Histoire de l'Olympique de Marseille

Histoire de l'Olympique de Marseille
Article principal : Olympique de Marseille.

Cet article présente l'histoire de l'Olympique de Marseille.

Sommaire

Genèse

« Tout sociétaire devra posséder l'insigne de la Société, dont le port est obligatoire dans les promenades, déplacements, concours et fêtes. »

Article 41 des Statuts et règlements de l'OM[1].

Selon André Gascard, joueur, entraîneur et dirigeant, puis archiviste de l'OM, le club omnisports de l'Olympique de Marseille est fondé par René Dufaure de Montmirail en 1892[2], bien que son nom actuel soit adopté en 1899. D'ailleurs, le papier à en-tête et les cartes de membres porteront longtemps l'intitulé « fondé en 1892 ». Le club est en fait issu de la fusion du Football Club de Marseille, qui lèguera sa devise « Droit au but », et du club d'escrime L'Épée. Les statuts du club sont adoptés en assemblée générale extraordinaire en août 1899 et reconnus officiellement par arrêté préfectoral le 12 décembre 1900. Le rugby est le sport phare des débuts du club, avec notamment à ses débuts des joueurs comme Harry Baur, Camille Montade ou Fernand Bouisson. Reconnu par l'Union des sociétés françaises de sports athlétiques (USFSA) en 1894, le football, alors appelé « association », est véritablement pratiqué à partir de 1902[2]. Les Olympiens jouent alors sur la pelouse de l'Hippodrome Marseille Borély l'hiver que la Ville de Marseille mettait à disposition, sinon sur un champ de manœuvres près du futur Parc Chanot. De tous les clubs de football de la cité marseillaise, l'OM devient rapidement le club phare de la ville grâce à son organisation et son budget, reléguant le Sporting Club de Marseille, ou l'Union sportive phocéenne au second plan. Il évolue alors au stade de l'Huveaune[3].

En 1903, l'OM remporte son premier championnat du littoral (concernant les clubs de Marseille et sa banlieue) et participe pour la première fois au championnat de France organisé par l'USFSA[4], où il est éliminé dès le tour préliminaire sur tapis vert[5]. Dans le championnat de France, l'OM n'arrive pas à franchir la dernière marche en tombant en demi-finales en 1904, 1907 et 1908[6], mais domine sans partage au niveau régional en décrochant cinq titres de champion du littoral d'affilée. Le club rival du Stade Helvétique de Marseille met fin à cette domination et accroche même trois titres de champion de France[6].

La Première Guerre mondiale va pratiquement interrompre toute activité sportive. Malgré ces événements, une toute nouvelle épreuve apparaît : la Coupe de France. Elle va faire de l'OM son plus illustre représentant. Le premier match voit l'OM battre l'Herculis de Monaco sur le score de 7 buts à 0[7]. Après la Grande Guerre, l'OM échoue en finale de la dernière édition du Championnat de France USFSA face au Havre AC (4-1)[6]. L'Olympique de Marseille réalise ainsi sa première grande performance en championnat, même si la diversité des compétitions nationales relativise ce parcours.

Premières victoires nationales

C'est à partir des années 1920 que l'Olympique de Marseille acquiert une renommée sur le plan national. Marino Dallaporta devient président en 1921 et débute une politique d'achat de vedettes[3], imitant ainsi la politique du grand rival sétois, en recrutant à Paris pour la nouvelle saison 1923-1924 Édouard Crut et Jean Boyer, le premier étant international militaire, le second ayant participé à la victoire historique de la France contre l'Angleterre en mai 1921 en marquant l'un des deux buts français[8].

L'OM remporte à trois reprises la Coupe de France en 1924 (succès 3-2 face au FC Sète en finale), 1926 et 1927[9], devenant ainsi le premier club de province à s'adjuger ce trophée, ainsi que le premier club à se faire remettre la Coupe par le Président de la République[10]. Marseille redevient la place forte du football régional en accrochant deux titres de champions du Sud-Est. L'OM poursuit sur sa lancée en remportant le championnat de France amateur en 1929 contre le Club français[11].

