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Jacques Antoine Rabaut-Pommier
Jacques Antoine Rabaut dit Rabaut-Pommier, né à Nîmes le 24 octobre 1744, mort à Paris le 16 mars 1820, était une personnalité politique de la Révolution française.
Fils de Paul Rabaut et de Madeleine Gaidan, il était le frère de Jean-Paul Rabaut de Saint-Étienne et de Pierre-Antoine Rabaut-Dupuis.
Envoyé comme son aîné étudier à Lausanne, il devint pasteur, mais il fut moins brillant et plus discret. Il ne joua ainsi aucun rôle particulier lors des premières années de la Révolution.
Toutefois, dans le cadre de la lutte contre la variole, il défendit dès 1780 la supériorité de la vaccination sur la variolisation. Ayant été témoin du succès de l'inoculation variolique, ainsi que de quelques insuccès, il proposa vers 1784 de remplacer l'inoculation du produit variolique par celui de la « picote » et s'en ouvrit auprès de James Ireland, notable de Bristol qui lui présenta M. Pugh, médecin anglais. Ce dernier promit d'en parler à son collègue et ami Edward Jenner, qui proposa, quant à lui, d'utiliser le cow pox[1]. Après la découverte de la vaccine en 1798, il écrivit à Ireland qui lui répondit le 11 février 1811 pour confirmer la vérité de ses entretiens avec Pugh.
Il exerçait son ministère à Montpellier quand il fut élu le 8 septembre 1792 député à la Convention nationale pour le département du Gard, le 7e sur 8 avec 288 voix sur 486 votants. Il se tint tout d'abord dans l'anonymat le plus complet. Suivant les idées de son frère, il était de sensibilité girondine. Au procès de Louis XVI, il vota pour la mort avec sursis jusqu'à la ratification des décrets constitutionnels.
Le 2 juin 1793, il ne fut pas proscrit comme son frère mais signa le 6 juin la protestation contre cet attentat soumise par les girondins.
Il fut ainsi décrété d'arrestation le 14 octobre mais réussit à se cacher avec son frère pendant six mois. Arrêté en même temps que lui le 4 décembre, il fut enfermé à la Conciergerie avec soixante-douze de ses collègues signataires. Il y resta enfermé un an mais échappa à la guillotine, contrairement à son frère.
Il n'obtint sa libération que fin 1794 alors que la réaction thermidorienne battait son plein.
Retrouvant son siège de député le 18 frimaire an II (8 décembre 1794), il siégea tout naturellement à droite et opta pour une attitude prudente. Élu secrétaire de l'Assemblée le 1er ventôse an III (19 février 1795), il fit décréter l'établissement d'un télégraphe aérien au Palais national le 20 messidor (20 juillet). Le 7 octobre 1795, il prononça l'éloge de son frère à la tribune de la Convention et fit voter l'impression des écrits politiques de ce dernier aux frais de l'Assemblée.
Sous le Directoire, il fut élu le 21 vendémiaire an IV (13 octobre 1795), par 143 voix sur 225 inscrits, député du Gard au Conseil des Anciens et en devint le secrétaire le 1er messidor an IV 19 juin 1796. Il se lia alors avec Portalis, mais ne fut pas condamné avec ce dernier après le 18 fructidor. Sorti du Corps législatif en l'an VI (mai 1798), il fut nommé pasteur à Paris.
Il soutint le coup d'État du 18 brumaire. Sous le Consulat, il obtint quelques postes mineurs comme employé à la comptabilité intermédiaire, puis sous-préfet du Vigan (7 avril 1800), fonctions dont il se démit en 1801. En 1803, il devint membre du Consistoire de l'Église réformée de Paris.
Il se retira alors de la vie politique et devint un des pasteurs de la ville de Paris. Il prit sa retraite en 1815. Atteint par la loi contre les régicides du 12 janvier 1816, d'autant qu'il avait signé l'Acte additionnel pendant les Cent Jours, il quitta Paris le 17 mars avec un passeport pour la Prusse. Toutefois, son vote n'ayant pas compté dans la condamnation à mort de Louis XVI, Louis XVIII lui accorda une amnistie partielle le 11 février 1818, et il rentra de Clèves à Paris le 19 août suivant. Il mourut moins de deux ans plus tard.
Sources
- Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne, A. Thoisnier Desplaces, Paris, 1843
- Adolphe Robert, Gaston Cougny (dir.), Dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889, Paris, Bourloton, 1889, tome 5 (de Quirot à Ramel de Nogaret), p. 72
- Ferdinand Hoefer (dir.), Nouvelle biographie générale depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours, Paris, Firmin Didot frères, 1862, tome 41, p. 384-385
Notes et références
- ↑ André Eyquem, Joseph Alouf, Luc Montagnier (dir.)Traité de microbiologie clinique, Padoue, Piccin, 2005, VII-68 pages, p. 21 (ISBN 88-299-1773-7).
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