Julien Lahaut

Julien Lahaut

Julien Lahaut (né à Seraing le 6 septembre 1884 - assassiné à Seraing le 18 août 1950) est un homme politique communiste, syndicaliste belge, militant wallon et antifasciste.

Sommaire

Biographie succincte

Julien Lahaut est ouvrier dès l'âge de 14 ans et militant syndical à 18 ans. Il est renvoyé suite à sa participation aux grèves de 1902. Se retrouvant au Val Saint-Lambert, il fonde en 1905, avec Joseph Bondas, « Relève-toi », un syndicat métallurgiste. Ce syndicat deviendra la « Centrale des Métallurgistes ». De 1908 à 1921, il est élu secrétaire permanent. La Première Guerre mondiale débutant, il s'engage volontairement et est envoyé sur le front russe avec le Corps des autos-canons. Inspiré par les idées communistes, il rentre en 1918 en Belgique. Exclu du POB et de la Centrale des Métallurgistes en 1921, il fonde les Chevaliers du Travail, qui fut le lancement de la future Centrale révolutionnaire des Mineurs. En 1923, il adhère au PCB. Lors de la grève des mineurs en 1932, il est arrêté et mis en prison. La même année il est élu député de Liège, il quitte ainsi la prison pour entrer au parlement. Il s'oppose à la montée du nazisme et du fascisme et décide de lutter en faveur de l'Espagne républicaine en 1936. Il dirige également le quotidien La Voix du Peuple. Le 2 avril 1939, Lahaut est réélu député.

Lors de la Deuxième Guerre mondiale, il devient résistant. En janvier 1941, il s'oppose à Degrelle. Il dirige la grève des 100.000 en mai 1941. Le 22 juin 1941, l'Allemagne nazie attaque l'URSS. Le pacte germano-soviétique est rompu. Lahaut est arrêté le jour même. En effet, la Gestapo disposait du "fichier belge"[1]. Après avoir été torturé au Fort de Huy, d'où il essaie trois fois de s'échapper, il est déporté vers le camp de concentration de Neuengamme le 20 septembre 1940. Le 13 juillet 1944, accusé de sabotage, Lahaut est condamné à mort. Il est déporté au camp de concentration de Mauthausen. Il est libéré le 28 avril 1945. Le 1er juin il est accueilli à Liège. Le 11 août 1945, peu après sa libération, le comité central du PCB crée pour Julien Lahaut le poste de président du parti, cette fonction n'existait pas jusqu'à lors. En 1946, Julien Lahaut est réélu. En 1947 c'est le début de la guerre froide.

Retour en force de la droite aux élections de 1949. Les élections anticipées de 1950 donnent une majorité absolue au PSC-CVP, les Chambres réunies votent la fin de l'impossibilité de régner. Le 22 juillet 1950, le roi Léopold III reprend ses fonctions. Le 30 juillet à Grâce-Berleur, la gendarmerie tue trois manifestants et en blesse mortellement un quatrième. Léopold III s'efface au profit de son fils. Lorsque Baudouin vint prêter le serment constitutionnel de futur roi devant les chambres réunies le 11 août 1950, un des parlementaires communistes, Georges Glineur cria « Vive la République ! », suivi par Lahaut, Dejace, Lalmand, Terfve et Bonenfant (parlementaires communistes). Le 18 août, Julien Lahaut est assassiné par deux tueurs sur le seuil de sa maison. Le lendemain de son assassinat, en signe de protestation, des grèves furent organisées. La FGTB refuse la grève générale demandée par les communistes. Le jour de ses funérailles une foule difficile à estimer, entre 100.000 et 300.000 personnes, se masse dans les rues de Seraing.

Depuis quelque temps, le dirigeant des communistes belges et militant antifasciste de longue date, ainsi que de nombreux autres politiciens de gauche, recevait des lettres anonymes le menaçant. Pour les auteurs du livre "La Guerre froide en Belgique", le meurtre de Julien Lahaut « avait une signification politique tant nationale qu'internationale. Le président du PCB personnifiait la tradition de lutte ouvrière dans ce qu'elle a de plus dur et de plus révolutionnaire. […] Les années de lutte, de prison et de torture, subies pendant la guerre de 14-18 et pendant sa déportation dans les camps nazis au cours de la Deuxième Guerre mondiale n'avaient entamé ni sa force physique ni son moral. Pour lui, la vie n'avait de signification que dans la lutte : que ce soit dans les prisons ou dans les camps hitlériens, sur les tribunes politiques ou sur les barricades, dans les manifestations de masse ou dans l'enceinte parlementaire"[2]. »

Hommage

Il est le héros d'une pièce de Jean Louvet intitulée L'homme qui avait le soleil dans sa poche (1982), allusion au surnom que ses compagnons de captivité dans les camps nazis lui avaient donné.

Références et notes

Voir aussi

Liens internes

Liens externes

Bibliographie

  • Hans Depraetere et Jenny Dierickx, La Guerre froide en Belgique, éditions EPO-Dossier, Anvers, 1986
  • Jules Pirlot, Julien Lahaut vivant, 191 p., éditions du Cerisier, Cuesmes, 2010
  • Maxime Steinberg, Julien Lahaut, 1884 - 1950, 12p., FJJ, 2000

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Julien Lahaut de Wikipédia en français (auteurs)

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