Eudes iii de bourgogne

Eudes iii de bourgogne

Eudes III de Bourgogne

Eudes III de Bourgogne
Sceau du duc Eudes III de Bourgogne
Sceau du duc Eudes III de Bourgogne
Dynastie Maison capétienne de Bourgogne
Naissance 1165 ou 1166
Décès 6 juillet 1218
Lyon
Titre Duc de Bourgogne
(1192 - 1218)
Prédécesseur Hugues III de Bourgogne
Successeur Hugues IV de Bourgogne
Enfant de Hugues III de Bourgogne
et de
Alix de Lorraine
Conjoint 1- Mathilde de Portugal, fille d'Alphonse Ier de Portugal
2- Alix de Vergy
Enfants 1-Hugues IV de Bourgogne
2- Jeanne
3- Béatrix
4- Alix

Eudes III, en 1166[1], mort à Lyon le 6 juillet de lan 1218, fils de Hugues III, duc de Bourgogne, et de Alix de Lorraine, porta le titre de duc de Bourgogne de 1192 à 1218. Il fut le septième duc de Bourgogne de la lignée capétienne.

Sommaire

Prisonnier du roi Philippe-Auguste

Vestiges du Château de Châtillon-sur-Seine

Eudes, fils aîné du duc, le futur Eudes III a tout juste vingt ans lorsquil se retrouve en 1186 prisonnier du roi Philippe-Auguste. Le roi de France vient de mettre un terme à linsoumission de son père Hugues III envers la couronne, en semparant du château de Châtillon-sur-Seine dans lequel Eudes commandait la garnison. La guerre commence à Vergy en 1183.

Maître de la forteresse de Vergy, place forte imprenable qui, juchée sur son rocher de Vergy, domine la vaste plaine de Bourgogne et que son père Gui de Vergy venait de faire renforcer par ajouts de fortifications, fort du soutien apporté par les barons bourguignons auxquels il est lié par les liens familiaux Hugues de Vergy se sent en confiance pour affronter le duc de Bourgogne Hugues III et résister à ses assauts. Il refuse de lui rendre foi et hommage[2]. En 1183 la guerre est déclarée entre Hugues de Vergy[3] et le duc Hugues III.

Les premiers assauts du duc contre Vergy restent sans résultat et ne sont que le prélude dun conflit marqué par un acharnement exceptionnel. Le duché est mis à feu et à sang. Les biens et les domaines des deux adversaires subissent des dévastations. Les biens ecclésiastiques ne sont pas épargnés et les plaintes des gens déglises ne tardent pas à arriver à la cour de Philippe Auguste dautant plus que le duc les met à forte contribution pour subvenir aux frais de ces expéditions.

Le conflit connaît une trêve mais renaît en 1185. Dans limpossibilité de semparer de la forteresse, Hugues III fait édifier quatre bastilles qui bloquent Vergy. Le sire de Vergy fait appel au roi qui dépêche une armée commandée par Hugues de Broyes mais ce dernier échoue à faire lever le siège. Philippe-Auguste convoque Hugues III à Sens en décembre 1185 mais il refuse toujours de cesser les hostilités. Au début de lannée 1186 le roi, à limproviste, vient lui-même détruire les bastilles évacuées par les troupes ducales[4]. Le duc à nouveau convoqué à la cour royale est condamné à une amende de 30 000 livres parisis.

Hugues III cherche un appui du côté de lEmpire et prend contact avec Frédéric Barberousse. Ce dernier trop soucieux de ménager le roi capétien, reste insensible sa demande.

Philippe-Auguste saisit loccasion de mettre le duc de Bourgogne à la raison. Sa réaction est rapide et déterminée. En mars 1186 le roi fait alliance avec le comte de Flandre. Les deux armées réunies se dirigent sur Châtillon-sur-Seine, porte de la Bourgogne donnant sur la France. Après deux ou trois semaines de combats, lenceinte de la ville est forcée, les murs du château sécroulent, le passage du donjon dans lequel sétait réfugié Eudes ouvert. Châtillon succombe et Eudes se retrouve au nombre des prisonniers de Philippe-Auguste. Hugues III se soumet.

Sur un intervention supposée[5] de lempereur Frédéric Barberousse, Philippe-Auguste se montre conciliant et Eudes paraît avoir été libéré dès le mois davril 1186[6].

Maître du duché

Après sa défaite de Châtillon-sur-Seine, Hugues III devient un vassal tout dévoué au roi de France. En 1190 le duc rejoint le roi Philippe II Auguste à Morancé et de , ils partent ensemble en Terre sainte à la troisième croisade avec lintention de sembarquer à Gènes. En son absence, le duc confie le gouvernement du duché à son fils Eudes[7]. Les dispositions arrêtées entre Eudes, Béatrix, femme du duc et belle-mère de Eudes sont confirmées par le roi Philippe à Morancé. Eudes ne porte le titre de duc quen 1192, à la mort de son père. Après le départ du duc, Eudes parcourt le duché pour mettre en ordres les affaires de Bourgogne et conduit sa belle-mère, comtesse d'Albon, en Dauphiné selon les dispositions arrêtées par son père.

Duc de Bourgogne

À Dijon parvient la funeste nouvelle : son père, le duc de Bourgogne Hugues III a trouvé la mort le 25 août 1192 devant Acre en Palestine. Eudes, le fils aîné est dans sa vingt-sixième année. Selon lancestrale coutume de Bourgogne, le cortège de notables bourguignons, barons, connétables et fidèles lentraînent avec Alexandre, son frère puîné, jusquà la vieille abbaye de Saint-Bénigne. Face à cette communauté, assis à côté de labbé, Eudes renouvelle les privilèges et donations accordées par ses prédécesseurs et, il reçoit linvestiture des pairs de Bourgogne qui le proclament Duc de Bourgogne 3ème du nom.

