- Gaston de Galliffet
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Gaston de Galliffet Naissance 23 janvier 1830
ParisDécès 9 juillet 1909 (à 79 ans)
ParisOrigine France Années de service 1848 - Conflits Guerre de Crimée
Expédition du Mexique
Guerre de 1870Commandement 3e Régiment de chasseurs d'Afrique
15e Division d'Infanterie
9e Corps d'ArméeAutres fonctions Ministre de la Guerre modifier Le général marquis Gaston Alexandre Auguste de Galliffet, prince de Martigues, est un militaire français né à Paris le 23 janvier 1830 et mort à Paris le 9 juillet 1909 qui fut ministre de la Guerre dans le gouvernement Waldeck-Rousseau.
Sa carrière ministérielle est marquée par ses positions impopulaires pendant l'Affaire Dreyfus.
Dernier représentant mâle des Galliffet, il épouse en octobre 1859 Florence Georgina Laffitte.
« Hâbleur et bruyant, arriviste, joli homme bien tourné, avec son ventre plaqué d'argent, le nez bridé et les traits réguliers, assez marquis, brave avant tout, il ne visait qu'à l'effet. Plus fendant avec les femmes qu'entreprenant, ayant la manie de parler de ses affaires intimes, ce vieil enfant gâté faisait des plaisanteries que personne n'eût osé esquisser par peur du ridicule. [...] Ses gestes dénotaient une espièglerie naturelle qui fut une des marques distinctives de son caractère. » (Boni de Castellane) Il dépense sans compter et vit avec faste, la plupart du temps à Paris.
Après de médiocres études et l’obtention de son baccalauréat ès lettres (1846), il s’engage le 22 avril 1848 dans la cavalerie légère. Il est brigadier le 3 octobre 1849 puis sous-officier le 13 décembre 1850. Il devient sous-lieutenant en 1853, est nommé au régiment des guides, garde personnelle de Napoléon III et fait chevalier de la Légion d'honneur.
Plus intéressé par la vie mondaine, le jeu et les femmes que par la carrière militaire et ayant hérité de ses parents en 1854 d’une petite fortune, il songe à démissionner de l’armée.
Il sert cependant avec éclat durant la guerre de Crimée au régiment des guides de la Garde Impériale. Le 15 juin 1855 il est cité à l'ordre de l'armée comme s'étant particulièrement distingué dans l'enlèvement de vive force des redoutes russes en avant de Sébastopol.
Lieutenant en 1857, il est envoyé en Algérie et prend part à toutes les expéditions de la période. Il sert également lors de la campagne d'Italie.
Capitaine en 1860 au 2e Spahis à Mascara il est nommé, la même année, officier d'ordonnance de l'Empereur Napoléon III.
Chef d'escadron le 24 juillet 1863 au 1er Régiment de hussards, il sert à nouveau en Algérie à Tlemcen et est promu officier de la Légion d'honneur. Nommé successivement au 6e Hussards, puis 12e Chasseurs, il participe à l'expédition du Mexique et est cité à l'ordre du corps expéditionnaire le 2 avril 1863 comme ayant rendu, alors qu'il remplissait les fonctions d'aide-major des tranchées, des services signalés lors de la prise du couvent de Guadalupe dans la nuit du 31 mars au 1er avril. Le 19 avril 1863, il est très grièvement blessé au ventre lors du siège de Puebla dans l'attaque contre le cadre 29; il portera désormais une plaque d'argent au ventre.
C'est lui qui ramène en France les drapeaux pris à l'ennemi. Rétabli il retourne au Mexique et remplace à la tête de la contre-guérilla française le colonel Du Pin. Il est promu au garde de lieutenant-colonel le 17 juin 1865 et cité une nouvelle fois à l'ordre du corps expéditionnaire le 24 février 1867, pour avoir donné une impulsion ferme et intelligente à toutes les opérations de la contre-guérilla et avoir conduit l'affaire de Medelin le 7 janvier 1867 avec un coup d'œil et une vigueur remarquables.
Il est promu au grade de colonel le 14 août 1867 du 3e Régiment de chasseurs d'Afrique, puis il est admis en 1re section des officiers généraux avec le grade de général de brigade le 30 août 1870. Il commande la brigade de chasseurs à cheval qui charge à Sedan.
