- Haïlé Selassié I
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Hailé Sélassié Ier
Hailé Selassié Ier Negusse negest d'Éthiopie Hailé Selassié Ier en 1930Règne 2 novembre 1930 - 12 septembre 1974 Sacre 2 novembre 1930
(Cathédrale Saint-Georges d'Addis Abeba)Dynastie Dynastie Salomonide Titre complet Son Impériale Majesté Haile Selassie I, Roi des Rois d'Ethiopie, Seigneur des Seigneurs, Lion conquérant de la Tribu de Judah, Lumière du Monde, élu de Dieu Prédécesseur Zaoditou I Successeur Aman Mikael Andom (de facto, Président du Derg)
(de jure, couronnée en exil)Autres fonctions {{{fonction1}}} Période
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ÉthiopiePère Ras Makonnen Wolde Mikaél Gudessa Mère Yeshimebet Ali Abajifar Consort(s) Menen Asfaw Descendance Romanework Haile Selassie
Princesse Tenagnework
Princesse Tsehai
Princesse Zenebework
Prince Makonnen
Prince Sahle Selassie{{{armoiries}}} Liste des rois des rois d'Éthiopie Cet article fait partie de la série:
Histoire de l’ÉthiopieHistoire ancienne Pays de Pount (-3000 / -1000) D'mt (-800 / -700) Aksoum (-100 / Xe siècle) Liste des rois de D'mt Liste des rois d’Axoum Royaume d’Éthiopie Liste des rois d'Éthiopie Dynasties : Dynastie Zagwe Dynastie salomonide Histoire médiévale Période gondarienne Période des Masâfént Interaction avec les puissances coloniales Théodoros II (1855 / 1868) Yohannès IV (1872 / 1889) Ménélik II (1889 / 1913) Bataille d’Adoua (1896) XXe siècle Hailé Sélassié (1930 / 1974) Campagne d’Abyssinie (1935 / 1941) Résistance éthiopienne Campagne d’Afrique de l’Est (1941) Révolution éthiopienne (1974) Derg (1974 / 1991) Autres Liste des dirigeants d'Éthiopie
Chronologie de l'ÉthiopieRas Täfäri Mäkwännen (ge'ez: , ), plus tard couronné sous le nom de Hailé Sélassié Ier, (ge'ez:, ) fut le dernier negusse negest d'Abyssinie de 1930 à 1936 et de 1941 à 1974. Il est né le 23 juillet 1892 à Ejersa Goro en Abyssinie et mort le 27 août 1975 à Addis Abeba). Il est considéré par la plupart des Rastas comme étant le « dirigeant légitime de la Terre » (Earth's rightful ruler) et de surcroît le Messie, en raison de son ascendance qui, selon la tradition chrétienne orthodoxe éthiopienne, remonterait jusqu'aux rois Salomon et David.
Sommaire
De l'enfance au règne
Hailé Sélassié est né dans un petit village de la province du Harar, Ejersa Goro en Éthiopie, sous le nom de Täfäri Mäkonnen (Ge'ez: . Täfäri signifie littéralement « celui qui est craint » et Mäkwännen, simplifié en Mäkonnen, est le prénom de son père qui signifie « grand, noble ». Il garda ce nom jusqu'au 3 avril 1930, date de son accession au trône d'Éthiopie comme Roi des Rois.
Son père est Ras Makonnen, gouverneur de Harar et sa mère est Woyzero (wäyzäro, madame) Yäshimabät Ali. Il n'a pas connu sa mère, morte du choléra le 14 mars 1894. Son père, grand artisan de la victoire d'Adwa contre les Italiens (1er mars 1896), mourut le 21 mars 1906, laissant Tafari aux bons soins de l'empereur Ménélik II (Dägmawi Ménilek ).
En juillet 1911, il épousa Woyzäro Menen Asfaw, fille de Jantirar Asfaw d'Ambassel et petite-fille maternelle du roi Mikaél du Wollo (Wällo). L'empereur Hailé Sélassié et l'impératrice Menen eurent six enfants : princesse Tenagnework, prince couronné Asfaw Wossen, princesse Tsehay, princesse Zenebeworq, prince Makonnen duc de Harrar, et prince Sahle Sélassié. Hailé Sélassié avait également une fille d'un ancien mariage, la princesse Romaneworq.