Chevauchée en Flandre et première alliance matrimoniale

En 1193, Eudes III nest pas encore engagé par les liens matrimoniaux. Sa cousine au sixième degré, Mathilde de Portugal ou (Mahaut) fille d'Alphonse Henriques, est veuve de Philippe d'Alsace, comte de Flandre mort au siège dAcre le 1er juin 1191 sans postérité. En dépit de la résistance de Mathilde, Baudoin V, comte de Hainaut qui a épousé Marguerite, la soeur de Philippe d'Alsace, met la main sur le comté de Flandre. Dans lespoir de faire valoir les droits de sa cousine et, en cas de succès, dagrandir la Bourgogne en récupérant un apanage, Eudes contracte mariage avec Mathilde et participe à des luttes assez vives en Flandre[8]. Lunion avec Mathilde est contractée en 1193[9]. Elle est de courte durée. Le roi Philippe après quelques réticences reconnaît finalement la prise de possession de la Flandre par Baudoin de Hainaut et en reçoit lhommage[10]. Mille rivalités agitent constamment la Flandre et Eudes se rend compte que la situation est sans issue. Il est déçu dans ses espérances « à tous points de vue » : pas de domaine, pas denfant. Il répudie Mathilde en 1195. E. Petit, ajoute une cause supplémentaire aux motifs de ce divorce : Mathilde aurait été indignée de la conduite de son époux devant une « servile condescendance aux volontés du roi Philippe » dans laffaire de son divorce avec Ingeburge de Danemark.

Deuxième guerre de Vergy

La château de Mont-Saint-Jean

Lorigine de ce conflit nest connue avec précision[11]. J. Richard place ces hostilités dans les années 1192-1193. Le conflit met aux prises une coalition à la tête de laquelle se place le seigneur de Vergy et qui comprend Guillaume II, comte de Chalon[12], de ses beaux-frères, Joceran de Brancion[13], Othon comte de Bourgogne et dÉtienne dAuxonne son gendre, complétée par les seigneurs Champenois, Eudes et Guillaume de Champlitte ; Guillaume de Champlitte étant le vicomte de Dijon. Tous appuient le sire de Vergy qui estime le moment favorable pour refuser tout hommage à son suzerain. Eudes III a devant lui un orage redoutable à conjurer, la conflagration risque dêtre générale et menaçante. Dans toute le Bourgogne la lutte va être partout engagée par les partisans de lune ou lautre bannière. Étienne de Mont-Saint-Jean, coseigneur de Vergy, parent ou allié des puissantes familles engagées dans le conflit, est aussi le sénéchal du duc, un de ses grands officiers. Les fonctions quil occupe lui font un devoir de soutenir son suzerain, mais les liens de famille et de vassalité qui le rattachent aux autres maisons le mettent dans une situation pénible et embarrassante. Eudes le place dans lobligation de choisir entre le devoir et le dévouement ou la défense de son intérêt personnel. Étienne se prononce pour le devoir quil doit à son suzerain et met tous ses châteaux à disposition du duc. Moyennant la cession de quelques domaines ducaux[14] il lui abandonne aussi la sénéchaussée. Eudes parvient encore à détacher dautres seigneurs révoltés. Le choix de la fidélité à Eudes fait par Étienne irrite les coalisés. Mais les conséquences dune grave guerre, qui va mettre à feu et à sang toute la région et sera désastreuse pour tous les partis, leurs donnent à réfléchir et les incitent finalement à choisir la voie de la médiation et du rapprochement. Cest la solution qui prévaut. Les négociations sont conduites à labbaye de Cîteaux.

Une épouse dans le traité de paix

Aux termes de ces négociations, Eudes, au prix de quelques concessions, reçoit lhommage du sire de Vergy. Le traité stipule, comme clause principale, que le sire de Vergy fiançe sa fille Alix[15] au duc de Bourgogne, à laquelle il promet le château de Vergy[16] et tout ce quil avait en deçà de la Tille. En réciprocité, Eudes donne à Hugues tout ce quil possède au-delà de La Tille. Ces conventions mettent définitivement fin aux hostilités entre la maison de Bourgogne et le puissant sire de Vergy.

Le mariage avec Alix fut célébré dans lété 1199. Eudes déclare à cette occasion que la duchesse Alix est investie du droit de garde de labbaye de Tart, comme lon été avant elle toutes les duchesses de Bourgogne. E. Petit[17] rapporte à cette occasion un détail cocasse : « À loccasion de cette cérémonie, ils concédèrent lun et lautre au monastère de Vergy le droit de prélever un denier sur chaque chariot passant, soit à Vergy, soit à Vougeot afin de subvenir aux frais dentretien dun luminaire de cire, destiné à éclairer nuit et jour lautel de léglise ». Cétait le cadeau de mariage, imposé au petit peuple besogneux, pour le bonheur des époux.

Les « affaires » dOutre-Saône

Lhommage des comtes de Bourgogne aux ducs, chevauchée germanique

Le comté de Mâcon situé dans la Bourgogne dOutre-Saône rentre dans la dépendance des comtes palatins de Bourgogne mais le duc de Bourgogne possède des droits sur des territoires compris dans ce comté ; le fief de Mâcon[18]. Laccession de Frédéric Barberousse au Comté de Bourgogne en 1156 a contraint le duc de mettre en sommeil les droits ducaux. Sa succession au comté de Bourgogne par son troisième fils, le comte palatin de Bourgogne Othon Ier, réveille la revendication de ces droits. Eudes demande l'hommage du comté de Mâcon à Othon Ier, pour ce fief que ce dernier tient de lui. Othon Ier refuse de lui rendre cet hommage. Eudes décide de porter le litige devant lempereur Henri VI et se rend en Germanie, à la cour impériale de Francfort. Le jugement rendu par lempereur Henri VI, frère dOthon, est en faveur du duc de Bourgogne. Le diplôme rendu à la suite de ce jugement, daté du 27 avril 1193 stipule que le comte palatin de Bourgogne tient Mâcon et Pouilly-sur-Saône en fief du duc et doit lui rendre hommage[19].

Lhommage dÉtienne pour le fief dAuxonne

Eudes III poursuit la politique daccroissement du domaine ducal que ses prédécesseurs ont toujours menés avec plus ou moins de fortune. Le duc profite des occasions qui soffrent à lui pour étendre sa mouvance au-delà de ses frontières. En terre dOutre-Saône, le chef de la branche de « Chalon », Étienne dAuxonne entre en guerre en 1197 contre le comte palatin Othon Ier, son suzerain, pour faire valoir ses prétentions à supplanter la branche aînée. Il a besoin de lalliance avec le duc de Bourgogne et, pour lobtenir, il lui fait hommage dAuxonne, sa principale forteresse située en bordure de Saône, qui nest pas un fief des comtes palatins mais un fief du prieuré de Vergy. Eudes III réalise ainsi son premier progrès dextension dans lancien comté dAmous. Les ducs ne cessèrent par la suite de sy agrandir.