Aux débuts des années 1930, l'OM s'impose encore dans le Championnat Sud-Est. Tous ces succès permettent à l'OM d'adhérer au groupement des clubs professionnels et d'intégrer le nouveau Championnat de France professionnel créé en 1932. Cette adhésion, donnant le statut de club professionnel au club olympien, entraîne un remaniement de toute son organisation avec la nomination d'un président, d'un secrétaire général et d'un trésorier[12].

Entrée dans l'ère du professionnalisme

L'OM joue son premier match au stade Vélodrome le 13 juin 1937.

Ce championnat national est divisé en deux poules. L'OM termine second de sa poule[13] derrière le futur champion de France, l'Olympique lillois, bien qu'ils les aient battus en match d'ouverture sur un score de 7 buts à 0[14].

La saison 1933-1934 des Marseillais est la saison du doublé raté, avec le FC Sète comme bourreau des Marseillais. Le quotidien L'Auto annonce clairement en une dès le 29 avril 1934 après la victoire 7 buts à 3 sur le Sporting Club nîmois[15] : « L'Olympique de Marseille est virtuel champion de France ». Sète ne compte en effet qu'un petit point d'avance et une différence de buts défavorable alors qu'il reste encore trois matchs à jouer pour l'OM, aucun pour Sète. Il suffit à Marseille un match nul lors de ces trois matchs en retard pour fêter le titre. Les Sétois apprendront la nouvelle lors d'une tournée en Afrique, après une victoire contre ces mêmes Marseillais en finale de la Coupe de France[16] : l'OM a perdu ses trois matchs en retard, Sète est sacré champion de France[17].

L'OM remporte finalement son premier championnat de France en 1937 grâce à un meilleur rapport entre buts marqués et encaissés par rapport au FC Sochaux (1,76 contre 1,33)[13]. Le 13 juin 1937, l'OM prend ses quartiers au Stade Vélodrome, doté d'une capacité de 35 000 places, lors d'un match amical contre le Torino Football Club (2-1)[18]. Entre-temps, l'OM confirme sa réputation de « club de coupe » en remportant de nouveau la Coupe de France en 1935 (il devient le club le plus titré de cette compétition avec le Red Star[19]) et 1938[20]. L'équipe, malgré le départ de son gardien Di Lorto pour le FC Sochaux, est renforcée par l'arrivée d'un jeune attaquant français, Mario Zatelli, du Brésilien Jaguare de Besveconne Vasconcellos et du Marocain Larbi Benbarek, surnommé la « perle noire »[21]. Les Olympiens sont vice-champions en 1938 et 1939.

En 1938, le club est frappé par un scandale : des fausses réformes sont attribuées à certains joueurs de l'OM pour éviter leur départ à l'aube de la Seconde Guerre mondiale ; la majeure partie de la direction du club démissionne, certains étant condamnés à de la prison ferme[22].

Années 1940

Le football continue malgré la Seconde Guerre mondiale, et la réquisition du Stade Vélodrome par les forces armées[23]. De retour au stade de l'Huveaune, Marseille termine deuxième du championnat de la zone Sud-Est 1939-1940, avec l'apparition pour un seul match d'Ahmed Ben Bella, futur président algérien[24], et échoue en finale de la Coupe de France face au RC Paris (2-1)[25]. En 1941, l'OM est champion de France de la zone libre ; néanmoins, ce titre n'est pas comptabilisé dans le palmarès olympien. En 1942-1943, l'attaque olympienne se montre prolifique : 100 buts[13] sont inscrits en championnat, dont 20 au cours d'un unique match contre Avignon, qui s'achève sur le score de 20-2 ; Emmanuel Aznar inscrit neuf buts[26] . Dans le même temps, le club remporte sa cinquième Coupe de France contre les Girondins de Bordeaux (4-0), ceci grâce à une nouvelle génération de footballeurs de valeur comme Roger Scotti ou encore Georges Dard. La saison 1943-1944 voit l'apparition d'équipes fédérales mises en place par le régime de Vichy, qui remplacent les clubs dans le championnat de France ; plusieurs Olympiens évoluent alors dans l'Équipe fédérale Marseille-Provence. Ces équipes fédérales sont dissoutes à la Libération. En 1945, l'OM dispute la Coupe de la Libération (renommée ensuite Coupe de la Victoire) et perd en finale au Stade de l'Huveaune face au FC Metz[27].

