- Les trois Mousquetaires
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Les Trois Mousquetaires
Pour les articles homonymes, voir Les Trois Mousquetaires (homonymie).Les Trois Mousquetaires Auteur Alexandre Dumas
avec la collaboration d'Auguste MaquetGenre Roman historique Pays d'origine France Éditeur Baudry Date de parution 1844 Chronologie Premier de la trilogie Vingt ans après Les Trois Mousquetaires est un roman d'Alexandre Dumas, initialement publié en feuilleton dans le journal Le Siècle de mars à juillet 1844. Il a été publié en 1844 aux éditions Baudry. Il est réédité en 1846 chez J. B. Fellens et L. P. Dufour avec des illustrations de Vivant Beaucé.
Sommaire
Synopsis
Le roman raconte les aventures d'un Gascon[note 1] désargenté de 18 ans, d'Artagnan, monté à Paris faire carrière afin de devenir mousquetaire. Il se lie d'amitié avec Athos, Porthos et Aramis, mousquetaires du roi Louis XIII. Ces quatre hommes vont s'opposer au premier ministre, le Cardinal de Richelieu et à ses agents, dont la belle et mystérieuse Milady de Winter, pour sauver l'honneur de la reine de France Anne d'Autriche. Avec ses nombreux combats et ses rebondissements romanesques, Les Trois mousquetaires est l'exemple type du roman de cape et d'épée.
Le titre prévu à l'origine était Athos, Porthos et Aramis, mais sur une proposition de Desnoyers, chargé du feuilleton au Siècle (selon qui ce titre évoquait aux lecteurs les trois Parques), d'adopter Les Trois Mousquetaires, Dumas a accepté ce dernier titre en notant que son absurdité (puisque les héros sont au nombre de quatre) contribuerait au succès de l'œuvre[1].
- Incipit : " Le premier lundi du mois d’avril 1625, le bourg de Meung, où naquit l’auteur du Roman de la Rose, semblait être dans une révolution aussi entière que si les huguenots en fussent venus faire une seconde Rochelle. Plusieurs bourgeois, voyant s’enfuir les femmes du côté de la Grande-Rue, entendant les enfants crier sur le seuil des portes, se hâtaient d’endosser la cuirasse et, appuyant leur contenance quelque peu incertaine d’un mousquet ou d’une pertuisane, se dirigeaient vers l’hôtellerie du Franc Meunier, devant laquelle s’empressait, en grossissant de minute en minute, un groupe compact, bruyant et plein de curiosité. "
Résumé détaillé
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Ce qui suit dévoile des moments clés de l’intrigue.
I. L'arrivée à Paris«Le premier lundi du mois d'avril 1625, le bourg de Meung» voit le jeune d'Artagnan, cadet de Gascogne en route vers Paris pour entrer dans la compagnie des mousquetaires, se faire humilier par deux inconnus, dont il ignore qu'ils sont agents du cardinal de Richelieu : Rochefort et Milady de Winter. Rochefort lui confisque la lettre de recommandation écrite par son père à l’intention de M. de Tréville, capitaine des mousquetaires du Roi. À Paris, d’Artagnan se présente quand même à M. de Tréville, qui ne peut lui promettre une place dans sa compagnie. En sortant de l'hôtel, alors qu'il cherche à rattraper Rochefort, d'Artagnan provoque, bien malgré lui, les trois mousquetaires en duel, en bousculant Athos , en se prenant dans le manteau de Porthos et en ramassant un mouchoir compromettant Aramis .
Mais les duels sont interdits. Trop heureux de prendre en défaut les mousquetaires du roi, les gardes du Cardinal interviennent alors que d'Artagnan s'apprête à croiser le fer. Les mousquetaires refusent de rendre les armes et d'Artagnan se range alors du côté de ses anciens adversaires pour leur prêter main-forte. Après un rude combat où les gardes sont défaits, les quatre jeunes gens se jurent amitié. Ils sont reçus par le roi; D'Artagnan reçoit 40 pistoles de la main de Louis XIII; il entre comme cadet dans la garde de M. des Essarts.