Un traité de paix à Dijon entre Othon II et Étienne III d'Auxonne

En ce mardi 18 octobre 1211[20], jour de la Saint-Luc, le duc de Bourgogne était lhôte qui reçoit de grands personnages accompagnés de chevaliers de diverses nationalités. Sous la médiation du duc, le comte de Bourgogne, Othon II, (Othon II de Méranie) et Étienne III d'Auxonne vient signer le traité de paix qui met fin à une lutte engagée depuis 1209. À son arrivée dans ses États en Comté de Bourgogne, Othon a découvert la coalition menée par Étienne de la branche cadette contre lui. La guerre qui éclate est tout au désavantage dOthon. Le Méranien, réduit à limpuissance pour défendre son comté songe à en donner la garde, au Guillaume comte de Vienne qui, dans ce cas, porterait le titre comtal. Devant le danger de voir cette province aux mains de ses plus terribles ennemis[21], Étienne accepte la médiation offerte par Eudes III. Le duc seul dicte les conditions de paix qui va pour le moment mettre les belligérants daccord[22]. Les conditions sont dures pour le vaincu, Étienne en recueille tous les avantages et assurances.

Un soutien indéfectible à Philippe-Auguste

Défis au Saint-Siège

Les émissaires du roi du Danemark Knut VI sequestrés

Philippe-Auguste, veuf en premières noces, a épousé Ingeburge de Danemark, seconde sœur du roi Knut VI, en la cathédrale dAmiens le 14 août 1193. Le 15 au matin, dans la cérémonie du couronnement, le roi manifeste des sentiments daversion et de répulsion pour la jeune épousée et, à peine loffice terminé, les courtisans parlent de divorce. Le roi veut renvoyer Ingeburge. Le 5 novembre 1193 par complaisance du clergé, le roi obtient une sentence de divorce et relègue Ingeburge à Beaurepaire[23], prieuré de labbaye de Cysoing entre Valenciennes et Douai[24]. Le roi Knut introduit une plainte à Rome auprès du pape Célestin III pour protester contre le prétexte de parenté qui a servi de base au divorce. Il confie à André, son chancelier et à Guillaume, abbé de Saint-Thomas du Paraclet, vieil octogénaire, le soin de plaider la cause de sa soeur auprès du Saint-Siège[25]. Par décision du 13  mars  1195, Célestin III déclare la sentence de divorce illégale, enjoint à tous les prélats de sopposer à un nouveau mariage et renvoie les émissaires chargés des précieuses lettres papales. Le chemin de retour passe par la Bourgogne. Eudes III est tout dévoué au roi de France ; parvenus sur les chemins de son État, les émissaires sont brutalement arrêtés, jetés en prison et leurs lettres confisquées. Sur de pressantes sollicitations, dont celles de Gui, abbé de Cîteaux, Eudes consent à adoucir leur captivité et à les conduire à labbaye de Clairvaux. De Clairvaux, les émissaires parviennent à faire passer des doubles des lettres confisquées quils avaient soustraites aux recherches de leurs geôliers. Le roi de France était-il mécontent de cet adoucissement de leur captivité accordé par Eudes ? Toujours est-il que le duc les fait mettre en détention à Châtillon-sur-Seine d ils ne sont libérés quaprès six semaines grâce à lintervention des abbés de Cîteaux et de Clairvaux. Célestin III ne peut laisser sans réponse une pareille offense : les bulles dexcommunications tombent sur le duc de Bourgogne et ses États que la complaisance des prélats, de crainte de perdre les bonnes grâces du duc et du roi et encouragés par le faible Célestin III, laissent sans exécution. Ces évènements nempêchent pas Philippe-Auguste de prendre Agnès Méran pour épouse. (1er juin 1196).

Si lon peut tout oser sous la faible administration de Célestin III, les foudres canoniques dInnocent III, successeur de Célestin III au trône de Saint-Pierre en 1198 vont changer lordre des choses.

Un grand concile à Dijon

Innocent III à peine élu adresse au roi Philippe lettres sur lettres pour lobliger à se séparer de sa « concubine », Agnès Méran et reprendre Ingeburge, sa femme légitime et, sil sobstine, il mettra le royaume en interdit. Il exhorte le roi à remplir ses devoirs dépoux avec Ingeburge : « Essayer encore deux ou trois fois lœuvre de chair …, », écrit-il dans lune de ses lettres. Pendant dix-huit mois Philippe reste sourd aux injonctions du pape et Innocent III nhésite pas à mettre ses menaces à exécutions. Il ordonne à son légat, le cardinal Pierre de Capoue de faire promulguer la sentence. Ce dernier convoque à Dijon un concile qui réunit le 6 décembre  1199 dans léglise Saint-Bénigne, cinq archevêques, dix-huit évêques, de nombreux abbés dont ceux de Cluny, de Vézelay, de saint-Rémi de Reims et de Saint-Denis. On y voit aussi nombre de grands personnages dont les ambassadeurs du roi Philippe-Auguste qui sy trouvent aussi. Les discussions sont vives pendant les six jours. Le 12 au matin, alors que la condamnation va être prononcée, le concile est brusquement suspendu. On a songé non sans vraisemblance, à une intervention du duc tout dévoué au roi, dit J. Marilier[26]. Un nouveau concile se réunit le 15  janvier  1200, cette fois à Vienne (Isère), en terre dEmpire et linterdit y est solennellement prononcé. La sentence nest promulguée à Dijon que le 5  février  1200. « Le royaume fut en interdit. Cétait la plus grave des sanctions ecclésiastiques car elle empêchait daccomplir tout acte religieux dans le territoire frappé. La sanction fut appliquée dans les diocèses de Mâcon, de Langres, dAutun, et sans doute dans celui de Chalon[26] ». Linterdit dure sept mois. Sur la promesse de reprendre Ingeburge que fait le roi au cardinal Octavien le nouveau légat, linterdit est levé. La nouvelle nest connue à Dijon que le 13 septembre 1200.

