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José Batlle y Ordóñez
José Batlle y Ordóñez (né le 21 mai 1856 à Montevideo - mort le 20 octobre 1929) est un président de la République d'Uruguay. Il a occupé cette fonction à deux reprises. La première fois de 1903 à 1907 (15e Président) et la seconde fois de 1911 à 1915 (17e Président).
Sommaire
Enfance et voyages
Il est le fils du général et 7e Président constitutionnellement élu Lorenzo Batlle et d'Amalia Ordóñez, il étudie le droit pour devenir avocat. Il voyage ensuite en Europe et à Paris où il s'intéresse au positivisme tout en poursuivant ses études. De retour en Uruguay au début des années 1880, il se consacre au journalisme et à la politique. Il fonde en 1886 El Dia influencé par le parti Colorado auquel son père appartenait. Polémiste de talent, il parvient à gagner deux fois le siège de député, puis 2 fois celui de sénateur.
Il s'affirme alors comme étant un homme libéral, membre de la franc-maçonnerie, anticlérical et féministe.Il devient président par intérim alors qu'il est le président du Sénat du 15 février 1899 au 1er mars 1899 lorsque Juan Lindolfo Cuestas doit quitter le gouvernement provisoire qu'il avait mit en place.
Présidence
Premier mandat
Il parvient à la présidence de la République en 1903. Sa première victoire a été le rétablissement définitif de la paix intérieure et de l'unité nationale par la victoire militaire sur le caudillo blanco Aparicio Saravia dans le nord du pays alors que celui-ci veut prendre le pouvoir, les vestiges de la Grande Guerre s'effondrent à ce moment. Batlle en profite pour renforcer un peu plus le pouvoir central de la capitale Montevideo sur le reste du pays, il termine donc ce qu'avait commencer Lorenzo Latorre trente ans plus tôt. La paix d'Aceguá, signée à 1904 met en place trois choses:
- La consolidation de l'unité de l'État, ce qui implique la fin de la politique de coparticipation dans les gouvernements départementaux.
- Le gouvernement constitué d'un parti exclusif
- La Réforme Électorale.
Sur le plan économique, il faut souligner le budget de 3 millions de pesos destiné à la construction et à l'amélioration des routes de campagne. Il faut aussi noter la loi favorisant l'essor et la préférence de l'industrie nationale au sujet de la dépendance vis-à-vis de l'extérieur par rapport à l'importation de sucre en accordant plusieurs primes annuelles et en choisissant les semences. Il y eut enfin le développement de l'entreprise génératrice d'électricité (Usina de Luz Eléctrica) dans tout le pays. Sur le plan financier, le désir du pouvoir Exécutif est d'obtenir une indépendance progressive du financement anglais.
Sur le plan éducatif, la Faculté de Commerce (Facultad de Comercio) est créée en 1903 et en mars 1907, c'est la Faculté Vétérinaire et d'Agronomie (Facultad de Veterinaria y Agronomía) qui ouvre ses portes. Il s'agit alors de techniciser le commerce et les terres cultivables en déviant les fils d'agriculteurs des traditionnelles carrières d'avocats et de médecins. Il y a aussi la création de dix lycées départementaux, pour former la future élite de la République.
Durant ce mandat, il y a aussi l'élaboration d'une loi votée en 1908 sous la présidence de Claudio Williman portant sur le divorce où la justice peut prendre en compte uniquement la volonté de la femme.Second mandat
De 1911 à 1915, il profite d'une conjoncture économique excellente et parvient à augmenter le niveau de vie général de la population uruguayenne.
Pendant cette seconde présidence, d'importants apports au Code du travail des travailleurs sont effectués. Le travail de mineurs de moins de 13 ans est interdit, les journées de travail pour ceux de moins de 19 ans sont plus courtes; la femme dispose de 40 jours de repos pour la période de grossesse, le repos obligatoire est d'un jour par semaine, le temps de travail est au maximum de 48 heures hebdomadaires et la journée de travail ne doit excéder 8 heures. Une loi de paiement d'indemnités pour les accidentés du travail est créée tout comme la pension de vieillesse (retraite) que peuvent demander toutes les personnes âgés d'au moins 65 ans et de tout âge en cas d'invalidité absolue, se trouvant dans l'indigence, cette pension dépendant du nombre d'années travaillées.
En ce qui concerne l'activité économique de l'État (l'étatisation et la nationalisation du marché (estatización y nacionalización)). Le principe idéologique est que les services publics essentiels doit être entre les mains de l'État, puisque celui-ci est l'organisme représentatif de la société, c'est-à-dire, de toutes les classes sociales, et est au-dessus de ses conflits ; l'État doit intervenir là, où le capital privé est indécis ou craint de perdre de l'argent, parce qu'il n'est pas guidé par le souci de profit mais de service public ; l'État doit remplacer les entreprises étrangères qui emmènent les profits hors de frontières, affaiblissant ainsi le pays.
L'étatisation la plus importante est celle du secteur bancaire, la banque de la Republique Orientale d'Uruguay (Banco República Oriental del Uruguay) est réalisée de 1911 à 1913, celle de la Banque Hypothécaire de l'Uruguay (Banco Hipotecario del Uruguay) le devient en 1912, et les assurances sont passées des mains privées aux mains étatiques avec la création en 1911 de la banque d'assurance de l'État (Banco del Seguros del Estado), l'étatisation touche aussi les entreprises d'électricité (Ose), de chimie, de géologie, etc. De même qu'est créé en 1915 l'Administration des Chemins de fer de l'État (Administración de Ferrocarriles del Estado).Il continue le travail initié par José Pedro Varela en luttant contre l'analphabétisme et en consolidant et développant l'enseignement public au détriment de l'enseignement religieux.
Ceci montrant qu'il combat en permanence l'Église catholique de front, voulant réduire au minimum son emprise sur le peuple.En 1917, une nouvelle constitution est adoptée. Elle divise le pouvoir exécutif entre le président de la République et un Conseil national d'administration. De plus, l'Uruguay adhère à la Société des Nations en 1920.
Héritage
Pour toutes ces réformes, que se soit d'ordre politique avec l'unité nationale, économique avec la création d'un service public, social avec les réformes du code du travail, José Batlle y Ordoñez fut considéré (et l'est encore aujourd'hui) comme étant le modèle à suivre et sa philosophie est encore présente dans la mentalité de tous les Uruguayens, indépendamment de leurs partis politiques. Son influence est par conséquent encore aujourd'hui considérable. Pour cette raison, on nomme la période de sa présidence l'ère Batlle et cette appellation symbolise la prospérité du pays.
Liens externes
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