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André Ullmann
Pour les articles homonymes, voir Ullmann.André Ulmann (1912-1970) est un journaliste français qui, après avoir lutté contre le fascisme, a travaillé comme agent d'influence pour les services de renseignement soviétique et polonais durant la guerre froide.
Sommaire
Biographie
Après deux baccalauréats (lettres et maths), il mène de front des études de droit et de lettres et débute une carrière de journaliste à L’information sociale. Il rencontre Jacques Maritain, qui le présente à Emmanuel Mounier, et devient secrétaire de rédaction de la revue Esprit dès 1932. Il contribue, à la fin de la guerre d'Espagne, à l'organisation de l'évacuation des républicains espagnols vers la France. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il participe, en tant qu'ancien prisonnier, à la fondation du Mouvement national des prisonniers de guerre et déportés et crée un réseau de résistance. Arrêté en 1943, il est déporté au camp de Mauthausen où il organise la résistance de déportés.
Après la Libération, il reprend son métier de journaliste. Il devient le rédacteur en chef du journal Les Étoiles, puis de l'hebdomadaire La Tribune des Nations[1].
En 1946, il adhère secrètement au Parti communiste français. La même année, il est recruté par le NKVD sous le nom de code de Durant. En 1948, il se rapproche également des services polonais sous le nom de code de Louli.
André Ullmann écrit en 1948 un article sous le faux nom de Sim Thomas, censé être un journaliste américain, affirmant que le livre J'ai choisi la liberté de Victor Kravtchenko était un faux et son auteur un ivrogne. Ce texte, repris par Les Lettres françaises, journal proche du Parti communiste français, sert de motif à un célèbre procès en diffamation. L'origine de ce faux ne sera connue qu'en 1979 avec la publication des mémoires de Claude Morgan, directeur de la revue [2][3].
Il semble que André Ulmann ait davantage œuvré comme agent d'influence que comme agent de renseignement.
Son hebdomadaire, La Tribune des Nations (ÉCOLE pour le KGB), envoyé aux ministères et aux principaux décideurs ainsi qu'à de nombreuses ambassades, a bénéficié largement des 3 500 000 francs français versés en 24 ans par l'Union Soviétique [4].
Sources
- ↑ (fr) Site de la mairie du 17e arrondissement de Paris
- ↑ Claude Morgan, Les "don Quichotte" et les autres, Paris, éd. Guy Roblot, 1979.
- ↑ (fr) Citation de Claude Morgan
- ↑ Genovefa Étienne & Claude Moniquet, Histoire de l'espionnage mondial, tome 2, Paris, Félin, 2001, p. 217.(ISBN 2866453948)
Œuvres
- Le quatrième pouvoir, police, F. Aubrier, 1935
- L'humanisme du XXe siècle, Éditions à l'Enfant poète, 1946
- André Ullmann et Henri Azeau, Synarchie et pouvoir, Paris, Julliard, 1968, 349 p.
- Poèmes du camp, Julliard, 1969
Bibliographie
- Michel Goldschmidt, André Ulmann ou le juste combat, Société d'éditions internationales, 1982 (ouvrage dans la préface duquel Maurice Schumann salue "la présence du polémiste intransigeant et serein d’Esprit et de La Tribune des nations, du militant, du prisonnier, du soldat de l’ombre et du camp").
Lien externe
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