Après une neuvième puis une sixième place, l'OM redevient champion de France en 1948, onze ans après son dernier titre, grâce à un match nul obtenu dans les derniers instants d'un match contre le FC Sochaux et deux succès contre le CO Roubaix-Tourcoing (6-0) et le FC Metz (6-3)[28]. Les Phocéens prennent la troisième place l'année suivante. En 1949, le président olympien Louis-Bernard Dancausse, lance un second club professionnel, le Groupe Sporting Club Marseillais, surnommé « Marseille II », qui devient rapidement une simple réserve de l'OM, et qui disparaît dans l'anonymat en 1951[29].

Descentes et remontées (1950-1965)

En 1952, l'OM échappe de peu à la relégation en deuxième division, notamment grâce à son buteur suédois Gunnar Andersson (meilleur buteur de ce championnat), et réussit à sauver sa place au plus haut niveau lors des barrages contre le Valenciennes FC : l'OM perd 3-1 au match aller avant de s'imposer 4-0 au match retour[30]. Cette saison est ponctuée d'une lourde défaite face à l'AS Saint-Étienne, venu s'imposer à Marseille 10 buts à 3[26].

En 1953, Gunnar Andersson conserve son titre de meilleur buteur en inscrivant 35 buts, soit 56% des buts marseillais[31]. L'OM parvient en finale de deux compétitions : la Coupe de France en 1954, perdue 2-1 contre l'OGC Nice avec le retour de Benbarek, et la Coupe Charles Drago en 1957, gagnée 3-1 contre le Racing Club de Lens.

Malgré ces coups d'éclats en coupes, l'OM n'arrive pas à concrétiser sa valeur en championnat. Après un maintien obtenu à la dernière journée en 1958[32], Marseille descend pour la première fois de son histoire en deuxième division en 1959. Même la Coupe ne réussit plus à l'OM : il tombe au premier tour face au Perpignan Canet Football Club (2-1), alors lanterne rouge de la deuxième division. Les Marseillais font péniblement leurs débuts en deuxième division en terminant dixièmes. Après une première tentative en 1961, ils remontent en première division en 1962, mais redescendent de nouveau en 1963, se classant derniers[13], malgré une première participation européenne en Coupe des villes de foires qui voit leur élimination dès le premier tour en matchs aller-retour face aux Belges de l'Union Saint-Gilloise, sur un score cumulé de 4 buts à 3[33].

Leclerc et les années 1970

Marcel Leclerc, industriel de Marseille, décide de reprendre la tête de l'OM en 1965 alors que le club végète en deuxième division et vient de faire une saison des plus catastrophiques : les Olympiens terminent quatorzième du classement et sont humiliés au sixième tour de la Coupe de France, à domicile, par les amateurs du Gazélec Ajaccio (1-5). Cette saison marque aussi la plus faible affluence au Vélodrome à ce jour : le 23 avril 1965, seulement 434 spectateurs sont présents à Marseille pour assister à la confrontation OM-US Forbach[34]. Mario Zatelli, arrivé un an auparavant, occupe le poste d'entraîneur.

Jair Ventura Filho dit Jairzinho rejoint l'OM en 1975.

Progressivement, l'ambition de Leclerc permet au club marseillais de remonter en première division en 1966, puis de remporter sa septième coupe de France en 1969[35]. Après une lutte acharnée contre le rival stéphanois, l'OM décroche le titre de champion de France en 1971, avec un duo d'attaquants composé de Josip Skoblar (qui marque 44 buts, ce qui reste le record de buts inscrits en championnat sur une saison) et de Roger Magnusson[36]. L'OM frappe ensuite un grand coup en recrutant les Verts Georges Carnus et Bernard Bosquier.

