el-Abidine et Leïla Ben Ali
- Mohamed Zine el-Abidine Ben Ali (2005-), fils de Zine el-Abidine et Leïla Ben Ali
- Najet Ben Ali (1956-), sœur de Zine el-Abidine Ben Ali
- Slaheddine Ben Ali (1938-), frère de Zine el-Abidine Ben Ali
- Tijani Ben Ali (?-2009), frère de Zine el-Abidine Ben Ali
- Habib Ben Ali (?-1996), frère aîné de Zine el-Abidine Ben Ali (également connu sous le prénom de Moncef)
- Naïma Ben Ali (?-2011), sœur de Zine el-Abidine Ben Ali
- Hayet Ben Ali (1952-), sœur de Zine el-Abidine Ben Ali
- Kaïs Ben Ali, fils de Slaheddine et neveu de Zine el-Abidine Ben Ali
Proches
- Slim Chiboub (1959-), époux de Dorsaf Ben Ali
- Slim Zarrouk (1960-), époux de Ghazoua Ben Ali
- Marouane Mabrouk (1972-), époux de Cyrine Ben Ali
- Mohamed Sakhr El Materi (1981-), époux de Nesrine Ben Ali
- Mehdi Ben Gaied (1988-), fiancé de Halima Ben Ali
- Naïma Kefi, première épouse de Zine el-Abidine Ben Ali
Fortune
Le clan est soupçonné de diriger ou de posséder des participations dans des grandes sociétés du pays actives dans différents secteurs[4] : banques, téléphonie, médias, transports, immobilier, grande distribution, industries[1]. La fortune de ses membres se chiffrerait en centaines de millions d'euros selon les observateurs[5].
Poursuites judiciaires et arrestations
Le 20 janvier 2011, 33 membres du clan sont arrêtés[6],[7] car soupçonnés, selon la télévision nationale, de « crimes contre la Tunisie » ; leurs noms ne sont toutefois pas précisés.
La justice tunisienne a par ailleurs lancé un mandat d'arrêt international contre le président déchu ainsi que contre son épouse Leïla, selon le ministère de la Justice[8],[9],[10].
Selon la télévision nationale, une information judiciaire est ouverte contre l'ancien directeur général de la sécurité présidentielle, Ali Seriati, et un groupe de ses collaborateurs pour « complot contre la sécurité intérieure de l'État, incitation à commettre des crimes et à s'armer et provocation au désordre »[11].
Imed Trabelsi, incarcéré depuis la chute de Ben Ali à la base militaire d'El Aouina, près de Tunis, est auditionné le 21 avril 2011 par le juge du tribunal de première instance de Tunis pour des affaires de « consommation de stupéfiants »[12] ; le juge décide de reporter l'audition en raison de l'agitation des personnes présentes dans le tribunal. Des images du suspect, encadré par des forces de l'armée nationale et des policiers encagoulés et en gilets pare-balles, passent en boucle sur la première chaîne de télévision[13].
L'ancien président et son épouse sont condamnés le 20 juin 2011 à 35 ans de prison chacun lors d'un procès par contumace tenu à Tunis pour détournement de fonds publics et possession illégale de devises étrangères et de bijoux ; le juge annonce également des amendes de cinquante millions de dinars (25 millions d'euros) pour Ben Ali et de 41 millions de dinars (20,5 millions d'euros) pour sa femme. Ben Ali s'exprime pour la première fois suite à son départ de la Tunisie par l'intermédiaire de l'un de ses avocats au moment de son premier procès à Tunis : il donne sa version de son départ et nie en bloc avoir des comptes ou propriétés en dehors de la Tunisie et avoir jamais donné « l'ordre de tirer à balles réelles sur les manifestants » durant les événements de la révolution ayant fait plus de 200 morts[14].
Le second procès, pour possession de stupéfiants, détention d'armes et recel de pièces archéologiques, a lieu le 4 juillet : Ben Ali est condamné le jour-même à quinze ans et six mois de prison ainsi qu'à une amende de 108 000 dinars ; le procès est marqué par le retrait des avocats de la défense[15]. Le 28 juillet 2011, au terme d'un troisième procès, pour corruption et fraude immobilière concernant l'achat et la cession de deux terrains immobiliers à Tunis au début des années 2000, il est condamné à 16 ans de prison et 97 millions de dinars d'amende avec son gendre Mohamed Sakhr El Materi[16].
