- Le Monastère (roman)
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Le Monastère Auteur Walter Scott Genre roman historique Version originale Titre original The Monastery. A Romance. Éditeur original • Longman, Hurst, Rees, Orme and Brown (éditeur)
• Archibald Constable and Co., and John Ballantyne (co-éditeurs)Langue originale anglais, scots des Lowlands Pays d'origine Écosse Lieu de parution original Édimbourg Date de parution originale 23 mars 1820 Version française Traducteur « le traducteur de ses œuvres complètes » (Auguste-Jean-Baptiste Defauconpret) Lieu de parution Paris Éditeur H. Nicolle Date de parution 1820 Type de média 4 vol. in-12 Série Récits de sources bénédictines Chronologie L'Abbé Le Monastère est un roman de l'auteur écossais Walter Scott, paru le 23 mars 1820. Avec L'Abbé, paru six mois plus tard, c'est l'un des deux Récits de sources bénédictines.
Sommaire
Cadre historique
L'histoire se situe à l'époque de Marie Stuart et d’Élisabeth Ire d’Angleterre, peu après la bataille de Pinkie Cleugh (1547) — catastrophique défaite écossaise —, dans les années qui précèdent la Réforme écossaise (1560).
En parallèle de la rivalité anglo-écossaise, le pays est déchiré par la lutte entre catholiques privilégiant l’Auld Alliance avec la France et protestants préférant un rapprochement avec l’Angleterre[1].
Résumé
L'action est centrée autour du monastère Sainte-Marie de Kennaquhair — inspiré de l'abbaye de Melrose[2],[1] —, dans le sud-est de l'Écosse, sur la Tweed. Kennaquhair (littéralement On ne sait où, en scots des Lowlands) est une localité imaginaire, également présente dans L'Abbé.
À cette époque, la Réforme écossaise commence à peine, et le monastère est en péril.
Non loin de là, Mary Avenel, orpheline de noble origine, est élevée avec les deux fils Glendinning, Halbert et Édouard, qui tous deux s’éprennent d’elle. Mary marque d’abord une préférence pour Édouard, d’un tempérament proche du sien. Puis elle se sent de plus en plus attirée par le solide et réaliste Halbert.
Halbert blesse grièvement en duel un chevalier anglais, sir Percy Shafton. Croyant l’avoir tué, il prend la fuite. Il accepte de se convertir au protestantisme : la nouvelle religion lui permet de trouver sa place dans un monde qui évolue[3]. Il se met au service du comte de Murray. En récompense de ses services, le comte facilite son mariage avec Mary Avenel. Édouard, amoureux déçu, se fait moine.
Personnages
- Elspeth Brydone Glendinning de Glendearg, veuve de Simon Glendinning, tenancier du monastère.
- Halbert Glendinning, fils aîné d’Elspeth et de Simon, réaliste, viril, porté sur les activités physiques.
- Édouard Glendinng, fils cadet d’Elspeth et de Simon, studieux et contemplatif.
- Capitaine Stawarth Bolton, commandant les dragons anglais.
- Brittson, sergent de Bolton.
- Lady Alice Avenel, d’Eskdale, veuve du baron d’Avenel.
- Mary Avenel, sa fille. Orpheline, elle est élevée par les Glendinning. Ouverte aux idées de la Réforme.
- Martin Tacket, berger.
- Tibb Tacket, épouse de Martin.
- Père Philippe, sacristain du monastère Sainte-Marie.
- Père Boniface, abbé de Sainte-Marie.
- Père Eustache, sous-prieur de Sainte-Marie.
- Christie de Clinthill, soudard.
- Hob Miller, meunier.
- Mysie Miller, fille de Hob.
- Sir Percy Shafton, chevalier anglais euphuiste, réfugié en Écosse en raison de son implication en faveur de l'Église catholique romaine d’Angleterre.
- Henry Warden, prédicateur protestant.
- Julien Avenel, oncle de Mary.
- Comte de Murray (ou Moray), personnage historique, demi-frère de Marie Stuart, chef des réformés écossais.
- Lord Morton (James Douglas, quatrième comte de Morton), personnage historique.
Analyse
Les romans historiques « écossais » de Scott, à travers les différentes époques abordées, tentent de répondre à une même question : pourquoi et comment la bourgeoisie et le protestantisme ont réussi à supplanter l’aristocratie catholique, et à intégrer l’Écosse dans la Grande-Bretagne ? Ce vaste mouvement prend naissance en 1543, dans le Rough Wooing d’Henri VIII, destiné à forcer le mariage entre Marie Stuart et le jeune prince Édouard. Il passe par la Réforme écossaise (1560), par la Glorieuse Révolution (1688), par l’acte d'Union (1707), par les révoltes jacobites (1715 et 1745) et s’éteint dans le dernier complot du prétendant Charles Édouard Stuart (1763) — autant d'événements évoqués dans les romans de Scott. Ce sont donc les débuts d'une longue évolution que mettent en scène Le Monastère et L'Abbé.
Le Monastère décrit le choc suscité en Écosse par la Réforme, ainsi que les efforts de l’Église catholique pour endiguer ce mouvement[4]. Pour faire comprendre les bouleversements qui vont conduire au remplacement de l’ordre ancien par l’ordre nouveau, Scott a recours à sa technique habituelle : il décrit les changements intervenant dans les mentalités, à travers des personnages qui sont autant de types sociaux (« Ce sont moins des physionomies que des types, moins des individus que des symboles », dit Louis Maigron[5]). Le procédé est poussé à l’extrême dans Le Monastère, où les personnages principaux sont des femmes et des enfants jouant un rôle passif tandis que, dans un arrière-plan « un peu flou, vaste et orageux[4] », l’Histoire est en marche.
Comme dans ses autres livres, Scott réussit à faire preuve d’impartialité lorsqu’il analyse les mobiles des antagonistes. L’opportunisme de Halbert et le renoncement d’Édouard sont décrits avec humanité, sans le moindre sarcasme[6].
Le livre reçut un accueil très favorable. Cependant les critiques condamnèrent unanimement les interventions de la dame blanche d’Avenel : ce recours au surnaturel fut déclaré « puéril », « absurde » ou « insupportable ». Le personnage du précieux sir Piercie Shafton fut également jugé trop caricatural par les critiques et par la plupart des lecteurs[1].
Adaptation
La Dame blanche (1825), opéra-comique de Boieldieu, s’inspire du Monastère et emprunte également à Guy Mannering.
Notes et références
- (en) « The Monastery », sur walterscott.lib.ed.ac.uk, Walter Scott.
- Laffont, Bompiani, Le Nouveau Dictionnaire des œuvres, coll. « Bouquins », Laffont, 1994, t. IV, p. 4746.
- Henri Suhamy, Sir Walter Scott, Fallois, 1993, p. 314.
- Henri Suhamy, op. cit., p. 312.
- Le Roman historique à l'époque romantique, H. Champion, 1912, p. 40. Louis Maigron,
- Henri Suhamy, op. cit., p. 314 et 315.
Catégories :- Roman écossais
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- Roman historique britannique
- Roman historique portant sur l'histoire de la Grande-Bretagne
- Roman historique se déroulant au XVIe siècle
- Œuvre littéraire à l'origine d'un livret d'opéra ou de ballet
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