Richard Cœur de Lion à Dijon, une visite non dénuée dintérêt

Philippe-Auguste et Richard Cœur de Lion se livrent une guerre sans merci ponctuée de trêves toujours rompues. En 1197, Philippe subit de sérieux revers qui le mettent dans une situation très critique. Une coalition féodale se développe contre lui et Richard négocie avec les féodaux pour augmenter encore le nombre de ses alliés : le comte de Flandre et de Hainaut, Baudoin IX, le comte de Boulogne Renaud de Dommartin, Louis, comte de Blois, le comte de Toulouse Raimond VI étaient déjà de ceux passés à lennemi. Au début de mai 1198, Richard passe Dijon en se rendant dans la vallée du Rhône il est reçu par Eudes. Le Plantagenêt caresse lespoir den faire un nouvel allié. Il juge bon, à cette occasion, de renouveler[27] la donation de labbaye de Scarborough dans le Yorkshire, avec toutes ces dépendances à labbaye de Cîteaux[28] mettant ainsi à disposition des cisterciens les revenus dune région qui tirait lessentiel de ses ressources de la pêche et de la sécherie de harengs.

Eudes III suit la même politique de fidélité envers le roi et reste un de ses auxiliaires les plus sûrs[29], mais Philippe ne néglige rien pour que le mouvement de défection ne sétende pas.

Un don du roi : labbaye de Flavigny

Le roi de France convoque le duc à sa cour à Vincennes ce dernier apparaît avec sa suite en novembre 1198. Il lui faire tenir serment de ne jamais contracter alliance avec Richard Cœur de Lion, ni même à se marier dans son entourage ou par sa médiation. Satisfait de lassurance que lui donne le duc, il lui offre en donation immédiate, les droits quil détient sur labbaye et la cité de Flavigny qui devient ainsi propriété directe des ducs de Bourgogne.

Chevauchées normandes

Philippe-Auguste et Jean-sans-Peur se livrent une guerre sans merci. Lorsquil reprend la campagne de 1202 Philippe demande au duc de Bourgogne et au comte de Nevers de venir, avec dautres grands vassaux, lassister dans la lutte. Les armées des belligérants ravagent le territoire Normand. Innocent III met tout en oeuvre pour mettre fin à cette lutte et renouvelle ses appels à la croisade. Il devient même menaçant envers le roi de France dans sa lettre du 26  mai  1203. Eudes et les grands vassaux répondent au pape en signant au Vaudreuil, en juillet 1203 lengagement suivant :

« Jai engagé Philippe, illustre roi de France, à ne faire ni paix ni accommodement avec le roi dAngleterre, malgré les menaces du pape. Jai promis au roi, mon seigneur lige, et je lui ai juré demployer mes forces à le secourir ; je ne ferai la paix avec le pape quavec le roi[30] »

.

Artisan de la victoire à Bouvines

Dans la lutte que se livrent Jean-sans-Peur et Philippe-Auguste, Jean prépare une terrible vengeance. En 1214 il fomente contre le roi de France une ligue puissante composée de lempereur Otton de Brunswick, contesté sur le trône impérial et neveu de Jean-sans-Terre, Renaud de Dammartin, comte de Boulogne et Ferrand comte de Flandre. Philippe convoque tous ses vassaux pour résister aux troupes de la coalition. Eudes III se rend à son appel avec mille ou douze cents hommes, cent chevaliers, autant décuyers, trois à quatre cents sergents à cheval et un nombre de servants à peu près égal. On peut admettre que les communes de Dijon, de Châtillon, de Beaune, dAvallon étaient représentées par quelques-uns de leurs membres[31]. Eudes encore présent dans son duché en juin 1214[32] avait rejoint le 23 juillet  1214 le roi à Péronne. Le combat sengage le dimanche 27 juillet  1214. Les troupes du duc occupent laile droite du dispositif. Dès le début de la charge le duc a son cheval tué sous lui et tombe lourdement à terre. E. Petit indique « …que cette chute avait une certaine gravité, car si Eudes III avait dans sa jeunesse une obésité précoce, à lâge de quarante-huit ans quil avait alors, il était affligé dune extrême corpulence ». Il reprend la bataille jusquà la victoire finale. Mais il est blessé, plus quil ne le laisse paraître. Il reprend le chemin de la Bourgogne. Son état ne lui permettant pas datteindre Dijon il sarrête à labbaye de Fontenay pour sen remettre aux bons soins des religieux. Il y séjourne jusquà une partie de septembre, lorsque sa convalescence lui permet de se faire transporter à Dijon.

Eudes III et les croisades

Refus de prendre la tête de la quatrième croisade

Jérusalem était aux mains des Musulmans depuis sa reprise par Saladin en 1187. Le pape Innocent III stimule par de fréquents appels le zèle des chrétiens quil appelle au secours de leurs frères dorient. Foulques de Neuilly curé de Neuilly-sur-Marne prêche en 1199 une nouvelle croisade au château dÉcly-sur-Aisne en Champagne. Thibaut III, comte de Champagne, malgré sa jeunesse, prend la croix et est élu chef de cette expédition. Mais à peine se met-il en route que la mort le surprend à Troyes, le 24 mai 1201. Eudes est invité à prendre sa succession mais oppose un refus en expliquant quil avait mieux à faire.

Geoffroi de Villehardouin rend compte des démarches qui furent faites auprès du duc de Bourgogne pour quil prenne la succession de Thibaut III dans cette expédition[33].

«  Sire, ton cousin est mort, tu vois le dommage quil est advenu à la terre dOutremer. Pour Dieu nous venons te prier que tu prennes la croix et que tu secoures la terre dOutremer à sa place. Et nous te donnerons tout son avoir et te jurons que nous servirons larmée en bonne foi comme nous le ferions avec lui. Tel fut sa volonté quil refusa et fit savoir quil pouvait bien mieux faire [34]. »

La conduite de cette croisade revient, après le refus du comte de Bar, à Boniface, marquis de Montferrat. Au rendez-vous du chapitre général de Cîteaux, du 14  septembre  1201, une foule de nouveaux hauts personnages du Duché et du Comté de Bourgogne se joint aux croisés.

