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Flamme de la Liberté
La Flamme de la Liberté est une reproduction en vraie grandeur de la nouvelle torche que tient la Statue de la Liberté à l'entrée du port de New York depuis 1986[1]. Elle est située en surplomb de l'entrée ouest du tunnel du pont de l'Alma dans le 8e arrondissement de Paris.
Le monument, qui mesure 3,5 mètres[2], se compose d'une sculpture de flamme en cuivre doré, reposant sur un socle en marbre gris et noir[3].
Sommaire
Origine
La Flamme de la Liberté a été offerte à la France par les États-Unis en 1989, en remerciement de la restauration accomplie trois ans plus tôt sur la Statue de la Liberté par deux entreprises artisanales françaises (les Métalliers Champenois[4] pour le travail du bronze, et les ateliers Gohard[5] pour la dorure de la flamme) à l'occasion de son centenaire. C'est aussi, plus généralement, un symbole de l'amitié unissant les deux pays, comme l'était déjà la Statue de la Liberté elle-même, offerte par la France aux États-Unis.
Cette opération a été pilotée par le directeur de l'artisanat français de l'époque : Jacques Graindorge. Il avait prévu de l'installer place des États-Unis mais le maire de Paris, alors Jacques Chirac, s'y est opposé. Après de longues tractations[réf. nécessaire], c'est finalement cet emplacement mal défini, sur un terre-plein au croisement de l’avenue de New-York et de la place de l'Alma, qui a été choisi.
La Flamme de la Liberté fut construite grâce aux 400 000 dollars que rassembla une souscription lancée en 1987 par l’International Herald Tribune (anciennement New York Herald Tribune), quotidien américain dont la rédaction se situe à Paris, pour célébrer le centenaire de sa création. Le monument a été inauguré le 10 mai 1989 par Jacques Chirac, alors maire de Paris.
Sur le socle, une plaque commémorative rappelle cette histoire :
« Flamme de la Liberté. Réplique exacte de la flamme de la Statue de la Liberté offerte au peuple français par des donateurs du monde entier en symbole de l'amitié franco-américaine. À l'occasion du centenaire de l'International Herald Tribune. Paris 1887-1987. »
Ce site est desservi par la station de métro Alma - Marceau (sur la ligne 9) et la gare RER du Pont de l'Alma (sur la ligne C), ainsi que par l'arrêt Alma-Marceau des lignes de bus 42, 63, 72, 80, 92 et Balabus.
Suite à l'accident de la princesse Diana
Quelque peu oubliée, la Flamme de la Liberté a bénéficié d'un regain d'intérêt en 1997 lorsque Lady Diana, princesse de Galles, a trouvé la mort suite à un accident de la route dans le tunnel du pont de l'Alma, situé en-dessous du monument. Le matin de l'annonce de la mort de Lady Di, le 31 août 1997, le monument a été recouvert de fleurs par des anonymes, et depuis lors, des admirateurs et des touristes viennent s'y recueillir, déposer des gerbes, y afficher des messages, des photographies de Diana ou des pages de magazines traitant de l'accident, écrire des graffiti sur le garde-corps tout proche, ou encore prendre des photos souvenirs, détournant la flamme de sa fonction initiale et la transformant spontanément en un autel à la mémoire de Diana. Depuis, certains visiteurs semblent croire que la flamme est un monument expressément construit à la mémoire de la princesse, sans doute en pensant à la chanson commémorative d'Elton John à Diana, intitulée Candle in the Wind (littéralement « une bougie dans le vent »)[6]. La flamme, du fait de ce détournement de sa fonction première, a été décrite comme un « palimpseste social », et présentée comme un exemple de la notion de « contre-monument » développée par James Young[7].
