- Juliette Adam
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Juliette Adam, née Lambert[1] le 4 octobre 1836 à Verberie (Oise), et morte le 23 août 1936 à Callian (Var), est une écrivaine, polémiste et salonnière féministe républicaine française.Sommaire
Biographie
Juliette Adam, fille d’un médecin de province, le docteur Jean-Louis Lambert, épouse l'avocat Alexis La Messine, puis, veuve en 1867, l'avocat Edmond Adam, député de la gauche républicaine, fondateur du Crédit foncier, préfet de police en 1870, puis sénateur inamovible. Elle s’impose dans le Paris du lendemain de la défaite de 1871 qui voit la République s’installer progressivement.
Son salon du 23, boulevard Poissonnière, puis, à partir de 1887, du 190, boulevard Malesherbes, dont Léon Gambetta est le grand homme, est un foyer actif d’opposition à Napoléon III et devient l’un des cercles républicains les plus en vue. S’y retrouvent Adolphe Thiers, Émile de Marcère, Charles de Freycinet, Eugène Pelletan, Gabriel Hanotaux, Edmond About, Louis Blanc, Alphonse Daudet, Camille Flammarion, Georges Clemenceau, l'éditeur Jules Hetzel, le poète Sully Prudhomme, Émile de Girardin, Gustave Flaubert, Louis de Ronchaud, Gaston Paris, Victor Hugo, Guy de Maupassant, Ivan Tourguéniev, Aurélien Scholl ou le Grec Dimítrios Vikélas. Lorsque tombe le Second Empire, c’est parmi les familiers de ce cercle que se recrutent les hommes de gouvernement. Femme d’influence, Juliette Adam se veut l’incarnation de la « Grande Française », déterminée à rendre à la France abaissée son rang en Europe, jusqu’au bellicisme et à la xénophobie. Elle sera notamment l’apôtre d’une alliance avec la Russie.
Amie de George Sand, de Julie-Victoire Daubié et de Marie-Anne de Bovet[2], elle se détache de Gambetta lorsqu’il accède à la présidence de la Chambre, et elle se tourne vers la littérature. En 1879, elle fonde La Nouvelle Revue, qu'elle anime pendant vingt ans, jusqu'en 1899 où elle la revend à Pierre-Barthélemy Gheusi. Elle y publie notamment les premiers romans de Paul Bourget ou Le Calvaire d'Octave Mirbeau. Elle encourage également les débuts littéraires de Pierre Loti, d'Alexandre Dumas fils[3] et de Léon Daudet.
Conduite par une santé prétendument chancelante, qui ne l’empêchera pas de vivre presque centenaire, elle découvre Golfe-Juan où elle achète en 1858 un terrain pour y construire une villa nommée « Les Bruyères », lançant la vogue de cette station balnéaire.
Le 5 août 1882, elle achète à Gif-sur-Yvette (Essonne) le domaine de l’Abbaye où elle vit de 1904 jusqu’à sa mort en 1936.
Hommages
- Un collège de Gif-sur-Yvette porte le nom de Juliette Adam[4],[5].
- Le vieux cimetière rue Juliette Adam .
- Une avenue de Golfe Juan et une rue de Verberie portent également le nom de Juliette Adam.
- Une rue de Chauny porte son nom de naissance, Juliette Lambert (avec un « t »).
- Paris lui a rendu hommage en attribuant son premier nom de plume, Juliette Lamber (sans « t »), à une rue du 17e arrondissement (arrêté du 5 juin 1897).
Œuvres
- Juliette Lamessine, Idées antiproudhoniennes sur l’amour, la femme et le mariage, A. Taride, 1858.
- Juliette Lamber (Mme Edmond Adam), Le Siège de Paris : Journal d'une Parisienne, Michel Lévy, 1873 (devenu le tome IV des Souvenirs).
- Juliette Lamber, Laide, Calmann-Lévy et Librairie Nouvelle, 1878.
- Juliette Lamber, Grecque, Calmann-Lévy, 1879.
- Juliette Lamber (Mme Adam), Païenne, P. Ollendorff, 1883.
- Madame Juliette Adam (Juliette Lamber), Mes souvenirs, 7 vol., A. Lemerre, 1902-1910 :
- I. Le Roman de mon enfance et de ma jeunesse, 1902 ;
- II. Mes premières armes littéraires et politiques (1855-1864), 1904 ;
- III. Mes sentiments et nos idées avant 1870 (1865-1870), 1905 ;
- IV. Mes illusions et nos souffrances pendant le siège de Paris, 1906 ;
- V. Mes angoisses et nos luttes (1871-1873), 1907 ;
- VI. Nos amitiés politiques avant l'abandon de la Revanche (1873-1877), 1908 ;
- VII. Après l'abandon de la Revanche (1877-1880), 1910.
- Mme Adam (Juliette Lamber), Chrétienne, Plon, 1913.
- Mme Juliette Adam (Juliette Lamber), L’Angleterre en Égypte, Imprimerie du Centre, 1922.
Bibliographie
- Adolphe Badin, Madame Edmond Adam : Juliette Lamber, Paris, Charavay frères, 1882[6].
- Anatole Elliott, Madame Adam (Juliette Lamber) par un de ses camarades vétérans de 1870-71, préface du général Nivelle, Plon-Nourrit, 1922.
- (de) Dora Arndt, Juliette Adam, dissertation inaugurale, Wurtzbourg, 1933.
- Manon Cormier, Madame Juliette Adam ou l'Aurore de la IIIe République, Paris, Delmas, 1934.
- Adrienne Blanc-Péridier[7], Une princesse de la Troisième République : Juliette Adam, Éditions Éducation intégrale, Collection « Vie et progrès », 1936.
- Saad Morcos, Juliette Adam, Le Caire, 1961.
- Brigitte Adde (dir.), Et c'est moi, Juliette ! : Madame Adam 1836-1936, Éditions de la SAGA (Société des amis de Gif et d'alentour), Gif-sur-Yvette, 1988 (ISBN 2-9502628-0-5).
- Anne Hogenhuis-Seliverstoff, Juliette Adam (1836-1936) : L’Instigatrice, L'Harmattan, Paris, 2002 (ISBN 2-7475-2123-0).
Notes et références
- Juliette Adam (1836-1936) : L'instigatrice, pp. 11 et sqq. (consulté le 28 décembre 2010), font autorité : la filiation de Juliette et donc l'orthographe de son patronyme ne peuvent être mis en doute. Juliette Adam est née d'Olympe Seron et de Jean-Louis Lambert, médecin. Avant d'opter pour Adam, le nom de son second mari, elle choisit comme nom de plume son propre nom de jeune fille légèrement modifié : Lamber (sans t). La confusion est facile et fréquente entre ce premier pseudonyme (Lamber) et son nom de naissance (Lambert). Mais les travaux de Saad Morcos, et ceux d'Anne Hogenhuis-Seliverstoff,
- Correspondance entre J. Adam et J.-V. Daubié, Lettres à Julie-Victoire Daubié, par R. A Bulger, Ed. Peter Lang, New York, 1992.
- François Barthélemy Arlès-Dufour, qui diffuse La question de la femme d'Alexandre Dumas fils. J. Adam fait partie de l'Association pour l'émancipation progressive de la femme, présidée par
- Liste des collèges et lycées de Gif, sur le site de Gif-sur-Yvette.
- Collège Juliette-Adam de Gif-sur-Yvette.
- Lire en ligne (consulté le 25 mai 2011).
- Julien Péridier. Mariée à
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