- Eglise Saint-Medard (Paris)
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Église Saint-Médard (Paris)
Église Saint-Médard Vue générale de l'édifice Latitude
LongitudePays France Région Île-de-France Département Paris Ville Paris Ve Culte Catholique romain Type Église paroissiale Rattaché à Archidiocèse de Paris Début de la construction XVe siècle Fin des travaux XVIIIe siècle Style(s) dominant(s) Gothique flamboyant Classé(e) Monument historique (1906) modifier L'église Saint-Médard est située rue Mouffetard à Paris, sur la rive gauche de la Seine, au sud-est de la montagne Sainte-Geneviève. Édifiée du XVe au XVIIIe siècles, elle est l'église paroissiale des fidèles d'une partie du 5e arrondissement, quartier du Jardin-des-Plantes et partiellement quartier du Val-de-Grâce, ainsi que d'une partie du 13e arrondissement, parties des quartiers Croulebarbe et de la Salpêtrière. Depuis la séparation de l'Église et de l'État, elle est la propriété de la Ville de Paris et est affectée (droit d'usage exclusif et gratuit) au culte catholique.
Sommaire
Histoire
L'église Saint-Médard a été construite dans le quartier qui portait jusqu'à la Révolution le nom de faubourg Saint-Marceau[1] et dans lequel plusieurs églises situées autrefois à proximité ont totalement disparu[2] pendant la tourmente révolutionnaire et avec les transformations de Paris sous le Second Empire :
- l'église Saint-Martin, autrefois rue de la Collégiale, construite en 1158 et détruite en 1790,
- l'église Saint-Marcel (à ne pas confondre avec l'église Saint-Marcel reconstruite boulevard de l'Hôpital au XIXe siècle et à nouveau au XXe siècle) construite aux IXe et XIe siècles à proximité d'un cimetière gallo-romain boulevard Saint-Marcel, et qui fut détruite lors du percement du boulevard Saint Marcel.
- la chapelle Saint-Clément que la tradition retient comme lieu du concile de Paris de 361[3],
- l'église Saint-Hippolyte au bas du boulevard Arago (à ne pas confondre avec l'église Saint-Hippolyte de la porte de Choisy) détruite pendant la période révolutionnaire.
Dès le IXe siècle, une chapelle dédiée à saint Médard aurait été construite le long d'une voie romaine qui menait de Lutèce à Lyon au point du franchissement de la Bièvre. L'existence d'une église et d’une paroisse rattachées au domaine de l’abbaye Sainte-Geneviève de Paris est attestée en 1163 dans une bulle du pape Alexandre III.
La construction de l'église Saint-Médard s'est étalée du XVe au XVIIIe siècles. Elle fut interrompue par les guerres de religion et particulièrement le Tumulte de Saint-Médard, une dispute entre protestants et catholiques qui entraîna le saccage de l'église par les protestants en 1561.
À partir des trois premières travées de la nef gothique flamboyante de la fin du XVe siècle, on découvre un chœur élargi du XVIe siècle remanié aux XVIIe et XVIIIe siècles, et recouvert d'une voûte en bois, unique à Paris, qui à l'origine était provisoire mais qui est toujours en place. La nef est ornée de cinq clefs de voûte imagées.
En 1655, la paroisse est placée sous la juridiction directe de l’archevêque de Paris alors qu'elle dépendait jusque-là du seul abbé de Sainte-Geneviève. Elle reste confiée à des curés-prieurs, religieux de l'abbaye Sainte-Geneviève de Paris (ou génovéfins) jusqu'à la Révolution française. La paroisse, proche de Port-Royal, fut fréquentée par de nombreux jansénistes, dont Pierre Nicole inhumé dans l'église Saint-Médard, Blaise Pascal et le diacre François de Pâris. Les convulsionnaires se réunirent sur la tombe du diacre François de Pâris située dans le petit cimetière du chevet de l'église pour y rechercher des transes mystiques, des guérisons et toutes sortes de miracles ; le Roi décida en 1732 d'en faire interdire l'accès ; un inconnu malicieux posa une affichette sur la palissade fermant le cimetière, avec ces mots : « De par le Roi, défense à Dieu de faire miracle en ce lieu » (on peut toujours voir la porte murée à l'angle de la rue Daubenton et de la rue Candolle). La paroisse fut un lieu de forte résistance à la Bulle Unigenitus publiée en 1713 et en particulier à partir de mars 1752 avec la question des billets de confession (voir Christophe de Beaumont).
Au XVIIIe siècle, l'église Saint-Médard est embellie, notamment en 1784 par Louis-François Petit-Radel qui fut l’architecte de la chapelle de la Vierge et du presbytère qui jouxte l'église.