En 1971, l'OM participe pour la première fois à la Coupe d'Europe des clubs champions[33], mais est éliminé une première fois au deuxième tour par l'Ajax Amsterdam de Johan Cruyff puis par la Juventus de Turin[33] en 1972, l'année où Marseille réalise pour la première fois de son histoire le doublé championnat-coupe[37].

Cette période reste ancrée dans la mémoire collective marseillaise, notamment caractérisée par son président Leclerc qui lui permet de redonner des titres à un club en perte de vitesse. C'est sous sa présidence que le public marseillais peut voir évoluer Roger Magnusson, Josip Skoblar, Jean Djorkaeff et Jules Zvunka. Accusé de détournement de fonds, Marcel Leclerc est contraint de démissionner en 1972[38].

La saison 1973-1974 est difficile pour les Olympiens. Outre le départ de Magnusson pour le Red Star, le club se classe douzième du championnat et est éliminé par le FC Cologne en Coupe UEFA, avec une lourde défaite à Cologne, six buts à zéro. La saison suivante est tout autre, le club finissant vice-champion de France avec notamment les Brésiliens Paulo César Lima et Jair Ventura Filho (connu sous le nom de Jaïrzinho[39]), et remportant une neuvième coupe de France en 1976[40].

Les saisons suivantes, l'OM termine douzième puis quatrième et en 1979, le retour de Jules Zvunka fait remonter la pente à un OM moribond[41].

Années noires (1980-1986)

Le début des années 1980 est plus que compliqué pour les Phocéens, qui se voient relégués en deuxième division en 1980. La saison 1980-1981 est la saison noire du club, placé en liquidation judiciaire en avril 1981. Tous les joueurs et le personnel sont mis au chômage. En deuxième division, la direction du club décide de mener une politique de promotion des jeunes en intégrant dans l'équipe première les « Minots », vainqueurs de la coupe Gambardella deux ans plus tôt, où figurent notamment José Anigo, Éric Di Meco ou encore Jean-Charles De Bono. Ces jeunes évitent la relégation en troisième division en ne perdant aucune des six dernières rencontres de la saison, battant même Montpellier nouveau promu (3-1)[42].

Après deux saisons où les Minots frôlent la montée (ils terminent troisièmes puis quatrièmes), le président Jean Carrieu recompose en 1983 une équipe avec les recrues Žarko Olarević, Saar Boubacar et François Bracci, et le club retrouve sa place dans l'élite au terme d'une saison prolifique en buts[43]. Le retour à l'élite est compliqué, mais les Marseillais arrivent à accrocher le maintien. La saison suivante, ils perdent la finale de la Coupe de France 1986 face aux Girondins de Bordeaux (2 buts à 1 après prolongations)[44].

Tapie aux commandes (1986-1994)

Le onze de départ de la finale de la Ligue des Champions 1993.

Arrivé à l'initiative du maire de Marseille, Gaston Defferre, courant 1986, l'homme d'affaires Bernard Tapie prend les rênes du club avec une ferme intention : remporter la Coupe d'Europe[45]. Il est à l'origine de la page la plus glorieuse de l'histoire du club.

Ces années se caractérisent par de nombreux changements d'équipe-type et d'entraîneurs. À son arrivée, il engage Karl-Heinz Förster, qui avait disputé deux coupes du monde au sein de l'équipe d'Allemagne, et Alain Giresse, arraché aux rivaux bordelais. Année après année, l'équipe est modifiée et améliorée de façon à être plus performante.