L'accession au pouvoir
Le 27 septembre 1916, une assemblée de nobles avec l'accord de l'Église orthodoxe d’Éthiopie déposa l'empereur Lij Yassou (Yassou V), petit-fils et héritier de l'empereur Ménélik II, pour suspicion de conversion à l'Islam. La fille de Ménélik, Zaoditou (Zäwditu) fut alors proclamée impératrice d'Éthiopie et son cousin le Ras (duc) Tafari, Prince héritier (alga-wärash) et Régent de la couronne (endärassié). En tant que Ras Tafari (celui qui est redouté en amharique), il exerça la réalité du pouvoir sous le règne de sa cousine l'impératrice Zaoditou puis comme roi (négus) de 1928 (7 octobre) jusqu'en 1930. À la mort de Zaoditou le 2 avril 1930, il prit le titre d'empereur. Il fut couronné le 2 novembre 1930 sous le nom de « Hailé Sélassié Ier (pouvoir de la Trinité), Roi des Rois d'Ethiopie, Seigneur des Seigneurs, Lion conquérant de la tribu de Juda, Lumière du Monde, élu de Dieu » : Gärmawi Qädamawi Haylä Sellassé, negusä nägäst zä'Ityopya, moa anbessa zä'emnägädä yehuda, berhanä aläm, seyumä Egziabhér (en amharique).
Hailé Sélassié développa la politique de modernisation progressive lancée par l'empereur Ménélik II, permettant ainsi l'admission de l'Éthiopie dans la Société des Nations en 1923 et décrétant la première constitution du pays en 1931. Il supprima également une pratique très ancienne, l'esclavage, dans l'Empire par des décrets pris en 1918 et 1923.
La Seconde guerre italo-éthiopienne et le retour d'exil
L'échec de la SDN pour stopper la seconde guerre entre l'Italie et l'Éthiopie avec l'invasion italienne de 1935 le força à cinq ans d'exil, pendant lesquels il vécut à Bath en Angleterre (5 mai 1936-5 mai 1941). Grâce à une reconquête rapide du pays avec l'aide des Britanniques et des Français (emmenés par le commandant Monnier), Hailé Sélassié recouvra une totale souveraineté sur l'Empire et reprit sa politique de modernisation et de développement.
Un meneur africain
Entretenant une bonne entente avec le président américain Franklin Roosevelt et également avec les autres Alliés, l'Empereur obtient l'entrée de l'Éthiopie dans l'ONU dès sa fondation. Adoptant une position de non-aligné pendant la période de Guerre froide, par sa participation à la conférence de Bandung, Sélassié œuvra également à l'indépendance du continent africain et à son unification. L'Organisation de l'Unité Africaine (OUA) fut fondée en 1963 à son instigation et établit son siège à Addis Abeba.
Modernisation et crise
À la suite d'une tentative de coup d'État en décembre 1960, à laquelle fut mêlée le prince héritier Asfaw Wossen, il poursuivit une politique plus conservatrice, alignant l'Éthiopie avec l'Occident contre les gouvernements africains plus radicaux, tout en initiant quelques réformes timides. Il remplace le Premier ministre ras Abebe Aregai, abattu lors du putsch, par Aklilu Habte-Wold, qui restera à cette fonction jusqu'en 1974, cumulant à partir de 1964 le portefeuille de l'Intérieur. Progressivement, Sélassié se consacrera à la scène internationale pour laisser son Premier ministre s'occuper des affaires intérieures.
Il envoya des troupes participer à l'Opération des Nations unies au Congo lors de la crise congolaise de 1960.
L'année suivante, le refus de Sélassié d'accorder l'autonomie à l'Erythrée, comme prévu par la résolution 390 de l'ONU de 1950, conduit à la guerre de sécession de l'Erythrée, qui aboutit à la proclamation d'un nouvel Etat, entre l'Ethiopie et le Soudan, en 1993.
Il présida en 1963 l'Organisation de l'unité africaine, dont le siège fut établi à Addis-Abeba. Avec le président malien Modibo Keïta, il parvient à convaincre le Maroc et l'Algérie de conclure les accords de Bamako (1964), mettant fin à la guerre des sables. Suite à des conflits avec la Somalie à propos de l'Ogaden, territoire éthiopien peuplé majoritairement de Somalis, le Négus signa un traité de défense mutuelle en 1964 avec le Premier ministre kényan Jomo Kenyatta.