La croisade des Albigeois

Le meurtre de Pierre de Castelnau en janvier 1208, représentant direct du Saint-Siège tué à la suite dune querelle, décide du sort des Albigeois. À la suite de cet acte inouï, Innocent III se met sur le chemin de la vengeance et prend la résolution par suite de laquelle tant dhommes ont péri : il propose une croisade contre les Méridionaux. Les féodaux du Centre et du Nord terminent leurs préparatifs et la guerre sainte commence en juillet 1209. Eudes III fait partie de larmée qui descend le Rhône avec pour but lextermination générale de hérétiques et de leurs défenseurs. Le duc entreprend cette expédition sans aucun enthousiasme et presque à contre cœur[35] et ne veut rien entreprendre sans lassentiment royal. Le 1er mai 1209 Philippe-Auguste, tient conseil à Villeneuve-sur-Yonne avec les représentants du pape, Milon[36] et Arnaud, abbé de Cîteaux et ses barons au nombre desquels comptaient Eudes, Hervé, comte de Nevers, Gaucher de Châtillon, comte de Saint-Pol. Le roi trop menacé par ses affaires contre le roi dAngleterre et lempereur Othon décline linvitation. Eudes, portant la croix sur sa poitrine, est encore à Compiègne le 17 mai 1209 il assiste avec nombre de barons auxquels se sont joints Étienne, comte dAuxonne et Jean son fils, à de la cérémonie de remise des insignes de la chevalerie au fils de Philippe-Auguste, Louis. Le 24 juin 1209 le duc est à labbaye de Tart puis se rend à Cîteaux, , il fait don aux religieux dune partie de la forêt de Fesc et gagne Chalon-sur-Saône il se trouve fin juin. Le Rhône passé en Avignon, la grande armée des croisés arrive à Montpellier, puis le 21 juillet 1209 devant Béziers, la ville du vicomte Raimond-Roger Trencavel, lieu dun grand massacre les croisés se sont comportés exactement comme le fameux mot attribué à Arnaud par le moine cistercien allemand Césaire dHeisterbach : « Tuez-les tous, Dieu saura reconnaître les siens ».

Dans un traité du mois de juillet, Eudes et le comte Hervé[37] font serment de protéger et de garder fidèlement les habitants de Narbonne avec tous leurs biens[38], puis larmée des croisés se dirige sur Carcassonne elle arrive le 1er août 1209. La ville se rend le 15 août 1209. Eudes soppose fermement à la destruction de la cité. Pressenti par Arnaud pour prendre la souveraineté des territoires conquis, le duc de Bourgogne aurait eu cette réponse : « Jai assez de terres et de seigneuries sans prendre celle- et sans déshonorer le vicomte, car on lui a fait déjà assez de mal sans le priver de son héritage[39] ». La souveraineté de ces territoires est finalement donnée à Simon IV de Montfort.

Eudes décide de sen prendre au château de Cabaret, à quelques lieues de Carcassonne. Devant lopiniâtreté de la résistance, il abandonne et décide trois jours après de reprendre le chemin qui le ramène en Bourgogne.

Chevauchées, encore et toujours

Le duc est continuellement en déplacement. Soit quil ait besoin de régler les affaires personnelles relevant de la gestion du duché, soit quil réponde à des sollicitations de parents, dalliés ou de son suzerain le roi ou encore du pape.

Dans le comté dAlbon

En 1207 il rend visite à son frère André de Bourgogne, dans ses états, en Dauphiné.

À Lyon

En 1208 il se trouve à Lyon. « Il ny était pas venu de son chef, mais avait reçu des ordres du roi[40] » qui lui demande de pacifier les querelles qui se sont élevées entre larchevêque Renaud de Forez, les chanoines de Saint-Jean et les habitants de la ville. Laccord entre les deux partis est signé en septembre 1208.

À Embrun

En 1210 on le trouve à Embrun, dans lune des possessions de son frère André, ensemble, ils accordent des privilèges aux habitants.

Médiateur à Romans

En 1213, il se rend à Valence et à Romans. Renaud de Forez et larchevêque de Vienne se joignent à lui en chemin. Ils doivent y retrouver Simon de Montfort. Aymar de Poitiers-Valentinois, partisan du comte de Toulouse, possesseurs de domaines dans cette contrée défiait Simon. Eudes III est appelé en médiateur. Après plusieurs jours de pourparlers sans résultat le duc entre dans une violente colère contre Aymar, et le menace de secourir Simon par les armes sil ne voulait pas samender. Intimidé, ce dernier consent à traiter[41]. Cest à cette conférence quil arrête le mariage de Béatrice, la fille dAndré, avec Amaury de Montfort, fils de Simon.

La succession de Champagne

À la mort de Thibaut III sa succession est contestée par Érard de Brienne. Les évènements quelle entraîne sollicitent continuellement les interventions du duc, partisan avec le roi de France et le pape de la cause de Blanche de Navarre qui défend les droits de lenfant à naître, Thibault IV de Champagne, ou Thibaut le Posthume. À la fin de 1215 ou au début de 1216 les belligérants sont en pleine hostilités. Eudes est le promoteur dune trêve, conclue en avril 1216, qui permet la comparution des intéressés assignés devant un tribunal présidé par le roi en juillet suivant à Melun.

Le duc profite du court répit pour se rendre en juin 1216 dans le comté dAlbon près de son frère. Il fut exact au rendez-vous de juillet à Melun Érard de Brienne accepte de se soumettre, mais il rentre néanmoins en campagne quelque temps après. En mars 1217, une autre assemblée a lieu à Melun, le duc sy trouve également. Érard de Brienne a lart de mettre dans ses intérêts Thiébaud Ier, duc de Lorraine en lui promettent la cession dune partie des domaines qui étaient lobjet de la revendication[42]. Une suspension darmes intervient le 24  février 1218, mais la guerre reprend avec vigueur. Il faut faire vite : Eudes III a pris lengagement de partir en croisade à la Saint-Jean de 1218.

Une bataille est livrée dans les environs de Châteauvillain à laquelle le duc assistait en personne. Puis les épisodes qui terminent cette campagne et qui réduisent définitivement le duc de Lorraine se passent alors devant Nancy, dans les derniers jours de mai 1218. La comtesse Blanche et Eudes III sy trouvent. La ville est livrée aux flammes. Le duc de Lorraine se rend.

Pendant ce temps Honorius III presse le duc de mettre à exécution son vœu de croisade. Présent le 1er  juin 1218 à Nancy, le duc passe le 7 dans le Langrois. Arrivant à la mi-juin il au centre du duché, il prend de suite les dispositions pour la croisade. Fidèle aux engagements quil a pris, le duc part pour la croisade à la Saint-Jean.

