- Jean Boudet
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Jean Boudet Naissance 9 février 1769
Bordeaux, FranceDécès 14 septembre 1809 (à 40 ans)
Moravské Budějovice, République tchèqueOrigine France Allégeance Royaume de France
Royaume des Français
République française
Empire françaisGrade Général de division Années de service av. 1785 - 1809 Conflits Guerres de la Révolution
Guerres napoléoniennesCommandement 4e division du IVe corps d'armée Faits d'armes 1794 : Siège de Toulon
1800 : Bataille de Marengo
1809 : Bataille d'EsslingDistinctions Légion d'honneur
(Grand officier)
Ordre de la Couronne de Fer
ChevalierHommages Nom gravé sous l'Arc de triomphe de l'Étoile Autres fonctions Comte de l'Empire modifier Jean Boudet, né le 9 février 1769 à Bordeaux, était un général de division français.
Sommaire
Biographie
Boudet commença sa carrière militaire en qualité de sous-lieutenant dans la légion de Maillebois, avant d'être dragon au régiment de Penthièvre en 1785. Plus tard, lors de la formation des gardes nationales, il entra comme lieutenant dans un bataillon de volontaires de la Gironde en 1792, et se distingua par une rare bravoure au combat de Château-Pignon, en 1793.
Il assista comme capitaine au siège de Toulon, et à la guerre de la Vendée en 1794. Il part de l'île de Ré pour la Guadeloupe avec le grade de lieutenant-colonel, aux côtés de Victor Hugues, le 21 avril 1794. La Guadeloupe était alors occupée par les Anglais.
Il débarque à la Pointe des Salines et s'empare du fort Fleur d'épée et de la ville de Pointe-à-Pitre, vigoureusement défendus par l'ennemi. Il est nommé chef de brigade, le 18 juin 1794. Le 14 décembre 1795, il devient général de brigade et commandant en chef de l'armée de Guadeloupe. Il se marie, le 28 décembre 1794, à Pointe-à-Pitre avec Marie Joseph Elisabeth Augustine Darboussier.
Il acheva la conquête de l'île par une longue série des plus brillants faits d'armes, et fut élevé, par le Directoire, le 20 octobre 1796, par Victor Hugues et Lebas, au grade de général de division. C'est Boudet qui a la tête de quelques dragons réprime la rébellion du Lamentin en décembre 1797. Au bout de deux ans, et après avoir mis l'île en état de défense, il revint en France en avril 1799 pour prendre part à la campagne de Hollande, sous le commandement du général Brune.
Après le 18 brumaire, il entra dans l'armée de réserve, commandée par Berthier et destinée pour l'Italie. Chef de l'avant-garde lors de la seconde campagne d'Italie de Napoléon Bonaparte, il s'y distingua à la tête de sa division par un grand nombre d'actions d'éclat, particulièrement à Lodi & Marengo, où il est blessé.
A peine les pourparlers de paix avec l'Angleterre signés à Londres (1er octobre 1801), il est désigné pour participer à l'expédition en préparation pour Saint-Domingue. Comme plusieurs autres chefs de cette expédition (Edme Étienne Borne Desfourneaux, Donatien-Marie-Joseph de Rochambeau, …), il est choisi pour son expérience coloniale. Il est donc placé (8 octobre) à la tête des troupes réunies à Rochefort, qui formeront le noyau de sa division lors de l'expédition de Saint-Domingue pour écraser la Révolution haïtienne. Il quitte Brest le 11 décembre 1801, et débarque le 5 février 1802 à Port-au-Prince. Traitant les habitants avec égards, quelle que fut leur couleur, il y est bien accueilli. Opérant isolément du reste des troupes de Leclerc, il s'empare tout aussi facilement de Leogane (11 février), mais suit ensuite la piste sanglante de Dessalines jusqu'à Saint-Marc (25 février), puis la Crête-à-Pierrot. Montant à l'assaut de cette redoute (11 mars), il y est blessé d'un coup de mitraille au talon et doit abandonner le commandement de sa division, qui passe sous l'autorité de Rochambeau. Pendant ce temps, à la Guadeloupe, le gouvernement provisoire de Magloire Pélage, souhaitant prouver sa fidélité au gouvernement de métropole, demande au général Charles Victoire Emmanuel Leclerc de lui envoyer le général Boudet pour prendre le commandement de l'île en attendant que Paris y envoie officiellement un nouveau gouverneur. Boudet reste très apprécié des habitants de la Guadeloupe depuis ses précédents séjours dans l'île. Il quitte donc Saint-Domingue pour la Guadeloupe le 21 avril 1802. Malheureusement, l'expédition du général Antoine Richepanse atteint cette île avant lui (6 mai), et la politique brutale de son commandant met immédiatement le feu aux poudres, engendrant l'insurrection de Louis Delgrès et ses compagnons. La présence de Boudet (28 mai) devenant inutile à la Guadeloupe, il retourne rapidement à Saint-Domingue, où il est placé à la tête de la division du Nord (septembre). Mais Leclerc le renvoie en France (28 septembre) pour informer le premier Consul de sa situation dramatique. C'est une mission de confiance, donnée à un officier dont il loue les mérites. Pourtant, plus tard, Leclerc l'accusera dans sa correspondance de s'être enrichi de manière malhonnête pendant son séjour à Saint-Domingue…