L'ère Tapie voit se succéder des joueurs tels que Jean-Pierre Papin, Chris Waddle, Klaus Allofs, Enzo Francescoli, Abedi Pelé, Didier Deschamps, Basile Boli, Marcel Desailly, Rudi Völler ou Éric Cantona et des entraîneurs de renom tels que Franz Beckenbauer, Gérard Gili ou Raymond Goethals. Sous sa présidence, le club, après avoir été le dauphin des Girondins de Bordeaux en 1987, remporte quatre championnats de France de 1989 à 1992, et une coupe de France (1989). Cette coupe de France, qui offre un doublé à l'OM, est marquée par une finale de légende durant laquelle Jean-Pierre Papin inscrit un triplé crucifiant l'AS Monaco (victoire finale 4-3). Lors de la remise de la coupe, JPP embrasse François Mitterrand[46]. Les Monégasques obtiennent leur revanche en 1991 (défaite 1 but à 0).

En Europe, le club atteint les demi-finales de Coupe d'Europe des vainqueurs de coupe en 1988 face à l'Ajax Amsterdam de Dennis Bergkamp[33], puis les demi-finales de la Coupe d'Europe des clubs champions en 1990 face au Benfica Lisbonne ; les Olympiens remportent le match aller de la demi-finale 2-1, et le score du match retour est de 0-0 quand le Lisboète Vata marque un but de la main, surnommée « main du diable » par les Marseillais, validé par l'arbitre[47]. En 1991, le club échoue en finale de Coupe d'Europe des clubs champions face à l'Étoile rouge de Belgrade aux tirs aux buts (5-3)[48]., après avoir notamment éliminé en 1/4 de finale le Milan AC, double tenant du titre.

L'AC Milan de Frank Rijkaard, Marco van Basten et Jean-Pierre Papin est encore défait par l'Olympique de Marseille, cette fois en finale de la Ligue des Champions à Munich (1-0), le 26 mai 1993 d'un but de la tête de Basile Boli[49]. Il s'agit de la première victoire d'un club français en Coupe d'Europe, qui fait naître un nouveau slogan pour les supporters marseillais : « À jamais les premiers ».

Article détaillé : Affaire VA-OM.

Le 22 mai 1993, le club de l'US Valenciennes-Anzin révèle l'existence d'une tentative de corruption. Le défenseur nordiste Jacques Glassmann a confié à son entraîneur Boro Primorac que Jean-Jacques Eydelie, un joueur de Marseille qui fut auparavant l'un de ses coéquipiers, l'a contacté par téléphone avant le début de la rencontre. Une somme d'argent aurait été promise par un dirigeant de l'OM à Glassmann et deux autres joueurs valenciennois, Jorge Burruchaga et Christophe Robert, pour qu'ils « laissent filer » le match et surtout que les Marseillais arrivent sans blessure à Munich pour la finale de Ligue des Champions face au Milan AC[50], qui se joue quatre jours plus tard. L'affaire, qui est d'abord passée sous silence, l'OM jouant la finale, devient un véritable feuilleton médiatico-judiciaire durant tout l'été 1993, éclipsant ainsi « la guerre en Bosnie, la famine en Somalie »[51].

Suite à cette affaire, le conseil fédéral retire le titre de champion de France 1993 à l’OM . L’UEFA exclut Marseille des compétitions européennes de la saison 1993-1994 (Ligue des Champions et Supercoupe de l'UEFA), et la FIFA retire à l'OM le droit de jouer la Coupe intercontinentale[50]. Marseille finit deuxième du championnat en 1994, avec l’émergence de Sonny Anderson, mais le conseil fédéral rétrograde l’OM en deuxième division[50].

La période Tapie est aussi entachée par les suspicions de dopage. Germain et Di Meco ne se présentent pas à un contrôle anti-dopage, remplacés par Philippe Thys et Jean-Pierre Papin : l'OM explique avoir mal lu les numéros de joueurs, la commission de la Ligue condamne le club à des amendes pour négligence, le club étant présumé innocent[52]. En 2003 puis en 2006, Tony Cascarino et Jean-Jacques Eydelie relatent des faits de dopage au sein de l'équipe marseillaise ; cependant aucune suite n'est donnée à ces cas présumés[53].

