Parti communiste (belgique)

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Parti communiste (Belgique)

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Le Parti communiste de Belgique est un parti politique communiste implanté en Belgique.

Sommaire

Naissance du PC en Belgique - septembre 1921

Dès sa création au début du XXe siècle, le parti communiste de Belgique s’est appuyé sur une classe ouvrière industrielle en pleine expansion.

Né de l'union du petit groupe (300 membres) des « Amis de l'Exploité » de Joseph Jacquemotte réuni autour du journal L'Exploité — positions de la troisième internationale au sein du POB (lutte de classes) — et du plus petit (200 membres) PCB dit Parti de War Van Overstraeten, créé quelques mois avant le Parti communiste de Joseph Jacquemotte.

Cette différence de quelques mois est, en fait, très importante, non pas d'un point de vue chronologique, mais parce qu'elle marque une différence entre deux orientations divergentes. En effet, le groupe Van Overstraeten était anti-syndicaliste et anti-parlementaire, classifié comme gauchiste, pour l'adhésion à la formule des soviets. Le mouvement Jacquemotte était d'un genre très différent, « centriste », il n'était pas décidé du tout à rompre avec le courant social-démocrate dont il faisait d'ailleurs organiquement partie[1].

Au départ, le PCB est en effet un petit groupe politique (500 communistes), issus de la fusion de deux groupes minoritaires. Si minoritaires que l'internationale communiste les enjoindra en 1921 d'unir leurs faibles forces : « Camarades, tout de même, vous n'êtes pas si nombreux, unissez-vous : ça fera encore un petit groupe »[2].

Entre-deux-guerres 1921-1940

Les communistes belges suivant la politique du Komintern (IIIe Internationale, dite Internationale communiste), collaboraient activement au mouvement syndical unitaire, opérant au sein de la "commission syndicale" socialiste.

Une réforme importante, la bolchévisation intervient en 1925, la structure social-démocrate, sous la forme de sections locales destinées à mener le travail électoral, est restructurée en cellules d'entreprises en vue de favoriser le contact direct avec les travailleurs.

En 1927, lorsque s'ouvrit, en Belgique, la discussion relative à l'opposition russe de Trotsky, une majorité des membres, groupée autour de War Van Overstraeten, se solidarisa avec les Trotskystes et fut écartée du parti. Les effectifs retombèrent de mille à cinq cents en 1928.

Le PCB s’est enraciné dans les milieux populaires dans les années 30 et s’est voulu le porte-parole des plus humbles. Il a gagné l’adhésion d’intellectuels (Achille Chavée, Charles Plisnier, ...), ce qui a ajouté à sa crédibilité. L'intervention des militants communistes dans la lutte sociale eut des conséquences évidentes tant au sein du parti que dans son rayonnement. Décembre 1932, 3.241 membres; les élections de novembre 1932 : à Charleroi, 9,2%, à Liège 8%.

Cet enracinement populaire profond lui a permis de jouer un rôle déterminant dans la lutte contre le nazisme. En avril 1935, Congrès du Front populaire à Charleroi. Les partis communistes doivent réaliser un large front antifasciste pour la défense des libertés démocratiques et de l'indépendance nationale.

Octobre 1936, Joseph Jacquemotte décède. Il est remplacé par un triumvirat composé de Xavier Relecom, du flamand Georges Van den Boom et du liégeois Julien Lahaut [1]. Il sera un des protagonistes de l'aide multiforme apportée à la République espagnole par les travailleurs de Belgique en dépit des obstacles mis par le gouvernement. Signalons ici l'engagement de jeunes communistes et socialistes de Belgique dans les rangs des Brigades internationales (le communiste Raoul Baligand, plus tard lieutenant-colonel des Partisans , fut commandant d'une de ces Brigades).

En mai 1936, le PCB obtient 9 députés et 4 sénateurs. Dans les grands centres industriels wallons, le Parti récolte plus de 10% des voix. En 1938, 8.500 membres. En 1939, 1.700 flamands, 1.300 bruxellois, 7.000 wallons. En conclusion, même après 1936, le Parti ne sortira jamais de sa position marginale en Flandre. (Sources : Rudi Van Doorslaer).