La chute de l'empereur
Article détaillé : Révolution éthiopienne.L'aggravation de la situation économique et sociale du pays suite au choc pétrolier de 1973, des mécontentements croissants parmi les étudiants et une partie des élites entraînent la démission du Premier ministre en février 1974, remplacé par le ras Endalkachew Makonnen. Loin de rétablir l'ordre, cette première en Ethiopie encouragea les revendications protestataires: grèves ouvrières et manifestations étudiantes réclamaient des réformes sur la propriété des terres, des enquêtes sur la corruption aux plus hauts niveaux du gouvernement ainsi que des réformes politiques. En avril 1973, pressé par les manifestations étudiantes, l'empereur lève la censure sur l'état de famine au Wello, après s'être opposé à la publication d'un rapport critique de la FAO. C'est le début de la révolution éthiopienne, avec la première grève générale de l'histoire éthiopienne en mars 1974.
L'empereur est renversé le 12 septembre 1974, conséquence d'un coup d'État militaire mené par un groupe de 120 militaires, réunis au sein du Derg, parmi lesquels Aman Mikael Andom (premier chef de l'Etat après la chute de Selassie), Tafari Benti (son successeur, éliminé en 1977) et Mengistu Hailé Maryam (qui devient en 1977 l'homme fort de l'Ethiopie).
Les médias relayèrent la nouvelle de sa mort en prison le 27 août 1975, suite à une opération de la prostate, mais une mort par strangulation ou par étouffement est bien plus vraisemblable.
Sa dépouille fut dissimulée dans les soubassements du palais impérial, où elle fut découverte en 1992 après la chute du dictateur Mengistu qui fut défait en 1991. Pendant dix ans, le corps de l'empereur demeura déposé auprès de celui de son grand-oncle Ménélik dans l'église de Bhata. Il reçut finalement des funérailles populaires le 5 novembre 2000 en la cathédrale de la Trinité d'Addis Abeba.
Rastafari
Article détaillé : Mouvement rastafari.Parmi les adeptes du mouvement rastafari, un mouvement spirituel qui s'est développé dans les années 1930 en Jamaïque sous l'influence du mouvement « Back to Africa » (Retour vers l'Afrique) de Marcus Garvey et des prêches de Leonard Percival Howell, Hailé Sélassié est considéré comme un messie noir qui mènera la diaspora et les peuples africains vers la liberté. Beaucoup de Rastas pensent que Sélassié est encore vivant et que la mise en scène médiatique de sa mort fait partie d'un complot visant à discréditer leur spiritualité. D'autres affirment que Jah, c'est-à-dire Dieu, est toujours vivant, quand bien même la présence terrestre de Sélassié ne serait plus visible.
Un discours prononcé par Hailé Sélassié aux Nations unies en 1963 est devenu une des chansons cultes de Bob Marley : War, sur l'album Rastaman Vibration. L'empereur parlait essentiellement de paix et d'espoir, de douleur également mais toujours de non-violence. Hailé Sélassié, chrétien pratiquant, a relativisé les croyances du Rastafari le proclamant comme messie. Une visite d'État en Jamaïque en 1966, où Sélassié fut salué par une foule très nombreuse dès son arrivée à l'aéroport, marqua profondément le monarque. Après sa visite, l'Empereur confia à un clerc éthiopien, l'Abuna Yesehaq : « Il y a un problème en Jamaïque... Veuillez aider ces personnes. Ils comprennent mal, ils ne comprennent pas notre culture... Ils ont besoin d'une Église établie et vous êtes désigné pour y aller ». L'Église éthiopienne orthodoxe s'installa alors en Jamaïque pour convertir les rastas au christianisme tewahedo.
Bibliographie
- Gontran de Juniac, Le dernier Roi des Rois. L'Éthiopie de Haïlé Sélassié, Paris, L'Harmattan, 1994 (1re éd. Plon, 1979), ISBN 2-7384-2757-X.
- Denis Gérard, Ras Tafari. Haïlé Sélassié, Apt/Barcelone, L'Archange Minotaure, 2006, ISBN 2-914453-81-7.
- Le Negus de Ryszard Kapuscinski, flammarion, traduction française 1984, ISBN 978-2-08-064636-1
Voir aussi
Précédé par Hailé Sélassié Ier Suivi par Zaoditou
(1916-1930)Negusse Negest d'Éthiopie
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