Le duc en son duché

Les chartes communales

Les villes ont été très largement affranchies dans le courant du XIIIe siècle. Hugues III, son père, a donné lexemple. Les embarras financiers dans lesquels lont placé son échec devant Vergy et peut-être aussi avec les sollicitations de la population[43] ont déterminé le duc à donner en 1183 à la ville de Dijon, un régime analogue au régime dont jouit la ville de Soissons. Il concéde aux dijonnais une charte de commune ad fornam communie Suessionis, dit J. Richard ; charte qui est modifiée en 1187. Mais la concession nest pas accordée gratuitement, elle coûte aux dijonnais la somme annuelle de cinq mille marcs dargent[44]. Eudes III à court dargent suit la voie ouverte par son père. Beaune obtient sa charte en 1203 : elle copiait les termes de celle de Dijon. Montbard a acheté au duc en 1201 son affranchissement. Avallon est doté dune charte daffranchissement en 1214 qui suit les usages de Vézelay mais elle ne donne pas le droit à la commune de sadministrer elle-même[45]. Talant reçoit sa charte en 1216[46]. Lopposition de lévêque de Langres, suzerain de la ville et propriétaire de la moitié de Châtillon fait échouer Eudes III dans sa tentative de créer en 1208 une commune à Châtillon-sur-Seine.

Le château de Talant

Le château de Talant, Côte-dOr, Bourgogne, érigé par le duc Eudes III de Bourgogne. Tiré de : Mémoires de lAcadémie des Sciences, Arts et Belles-Lettres de Dijon, 1832

La création du château de Talant est une œuvre toute politique du duc. Il cherche à saffranchir de la tutelle des barons et du haut clergé, toujours prêts à contester son autorité. La construction de Talant apparaît comme une manifestation de la volonté dEudes III à sémanciper de cette tutelle[47]. À ce motif politique sajoutent deux motifs stratégiques : le château contrôle la route de Dijon et il offre aussi à ses archives et à son trésor le refuge inviolable que Dijon, depuis lacquisition de son nouveau statut de commune, nest plus en mesure de lui donner.

Le sommet de ce rocher, (le mons de Talanz, ce nom de Talant servait jadis à désigner une montagne isolée) alors un lieu stérile et inculte, une possession de labbaye de Saint-Bénigne de Dijon, allait devenir propriété du duc. En 1208 Eudes mène de dures négociations avec labbaye, qui na pas pour principe daccepter la cession complète dun bien temporel[48]. Les conditions sont telles dit J. Garnier « quil fallut tout le désir quen avait le duc pour y acquiescer ». Le duc ratifie toutes les exigences des religieux.

Sans attendre le résultat de ces négociations, Eudes fait commencer les travaux dès 1208.

Très vite on trace le circuit des murailles que couronne un rempart crénelé reliant trente-trois tours, plus élevées que les murs et terminées par des toits coniques. La muraille est percée de deux portes. À lest, entre deux tours rondes, souvre la porte dAmont ou Dijonnaise et au nord-ouest, dans la tour des Arbalétriers souvre la seule entrée possible pour les voitures. Il fait aussi élever le château, qui comporte une tourelle à chacune de ses extrémités : à louest celle dite Tour du trésor, lautre nommée Tour des Armures, réservée aux engins de guerre[49].

Le duc presse les travaux. Au mois daoût 1213, au retour dune chevauchée en Flandre la forteresse se dresse sur le plateau et le duc peut solennellement sy installer.

Le duc y attire des habitants par loctroi de franchises et leur octroie une charte de commune promulguée en novembre 1216 ; ce qui eut pour effet de peupler rapidement la nouvelle ville et dirriter les chanoines de Saint-Étienne dont les sujets abandonnaient les villages dAhuy et de Quetigny pour gagner Talant[50].

Durant quatre siècles, (1209-1609), le château de Talant fut la citadelle et la bastille de Bourgogne.

LHôpital du Saint-Esprit

Le duc sent le besoin dassurer le repos de son âme et, peut-être, de rentrer en grâce auprès du pape. Il songe à donner à Dijon un hôpital pour les pèlerins, les pauvres, les malades, les vieillards, les enfants abandonnés et pour « accomplir les sept œuvres de miséricorde[51],[52] ». À Rome, Innocent III avait déjà fondé, en 1198 lhôpital du Saint-Esprit. Un îlot, au faubourg dOuche, entre deux bras de lOuche fournit au duc lemplacement idéal. Il y fait construire en 1204 trois bâtiments, lhôpital proprement dit[53], la maison conventuelle et léglise, le tout complété par un jardin.

Comme à Rome, les moines soigneurs sont de lordre des Hospitaliers du Saint-Esprit de Montpellier sous la règle de règle de saint Augustin.

Lhôpital prendra par la suite le nom de Notre-Dame de la charité.

Les bâtiments médiévaux ont disparu en 1780

Cest sur ce site que se trouve actuellement lHôpital général de Dijon.

La dernière chevauchée

De retour de son expédition en Lorraine, Eudes III arrive à la mi-juin 1218 au centre du duché et, prend de suite les dispositions pour la croisade afin de partir après les fêtes de la Saint-Jean : fidèle aux engagements quil a souscrit envers le pape Honorius III qui le presse de partir. Le duc gagne Cîteaux comme première étape avec la duchesse Alix et lévêque de Langres, Guillaume de Joinville. De Cîteaux, Eudes se met à la tête du corps de croisés et se dirige sur Lyon il arrive le 6 juillet 1218. Cest quil est frappé brutalement, probablement dune affection de cœur, à laquelle les fatigues de ses dernières campagnes pouvaient faire craindre, et quil trouve la mort à lâge de cinquante-deux ans. Son corps fut apporté à Cîteaux, et inhumé devant le grand autel. De sa femme Alix de Vergy, quil a épousé en 1199 et qui est décédée le 3 mai  1251, Eudes III laisse un fils, Hugues âgé de six ans, qui lui succédera après la régence dAlix, et trois filles. Les filles quelle lui donna sont, Jeanne, mariée en 1222 à Raoul, comte dEu ; Béatrix, femme de Humbert III , seigneur de Thoiré et de Villars en Bresse ; et Alix, morte sans alliance en 1266.

