Histoire du venezuela

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Histoire du Venezuela

L'histoire du Venezuela moderne commence avec la conquête espagnole, au XVIe siècle.

Sommaire

XVIe siècle : conquête espagnole

De ce qu'on en sait, l'installation de l'homme sur le territoire du Venezuela daterait d'il y a environ 16 000 ans, résultat de la migration de populations du sud (Amazonie), de l'ouest (Andes) et du nord (Caraïbes). Le site préhistorique de Taima-Taima, situé dans la région côtière du nord-ouest du Venezuela, est un lieu de chasse et d'abattage d'une méga-faune préhistorique (mastodontes et mammouths). De nombreux artefacts furent trouvés sur les lieux. Pointes de lance et outils lithiques de la culture El Jobo qui se développa entre 17 000 ans et 12 000 ans dans le nord-est de l'Amérique du Sud.

En août 1498, Christophe Colomb « découvre » le Venezuela alors qu'il commence son troisième voyage vers les Indes occidentales. Parti plus au sud que lors de ses précédents voyages, il pénètre dans le golfe de Paria.

Lorsque l'année suivante le florentin Amerigo Vespucci et l'espagnol Alonso de Ojeda explorent cette région pour la première fois (côte nord-ouest), ils découvrent des indigènes (dont des Caraïbes, des Arawaks et des Cumanagatos), vivant principalement d'agriculture et de chasse, installés le long de la côte, de la Cordillère des Andes et du fleuve Orénoque. La population de l'époque est estimée à 500 000 habitants. Les maisons sur pilotis des Indiens du golfe de Maracaibo leur font penser à une petite Venise, Venezziola, ce qui donnera le nom du pays.[1]

La famille Welser, Allemands mandatés par Charles Quint essaie la première colonisation. C'est au Venezuela que les Espagnols fondent leur première colonie permanente d'Amérique du Sud. Il s'agit de Nueva Cadiz créée en 1522 et en 1556 le Venezuela est rattaché à la couronne espagnole. Caracas est fondée en 1567.

Aux XVIe et XVIIe siècles, le Venezuela était une colonie assez négligée, car les Espagnols se concentraient surtout sur l'extraction de l'or dans d'autres régions d'Amérique du Sud. C'est pourquoi les explorateurs anglais n'hésitaient pas à effectuer des reconnaissances dans cette région qu'ils appelaient « Guiana » : ainsi l'expédition de Robert Dudley[2] le long de l’Orénoque en 1594, et celles de Walter Raleigh[3] en 1597 et 1617.

XIXe siècle : l'indépendance

Le plus grand mouvement pré-indépendantiste est celui de Francisco de Miranda. Après avoir participé à la guerre d'Indépendance des États-Unis et à la Révolution française, Miranda, avec l'appui de l'Angleterre et des États-Unis, part de New York en 1806.

Le débarquement sur les côtes vénézuéliennes échoue car les bateaux espagnols lui livrent bataille. Il doit fuir vers Trinidad. Avec l'aide du gouverneur de l'île, il organise une deuxième expédition et réussit à débarquer le 3 août 1806 à la Vela de Coro. Mais il n'est pas bien accueilli par les colons et retourne quelque temps après en Angleterre.

Il reprend la lutte en 1810. Le 19 avril 1810, à Caracas, un conseil municipal déclare l'indépendance avec l'aide du commandant de l'armée, Miranda. Malgré cela, l'indépendance ne se concrétise pas vraiment et le pays reste sous la domination espagnole.

Dix ans plus tard, Simon Bolivar (El Libertador), mène une nouvelle armée et inflige une sévère défaite aux loyalistes (bataille de Carabobo). Le Venezuela devient ainsi un État à part entière. Le général Jose Antonio Paez, qui a mené la guerre dans les Llanos devient président de la République.

Diverses rébellions sont à noter de 1858 à 1863.

Le Venezuela est l'un des trois pays ayant émergé de l'effondrement de la Grande Colombie, déclaré en 1830 par le général José Antonio Páez (les deux autres pays étant la Colombie et l'Équateur).

XXe siècle : dictatures, pétrole et démocratie

Dictatures et pétrole

Pendant la première moitié du XXe siècle, le Venezuela fut dirigé par des gouvernements militaires qui promurent l'industrie pétrolière.

Au début du XXe siècle, la découverte de réserves de pétrole a en effet amené le Venezuela à passer d'une économie basée à 96% sur le cacao et le café, à une économie pétrolière.

Le dictateur Juan Vicente Gómez, dit le barbare, dirigea le pays de 1908 à 1935, le pétrole lui permit de rembourser complètement la dette extérieure en 1930. De 1936 à 1941, le pays est dirigé par Eleazar López Contreras, puis de 1941 à 1945 par Isaías Medina Angarita

Devenu président par coup d'État, Rómulo Betancourt de 1945 à 1948.

