Jean Baptiste Joseph Sourd

Jean Baptiste Joseph Sourd

Jean Baptiste Joseph Sourd, général français, né à Signes ( Var) le 24 juin 1775 de Jean-François Sourd et Anne-Rose Garnier, il a été baptisé le 26 juin.

Il était parti à 17 ans avec les volontaires de son département.

Dans une sortie de la garnison de Gênes, André Masséna, enveloppé de cavaliers autrichiens, fut dégagé par le jeune volontaire qu'il plaça comme maréchal-des-logis dans les Guides de l'armée d'Italie.

A la paix de 1801, Sourd comptait déjà onze campagnes et deux blessures.

En 1803, il passa au 7e chasseurs comme sous-lieutenant. Deux coups de baïonnette qu'il reçut à Iéna lui valurent le grade de lieutenant. À Eylau, il tomba couvert de coups de sabre au pouvoir des Russes[1].

Rendu à son régiment, après dix mois de captivité, Sourd prit part à la campagne de Wagram, où il fut fait capitaine et légionnaire. En 1812, il entra en Russie comme chef d'escadron, et enleva, le 18 octobre, au-dessous de Polotsk, un corps de 2.000 Russes. Arrivé à Borizow, lieu désigné pour le passage de l'armée, il franchit le premier la rivière à la nage, sous les yeux de Napoléon, à la tête du 7e chasseurs, chacun de ses cavaliers ayant un voltigeur en croupe ; et, pendant toute la retraite, il contint et battit des nuées de Cosaques.

Après l'armistice, l'Empereur étant à Dresde remit à Sourd le brevet de colonel et le titre de baron de l'Empire [2]A Leipzig on le vit culbuter devant lui infanterie, cavalerie, artillerie, et s'emparer de la redoute de Gustave-Adolphe.

Dans la nuit qui précéda le combat de Hanau, Sourd reconnut le champ de bataille où Napoléon lui conféra la croix d'officier. Dans la campagne de 1814, il exécuta plusieurs brillantes charges à la Chaussée, contint toutes les tètes de colonnes de Blücher à la Ferté-sous-Jouarre, et soutint la retraite de l'armée, en recevant sa neuvième blessure.

Sourd contribua aux succès de Grouchy à Champ-Aubert, à Montmirail, à Vauchamps ; dégagea plusieurs fois l'infanterie de la jeune Garde, à Arcis-sur-Aube, et garda les avenues les plus importantes, pendant le mouvement rétrograde de l'armée impériale.

Ensuite il se jeta en partisan avec 400 chevaux dans Bar-sur-Ornain (actuel Bar-le-Duc), et battit dans les rues même de cette ville un corps russe considérable. Après la journée du 30 mars, il passa la Seine à Melun pour se rendre à Fontainebleau auprès de l'Empereur.

La Restauration donna au colonel Sourd le commandement des lanciers de la Reine, 2e régiment, et la croix de Saint-Louis. Au retour de l'île d'Elbe, Napoléon Ier le complimenta sur sa bravoure à l'assemblée du Champ de mai (1815), et l'envoya au 2e corps de l'armée du Nord, où il débuta par la journée de Fleurus.

À la bataille de Waterloo, chargé par le comte Lobau d'attaquer l'infanterie anglaise dans sa position en deçà de Gennapes, il la tourne, la culbute et la poursuit jusque sur la route de Bruxelles ; mais, forcé par un contre-ordre de se replier sur le point d'attaque, il traverse Gennapes au grand galop et rejette les Anglais sur Waterloo. [3]

La révolution de Juillet tira le colonel Sourd de la retraite et le vit combattre pendant les trois journées. Il eut mission d'organiser le régiment de lanciers d'Orléans, et il en fit un des plus beaux corps de cavalerie de l'armée.

Nommé maréchal de camp à la revue du 1er mars 1831, il quitta non sans regret son régiment, pour aller prendre le commandement de Tarn-et-Garonne, où il reçut, en 1837, la décoration de commandeur de la Légion d'honneur. Passé dans la section de réserve, en 1831, et mis à la retraite en 1848, Sourd quittait encore quelquefois cette vie paisible, que lui avaient méritée ses longs et durs travaux, pour défendre la mémoire et le nom du grand capitaine auquel il a consacré, toute sa vie, la fidélité d'un soldat sans peur et sans reproche.

L'héroïque amputé de Waterloo est mort à Paris le 2 août 1849, après avoir reçu les adieux du président de la République, ceux de Jérôme Bonaparte, du général Rullière, ministre de la guerre et de ses nombreux amis.

Notes et références

  1. Un jour, un officier général ennemi lui demande : « Quel âge a votre Empereur ? — L'âge qu'avait César quand il vainquit Pompée à Pharsale. — De combien de milliers d'hommes est votre armée ? — L'Empereur seul le sait. »
  2. en lui disant : « Servez-moi, comme vous avez toujours fait, avec votre courage et vos talents, et vous irez loin. »
  3. Cependant son mouvement n'a pas été appuyé, il revient en bon ordre et rencontre, dans un défilé, un régiment de cavaliers anglais, dont le colonel le somme de se rendre ; Sourd, pour toute réponse, lui traverse le corps d'un coup de sabre ; mais lui-même atteint de six blessures (il en était à sa 15e), ne pouvant plus soutenir son arme, il se fait asseoir sur une borne, le long d'un chemin : de là, il excite par ses cris les soldats, pendant que le chirurgien en chef, Larrey, lui faisait l'amputation du bras droit. On dit que ses soldats recueillirent avec respect ce bras amputé, et qu'après lui avoir rendu les honneurs funèbres, ils inscrivirent ces mots sur le modeste monument qu'ils lui consacrèrent : « Au bras le plus vaillant de l'armée. » Une heure après l'opération, le colonel Sourd remonte à cheval, charge de nouveau les Anglais et dicte une lettre à l'Empereur qu'il signe de la main qui lui restait. Suivant le mouvement de retraite de l'armée au-delà de la Loire jusqu'à Auch, sans prendre un instant de repos, il arrive au terme de cette course de 150 lieues avec ses blessures cicatrisées.

Source partielle

« Jean Baptiste Joseph Sourd », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852 [détail de l’édition]


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