Après une année en deuxième division, l’OM termine à la première place du classement (notamment grâce à De Wolf, Cascarino et Ferreri). En Europe, les Marseillais ratent de peu la qualification en huitièmes de finale de la Coupe UEFA en étant éliminés au deuxième tour face aux Suisses du FC Sion, après avoir battu l'Olympiakos Le Pirée[48]. Néanmoins, le club dépose le bilan avec une dette de 250 millions de francs[54] et reste une année de plus en seconde division.

Cette deuxième saison en D2 est plus compliquée, mais la seconde place est acquise sur la fin de la saison. L’OM remonte en première division en 1996-1997. Le retour en D1 est tout aussi compliqué. Malgré quelques renforts, comme Andreas Köpke ou Xavier Gravelaine, l'OM reste la plupart du temps en milieu de tableau. En décembre, Robert Louis-Dreyfus devient pour 1 franc symbolique le nouveau propriétaire du club. La priorité est donnée à la saison suivante, l'année se termine tranquillement, à la 11e place.

L'ère RLD (1997-2009)

L'homme d'affaires suisse renouvelle l'OM. Rolland Courbis remplace Gérard Gili sur le banc, et Laurent Blanc, Fabrizio Ravanelli, ou encore Christophe Dugarry renforcent l'effectif. La saison est convainquante, avec une 4e place. L'OM retrouve donc la Coupe d'Europe, et se renforce de nouveau avec les arrivées de Robert Pires, Florian Maurice, ou Peter Luccin. Un duel épique se lance avec Bordeaux, mais les Girondins triomphent de justesse. Le club termine tout de même 2e et accède en finale de la Coupe de l'UEFA (défaite 3-0 en finale face à Parme). Cette saison est également marquée par un match mémorable : menés 4-0 au Vélodrome par Montpellier à l'heure de jeu, les Olympiens parviennent à s'imposer 5-4.

La saison 1999-2000 doit être celle du titre. Malgré le départ de Laurent Blanc pour l'Inter Milan, l'effectif est encore renforcé par les arrivées de Stéphane Dalmat ou de Iván de la Peña. Mais dès le début de saison, les résultats déçoivent. Des tensions apparaissent entre Courbis et le nouveau président Yves Marchand, qui finit par le limoger à l'automne. Le nouvel entraîneur Bernard Casoni ne parvient pas à enrayer la chute, et le mercato voit le départ de Ravanelli et Dugarry. La défaite 5-1 à Saint-Étienne et les incidents à la mi-temps du match face à Monaco finissent d'assombrir le tableau. L'OM termine 15e et se sauve de la relégation pour 2 buts.

Compositions lors de la finale de la Coupe UEFA Valence-OM.

La saison suivante est marquée par un exode massif (Porato, Luccin, Dalmat, Pirès...) et quelques timides arrivées, dont celle du nouvel entraîneur Abel Braga. L'OM passe la plus grande partie de son temps aux portes de la relégation, malgré l'arrivée du renommé Javier Clemente sur le banc. l'OM termine à nouveau 15e et premier non relégable. C'est à ce moment que Robert Louis-Dreyfus choisit de faire revenir Bernard Tapie.

L'ancien président décide de faire table rase du passé, et change une grande partie de l'effectif. Franck Leboeuf et Daniel Van Buyten sont les principales arrivées. Le manque d'automatisme rend difficile le début de saison, mais les résultats s'améliorent légèrement durant la seconde partie de la saison. Toutefois, le club ne termine que 9e, et une nouvelle révolution s'opère, avec l'arrivée de Christophe Bouchet à la présidence, et d'Alain Perrin sur le banc.

Le nouveau duo fait avec les moyens du bord, avec peu de changements, et cela réussit bien. Le club termine champion d'automne à la surprise générale, et finit à la 3e place du championnat, se qualifiant ainsi pour la Ligue des champions.

Profitant de ces nouveaux moyens, l'OM recrute, avec les arrivées de Didier Drogba, Mido ou Camel Meriem. Après un bon début de saison, une mauvaise série se déclenche à l'automne suite à l'annonce de l'arrivée de Fabien Barthez. Cette série se termine par le départ de Perrin, remplacé par José Anigo. Le technicien marseillais maintient le club à la 7e place, et amène le club en finale de la Coupe de l'UEFA (défaite face à Valence 2-0).