Il avait régné sur la Bourgogne pendant vingt-six ans. E. Petit ajoute[54] : La Bourgogne, heureuse et prospère, sous un duc aimé et populaire, avait acquis une grande importance ; elle avait joué un rôle considérable dans les affaires politiques, avec une administration intelligente, ferme et sage, que dominait une autorité puissante et respectée ».

Bibliographie

Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article : Source utilisée pour la rédaction de cet article

  • Jean Richard, Les ducs de Bourgogne et la formation du duché du XIe au XIVe siècles, Société Les Belles Lettres, Paris, 1954. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Ernest Petit, Histoire des ducs de Bourgogne de la race capétienne, Tome III, Dijon, 1889. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Françoise Étiévant, Eudes III Duc de Bourgogne, Les Éditions du Bien Public, 1987. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Urbain Plancher, Histoire générale et particulière du duché de Bourgogne…, Dijon, 1739-1781, 4 Vol.
  • Achille Luchaire, Philippe Auguste et son temps, (1137-1226), Tallandier, 1902. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Edward Le Glay, Histoire des comtes de Flandres, Bruxelles, 1814. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Jean Marilier, Histoire de lÉglise en Bourgogne, Le Conseil Régional de Bourgogne, Les Éditions du Bien Public, 1991. ISBN 2 905441 36 4. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Édouard Clerc, Essai sur lHistoire de la Franche-Comté, T. I, Besançon, 1840. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Joseph garnier, Le château de Talant, in Mémoire de la commission des antiquités du département de la Côte-dOr, T. III, années 1847-1852. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Mémoires de lAcadémie des Sciences, Arts et Belles-Lettres de Dijon, 1832. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article

