- Enfuvirtide
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Enfuvirtide Voir ci-dessous Général Synonymes Fuzeon, T-20, pentafuside No CAS Code ATC AX07 DrugBank SMILES InChI Propriétés chimiques Formule brute C204H301N51O64 [Isomères] Masse molaire[1] 4 491,876 ± 0,2137 g·mol-1
C 54,55 %, H 6,75 %, N 15,9 %, O 22,8 %,Classe thérapeutique Antirétroviral : Inhibiteurs de fusion Considérations thérapeutiques Voie d’administration injection sous-cutanée Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire. L'Enfuvirtide (DCI) est un médicament antirétroviral de type inhibiteur de fusion du virus de l'immunodéficience humaine (VIH). Il constitue un traitement efficace contre l'infection à VIH lorsque lors d'une polythérapie, des signes de résistances apparaissent. Bien qu'il ait des avantages certains, ce traitement se révèle relativement lourd car n'est disponible que sous forme d'injection.
Ce médicament est commercialisé sous le nom de Fuzeon par Roche.
Sommaire
Historique
Les premiers travaux sur l'enfuvirtide débutent à l'Université Duke au début des années 1990 dans le cadre d'un programme de recherche financé par le gouvernement fédéral américain [2]. Suite à la découverte de ce composé, les chercheurs créent l'entreprise pharmaceutique Trimeris en 1993[3] pour continuer le développement du T-20 qui devient par la suite l'enfuvirtide. En 1999, Trimeris s'associe avec le groupe pharmaceutique Hoffmann-La Roche pour terminer le développement du médicament[4].
Le 13 mars 2003 l'enfuvirtide reçoit l'autorisation de mise sur le marché américain de la part de la Food and Drug Administration (FDA) et devient de ce fait le premier d'une nouvelle classe d'antirétroviraux, les inhibiteurs de fusion du VIH. Cette autorisation est accordée suite aux résultats de deux essais cliniques de phase III (TORO 1 et TORO 2) qui comparent la charge virale entre une polythérapie contre le VIH utilisant l'enfuvirtide et une autre sans. L'autorisation de mise sur le marché européen est accordée deux mois plus tard le 23 mai 2003 [5] et le 14 juillet 2003 pour le Canada[6].
Pharmacologie
La molécule de l'enfuvirtide est un peptide constitué de 36 acides aminés et sa fabrication à l'échelle industrielle est particulièrement délicate car elle nécessite 44 produits différents et 106 réactions[7]. L'enfuvirtide reproduit une partie de la région répétée HR2 de la glycoprotéine gp41 présente sur l'enveloppe du VIH et intervenant au moment de la fusion avec la membrane cytoplasmique de la cellule attaquée[8].
Le mécanisme d'action de l'enfuvirtide est de se fixer sur la gp41 et empêchant ainsi le virion d'amorcer la séquence de fusion-lyse, qui en temps normal aboutit à la pénétration de la capside du VIH dans le cytoplasme de la cellule[8].
Jusqu'au développement de l'enfuvirtide, les antirétroviraux utilisés dans un traitement contre le VIH agissaient à l'intérieur des cellules infectées, notamment les lymphocytes T4 qui sont la principale cible du VIH. L'enfuvirtide pour sa part agit au tout début du cycle de réplication du VIH en empêchant la fusion-lyse. Ainsi le virion ne peut pénétrer dans la cellule et détourner la machinerie cellulaire à son avantage[9].
L'enfuvirtide est indiqué chez les malades en situation d'échec thérapeutique avec un traitement antirétroviral hautement actif (HAART). Cet échec apparaît lorsque la charge virale augmente et que le nombre de lymphocytes T4 baisse[6]. Des résultats positifs ont également été démontré pour le traitement des enfants séropositifs[6].
L'enfuvirtide n'est considéré efficace que contre le VIH-1 et il est déconseillé de l'utiliser pour un traitement contre le VIH-2 en raison d'une résistance naturelle[10].
