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La Condition humaine
Pour les articles homonymes, voir La Condition humaine (homonymie).La Condition humaine Auteur André Malraux Genre roman Pays d'origine France Éditeur éditions Gallimard Date de parution 1933 La Condition humaine est un roman d'André Malraux publié en extraits à Paris dans la Nouvelle Revue française et dans Marianne, et en volume aux éditions Gallimard en 1933 pour lequel il obtient le prix Goncourt à la fin de la même année.
Sommaire
Contexte historique
Article détaillé : Massacre de Shanghai (1927).En mars 1927, l'Armée révolutionnaire du Kuomintang sous le commandement de Tchang Kaï-Chek est en marche vers Shanghai. Afin de faciliter la prise de la ville, dont le port représente un important point stratégique, les cellules communistes de la ville préparent le soulèvement des ouvriers locaux. Mais inquiet de la puissance de ces derniers et gêné dans sa quête de pouvoir personnelle, Tchang Kaï-Chek se retourne contre les communistes. Aidé en cela par les Occidentaux occupant les concessions, qui espèrent l'éclatement du Kuomintang, et les milieux d'affaires chinois, il fait assassiner le 12 avril 1927 des milliers d'ouvriers et dirigeants communistes par la Bande Verte, une société criminelle secrète.
Résumé
La Condition humaine relate le parcours d'un groupe de révolutionnaires communistes préparant le soulèvement de la ville de Shanghaï. Au moment où commence le récit, communistes et nationalistes préparent une insurrection contre le gouvernement.
Pour s'emparer de sa cargaison, Tchen poignarde un trafiquant d'armes. Kyo et Katow, soutenus par le baron Clappique, peuvent alors distribuer le fret aux combattants clandestins. L'insurrection a lieu le lendemain : le 22 mars. Le capitaliste Ferral convainc le milieu des affaires de se rallier au général Tchang Kaï-chek, sur le point d'envahir la ville. La victoire remportée, ce dernier se tourne contre les séditieux. En réaction, Kyo consulte le Komintern, mais Moscou préfère rester neutre. Tchen, pour sa part, envisage l'assassinat.
Au milieu de la répression, Clappique apprend qu'il est recherché par la police. Cherchant à prévenir Kyo et ne le trouvant pas, il lui fixe rendez-vous. Après un premier essai infructueux, Tchen tente un attentat suicide. Vainement : Tchang Kaï-chek n'est pas dans sa voiture. Clappique en retard au rendez-vous, Kyo et May se font arrêter. Hemmelrich, après avoir découvert le meurtre sauvage de sa famille, se joint à Katow pour lutter contre le général. Si Clappique intercède auprès de la police pour libérer Kyo, il ne parvient qu'à aggraver la situation.
La fin du récit voit Kyo et plusieurs de ses compagnons emprisonnés. Kyo se suicide au cyanure. Cependant, Katow décide d'affronter la torture et offre sa dose de cyanure à d'autres captifs. May, Clappique, Ferral, Gisors, ainsi que Hemmelrich parviennent quant à eux à s'en sortir.
Personnages principaux
- Le Professeur Gisors est le père de Kyo, un intellectuel communiste, universitaire marxiste, et éminence grise derrière le soulèvement; il est la figure du sage, tous viennent se confier à lui.
- Kyoshi (Kyo) Gisors, fils du précédent, dirige l'insurrection communiste de Shanghai. Idéaliste, il luttera jusqu'à la mort pour la « dignité » des travailleurs. Il a été dit que Zhou Enlai fut le modèle pour ce personnage de Malraux. Il aime May.
- May, allemande épouse de "Kyo", médecin, représente la vie dans ce contexte de mort et donne au combat révolutionnaire sa dimension féminine.
- Tchen est un disciple du Professeur Gisors, lui aussi engagé dans la lutte terroriste, lutte qui deviendra par la suite sa seule raison de vivre. Il fait une sombre et mystique révolution dans le terrorisme suicidaire.
- Katow, généreux et courageux, est un ancien militant de la révolution russe de 1917. Rescapé de la mitraille des Russes blancs, son idéalisme l'a poussé à rejoindre la révolution communiste chinoise. C'est le personnage le plus humain du roman.
- Le Baron de Clappique est un ancien antiquaire et marchand d'art français, reconverti dans le trafic d'armes. C'est un personnage fantaisiste et joueur, théâtral et drôle, inquiétant aussi ; une création originale.
- Ferral, qui représente le pouvoir de l'argent, n'a qu'une passion : dominer autrui. C'est aussi un ambitieux industriel français, président de la Chambre de Commerce française.
- Hemmelrich représente l'humilié, c'est un ouvrier originaire de La Chaux-de-Fonds, éternel prolétaire perdant. Il s'engage dans l'action après avoir vu sa famille massacrée.
Éditions
- La Condition humaine, aux éditions Gallimard, Paris, 1933.
Lien interne
La Condition humaine est classé à la 5e place des 100 meilleurs livres du XXe siècle.
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