Le monument commémorant officiellement le décès de la princesse est, en fait, le clos des Blancs-Manteaux[8] : un jardin du quartier du Marais, situé au 21 de la rue des Blancs-Manteaux[9],[10], et dédié à l'apprentissage du jardinage et des gestes écologiques aux enfants[11]. Une initiative isolée vise également à faire ériger sur la place de l'Alma un monument en bronze spécialement dédié à Diana, grâce à une souscription privée[12].
Par ailleurs, la flamme est citée parmi d'autres « tombeaux fictifs », c'est-à-dire des monuments sur lesquels le public vient se recueillir comme s'il s'agissait de tombes, alors que le corps du défunt est conservé ailleurs (en l'occurrence pour Diana, sur une île d'Althorp, le domaine familial des Spencer, dans le comté anglais de Northamptonshire) ; ceci est interprété comme un besoin de créer un objet d'illusion, ce processus étant aussi à la base de l'érotomanie, où il est toutefois beaucoup plus pregnant[13].
Il était prévu que la place de l'Alma, où est érigée la Flamme de la Liberté, soit renommée « place Maria-Callas » le 11 septembre 1997, pour célébrer le vingtième anniversaire de la mort de la cantatrice. Mais l'accident qui a coûté la vie à la princesse de Galles, survenu quelques jours plus tôt, et la ferveur populaire autour de la Flamme, ont conduit le Conseil de Paris, dirigé par le maire de l'époque Jean Tibéri, à renoncer à ce projet. Il a été un temps envisagé que la place prenne le nom de la princesse Diana, mais ceci a aussi été abandonné en raison d'une opposition de la cour d'Angleterre[14].
Le monument est toujours visité et des messages sont encore laissés à sa mémoire. Il n'est cependant pas entretenu[15].
Certains partisans de la théorie du complot voient un lien entre la torche, qui est selon eux un symbole caché des intentions des Illuminati sur le monde, et la mort de Diana, qu'ils pensent être un assassinat organisé par ces mêmes Illimunati[16].
Nouvelle flamme
Une nouvelle Flamme de la Liberté, sculpture de Jean Cardot, a été inaugurée le 14 juin 2008. Elle symbolise toujours l'amitié franco-américaine puisqu'elle a été érigée dans les jardins de l'ambassade des États-Unis en France, qu'elle a été inaugurée en présence du Président de la République française Nicolas Sarkozy et du Président des États-Unis George W. Bush, qu'elle s'est concrétisée sous l'impulsion conjointe de l'homme d'affaire français Marc Ladreit de Lacharrière et de l'ambassadeur américain Craig Roberts Stapleton, et qu'elle porte deux citations respectivement du français Lafayette et de l'américain Benjamin Franklin[17],[18],[19].
Références
- ↑ La précédente version de la torche, faite en verre et éclairée de l'intérieur par des lampes électriques était essentiellement dûe aux travaux du sculpteur Gutzon Borglum en 1916 : voir Fichier:NYC_old_torch.jpg
- ↑ (en) Katrin Bennhold, « In Paris, 'pilgrims of the flame' remember Diana », dans International Herald Tribune, 31 août 2007 [texte intégral].
- ↑ (fr) Paris, Petit Futé, coll. « City Guide », Paris, 2007, 791 p. (ISBN 2-7469-1701-7), p. 120.
- ↑ (fr) Frédéric Marais, « Entre art et artisanat : Les Métalliers Champenois à la conquête de la planète », dans Champ’éco, CCI Reims et Épernay, no 29, décembre 2003 - janvier 2004, p. 36–40 (ISSN 1629-3576) [texte intégral].
- ↑ (fr) Statue de la Liberté, sur le site des ateliers Gohard. Consulté le 5 août 2008.
- ↑ (en) Diana pictures, loving tributes adorn Paris crash site sur France24.com, 30 août 2007, AFP. Consulté le 3 août 2008.
- ↑ (es) Antonio Bentivegna, « La estética de los nuevos monumentos : Estrategias de desvío, injertos y palimpsestos sociales », dans Revista Observaciones Filosóficas, no 6, 1er semestre 2008 (ISSN 0718-3712).