Notes et références

  1. Françoise Étiévant, Eudes III, Duc de Bourgogne, Les Éditions du Bien Public, 1987, p. 3.donne août 1165 comme date de naissance
  2. Jean Richard, dans Les ducs de Bourgogne et la formation du duché du XIe au XIVe siècles, p.163 sinterroge sur les motifs du conflit qui peuvent être interprétés de façons différentes : sagissait-il de faire entrer le sire de Vergy dans la mouvance du duc ou dannexer la château ?
  3. Hugues de Vergy était fils de Gui de Vergy et dAlix de Beaumont-sur-Vingeanne. E. Petit, Histoire des Ducs de Bourgogne de la race capétienne, T. III, p. 6.
  4. Jean Richard, dans Les ducs de Bourgogne et la formation du duché du XIe au XIVe siècles, p.164.
  5. Jean Richard, Les Ducs de Bourgogne et la formation du duché du XIe au XIVe siècles, p. 165, r. 1 .
  6. Jean Richard, Les Ducs de Bourgogne et la formation du duché du XIe au XIVe siècles, p. 165, r. 2 , cite E. Petit, Histoire des ducs de Bourgogne …, T. III, pièces justificatives n°746, 747.
  7. Odo, filius ducis Burgondie disent les chartes de lépoque.
  8. Après son mariage Eudes III apporte néanmoins son soutien à Baudoin dans la lutte que ce dernier mène en 1194 et 1195 contre le châtelain de Dixmude, Thierry de Beveren pour la possession de la terre dAlost. Après la mort de Baudoin V, le 17 décembre 1195, Eudes III a été au nombre des compétiteurs pour semparer de la Flandre, il accompagne Mathilde en armes pour la soutenir dans ses revendications : E. Petit, T. III, p. 93.
  9. Selon la version de E. Petit, T. III, p. 92 qui conteste la date de 1194 comme indiqué dans lArt de vérifier les dates ou lerreur serait reproduite daprès Dom Plancher. Il apporte une preuve dans le catalogue de ses actes n°902, p. 330.
  10. Moyennant le versement dune somme de cinq mille marcs dargent, Edward Le Glay, Histoire des comtes de Flandres, Bruxelles, 1814, p. 414.
  11. Jean Richard, Les Ducs de Bourgogne et la formation du duché du XIe au XIVe siècles, p. 296. J. Richard donne la précision suivante en étayant son raisonnement (voir r.2, p. 296: il ne faut donc pas suivre aveuglément le récit de Petit (T. III, p. 104-113) qui a supposé que la mort dÉlisabeth de Vergy, mère dÉtienne de Mont-Saint-Jean, avait été le prétexte des hostilités.
  12. Guillaume II de Chalon était aussi beau-frère de lempereur Henri VI, dont il avait épousé la sœur Béatrix.
  13. Dès 1162, on trouve Joceran de Brancion marié à Alix de Chalon, sœur de Guillaume II. Cité par E. Petit, Histoire des ducs de Bourgogne, p. 105, r. 2.
  14. Fangy, Auvillars et Orsans, qui forment aujourdhui la commune dEsbarres, en Côte dOr, canton de Saint-Jean-de-Losne. Jean Richard, Les Ducs de Bourgogne et la formation du duché du XIe au XIVe siècles, p. 296, r. 1.
  15. Alix de Vergy nommée sous le nom dAlaiseth, dans une donation du sire de Vergy à labbaye de Sainte-Marguerite. E. Petit, Histoire des ducs de Bourgogne, p. 113.
  16. Il donnait à Eudes et à la duchesse une part de la seigneurie de Vergy, le sire de Mont-Saint-Jean conservait lautre part.
  17. E. Petit, Histoire des ducs de Bourgogne …, T. III, p. 116. Il cite A. Duchesne, Maison de Vergy, pr. P. 54 ; et Idem, Ducs de Bourgogne, pr. P. 66.
  18. Jean Richard, Les Ducs de Bourgogne et la formation du duché XIe au XIVe siècles, p. 37.
  19. Jean Richard, Les Ducs de Bourgogne et la formation du duché du XIe au XIV siècle, p. 211. E. Petit, Histoire des ducs de Bourgogne …, T. III, p. 90 et pièce justificative n°901, p. 330.
  20. J. Richard, donne le 2 octobre comme date de signature du traité de paix. p. 211, r.4 et Édouard Clerc, Essai sur lHistoire de la Franche-Comté, p. 400, donne le 11 octobre 1211.
  21. Édouard Clerc, Essai sur lHistoire de la Franche-Comté, T. I, p. 399 et E. Petit, Histoire des ducs de Bourgogne …, T. III, p. 215.
  22. E. Petit, Histoire des ducs de Bourgogne …, T. III, p. 216.
  23. Beaurepaire fut le siège de l'unique et important prieuré de chanoines réguliers dépendant de l'abbaye de Cysoing
  24. Achille Luchaire, Philippe Auguste et son temps, p. 159.
  25. Lun et lautre connaissaient la langue française, ce qui les avait fait choisir pour cette délicate mission. E. Petit, T. III, p. 96, r. 1.
  26. a et b Jean Marilier, Histoire de lÉglise en Bourgogne.
  27. Ratification dune donation antérieure faite à Lyon le 11 juillet 1190. E. Petit, Histoire des ducs de Bourgogne …, T. III, p. 114, r. 1, pièces justificatives n°840 : Archives de la Côte-dOr, cartulaire de Cîteaux, n°167, fol. 85, 86, pour les diplômes du 11 juillet 1190 et celui du 14 mai 1198 tous deux de Lyon.
  28. La ratification de cette donation de 1190, est donnée à Lyon le 14 mai  1198. E. Petit, Histoire des ducs de Bourgogne …, T. III, p. 114, r. 1, pièces justificatives n°840 et 988 : Archives de la Côte-dOr, cartulaire de Cîteaux, n°167, fol. 85, 86, pour les diplômes du 11 juillet 1190 et celui du 14 mai 1198 tous deux de Lyon.
  29. Jean Richard, Les Ducs de Bourgogne et la formation du duché du XIe au XIVe siècles, p. 187.
  30. E. Petit, Histoire des ducs de Bourgogne …, T. III, p. 150, pièces justificatives n°1070. Il cite ses sources : Orig. Trésor des chartes dAngleterre, II, n°3.
  31. E. Petit, Histoire des ducs de Bourgogne …, T. III, p. 191.
  32. Le 5 juin 1214 il était à Cîteaux. E. Petit, op. cit.,, p. 191.
  33. Chronique de Villehardouin, édition Buchon, p. 43, cité par E. Petit, p. 140.
  34. E. Petit, Histoire des ducs de Bourgogne …, T. III, p. 140, donne deux motifs comme explication au refus du duc : il avait reçu de Philippe-Auguste lordre de lui venir en aide et il éprouvait des difficultés financières.
  35. E. Petit, Histoire des ducs de Bourgogne …, T. III, p. 164.
  36. « Le pape craignant que labbé Arnaud ne pût suffire à la multiple besogne quil traçait, et aux voyages dans les différentes contrées, lui adjoignit son propre notaire Milon, quil nommé légat a latere ; lui prescrivant de suivre en tout point les avis de labbé de Cîteaux. In E. Petit, Histoire des ducs de Bourgogne …, T. III, p. 164.
  37. Linimitié entre les deux hommes ira grandissante. Pierre des Vaux de Cernay dit même quils voulaient se tuer.In E. Petit, Histoire des ducs de Bourgogne …, T. III, p. 172.
  38. E. Petit, Histoire des ducs de Bourgogne …, T. III, p. 169 qui cite ses sources : Histoire du Languedoc, ancienne édition, T. II, p. 170.
  39. E. Petit, Histoire des ducs de Bourgogne …, T. III, p. 171.
  40. Paradin, Histoire de Lyon, 1573, p. 136, in E. Petit, p. 157.
  41. E. Petit, Histoire des ducs de Bourgogne …, T. III, p. 188.
  42. E. Petit, Histoire des ducs de Bourgogne …, T. III, p. 229.
  43. Jean Richard, Les Ducs de Bourgogne et la formation du duché du XIe au XIVe siècles, p. 347 r. 1 : « Cétait la plus ancienne des chartes dans le duché. Lémancipation de Dijon et les cinq cent marcs dargent payés annuellement au duc ne sont pas suffisants pour couvrir les dépenses. Les embarras financiers du duc ne sont peut-être pas les seuls motifs qui ont pu déterminer le duc à accorder cet acte daffranchissement mais il nous semble que les sollicitations de la population furent également pour quelque chose dans cette détermination ». J. Richard cite ses sources : Émile Colette, in Les foires et marchés à Dijon, p. 27-28.
  44. Jean Richard, Les Ducs de Bourgogne et la formation du duché du XIe au XIVe siècles, p. 341.
  45. Plutôt en 1214 quen 1200 dit J. Richard in Jean Richard, Les Ducs de Bourgogne et la formation du duché du XIe au XIVe siècles, p. 349.
  46. La charte est datée de novembre 1216 mais les usus et consuetudines castri de Talant sont cités dès 1213 indique J. Richard in Jean Richard, Les Ducs de Bourgogne et la formation du duché du XIe au XIVe siècles, p. 349.
  47. Joseph Garnier, Le château de Talant, in Mémoires de la commission des antiquités du département de la Côte-dOr, T. III, années 1847-1852.
  48. Joseph Garnier, Le château de Talant, in Mémoire de la commission des antiquités du département de la Côte-dOr, T. III, années 1847-1852, p. 219.
  49. Ces détails ont été empruntés à E. Petit, Histoire des ducs de Bourgogne …, T. III, p. 176 qui indique (r ; 1) les avoir empruntés à la monographie de Garnier.
  50. Jean Richard, Les Ducs de Bourgogne et la formation du duché du XIe au XIVe siècles, p. 349.
  51. Voir Notice de vingt-deux grandes miniatures ou tableau en couleurs, relatifs à la fondation de lHôpital du Saint-Esprit à Rome en 1198, et à la fondation de lHôpital du même Ordre à Dijon en 1204, réunies en tête dun manuscrit du XV siècle, lue à lAcadémie des Sciences, Arts et Belles-Lettres de Dijon, à la séance du 11 juillet 1832 par Gabriel Peignot, in Mémoires de lAcadémie des Sciences, Année 1832. Le manuscrit est déposé aux archives de lhôpital de Dijon. Françoise Étiévant in Eudes III Duc de Bourgogne a fait paraître une reproduction des enluminures.
  52. Selon le texte figurant au bas dune des miniatures.
  53. Lhistoire de lhôpital du Saint-Esprit de Dijon, puis celui de Notre-Dame de la charité a été composée, un peu après le milieu du XVIII siècle, par frère Calmelet, trente-huitième et dernier maître commandeur de la maison de lOrdre hospitalier du Saint-Esprit à Dijon.
  54. E. Petit, Histoire des ducs de Bourgogne …, T. III, p. 251.
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