Guerre et libération

1939-1940

Le pacte de non agression entre l'URSS et le Troisième Reich, va soulever une grand polémique au sein du PCB. Deux générations s'affrontent, l'une qui n'a pas oublié l'aide apportée par la IIIe Internationale à Joseph Jacquemotte dans sa lutte contre le trotskysme et les courants sectaires, l'autre qui sait que l'arrivée du fascisme au pouvoir n'est pas la substitution ordinaire d'un gouvernement bourgeois à un autre, mais le remplacement de la démocratie bourgeoise par la dictature terroriste déclarée d'une fraction de la bourgeoisie. Or, la IIIe Internationale, c'est aussi Staline, son parti, son pays. Les Anciens Combattants d'Espagne sont prêts à reprendre les armes contre les fascistes malgré leur attachement à l'URSS. La IIIe Internationale existe toujours et la plupart de ses leaders sont à Moscou. Dimitrov, dans une sorte de lettre d'adieu, dira à tous les partis communistes ce qu'on peut résumer ainsi : " Vous êtes adultes. Comportez-vous au mieux des intérêts des peuples de vos pays. N'oubliez pas l'URSS. " Les communistes, grâce à Staline, sont devenus les boucs émissaires de tous les malheurs passés, présents et à venir. Pourtant, Edgard Lalmand écrit, dans son éditorial du 26 août 1939 : Si demain, par la faute des capitalistes, le IIIe Reich attaquait notre pays, nous serions au premier rang pour le défendre, les armes à la main. Comme dit Jean Blume dans "Drôle d'Agenda (Tome I)" : d'août 1939 à la seconde moitié de l'année 1940, je vis ce que Shakespeare appelle " un rêve de fou conté par un enfant idiot ".

1941-1944

Le 22 juin 1941, l'Allemagne envahit l'URSS. La polémique peut enfin cesser. Bien avant ce jour, le PCB a défini sa ligne stratégique qui le guidera tout le temps de l'occupation. Sur les indications du Parti, représenté par Edgard Lalmand, Théo Dejace et R. Gillet lance le Front wallon avec Wallonie libre à Liège, avec les anglophiles qui éditaient Churchill Gazette et La Libre Belgique. La création du Front de l'indépendance suit. Grâce au " fichier belge " dont la Gestapo dispose de nombreux dirigeants et militants communistes seront arrêtés. Julien Lahaut et Jean Terfve seront de ceux-là.

Dès 1942, le Parti est structuré régionalement.

En 1943, de nombreux militants communistes seront arrêtés par la Gestapo.

En 1944, de nombreux groupes P.A., M.P., et des résistants furieux d'avoir été désarmés par le Gouvernement belge rentré en septembre, s'engagent par milliers dans les armées anglaise, américaine, pour continuer la guerre et achever l'écrasement de l'armée hitlérienne.

Partisans Armés [2]

L'après 1945

Après la guerre, malgré un déclin électoral rapide et quasi-régulier, il est resté pendant une bonne vingtaine d’années un porte-parole important du mouvement ouvrier, dont les conditions de vie s’amélioraient sensiblement, grâce à son impulsion notamment, comme dans la lutte pour la sécurité d’existence à la fin des années 50, par exemple.

Assassinat de Julien Lahaut en 1950 [3],...).

Ses résultats électoraux, influencés par les événements internationaux liés à la guerre froide (faut-il évoquer Budapest 1956 ?) ont été en dents de scie. Remarquables à la suite de la grande grève de 60-61 au cours de laquelle son implantation dans la classe ouvrière lui avait permis là encore de jouer un rôle moteur. Surtout, le parti était apparu en phase avec l’irruption spectaculaire du mouvement ouvrier dans le jeu politique de l’époque, sclérosé par la domination des milieux d’affaires. Nul mieux que le PC ne sut porter la double exigence puissamment réformatrice de la grande grève : fédéralisme démocratique et réformes de structures anticapitalistes, au point d’apparaître dans la foulée de la grève un stimulant particulièrement actif du Mouvement populaire wallon.