- ↑ (fr) Calme princier sur Linternaute.com. Consulté le 3 août 2008.
- ↑ (en) Craig R. Whitney, « Paris Adds a Garden to Diana's Thriving Memorials », dans The New York Times, 30 août 1998 [texte intégral].
- ↑ (en) John Lichfield, « Vegetable patch to be Diana memorial leek patch », dans The Independent, 8 octobre 1998 [texte intégral].
- ↑ (fr) Clos des Blancs-Manteaux sur Paris.fr. Consulté le 3 août 2008.
- ↑ (fr) Cédric Couvez, « Diana à l'Alma » sur 20minutes.fr, 31 août 2007. Consulté le 5 août 2008.
- ↑ (fr) Chantal Simon Hagué, Benoît Dalle, Claude Dumezil, Yves Edel, Jean Jamin, Piotr Kaminsky et Jannick Thiroux, « Table ronde no 1 enregistrée à Paris », dans Analyse freudienne presse, Érès, no 11 « Les objets et leurs passions I », janvier 2005, p. 11–42 (ISSN 1253-1472) (ISBN 2-7492-0401-1).
- ↑ (fr) Jean-Marc Philibert, « Maria Callas, l'autre victime du pont de l'Alma », dans Le Figaro, 14 octobre 2007 [texte intégral].
- ↑ (fr) Le pont de l'Alma à Paris, un lieu de pèlerinage à l'abandon sur AtlasVista Maroc, 28 août 2007, AFP. Consulté le 3 août 2008.
- ↑ (en) David Icke, Alice in Wonderland and the World Trade Center Disaster : Why the Official Story of 9/11 is a Monumental Lie, Bridge of Love, 2002, 514 p. (ISBN 0-9538810-2-4) [présentation en ligne], p. 7.
« The Illuminati lighted torch is held by the Statue of Liberty. [...] The lighted torch means freedom and liberty to the population, but to the Illuminati it is the very symbol of their agenda and control. [...] The spot where people leave their tributes to the murdered Princess Diana is a massive representation of the flame held by the Statue of Liberty. It is located on top of the Pont de L'Alma Tunnel where the Illuminati arranged for her to die in 1997. »
- ↑ (fr) Judith Benhamou-Huet, « Exclusif : Bush et Sarkozy vont inaugurer samedi une statue de Jean Cardot » sur LePoint.fr, 12 juin 2008. Consulté le 16 août 2008.
- ↑ (fr) Marianne Durand-Lacaze, « La flamme de la Liberté, une œuvre du sculpteur Jean Cardot » sur Canal Académie. Consulté le 16 août 2008.
- ↑ (en) Speeches and Op-eds 2008: Inauguration of The Flame of Liberty statue, 14 juin 2008, Ambassade des États-Unis en France. Consulté le 16 août 2008.
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- Guy Lesœurs, Diana du Pont de l'Alma, les pèlerins de la flamme, Téraèdre, coll. « L'anthropologie au coin de la rue », Paris, 2005, 126 p. (ISBN 2-912868-24-6) [présentation en ligne]
- Guy Lesœurs, « Alma Sister : Le culte et le pèlerinage de la princesse Diana au pont de l'Alma », dans Religiologiques, Département des sciences religieuses de l'UQAM (Montréal), no 25, printemps 2002, p. 243–259 (ISSN 1180-0135) [résumé]
- Guy Lesœurs, « Alma Sister, les pèlerins de Diana : ou la superficielle profondeur d'un culte populaire », dans L'Autre, vol. 3, no 1, mars 2002, p. 167–176 (ISSN 1626-5378)
- Denise Glück, « Une flamme dans le vent : Un monument pour Lady Diana », dans Les Cahiers de médiologie, Gallimard, no 7 « La confusion des monuments », 1er semestre 1999, p. 229–237 (ISSN 1777-5604) (ISBN 2-07-075596-7) [texte intégral]
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