Cette période se termine par la dictature de Marcos Pérez Jiménez, de 1952 à 1958.

Pacte de Punto Fijo : la fin de la dictature militaire

La chute de Marcos Pérez Jiménez en 1958 donne lieu au pacte de Punto Fijo, qui précise le nouveau système politique. Les gouvernements sont alors élus démocratiquement.

Rómulo Betancourt est président de 1959 à 1964. Trujillo, dictateur de la République dominicaine, tente de l'assassiner le 24 juin 1960.

Les principaux partis de cette époque sont l'Action démocratique (AD, Acción Democratica social-démocrate), le COPEI (social-chrétien) et l’Union républicaine démocratique (Unión Republicana Democrática), qui se sont alliés pour écarter le Parti communiste du Venezuela. Le développement se construit autour des bénéfices de l'exploitation du pétrole vénézuélien, aidant à l'industrialisation du pays.

Caracas développe alors un programme nucléaire pacifique, avec l'aide de Washington, qui lui fournit de l'uranium enrichi afin d'alimenter le réacteur de recherche RV-1, situé à l'Institut vénézuélien de la recherche scientifique [4].

Le Caracazo

Pendant deux jours, les 27 février et 28 février 1989, le peuple se soulève à Caracas et aux alentours, suite à une explosion des tarifs, notamment des transports en commun et les réformes économiques inspirés par le néolibéralisme, suite à des accords avec le Fonds monétaire international.

Le 2e jour, le président Carlos Andrés Pérez déclenche le plan Avila et envoie l'armée contre la population révoltée, tuant entre 300 et 3000 personnes suivant les sources.

Les présidences d'Hugo Chávez

En 1992, dans un pays où couches populaires sont ruinées, se produit deux tentatives de coup d'État (en février et novembre), dont l'une dirigée par Hugo Chávez.

En 1998, élu président démocratiquement, Hugo Chávez, essaie de rééquilibrer le rapport entre classes riche et pauvre.

Il met en place des programmes d'alphabétisation des classes les plus pauvres. Il met également en place un système de démocratie participative, afin de mettre à contribution la population pour trouver des solutions au niveau local, et sortir ainsi le pays de la pauvreté. Il redistribue les terres non cultivées aux paysans les plus pauvres, afin d'augmenter la culture agro-alimentaire du pays, et réduire ainsi la dette extérieure tout en diversifiant l'économie. Il tente également de nationaliser les compagnies pétrolières.

De nombreuses structures coopératives sont développées, des médias locaux associatifs naissent, et les services de nombreux médecins cubains (le gouvernement cubain forme plus de médecins que son système de santé n'en nécessite) sont échangés contre du pétrole pour améliorer rapidement le système de santé qui en a fort besoin.

Putsch d'avril 2002

Cela n'est pas du goût de l'opposition, qui tente un coup d'État le 11 avril 2002 et renverse le gouvernement pendant moins de 48 heures. Pendant ces heures, l'éphémère gouvernement abolit tous les systèmes d'élection populaire et déclenche une violente répression contre ses opposants. Ce putsch est appuyé par les médias privés du pays. Le gouvernement putschiste est aussitôt reconnu par le gouvernement des États-Unis[réf. souhaitée].

La population descend massivement dans la rue, ce qui est occulté par les médias putschistes, et le lendemain, Hugo Chávez retrouve le pouvoir.

Le gouvernement d'Hugo Chávez porte plainte, en mars 2004, auprès de l'Organisation des États américains (OEA) contre le gouvernement de Washington, pour son soutien au putsch de 2002, affirmant avoir de nombreuses preuves de sa complicité. La déclassification d'archives de Washington en 2004 n'a cependant établi aucun implication des Etats-Unis[5].

En novembre 2004, lors de la visite officielle d'Hugo Chávez en Espagne, le nouveau gouvernement élu accuse l'ancien gouvernement espagnol, alors dirigé par José Maria Aznar, d'avoir soutenu ce coup d'État.

Le 19 novembre 2004, le procureur en charge des poursuites relatives au coup d’État, Danilo Anderson, meurt à Caracas dans l'explosion de sa voiture, piégée.

Grève du patronat pétrolier

Quelques mois plus tard, une grève massive est organisée par les patrons et les hauts fonctionnaires de la Pdvsa (Petróleos de Venezuela), principale compagnie de pétrole du Venezuela. Cette grève est un échec, suite à la résistance passive de la plus grande partie de la population, elle se traduit par le licenciement punitif d'un très grand nombre de cadres.