Le 12 août, des peines de quatre mois à six ans de prison et des peines d'amendes pour un montant global de 200 millions de dinars sont prononcées contre 25 membres du clan Trabelsi pour tentative de fuite et possession illégale de devises : Leïla Ben Ali et Moez Trabelsi sont condamnés par contumace à six ans de prison, Mohamed Sakhr El Materi par contumance à quatre ans, Imed Trabelsi à deux ans, Jalila et Samira Trabelsi (sœurs de Leïla Ben Ali) à 18 et 4 mois, Moncef Trabelsi à 18 mois ; sept inculpés, dont la veuve d'Habib Ben Ali, sont acquittés[17].
Ouvrages et médias
Il existe peu d'ouvrages parlant du clan. Les plus célèbres restent les livres Notre ami Ben Ali de Nicolas Beau et Jean-Pierre Tuquoi et La régente de Carthage, main basse sur la Tunisie de Nicolas Beau et Catherine Graciet ; Leïla Ben Ali avait demandé son interdiction au tribunal de grande instance de Paris[18].
Un numéro de l'émission française Envoyé spécial intitulé « Tunisie, entreprises françaises, des affaires en eaux troubles » a été diffusé après la chute de Ben Ali. Il mettait l'accent sur l'influence d'un régime « corrompu et répressif » sur l'économie du pays[1].
Parmi les reportages traitant le sujet, réalisés suite à la révolution tunisienne, figure une série de reportages diffusée sur la Télévision Tunisienne 1[19] et intitulée La chute d'un régime corrompu (سقوط دولة الفساد).
Une enquête menée par la Commission nationale d'investigation sur les affaires de corruption et de malversation, présidée par Abdelfattah Amor, permet de révéler les détails des affaires dans lesquels le clan est impliqué[20].
Annexes
Notes et références
- (fr) « Tunisie : entreprises françaises, des affaires en eaux troubles », Envoyé spécial, France 2, 24 mars 2011
- (fr) Julie Calleeuw, « Tunisie : les Trabelsi, une "quasi-mafia" », RTBF, 16 janvier 2011
- (fr) « Le clan Ben Ali, une mafia à la tête de l'État », Le Monde, 19 janvier 2011
- (fr) « La famille Trabelsi : une petite entreprise rentable », RTBF, 17 janvier 2011
- (fr) Arielle Thedrel et Jean-Marc Leclerc, « La petite entreprise très profitable du clan Trabelsi », Le Figaro, 17 février 2011
- (fr) « Arrestation de 33 membres de la famille de Ben Ali », L'Humanité, 20 janvier 2011
- (fr) « Des proches de Ben Ali réfugiés au Canada », France 2, 24 janvier 2011
- (fr) Samy Mouhoubi, « Mandat d'arrêt contre le couple Ben Ali », France Soir, 27 janvier 2011
- (fr) « Mandat d'arrêt international contre Ben Ali et son épouse », L'Express, 26 janvier 2011
- (fr) « Ben Ali et Leila Trabelsi recherchés par Interpol », Tunivisions, 26 janvier 2011
- (fr) Pauline Fréour, « Des proches de Ben Ali objets de réglements de compte », Le Figaro, 16 janvier 2011
- (fr) « Tunisie : le procès d'Imed Trabelsi déchaîne les passions », Jeune Afrique, 22 avril 2011
- (fr) « En photos : Imed Trabelsi au tribunal », Tuniscope, 20 avril 2011
- (fr) « Ben Ali et son épouse condamnés à 35 ans de prison en Tunisie », Le Point, 21 juin 2011
- Nouvelle condamnation de Ben Ali : 15 ans et demi de prison et 108 000 D d'amende », Leaders, 4 juillet 2011 «
- 16 ans de prison et 97 MDT d'amende pour Zine El Abidine Ben Ali et Sakher El Materi », Business News, 28 juillet 2011 «
- (fr) « Vingt-trois proches de Ben Ali condamnés à des peines de prison », France 24, 12 août 2011
- (fr) « “La régente de Carthage” : les extraits du livre événement sur Leila Trabelsi épouse Ben Ali », Nawaat, 3 octobre 2009
- (ar) La chute d'un régime corrompu (Télévision Tunisienne 1)
- (ar) [PDF] Rapport de la Commission nationale d'investigation sur les affaires de corruption et de malversation du 22 octobre 2011
Articles connexes
Catégories :- Famille tunisienne
- Révolution tunisienne
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