II. Les ferrets de la reineLe jeune homme s'éprend de l'épouse de son propriétaire, Constance Bonacieux, lingère de la reine Anne d'Autriche, enlevée par Rochefort. La jeune femme, secourue par d'Artagnan, lui révèle que Richelieu cherche à compromettre la reine en dévoilant la relation amicale que celle-ci entretient avec le duc de Buckingham, favori du roi Charles Ier d'Angleterre. La reine, par l'intermédiaire de Constance, envoie d'Artagnan à Londres récupérer les ferrets qu'elle a imprudemment offerts au duc. En effet, poussé par le cardinal, le Roi a demandé à la reine de paraître avec ces ferrets au prochain bal des échevins. Pour être certain que la reine ne pourra obéir, Richelieu a chargé Milady de Winter de subtiliser deux des ferrets en la possession de Buckingham. D’Artagnan part pour l'Angleterre avec ses compagnons et leurs laquais. Il laisse sur son chemin Porthos, aux prises avec un ivrogne, Aramis, touché au bras, et enfin Athos, accusé d’être un faux-monnayeur. Il rejoint enfin l’Angleterre avec un laissez-passer volé au comte de Wardes (l'amant de Milady). Il voit le duc de Buckingham, qui accepte de lui donner les ferrets, et ordonne à son joailler personnel de fabriquer deux ferrets pour remplacer les bijoux volés par Milady. D’Artagnan retourne à Paris juste à temps pour sauver la reine.
III. Le siège de la RochelleMais Constance disparaît, enlevée sur ordre de Richelieu qui s'est assuré de la neutralité de son mari. D’Artagnan se met en quête de ses amis avant de partir à sa recherche. Il retrouve Porthos blessé à la cheville et dans son orgueil, Aramis prêt à entrer dans les ordres (ce dont il le dissuade grâce à une lettre de Mme de Chevreuse), et enfin Athos criblé de dettes de jeux. Ils rentrent à Paris où M. de Tréville leur apprend qu’ils doivent se préparer pour rejoindre le siège de la Rochelle. Il annonce à d’Artagnan que le Roi lui accordera une place chez les mousquetaires après le siège. Pendant ses préparatifs, d'Artagnan rencontre Milady et son beau-frère, Lord de Winter, qu’il provoque en duel. Lui ayant fait grâce, il obtient une entrevue avec Milady, qu’il va courtiser. Il obtient ses faveurs et découvre qu'elle est marquée d’une fleur de lys au fer rouge. Furieuse de se voir démasquée, Milady tente par deux fois de le faire assassiner.
À la Rochelle, Athos, Porthos et Aramis croisent le Cardinal à la nuit tombée et acceptent de l'escorter jusqu’à une auberge. Intrigués, les mousquetaires s'attardent et découvrent qu'il attend Milady, qu'il charge de tuer le duc de Buckingham ; en échange il lui donnera un blanc-seing pour assassiner d’Artagnan sans risquer la Bastille. Athos reconnaît en Milady son épouse répudiée,Charlotte Backson, et lui dérobe le papier.
IV. La fin de MiladyPour échapper à la surveillance des agents du cardinal, les mousquetaires tentent une action héroïque en allant défendre un bastion avancé où ils se retrouvent seuls sous le feu de l'ennemi avec Grimaud, un de leurs laquais ; une fois le gascon informé du danger qu'il court, ils décident d'écrire à Lord de Winter pour lui révéler la vérité sur Milady. Ensuite ils demanderont à la reine, par le biais de Mme de Chevreuse, où se trouve Constance Bonacieux. Leurs plans ainsi arrêtés dans le plus grand secret, les mousquetaires quittent le bastion et retournent au camp où ils sont accueillis en héros.
De retour en Angleterre, Milady est retenue prisonnière par son beau-frère. Elle séduit son geôlier, le convainc d'assassiner le duc de Buckingham, et retourne en France. Là, elle se réfugie dans le couvent des Carmélites où se cache désormais Constance. Découvrant les liens entre la jeune femme et d'Artagnan, elle la tue au moment même où celui-ci arrive en compagnie d'Athos, Porthos et Aramis. Aidés par lord de Winter et le bourreau de Lille - frères de deux anciennes victimes de Milady - les mousquetaires s'emparent de la meurtrière à Armentières et lui font un simulacre de procès. Le verdict est unanime : coupable, elle mérite la peine de mort. Les mousquetaires rentrent à Paris, où d’Artagnan est promu lieutenant par le Cardinal avec qui il se réconcilie. Il se bat en duel avec Rochefort et finit également par se réconcilier avec lui.