Pour 2004-2005, un nouveau gros recrutement est effectué, avec les arrivées de Benoît Pedretti, Eduardo Costa ou Frédéric Déhu. Mais Drogba est transféré tardivement à Chelsea et tous les plans prévus sont perturbés. L'équipe joue mal et les résultats ne sont pas extraordinaires. Anigo est remplacé par Philippe Troussier, et Bouchet par Pape Diouf. Malgré un mieux début 2005, la saison se termine à la 5e place.

Après la déception de l'an dernier, un nouveau cycle débute durant l'été 2005. Diouf est confirmé, Anigo devient directeur sportif, et Jean Fernandez redevient l’entraîneur de l'OM. Côté joueurs, la plupart repartent, alors que Wilson Oruma, Sabri Lamouchi, Mamadou Niang ou Franck Ribéry arrivent. La saison débute difficilement, à cause du manque d'automatisme, mais les choses s'améliorent rapidement, et l'équipe pratique un jeu attrayant, renforcé par l'arrivée de Mickaël Pagis et Toifilou Maoulida. L'OM termine 5e.

Après la bonne dernière saison, priorité est donnée à la stabilité, malgré le départ de Jean Fernandez. Djibril Cissé et Ronald Zubar renforcent l'équipe. Malgré un creux en milieu de saison, les joueurs de Albert Emon terminent 2e et se qualifient pour la C1.

Pour l'été 2007, malgré le départ de Franck Ribéry, l'équipe est soigneusement renforcée (Karim Ziani, Benoît Cheyrou...). Malgré cet effectif séduisant, le début de saison est désastreux. Diouf écarte Emon alors que le club est relégable, et nomme Erik Gerets à sa place. Les résultats sont alors conformes aux attentes du début de saison, Mathieu Valbuena se révèle, et l'OM arrache la 3e place qualificative pour la C1 lors de la dernière journée.

La saison suivante est placée sous le signe de la stabilité, avec toutefois le départ de Samir Nasri pour Arsenal. La saison est bonne, l'OM reste toute la saison sur le podium, mais doit s'incliner à nouveau face à Bordeaux pour le titre. De plus, Gerets annonce son départ, malgré une côte de sympathie immense. Pape Diouf choisit Didier Deschamps pour prendre place sur le banc, mais Robert Louis-Dreyfus décide d'écarter Diouf et le remplace par Jean-Claude Dassier. Il s'agira de sa dernière décision avant son décès le 4 juillet 2009.

L'après RLD

Margarita Louis-Dreyfus devient la nouvelle propriétaire de l'OM, et confirme l'organisation mise en place. Didier Deschamps renforce l'effectif avec les arrivées de Lucho Gonzalez, Souleymane Diawara, Stéphane Mbia, ou Gabriel Heinze, alors que Lorik Cana ou Karim Ziani quittent le club. Malgré son statut de favori, l'OM connaît un début de saison timide, le temps que les automatismes se créent. Au printemps, le retour en grâce de Mathieu Valbuena permet au club de connaître une excellente série, qui se termine par le titre de Champion de France (son premier depuis 18 ans), ainsi qu'un succès en Coupe de la Ligue.

Fort de ses succès, l'OM confirme en remportant le Trophée des champions. Toutefois, le mercato est difficile, avec le départ de Mamadou Niang, et l'arrivée tardive de Loïc Rémy et de André-Pierre Gignac. Résultat, le club commence avec 2 défaites, mais se rattrape en passant le 1er tour de la Ligue des champions pour la première fois depuis 1999, et conserve son titre en Coupe de la Ligue. Mais en championnat, l'OM ne peut rien face à Lille, et doit se contenter de la deuxième place. La gestion de cette saison coûte sa place à Jean-Claude Dassier, qui est remplacé par Vincent Labrune.