Interdiction des OGM

Le 21 avril 2004, suite à une alerte de l'association internationale Via Campesina, une association paysanne et rurale forte de 60 millions de membres, Hugo Chávez annonce que les semences transgéniques sont désormais interdites sur le sol du Venezuela. Il stoppe également un contrat avec Monsanto, qui projetait d'y planter 150 000 hectares de soja transgénique. Il utilisa pour cela le respect de la souveraineté et de la sécurité alimentaire de la Constitution bolivarienne. Son voisin le plus proche, la Colombie, utilise déjà les produit de la firme Monsanto.

Il propose de remplacer les champs prévus à cette culture, par celle du manioc, de créer une grande banque des semences, dont le but serait de permettre aux paysans du monde et aux Amérindiens de s'y approvisionner.

Internationalisation du Plan Colombie

Le 8 mai 2004, les services de sécurité du Venezuela capturent 89 paramilitaires colombiens, sur un total estimé à 150, s'entrainant dans une hacienda voisine de Caracas, appartenant à Roberto Alonso, opposant d'origine cubaine. La majorité d'entre eux sont des réservistes colombiens. D'après les informations données, le groupe s'apprêtait à attaquer une caserne de la garde nationale, afin de déstabiliser le gouvernement.

Quelques jours auparavant, l'ex-président vénézuélien, Carlos Andrés Pérez, exilé en Colombie pour cause de corruption, déclarait à la radio colombienne, Radio Caracol, qu'il était prêt à renverser Chávez par la force, et qu'il y aurait des morts.

Des chars français achetés à l'ancien premier ministre espagnol José Maria Aznar, et revendus à la Colombie, sont placés le long de la frontière entre le Venezuela et la Colombie.

Manifestations de soutien avant le référendum révocatoire

Le 8 août 2004, à Caracas, a lieu la plus importante manifestation jamais vue au Venezuela, en soutien à Hugo Chávez. Parallèlement, l'opposition réussit à organiser une manifestation de très grande ampleur.[6]

Des manifestations s'organisent dans différentes parties de la planète en soutien au président au lendemain du référendum du 15 août. Hugo Chavéz est considéré grand gagnant à la fois par les sondages d'instituts proches du mouvement bolivarien ainsi que ceux de l'opposition.

Les problèmes actuels

  • Conflits liés à la drogue, le long de la frontière colombienne ;
  • Augmentation de la consommation de drogue ;
  • Surdépendance vis-à-vis de l'industrie pétrolière et des fluctuations de sa valeur sur le marché ;
  • Exploitation minière chaotique et outrancière, qui met en danger la forêt tropicale et les populations indigènes ;
  • Opposition oligarchique, hostile au gouvernement, qui a la mainmise sur les grands médias, et tente de faire taire les médias associatifs ;
  • Dette extérieure importante, et pression de l'OMC ;
  • Volonté de la Colombie de renverser le gouvernement vénézuélien, grâce aux paramilitaires et à l'appui à peine déguisé des États-Unis ;
  • Conflit entre la bourgeoisie et les classes populaires. Les classes moyennes qui s'appauvrissent (comme en Argentine) rendent le président responsable de la crise et forment la masse des manifestants anti-Chavez.

Annexes

Articles connexes

  • Hugo Chávez, article plus complet sur l'histoire du Venezuela sous Hugo Chávez.

Liens externes

Notes et références

  1. http://www.planetacurioso.com/2008/01/03/cual-es-el-origen-del-nombre-venezuela/
  2. Cf. G.F. Warner, The Voyage of Robert Dudley to the West Indies, 1594-1595, Kessinger Publishing, 1899 (réimpr. 2007), 178 p. (ISBN 0–54823–040–4) .
  3. Cf.Richard Hakluyt et Lawrence Keymis, Principall navigations of the Englishe Nation, vol. III, 1600, « A relation of the second voyage to Guiana », p. 672 .
  4. Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), No. 15011 AGENCE INTERNATIONALE DE L'ENERGIE ATOMIQUE, ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE et VENEZUELA, Contrat de transfert du titre de propriété concernant de l'uranium enrichi destiné à un réacteur de recherche. Signé à Vienne le 7 novembre 1975. Enregistré par l'Agence internationale de l'énergie atomique le 7 septembre 1976. Vol. 1022,1-. URL accédé le 18 septembre 2008
  5. (en) The New York Times, Documents Show C.I.A. Knew Of a Coup Plot in Venezuela, Juan Forero, 03/12/2004 : "The documents do not show that the United States backed the coup, as Mr. Chávez has charged. Instead, the documents show that American officials issued repeated warnings that the United States will not support any extraconstitutional moves to oust Chávez."
  6. Voir à ce sujet le documentaire audiovisuel La révolution ne sera pas télévisée (The revolution will be not televised), réalisé par une journaliste irlandaise de Radio Telefís Éireann filmant le déroulement du putsch depuis Caracas.
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