Contexte historique
En 1625, Louis XIII règne sur la France avec son premier ministre, le cardinal de Richelieu. Sa femme est la reine Anne d'Autriche. Trop inexpérimenté pour gérer les affaires d'état, le Roi n'a pas d'autre choix que de se reposer sur son premier ministre, le Cardinal de Richelieu, dont le génie politique et stratégique assure la cohésion et la sécurité du royaume.
Dumas met en exergue le sentiment de défiance et les combats d'influence qui occupent constamment les deux hommes. Dans le roman, ceux-ci s'affrontent secrètement par l'intermédiaire de leur garde personnelle. Dumas exploite aussi l'hostilité connue entre la reine et le cardinal pour en faire un des ressorts de l'affaire des ferrets.
Personnages
Personnages historiques
- Le Cardinal de Richelieu : en insistant sur le côté privé du personnage autant que sur son côté public, en détaillant sa capacité à ourdir des intrigues pour arriver à ses fins personnelles, mais surtout en faisant de lui l'antagoniste de héros imbus de valeurs chevaleresques, Dumas a contribué à développer la légende noire d'un autocrate machiavélique et retors.
- Louis XIII : Dumas n'arrive pas à s'attacher à ce personnage dont les qualités, sobriété, piété, voire même chasteté n'étaient pas pour séduire cet amateur de bonne chère et de femmes. Le roi apparaît comme un mari faible (et jaloux), dans l'ombre de son ministre. Il admire cependant l'héroïsme des mousquetaires, ce qui le rend très indulgent à leur égard. Il n'est d'ailleurs pas mécontent de leur laisser le soin de rabattre l'orgueil du cardinal en rossant ses gardes.
- Le Duc de Buckingham : Alexandre Dumas le suppose amant de la reine de France Anne d'Autriche, et lui donne une carrure d'un personnage romantique, souffrant d'un amour impossible.
- La reine Anne d'Autriche : Dumas a gardé du personnage historique la victime d'un mariage politique, en butte aux tracasseries du cardinal. Il s'agit de cette période de la vie de la reine où, n'ayant pas réussi à donner d'héritier à Louis XIII, elle traverse une période difficile dans son mariage. Dumas idéalise sa beauté, son sens de l'honneur, tout en lui prêtant des sentiments amoureux qui la rendent à la fois plus touchante et plus humaine. Elle joue ici le rôle de la Dame des romans de chevalerie, capable d'inspirer des exploits héroïques aux braves.
- M. de Tréville, capitaine des mousquetaires du roi : Jean-Armand du Peyrer, comte de Tréville
- Mme de Chevreuse;
- D'Artagnan : Charles de Batz de Castelmore d'Artagnan avait treize ans en 1625, date à laquelle Dumas situe le début du roman. Il aurait eu 15 ans au moment du siège de La Rochelle;
- Athos : Armand de Sillègue d'Athos d'Autevielle;
- Porthos : Isaac de Portau ;
- Aramis : Henri d’Aramitz;
- Les gardes du Cardinal;
- Les mousquetaires du roi;
- John Felton, l'assassin de Buckingham
Personnages fictifs
- Constance Bonacieux, épouse du bourgeois Bonacieux, lingère de la reine, courtisée par d'Artagnan; personnage de jeune bourgeoise emprunté au théâtre;
Article détaillé : Constance Bonacieux.- Rochefort, gentilhomme, agent du cardinal;
Article détaillé : Comte de Rochefort.- M. Bonacieux, stéréotype du petit bourgeois âpre au gain, lâche et jaloux;
- Milady (née Anne de Breuil, aussi appelée Milady de Clarick et Milady de Winter), ancienne épouse d'Athos, veuve du précédent Lord de Winter; elle est l'archétype de la femme fatale.
Article détaillé : Milady de Winter.- Lord de Winter, beau-frère de Milady; personnage de gentilhomme.
