Hervé Ryssen

Hervé Ryssen

Hervé Ryssen, né Hervé Lalin[1] le 10 avril 1967[2], est un essayiste appartenant à l'extrême droite radicale française[3].

Sommaire

Biographie

Durant ses études d'histoire, au cours desquelles il consacre un mémoire de maîtrise à la guerre d'Espagne[4], Hervé Ryssen est militant anarchiste[5] et fait partie de l'Organisation communiste libertaire (OCL[4],[6]). Ayant rejoint le Front national dans les années 1990, il milite au GUD alors qu'il prépare le CAPES d'histoire à la Sorbonne[réf. nécessaire][4]. Il aurait ensuite été professeur d'histoire pendant cinq ans dans l'Éducation nationale, avant de s'en faire exclure par un inspecteur académique, à la suite d'une plainte de parents d'élèves[7]. Il se présente en 2003 comme « professeur au chômage[8] ».

Au début des années 2000, il a ensuite été un des responsables parisiens d'Unité radicale[1] et, après la dissolution de celui-ci, écrit dans Vox NR et Réfléchir & Agir[9]. Il est également proche de Kémi Séba[10].

En 2002, il entarte le père Berger[11], curé « progressiste » de la Basilique Saint-Denis, qui avait favorisé l'occupation de la basilique par des étrangers en situation irrégulière. Hervé Ryssen est condamné pour cet acte à quatre mois de prison avec sursis[12].

En 2007, il met en ligne sur son blog un article consacré à Michel Tubiana, président de la Ligue des droits de l'homme, auquel il attribue l'« esprit corrosif du judaïsme ». Il est condamné pour cet écrit à 7500€ d'amende en février 2009 (jugement confirmé en janvier 2010). Également en 2009, des tracts antisémites ont été déposés dans les boîtes aux lettres des habitants de la ville d'Arras. Ces tracts, non signés, intitulés « ce que veulent les juifs », renvoyaient à la lecture de livres d'Hervé Ryssen[13]. La Ligue des droits de l'homme s'étant portée partie civile, Hervé Ryssen a été condamné à une amende en octobre 2009[14].

En 2010, une affaire d'affiches antisémite placardées dans près de 40 sites à Paris et en province fait ressortir une fois encore le nom d'Hervé Ryssen dans les journaux au motif que les affiches reprenaient la couverture[15],[16]d'un de ses livres écrit en 2008 et que son site internet proposait de vendre lesdites affiches[3]. Cette campagne d'affiches antisémites s'est également poursuivies à Genève[17]. En 2011 il semble que ces affiches soient de nouveau placardées dans le département de l'Aisne et dans l'est de la Somme[18].

En 2010, Hervé Ryssen cosigne avec un certain Salomon Cohen une brochure intitulée Cinéma sans frontières, distribuée dans certains lieux parisiens, et qui dénonce le «  cinéma cosmopolite »[19].

Théories

À partir de 2005, Hervé Ryssen se fait connaître des milieux d'extrême droite par la publication de plusieurs ouvrages. Dans le premier, Les Espérances planétariennes, il argumente la grande homogénéité des intellectuels juifs et les soubassements religieux du discours mondialiste (qu'il nomme « planétarien »). La « paix » sur Terre est la condition sine qua non à l'arrivée du Messie[20],[21], dont le métissage et le communisme seraient les deux facettes. En 2007, il publie Le Fanatisme juif, une étude des courants de pensée contemporains qu'il tient pour tendant à dissoudre la société européenne traditionnelle (marxisme, mondialisme, féminisme, homosexualité, freudisme, freudo-marxisme, etc.).

Il écrit également sur une supposée traite des blanches dans l'État d'Israël[22] et met en cause "la faiblesse complice de la magistrature corrompue par les proxénètes, qui n'encourraient qu'une peine insignifiante"[23]. Il s'est également attaqué à une « mafia juive » qui, selon lui, serait la plus puissante du monde et serait impliquée dans le racket, le trafic d’armes, les meurtres sous contrat, le trafic de drogue, le proxénétisme, le blanchiment d'argent via des casinos, des discothèques et l'industrie pornographique, dans le kidnapping, les cambriolages, les vols à main armée, le trafic de diamants, le trafic d’œuvres d’art et l'escroquerie[24].

Dans son livre Psychanalyse du judaïsme, il établit un parallèle entre le judaïsme et la pathologie hystérique, relevant une de soi-disant tendances à l'histrionisme, la dépression, l'angoisse permanente, la paranoïa, l'introspection, l'égocentrisme, l'amnésie, la manipulation, la mythomanie, l'ambivalence identitaire, les délires prophétiques, l'inceste et l'ambiguité sexuelle[25].