À l'issue de sa captivité, il retourne en France pour commander une brigade de cavalerie de l'armée de Versailles et participe aux opérations contre la Commune où il se distingue par sa férocité envers les insurgés et gagne le surnom du "Marquis aux talons rouges" ou "massacreur de la Commune"; regardant passer les prisonniers communards se dirigeant sur Versailles, "la badine à la main, il sélectionne ses victimes d'une manière absolument arbitraire, sur leur mine". Un jour, "il ordonne : "que ceux qui ont des cheveux gris sortent des rangs !". 111 captifs s'avancent. "Vous, leur dit-il, vous avez vu juin 1848, vous êtes plus coupables que les autres !". Il les fait mitrailler dans les fossés des fortifications". (Tiré de "La Commune de Paris" - William SERMAN chez Arthème-Fayard).
Il commande ensuite la subdivision de Batna puis la 31e brigade (1874-1875) et est promu commandeur de la Légion d'Honneur en 1873. Général de division le 3 mai 1875, il commande la 15e Division (1876-1878), puis le 9e Corps d'Armée (1879-1881).
Il est candidat à l'élection présidentielle de 1879.
Élevé à la dignité de grand officier de la Légion d'Honneur en 1880 il est distingué par Gambetta et nommé gouverneur de Paris. Il commande ensuite le 12e corps d'armée (1882-1886). Président du comité de cavalerie (1881-1885), il réorganise la cavalerie française. Il est fait grand croix de la Légion d'Honneur en 1887. Il appartient au Conseil Supérieur de la Guerre, est inspecteur général de l’École d’application de cavalerie, de la section de cavalerie de l’École spéciale militaire et du manège de l’École de Guerre et directeur permanent des manœuvres de cavalerie.
Au moment de l'affaire Dreyfus, c'est à ce militaire en retraite, à la réputation sulfureuse, que Waldeck-Rousseau confie le ministère de la Guerre dans son gouvernement dit de "Défense républicaine" constitué le 22 juin 1899 suite à la crise de régime consécutive à l'affaire Dreyfus, son républicanisme et son opportunisme d'un côté, sa réputation de « bourreau de la Commune » de l'autre côté, faisant paradoxalement de ce personnage détesté de tous les bords, un homme sûr et prêt à appliquer des décisions impopulaires pour l'armée. Il montra son caractère quand, accueilli par les députés socialistes qui criaient : « Assassin ! », il répondit simplement : « Assassin ? Présent. »[1]
Dans une lettre à la princesse Radzivill, née de Castellane, qui vivait à Berlin, il dit être convaincu de l'innocence du capitaine mais obligé de "suivre"... (d'une correspondance inédite de 600 lettres appartenant à la duchesse de Maillé citée par Roger Peyrefitte ds "Propos Secrets" - Albin Michel, tome 2, 1980, pp.173 et 174) .
C'est lui qui décide de demander la révision du procès de Dreyfus, dont la réhabilitation avait été soutenue par Émile Zola. Ainsi, le 21 septembre 1899, il peut déclarer à la Chambre à propos de l'affaire Dreyfus, suite à la grâce présidentielle de celui-ci et à sa remise en liberté : « l'incident est clos. »
Sa carrière ministérielle s'achève par sa démission le 29 mai 1900 du fait de critiques du président du Conseil sur certains membres de son administration.
Son successeur au portefeuille de la Guerre est le général Louis André qui poursuivra efficacement, mais plus maladroitement, sa politique de "républicanisation" de l'armée.
Un personnage de Proust.Habitué des salons de la comtesse de Chevigné et de la comtesse Greffulhe (modèles de la duchesse de Guermantes de Proust), Gallifet inspira l'écrivain pour le vaniteux général de Froberville[2].
Sommaire
Notes et références
- The Life of Jean Jaures, par Harvey Goldberg, University of Wisconsin Press, 2003, p. 255.
- George Painter, Marcel Proust, Paris, Mercure de France, 1966, p. 205, tome I
Bibliographie
- George Painter, Marcel Proust, Paris, Mercure de France, 1966, 2de édition 1992
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