- Planchet : valet de d'Artagnan, homme de ressource;
Article détaillé : Planchet.- Mousqueton : valet de Porthos, dont il partage la gourmandise;
- Bazin : valet d'Aramis, qu'il tente vainement d'inciter à entrer en religion;
- Grimaud : valet de Athos, se distingue par sa taciturnité;
- Ketty : soubrette de Milady, amoureuse de d'Artagnan;
- Jussac : officier des gardes du Cardinal : d'Artagnan le blesse en duel lors de la bataille qui scelle son amitié avec Athos, Porthos et Aramis.
Sources
Le héros des Trois mousquetaires est basé sur le personnage historique de Charles de Batz de Castelmore d'Artagnan du régiment de Louis XIII des Cadets de Gascogne. Son nom est cité dans les mémoires et les correspondances de l'époque, notamment chez Madame de Sévigné. Alexandre Dumas disposait comme sources des Mémoires de M. D'Artagnan de Gatien de Courtilz de Sandras rédigé en 1700, 27 ans après la mort de d'Artagnan[2]. Dumas y pioche quantité de détails, qu'il réécrit dans un style très personnel. Ainsi ce passage de Courtilz
Mes parens étoient fi pauvres qu'ils ne me purent donner qu'un bidet de vingt-deux francs, avec dix écus dans ma poche, pour faire mon voyage. Mais s'ils ne me donnerent guéres d'argent, ils me donnerent en recompenfe quantité de bons avis (Mémoires de M. D'Artagnan, chapitre Ier)
devient sous la plume de Dumas :
une pareille bête valait au moins vingt livres : il est vrai que les paroles dont le présent avait été accompagné n’avaient pas de prix (Les Trois Mousquetaires, chapitre Ier)
Le projet est à l'origine une idée d'Auguste Maquet, avec lequel Dumas collabore à la rédaction du roman.Les mémoires de l'époque lui fournissent une manne d'intrigues, notamment l'épisode des ferrets de la reine que raconte par exemple La Rochefoucauld dans le premier chapitre de ses Mémoires[3].
Suites
Le succès du roman fut tel que Dumas l'adapta lui-même pour le théâtre, et que deux autres romans le suivirent qui reprenaient les quatre héros principaux pour former la trilogie des mousquetaires. Il s'agit de Vingt Ans après, paru en 1845, et Le Vicomte de Bragelonne écrit de 1848 à 1850.
Postérité
Le roman connut également un grand succès en dehors de la France et fut traduit en anglais en trois versions différentes dès 1846. Celle de William Barrow fait toujours autorité[4].
Les Trois Mousquetaires inspirèrent très rapidement nombre d'auteurs qui lui inventèrent des suites, de nouveaux épisodes, ou qui le pastichèrent avec plus ou moins de verve[5]. Un site web en a recensé plus d'une centaine [6]. Du vivant même de Dumas, auteurs dramatiques et romanciers s'emparèrent des mousquetaires. En 1845, la comédie Porthos à la recherche d'un équipement d'Anicet Dumanoir mettait en scène un épisode de Vingt ans après[7]. En 1858 paraissait les Amours de d'Artagnan, d'Auguste Blanquet, qui profitait du hiatus de vingt ans entre les Trois Mousquetaires et Vingt ans après pour imaginer la suite des aventures de d'Artagnan sous la Fronde (1648-3)[8]. À la mort de Dumas, Albert Maurin tenta de tirer profit de la popularité toujours intacte du gascon avec Les Véritables Mémoires de d'Artagnan (1874), banale version romancée des mémoires de Courtilz de Sandras[9].
L'engouement pour les Trois Mousquetaires continue plus d'un siècle après la parution du roman de Dumas, avec par exemple le D'Artagnan amoureux de Roger Nimier[10], adapté en 1970 pour la télévision par Yannick Andrei, ou Le Retour des trois mousquetaires d'un certain Nicolas Harin en 1997[11]. Récemment encore, Martin Winckler écrit un roman de formation, Les Trois Médecins (2006), dont la trame est décalquée sur celle du roman de Dumas[12].
Si d'Artagnan s'avère le grand favori de ces adaptations, les autres personnages du roman ont également inspiré plusieurs auteurs : en 1886, le théâtre L'Ambigu donnait Le Fils de Porthos, dont l'action se passe dans la période qui précède la révocation de l'édit de Nantes et met en scène le jeune et bouillant Joël, un breton, fils de Porthos, aux prises avec les ruses machiavéliques d'Aramis, le seul mousquetaire survivant[13]. Dans Milady, mon amour (1986), l'auteur, Yak Rivais, embarrassé par certains aspects du roman devenus répugnants pour des sensibilités modernes, par exemple l'épisode de l'exécution de Milady, réécrit l'histoire avec plus d'indulgence pour ce personnage [14].