Après avoir retenu les leçons de l'an passé, le recrutement est effectué rapidement, et voit Alou Diarra ou Morgan Amalfitano renforcer l'effectif, alors que Gabriel Heinze part à la Roma. L'OM remporte le le Trophée des champions, mais connaît un début de saison difficile, avec 3 points en 4 matchs.

Notes et références

  1. Laurent Oreggia, Tout (et même plus) sur l'OM, Hugo et Compagnie, janvier 2009, 128 p. (ISBN 978-2-7556-0326-2), « Divers », p. 101 
  2. a et b (fr) Football magazine, n°23, décembre 1961, p. 12
  3. a et b Collectif, Olympique de Marseille - Un club à la une, Issy-les-Moulineaux, L'Équipe, 2005 (ISBN 978-2-915535-01-3), p. 7 
  4. Le Petit Journal, N°14689 du 16 mars 1903, p.4, sur gallica.bnf.fr.
  5. La Presse, N°3942 du 16 mars 1903, p.3, sur gallica.bnf.fr.
  6. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte ; aucun texte n’a été fourni pour les références nommées USFSA.
  7. Collectif, Coupe de France : la folle épopée, Paris, L'Équipe, 2007, 431 p. (ISBN 978-2-915535-62-4), p. 334 
  8. (fr) La Saison 1922-1923, l'OM recrute des vedettes sur www.om4ever.com, 2007. Consulté le 11 novembre 2008
  9. Collectif, Coupe de France: La folle épopée, Paris, L'Équipe, 2007, 431 p. (ISBN 978-2-915535-62-4), p. 45-47 
  10. Collectif, Olympique de Marseille - Un club à la une, Issy-les-Moulineaux, L'Équipe, 2005 (ISBN 978-2-915535-01-3), p. 6 
  11. Alain Pécheral, op.cit., « Le déclic des années 1920 », p. 45 
  12. (fr) La Saison 1931/1932, l'OM Champion du Sud-Est adhère au professionnalisme sur www.om4ever.com, 2007. Consulté le 11 novembre 2008
  13. a, b, c et d (en) Jan Schoenmakers, « France - First Division Results and Tables 1932-1998 » sur www.rsssf.com, 23 février 2005. Consulté le 11 novembre 2008
  14. Laurent Oreggia, op.cit., « Divers », p. 103 
  15. (fr) OM 7 - 3 Nîmes : Feuille de match sur www.om1899.com. Consulté le 28 juin 2010
  16. Collectif, Coupe de France : la folle épopée, Paris, L'Équipe, 2007, 431 p. (ISBN 978-2-915535-62-4), p. 350 
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  38. Alain Pécheral, op.cit., « Deux rois pour un doublé », p. 210 
  39. Il terminera sa carrière dans l'Hexagone avec une suspension d'un an pour avoir bousculé l'arbitre en quart de finale de Coupe de France contre le Paris-SG
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  45. (fr) France Football, n° 2078 du 4 février 1986, Interview de Bernard Tapie
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  48. a et b Alain Pécheral, op.cit., « Annexe V - L'OM et l'Europe », p. 415 
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  50. a, b et c Alain Pécheral, op. cit., « Rien ne VA plus », p. 317 
  51. Christian Bromberger, Alain Hayot et Jean-Marc Mariottini, Le match de football : Ethnologie d'une passion partisane à Marseille, Naples et Turin, Paris, Éditions MSH, 1995, 3e éd., 406 p. (ISBN 978-2-7351-0668-4 et 2735106683) (LCCN 98134775), p. 355 
  52. Alain Pécheral, op.cit., « Un doublé et des affaires... », p. 271 
  53. (fr) Dorian Martinez, « Football : dopage, corruption, tricherie à l’OM : Eydelie raconte. » sur www.dopage.com, 23 janvier 2006. Consulté le 15 décembre 2009
  54. Laurent Oreggia, op.cit., « Il était une fois », p. 8 

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Histoire de l'Olympique de Marseille de Wikipédia en français (auteurs)

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