Son enracinement s’est fragilisé à la fin des années 60, notamment encore une fois, à la suite d’événements internationaux comme la répression du « Printemps de Prague » en 1968. Mais son déclin avait bien d’autres raisons. Il s’est accéléré dans les années 70 lorsque la crise industrielle a fait ses ravages, liquidant des pans entiers de l’industrie lourde : charbonnages, sidérurgie, construction ferroviaire,… autant de secteurs où le Parti Communiste puisait ses forces vives. Pendant ces années, la classe ouvrière s’est singulièrement transformée. Non pas que son exploitation ait été moindre, au contraire. La mutation était aussi d’ordre sociologique et culturel. Le niveau d’instruction technique s’élevait en même temps que la conscience de classe s’émoussait dans ses expressions traditionnelles. Cependant, de nombreuses luttes ont émaillé cette période où les tenants de l’idéologie dominante n’avait de cesse de parler de classe ouvrière embourgeoisée, de pays de cocagne, de la nécessité de faire des sacrifices, d’individualisme,… Ces combats défensifs se sont la plupart du temps révélés vains. Le chômage a été utilisé comme arme idéologique de destruction massive par le capital pour casser les capacités de lutte des syndicats. Parallèlement à ce changement, de nouvelles préoccupations, de nouvelles revendications voyaient le jour (les communistes ont néanmoins porté les luttes pour l'avortement et une sexualité libres[3]. Elles avaient davantage pour objet le cadre de vie extérieur à l’entreprise, l’environnement, la vie associative,… Le Parti Communiste, bien que s’étant enrichi de nouveaux apports militants durant les années septante, s’est déchiré en des débats stérilisants sur la question des nouveaux terrains de lutte. Il n’a pas su adapter son action ni à la mutation de la classe ouvrière, ni aux combats nouveaux que cela impliquait. Cette paralysie a achevé une perte de sa base sociale et sa disparition pure et simple sur le plan électoral. Il serait sot[non neutre] de n’attribuer celle-ci qu’à la chute des pays de l’Est. Sans base sociale, l’esquif PC, n’a pu, malgré des efforts évidents, faire de la politique autrement.

Il conviendrait pour être précis d’évoquer les phénomènes qui ont jalonné l’histoire du Parti : les deux scissions, la guerre froide, l’anticommunisme ambiant, l’ancrage hégémonique de la social-démocratie dans la classe ouvrière, le poids de l’église, les divergences internes sur la question de la solidarité critique avec les pays de l’Est,… Ce survol bref, manifestement incomplet, volontairement schématique veut simplement illustrer le fait que c’est le peuple qui se donne les structures politiques dont il a besoin et ce ne sont pas les « structures » qui façonnent le peuple à leur convenance. Faute de se souvenir de cette évidence pourtant très marxiste, les partis (qui l’ont mis en pratique) au pouvoir dans les pays de l’Est en ont subi les conséquences que l’on sait.

Aujourd'hui

Il existe toujours des fédérations dans toutes les provinces belges. Quelques conseillers communaux à Charleroi, Tournai, Courcelles, Manage (3), Le Rœulx, La Louvière, Trooz (2)… Les militants communistes sont très actifs dans le milieu alternatif et associatif (forum social, rock alternatif…). Ils participent à la mouvance de l'Association culturelle Joseph Jacquemotte[4], du Club Achille Chavée[5]. Il se présentera aux élections au Sénat et à la Chambre (Bruxelles-Hal-Vilvoorde, Hainaut, Liège, Brabant Wallon et Luxembourg). Leurs résultats électoraux feront cependant du PCB un parti plus que confidentiel.

Personnalités politiques communistes belges

Joseph Jacquemotte 1883-1936

Julien Lahaut 1884-1950

Charles Plisnier 1896-1952

Jean Blume 1915-1987

Albert Marteau, René Beelen, Isabelle Blume, Marc Drumaux, Henri Glineur, José Gotovitch, Anne Herscovici, Edgard Lalmand, Marcel Levaux, Rosine Lewin, Gaston Moulin, Claude Renard, Jean Terfve, Joseph Thonet, J. Turf, Louis Van Geyt, Bert Van Hoorick, War Van Overstraeten, Bob Wolstijn

Notes et références

Bibliographie

  • Le Parti communiste de Belgique (1921-1944), (CHEMA) Fondation Joseph Jacquemotte ; Intervenants : Rosine Lewin, Claire Billen, Marcel Liebman, Rudi Van Doorslaer, José Gotovitch, Bernard Dandois, Bob Wolstijn.

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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