Avec Les Trois Mousquetaires, Dumas avait réussi ce paradoxe de populariser le roman historique en en faisant un roman de cape et d'épée et à donner ses lettres de noblesse au roman d'action en l'appuyant sur l'histoire. Il avait créé un nouveau héros positif, le gascon impécunieux, proche encore du picaro, mais noble et héroïque, fine lame et chevaleresque tout en restant humain dans ses faiblesses : l'irascibilité de d'Artagnan, la vanité de Porthos, l'ambivalence d'Aramis tiraillé entre Éros et Agapē, la mélancolie et l'alcoolisme d'Athos empêchent les mousquetaires d'être des héros parfaits comme le sera Raoul de Bragelonne, mais ces faiblesses font leur force littéraire. Le jeune d'Artagnan est la synthèse du miles gloriosus, ces matamores, Capitan et autres Capitaine Fracasse de la Commedia dell'Arte et du théâtre comique en général (Pistol ou Parolles chez Shakespeare) et du héros des romans de chevalerie. Il commence sa carrière sous les traits comiques d'un jeune Don Quichotte, et en quelques chapitres se métamorphose en un nouvel Achille. C'est ce personnage mi-comique mi-héroïque que l'on retrouve dans Le Capitaine Fracasse de Théophile Gautier (1863), ou dans Cyrano de Bergerac d'Edmond Rostand (1897).
Il avait aussi popularisé un type de récit où alternaient duels, intrigues politiques, chevauchées, enlèvements, passages dramatiques et comiques. La formule fera la fortune des romans feuilletons où excellent des auteurs comme Paul Féval (Le Bossu) ou Michel Zévaco (Pardaillan). Paul Féval fils se fera d'ailleurs une spécialité d'exploiter les riches filons inventés par ses prédécesseurs avec des titres comme D'Artagnan contre Cyrano de Bergerac, D'Artagnan et Cyrano réconciliés, ou Le Fils de D'Artagnan.
Mais la postérité des Trois Mousquetaires, le Un pour tous ! Tous pour un ![15] déborde largement le cadre de la littérature. Pour André Roussin, s'adressant aux membres de l'Académie Française en 1980, c’est le mythe de l’amitié entre les hommes qui, sous le double sceau de la loyauté et du courage, deviennent invincibles, et il ajoute C’est un grand mythe pour la jeunesse d’un pays. On a vu au temps de la clandestinité à quel degré de souffrance et à quels sacrifices il a conduit des milliers de jeunes gens, morts parfois de façon atroce, pour n’avoir pas livré le nom de leurs compagnons de réseau. Beaucoup d’entre eux avaient peut-être lu à douze ans Les Trois Mousquetaires et avaient conservé de cette lecture, le sens de la fraternité sacrée [16]. Et l'académicien évoque ensuite le quatuor du tennis français des années 1920, Henri Cochet, Jacques Brugnon, René Lacoste et Jean Borotra, qui incarne par sa jeunesse, l'amitié entre ses membres et son apparente invincibilité un idéal si proche des héros de Dumas qu'ils sont surnommés Les Quatre Mousquetaires. En 1974, un grand distributeur voudra lui aussi tirer profit de cette image positive en choisissant un logo où apparaissent les mousquetaires, censés incarner l’égalité et le combat mené par l’enseigne pour la défense du pouvoir d’achat. En guerre contre la vie chère [..][17].
Adaptations cinématographiques
- 1912 : Les Trois Mousquetaires d'André Calmettes et Henri Pouctal
- 1921 : Les Trois Mousquetaires film à épisodes d'Henri Diamant-Berger
- 1921 : Les Trois Mousquetaires (The Three Musketeers) film noir et blanc de Fred Niblo avec Douglas Fairbanks
- 1923 : L'Étroit Mousquetaire de Max Linder (parodie)
- 1933 : Les Trois Mousquetaires film réadapté par Henri Diamant-Berger
- 1935 : Les Trois Mousquetaires (The Three Musketeers) de Rowland V. Lee
- 1939 : Les Trois Louf'quetaires (The Three Musketeers ou The Singing Musketeer) film musical d'Allan Dwan avec Don Ameche (D'Artagnan)
- 1942 : Les Trois Mousquetaires de Miguel M. Delgado.