Une résistance naturelle du VIH à l'enfuvirtide apparaît suite à des mutations des séquences HR1 et HR2. Mais ces mutations ne sont pas conservés lorsque l'enfuvirtide est arrêté[11].
Utilisation clinique
L'administration du médicament se fait par injection sous-cutané sans emplacement précis[9], bien qu'il soit conseillé de le faire à l'abdomen, le haut de la cuisse, ou le haut du bras et en changeant de site à chaque injection[12].
L'utilisation pour un adulte de plus de 16 ans se fait sous la forme de deux injections par jour de 90 mg, combiné avec une polythérapie existante[6]. Pour les enfants de plus de 6 ans la dose dépend du poids, mais les essais cliniques sont moins exhaustifs que chez l'adulte [12].
Effets indésirables et difficulté d'utilisation
Les effets indésirables sont une réaction au site d'injection (pouvant entrainer dans moins de 10 % des cas une réaction assez importante), une prédispositon aux pneumonies bactériennes et diverses autres infections [6].
Le médicament doit être préparé à partir d'une poudre et de l'eau stérile, cette complication dans la préparation le rend compliqué à l'utilisation pour des personnes ne désirant pas révéler leur statut sérologique à leur entourage, mais également dans la diffusion au sein de l'organisme (une boule apparaît qui nécessite d'être massée). Cependant, le groupe Hoffmann-La Roche développe avec l'aide d'une entreprise une nouvelle technique par pistolet injecteur qui devrait résoudre certaines de ces difficultés[13].
Coût
En 2003 aux États-Unis le coût d'un traitement d'un an d'enfuvirtide s'élève à 20 000 $ [6].
Références
- Atomic weights of the elements 2007 sur www.chem.qmul.ac.uk. Masse molaire calculée d’après
- (en) John Riley, « Fuzeon Drug Development Timeline », Consumer Project on Technology. Consulté le 24 mars 2009
- (en) Information about Trimeris, Trimeris, 2008. Consulté le 24 mars 2009
- (en) Strategic alliances of Trimeris, Trimeris, 2008. Consulté le 24 mars 2009
- (fr) Rapport européen public d'évaluation - Fuzéon, Agence européenne des médicaments, juillet 2008. Consulté le 23 mars 2009
- (fr) Sukaina Moledina, « L'enfuvirtide, nouveau médicament dans le traitement de l'infection par le VIH », Notes sur les technologies de la santé en émergence, Office canadien de coordination de l'évaluation des technologies de la santé, octobre 2003. Consulté le 23 mars 2009
- (fr) Écho Roche officine, Hoffmann-La Roche, octobre 2003, p. 8 (1 du PDF). Consulté le 25 mars 2009
- (fr) A.-G. Marcelin et V. Calvez, « Résistance du VIH aux inhibiteurs d’entrée », Virologie, septembre 2007. Consulté le 25 mars 2009
- (fr) François Raffi, « Enfuvirtide, premier inhibiteur de fusion dans le traitement de l'infection par le virus de l'immunodéficience humaine : mécanisme d'action et pharmacocinétique », Médecine et maladies infectieuses, 2004. Consulté le 23 mars 2009
- (fr) L'infection par le VIH-2 - Chapitre du "Rapport 2006 sous la direction du Pr. P. Yeni - Recommandations du groupe d'experts français sur Institut de Médecine et d'Epidémiologie Appliquée, 2006. Consulté le 23 mars 2009
- (fr) D'après L. Xu, « Résistance à l'enfuvirtide », Lettre de l'infectiologue, 2004. Consulté le 25 mars 2009
- (fr) Fuzéon - Annexe I - Résumé des caractéristiques du produit, Agence européenne des médicaments, 2008. Consulté le 23 mars 2009
- (fr) Quand Roche met la pression, Protocoles 45, 31 décembre 2006. Consulté le 23 mars 2009
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