Outre ses écrits, Hervé Ryssen s'est fortement opposé aux auteurs païens et pérennialistes, notamment Alain de Benoist, René Guénon et Julius Evola, dont il compare l'antichristianisme, leur fatalisme présumé et leur conception cyclique de l'histoire au « messianisme juif[26] ».

Publications

Livres
Mémoire universitaire
  • La Guerre d'Espagne étudiée à travers les hebdomadaires « Sept » et « L'Illustration », Université Paris-XII, 1991.
Brochure et tracts

Notes et références

  1. a et b « Kermites de tous les pays... », REFLEXes, 12 septembre 2006.
  2. Site internet de la BNF.
  3. a et b « Des affiches antisémites placardées à Paris », 26 novembre 2010, Le Point.
  4. a, b et c « Hervé Ryssen, un itinéraire », Toutsaufsarkozy.com, 19 septembre 2008.
  5. « Extrémisme - Le retour des “rouge-brun” », Le Point n°1570, 19 janvier 2007.
  6. « 2 août 1990 », blog d'Hervé Ryssen, 13 juin 2009
  7. François Ryssen, « Petits enfants de la République », Le Libre Journal de la France courtoise n°310, 19 décembre 2003.
  8. « La blague sinistre des “potaches” fachos à la basilique Saint-Denis », L'Union, 26 décembre 2003.
  9. Il a ainsi signé pour le n° 30 (automne 2008), consacré à l'extrême gauche, un article sur « le messianisme juif dans la rue » pendant Mai 68.
  10. « Kémi Séba, leader de Tribu Ka : “On me traite de nazi noir” », Le Nouvel Observateur, 30 octobre 2008.
  11. L'entartage sera revendiqué par un commando baptisé « Unité amicale », qui distribua pour l'occasion un tract intitulé « L'extrême droite, c'est hyper-cool ».
  12. François Ryssen, « Procès des entarteurs du curé co-allah-bo. Saint-Denis outragé, Saint-Denis martyrisé, Saint-Denis libéré ! », Le Libre Journal de la France courtoise, n° 317, 13 mars 2004, p. 18-19.
  13. « Des tracts aux relents antisémites dans des boîtes aux lettres d'Arras », 5 mars 2009, La Voix du Nord.
  14. Rapport juridique de la Ligue des droits de l'homme, 2009
  15. « Paris met fin à l'épidémie d'affiches « antisémites » », 25 novembre 2010, Le Parisien.
  16. Mouloud Akkouche, « A Paris, la librairie d'extrême droite, à Concarneau, l'affiche antisémite », 11 janvier 2011, Rue89.
  17. Raphaël Pomey, « Un antisémite s'offre « label Freysinger » », 23 décembre 2010, 20 Minutes Online Suisse.
  18. « Saint-Quentin : Une nouvelle affiche antisémite », 13 mars 2011, Le Courrier picard.
  19. La revue des deux immondes, Télérama, 19 octobre 2010
  20. Hervé Ryssen, Les Espérances planétariennes, Éditions Baskerville, 2005, (ISBN 2952455902).
  21. « Les Espérances planétariennes », interview d'Hervé Ryssen, Le Libre Journal de la France courtoise, 24 septembre 2005.
  22. Hervé Ryssen, Israël et la traite des Blanches (brochure).
  23. « Entretien avec Hervé Ryssen », Rivarol, 14 mars 2008.
  24. Hervé Ryssen, La Mafia juive, 2008.
  25. Réfléchir et Agir, n°27, automne 2007, Psychopathologie du judaïsme, par Hervé Ryssen, p. 47.
  26. Cf. « Les hommes qui tournent en rond », blog d'Hervé Ryssen, 17 févier 2009. Ciblant également Dominique Venner, Friedrich Nietzsche ou encore Louis Rougier, Hervé Ryssen conclut : « On voit bien en tout cas que le nationalisme français et européen est plombé par ces penseurs, qui sont de véritables boulets idéologiques. Pour préparer la victoire de nos idéaux, il est donc indispensable de commencer par se débarrasser de toutes ces nuisances intellectuelles. »
  27. La diffusion de ce tract dans la ville d'Arras (Pas-de-Calais) fera l'objet d'une enquête de la DCRI, ainsi que d'un communiqué de Steeve Briois, élu et cadre du Front national, condamnant son contenu (cf. « Des tracts aux relents antisémites dans des boîtes aux lettres d'Arras », La Voix du Nord, 5 mars 2009 ; « Des tracts douteux dans les boîtes aux lettres », La Voix du Nord, 6 mars 2009).
  28. Le code EAN à 13 chiffres figurant sur la notice du livre, dans le catalogue BN-Opale Plus de la Bibliothèque nationale de France, est identique à celui rapporté pour Le Fanatisme juif, alors que les codes ISBN à 10 chiffres sont différents.

Lien externe

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