- 1948 : Les Trois Mousquetaires (The Three Musketeers) de George Sidney avec : Gene Kelly (D'Artagnan), Lana Turner (Milady de Winter) et Van Heflin (Athos)
- 1953 : Les Trois Mousquetaires d'André Hunebelle avec : Georges Marchal (D'Artagnan), Bourvil (Planchet)
- 1961 : Les Trois Mousquetaires de Bernard Borderie avec Gérard Barray (D'Artagnan), Mylène Demongeot (Milady)
- (En deux époques : 1re Époque : Les Ferrets de la reine - 2e Époque : La Vengeance de Milady)
- 1973 : Les Rangers défient les karatékas (Tutti per uno... botte per tutti), film italien de Bruno Corbucci : adaptation très fantaisiste qui transpose les personnages dans l'univers du western spaghetti
- 1973-1974 : Les Trois Mousquetaires (The Three Musketeers: The Queen's Diamonds) et On l'appelait Milady (The Four Musketeers: The Revenge of Milady/Milady's Revenge) de Richard Lester, adaptation en deux films avec : Michael York (D'Artagnan), Oliver Reed (Athos), Richard Chamberlain (Aramis), Frank Finlay (Porthos), Faye Dunaway (Milady), Raquel Welch (Constance Bonacieux), Geraldine Chaplin (Anne d'Autriche), Jean-Pierre Cassel (Louis XIII), Christopher Lee (Rochefort), Charlton Heston (Richelieu)
- 1974-1975 : Les Quatre Charlots mousquetaires et Les Charlots en folie : A nous quatre, Cardinal !, film en deux parties d'André Hunebelle (parodie)
- 1978 : D'Artagnan et Trois Mousquetaires (Russe: Д'Артаньян и три мушкетёра) de Georgi Yungvald-Khilkevich avec Mikhail Boyarsky (D'Artagnan), Veniamin Smekhov (Athos), Valentin Smirnitsky (Porthos), Igor Starygin (Aramis), Margarita Terekhova (Milady), Alisa Freindlich (Anne d'Autriche ), Oleg Tabakov (Louis XIII), Alexander Trofimov (Cardinal Richelieu)
- 1993 : Les Trois Mousquetaires (The Three Musketeers) de Stephen Herek produit par Caravan Pictures et Walt Disney Pictures ; avec : Chris O'Donnell (D'Artagnan), Kiefer Sutherland (Athos), Oliver Platt (Porthos), Charlie Sheen (Aramis), Rebecca De Mornay (Milady), Gabrielle Anwar (Anne d'Autriche), Hugh O'Conor (Louis XIII), Julie Delpy (Constance Bonacieux)
- 1994 : La Fille de d'Artagnan de Bertrand Tavernier avec Sophie Marceau, Philippe Noiret et Claude Rich (reprend les personnages du roman, mais n'est pas adapté d'un roman de Dumas).
- 2001 : D'Artagnant de Peter Hyams avec Justin Chambers, Tim Roth et Catherine Deneuve (reprend les personnages du roman dans une version différente de l'histoire originale.
Adaptations pour la télévision
- 1959 : Les Trois Mousquetaires de Claude Barma, dramatique télévisée avec Jean-Paul Belmondo (d'Artagnan)
- 1969 : D'Artagnan, de Claude Barma, feuilleton avec Dominique Paturel (d'Artagnan)
- 2005 : D'Artagnan et les trois mousquetaires de Pierre Aknine avec Vincent Elbaz (d'Artagnan), Emmanuelle Béart (Milady) et Tchéky Karyo (Richelieu).
- 2005 : Milady de Josée Dayan avec Arielle Dombasle (Milady), Martin Lamotte (Richelieu) et Florent Pagny (d'Artagnan). Adaptation qui suit les péripéties du roman mais selon le point de vue de Milady
- 2005 : Young Blades, série télévisée américaine
Dessin animé / Film d'animation
- 1973: d'Artagnan l'intrépide (film d'animation long métrage réalisé par John Halas ).