De retour en France, le général Boudet est accueilli en héros, puis nommé au commandement de la 1re division d’infanterie du corps du général Claude-Victor Perrin (26 octobre 1803) en Hollande. Il passe ensuite au corps du général Auguste Frédéric Louis Viesse de Marmont, au camp d'Utrecht (5 février 1804). Il fait la campagne de 1805 sous ce général, puis est envoyé à l’armée d’Italie (1806). En 1807, il est en Allemagne et prit part au siège de Colbert, sous les ordres de Murat, et s'empara, après la paix de Tilsitt, de la forteresse de Stralsund. En récompense de ses services, Napoléon Ier lui conféra le titre de comte d'Empire en 1808, et lui fit don d'un revenu de 30 000 francs sur la Poméranie suédoise.
Il prend garnison dans les villes hanséatiques. Il est aux premières loges pendant la campagne d'Autriche de 1809, à la tête de la 4e division du IVe corps d'armée du maréchal Masséna. Le général Boudet assiste à la prise de Vienne, puis s'illustre lors de sa défense acharnée du village d'Essling (21-22 mai 1809) en transformant en bunker inexpugnable le grenier à grain de la ville. De l'aveu de l'Empereur lui-même, ce fut à la conduite du général Boudet que les français eurent la victoire d'Aspern. Malheureusement, il perd son artillerie à Wagram (6 juillet) et s’attire de vifs reproches publics de Napoléon.
Selon les versions, il meurt de désespoir ou se suicide peu après cette humiliante entrevue (14 septembre 1809).
D'après l'historien haïtien A. Beaubrun Ardouin, peu suspect de francophilie, le général Boudet fit preuve durant la campagne de Saint-Domingue d’une humanité rare envers les soldats ennemis ou prisonniers, forçant le respect de ses adversaires…
Décorations
Titres
- Comte de l'Empire en 1808.
Hommage, Honneurs, Mentions,...
- Le nom de BOUDET est gravé au côté Est (16e colonne) de l’Arc de Triomphe de l’Etoile, à Paris.
Autres fonctions
Pensions, rentes
Armoiries
« Écartelé: au 1, Comtes militaires; au 2, d'argent, à une montagne de sinople, sommée de murs incendiés de gueules jetant de la fumée de sable, et senestrée d'un palmier de sinople; au 3, d'argent, à un canon sur son affût de sable, posé sur une terrasse de sinople et adextré d'une mer d'azur; au 4, de gueules, à un vol d'argent.[1],[2] »
Annexes
Articles connexes
- Liste des généraux de la Révolution et du Premier Empire
- Noms gravés sous l'Arc de Triomphe de l'Étoile
Liens externes
- Service historique de l’Armée de terre – Château de Vincennes – Dossier S.H.A.T. cote : 7 Yd 391.
- Biographie sur : Les Amis du Patrimoine Napoléonien.
- Notice no LH/308/43, sur la base Léonore, ministère de la Culture
Bibliographie
- « Jean Boudet », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852 [détail de l’édition]
- Georges Six, Dictionnaire biographique des généraux et amiraux de la Révolution et de l'Empire, t. 1
- Beaubrun Ardouin, Étude sur l'histoire d'Haïti, t. 5.
- Maurice Begouën-Demeaux, Mémorial d'une famille du Havre: Stanislas Foäche (1737-1806), t. 5
- Laura Virginia Monti, A calendar of Rochambeau's papers at the university of Florida Libraries
- Jan Pachonski et Reuel K. Wilson, Poland's Caribbean tragedy: a study of Polish legions in the Haïtian war of Independance, 1802-1803.
Notes et références
Catégories :- Général de la Révolution française promu en 1795
- Général du Premier Empire
- Naissance en 1769
- Naissance à Bordeaux
- Militaire français du XIXe siècle
- Grand officier de la Légion d'honneur
- Chevalier de l'ordre napoléonien de la Couronne de fer
- Comte de l'Empire
- Nom gravé sous l'arc de triomphe de l'Étoile
- Personnalité de la Révolution haïtienne
- Décès en 1809
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