- 1983 : Les Trois Mousquetaires (série d'animation)
- 1993 : Albert le 5ème Mousquetaire (série d'animation)
- 1987 : Sous le signe des Mousquetaires (série d'animation)
- 1995 : Les Trois Mousquetaires - Dessin animé de GoodTimes Home Video Corp.
- 2004 : Mickey, Donald, Dingo Les 3 Mousquetaires - Dessin animé de Walt Disney Pictures
- 2005 : Les Trois Mousquetaires - Film de marionnettes de Jánis Cimermanis
Bande dessinée
- Les Trois Mousquetaires est une adaptation en bande dessinée.
Adaptations théâtrales
Alexandre Dumas adapte lui-même son roman pour le théâtre dès 1845 :
- 1845 " Les Mousquetaires " adapté par Alexandre Dumas, d'après Vingt Ans après
- 1849 " La Jeunesse des Mousquetaires " adapté par Alexandre Dumas, d'après Les Trois Mousquetaires
- 1861 " Le Prisonnier de la Bastille, fin des mousquetaires" adapté par Alexandre Dumas d'après l'épisode du Masque de fer dans Le Vicomte de Bragelonne
Puis, parmi les nombreuses adaptations qui suivirent :
- 1958 par Roger Planchon
- 1977 par Jérôme Savary, en Allemagne
- 1978 par Francis Perrin (version parodique sous le titre L’Escrime ne paie pas)
- 1982 par Marcel Maréchal (reprise en 1999)
- 2006 par Marianne Serra et Thomas Condemine (reprise en 2008)[18]
Voir aussi
Bibliographie
- Les 3 Mousquetaires, l'histoire d'une aventure adaptée plus de 100 fois à l'écran, Philippe Durant, Ciné Légendes N°5,
octobre 2000
- Œuvres inspirées par le roman
- D’Artagnan amoureux ou Cinq ans avant, de Roger Nimier, Gallimard, hors série, 26 octobre 1962, 283 pages.
- Milady, mon amour (1986) de Yak Rivais
- Le Club Dumas (El Club Dumas, 1993) d'Arturo Perez-Reverte.
Liens externes
Notes et références
Notes
- ↑ À l'époque où Dumas écrit, le personnage du « gascon » est une figure littéraire, dont il n'y a pas lieu de rechercher l'origine géographique précise. Dumas utilise systématiquement le terme pour désigner d'Artagnan, personnage de fiction. Voir le baron de Sigognac dans Le Capitaine Fracasse de Théophile Gautier ou plus tard les « cadets de Gascogne » dans Cyrano de Bergerac d'Edmond Rostand.
Références
- ↑ Correspondance entre Dumas et Desnoyers citée dans un article de Dumas paru dans Le Dartagnan du 29 février 1868, reproduit dans Les grands romans d'Alexandre Dumas, I - Les Mousquetaires: Les Trois Mousquetaires et Vingt ans après, Robert Laffont, coll. Bouquins, 1991, pp. 1338-1339
- ↑ texte disponible sur Gallica
- ↑ Voir Mémoires de la Rochefoucauld
- ↑ Oxford World's Classics, 1999
- ↑ Suites et pastiches des Trois Mousquetaires en Russie
- ↑ Introduction aux suite des mousquetaires
- ↑ Fiche et extrait de l'œuvre
- ↑ résumé critique
- ↑ Résumé
- ↑ Résumé de D'Artagnan amoureux
- ↑ "Suites et pastiches de Dumas en Russie"
- ↑ Les Trois Médecins sur le site de Martin Winckler
- ↑ Revue d'art dramatique, 1886
- ↑ Résumé de Milady mon amour
- ↑ Il est à noter que la réplique exacte dans le texte du roman est Tous pour un ! Un pour tous ! Elle est cependant le plus souvent citée de manière inexacte et inversée. Il s'agit aussi de la devise de la Confédération helvétique, évoquant la solidarité entre les Cantons suisses.
- ↑ André Roussin, Réponse de M. André Roussin au discours de M. Alain Decaux
- ↑ Historique de l'enseigne
- ↑ Site de la compagnie Qué Serà
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