Durant la Révolution, l'église est fermée et le culte aboli en novembre 1793. Elle est rouverte par un décret de la Convention de mai 1795. La paroisse partage son église avec les théophilanthropes et avec le culte décadaire elle s'appellera Temple du Travail pendant dix mois.
Au XIXe siècle des personnalités du Muséum national d'histoire naturelle (Jussieu (1803), Geoffroy Saint-Hilaire (1826) prennent part à la vie de la paroisse dans son conseil de fabrique. Sœur Rosalie Rendu (béatifiée par le pape Jean-Paul II en 2003), responsable de la maison des Filles de la Charité de la rue de l'Épée de Bois, est reconnue pour son dévouement vis-à-vis des malades, des pauvres et ... des émeutiers de juillet 1830 et de février 1848. C'est auprès de Sœur Rosalie que les fondateurs de la Société de Saint-Vincent-de-Paul s'adresseront pour organiser leurs actions de Charité (citons en particulier Frédéric Ozanam béatifié par le pape Jean-Paul II en 1997 lors des Journées Mondiales de la Jeunesse)[4].
À cette époque, de nombreux aménagements intérieurs et extérieurs sont entrepris dans l'église ; le grand cimetière sud est transformé en square.
En 1901, la Chapelle des Catéchismes est édifiée sur l'emplacement de l'ancien cimetière où fut enterré le diacre Pâris. Des transformations intérieures ont lieu en 1960 ; l'église est ravalée en 1974.
Patrimoine artistique de l'église Saint-Médard
L'église est ornée de nombreuses œuvres d'art. On peut citer en particulier la promenade de Saint Joseph et de l'enfant Jésus toile de Francisco de Zurbarán (transept droit), le Christ au tombeau huile sur bois de Philippe de Champaigne (chapelle du Sacré-Cœur), Retable de Sainte Catherine peinture sur bois (anonyme français du XVIe siècle - chapelle Sainte-Catherine), Jésus chassant les marchands hors du Temple toile de Charles-Joseph Natoire (chapelle des Fonts baptismaux), l'Annonciation toile attribuée à Claude Vignon (chapelle de l'Annonciation), Sainte Geneviève toile attribuée longtemps à Watteau et actuellement attribuée à Charles-Dominique-Joseph Eisen (Chapelle Sainte Geneviève), La Religion toile de Charles-Michel-Ange Challe (chapelle Sainte Anne), Saint-Étienne Tapisserie de la Manufacture des Gobelins (transept), le Mariage de la Vierge toile d'Alexandre-François Caminade et Saint-Médard couronnant la première rosière toile de Louis Dupré (Chapelle de la Vierge), La Vierge de l'Annonciation sculpture d'Henri Lagriffoul (Chapelle Sainte-Catherine), Saint-Antoine-de-Padoue sculpture de Marthe Baumel-Schwenck. Ainsi que de nombreux vitraux anciens (fragments du XVIe siècle)ou contemporains (1941) de Jean Hébert-Stevens, Paul Bony et Pierre Cellier ainsi que des toiles de Pierre-Jacques Cazes. Le chemin de croix a été peint par Simone Lorimy-Delarozière, Simone Latron-Flandrin, Marthe Flandrin.
Les orgues
Les grandes orgues, placées au dessus de la porte principales en tribune, possèdent un buffet du menuisier Germain Pillon de 1645, remanié en 1767 par François-Henri Clicquot. La partie instrumentale est des facteurs Stolz & Frères (Edouard et Eugène) (1880). Il possède 32 jeux (42 rangs), avec trois claviers de 56 notes et un pédalier de 30 notes à transmissions mécaniques avec machine Barker pour le grand orgue. Il est classé Monument historique aussi bien pour son buffet que pour sa partie instrumentale depuis 1980.
L'orgue de Choeur Orgue Roethinger a été construit en 1964 et installé dans une chapelle latérale du Choeur. Il est doté de 2 claviers de 56 notes et d'un pédalier de 30 notes. Les transmissions sont mécaniques pour les notes et électriques pour les jeux. Il possède 14 jeux.
Notes
- ↑ M. Brongniart, La paroisse Saint Médard au faubourg Saint-Marceau, Paris, 1951.
- ↑ Marquis de Rochegude, Promenade dans toutes les rues de Paris par arrondissements, Paris, 1910
- ↑ Sur le Concile de Paris et les textes qui y furent adoptés voir Jean Gaudemet, Conciles gaulois du IVe siècle Sources chrétiennes 241, Le Cerf, Paris, 1977, pp. 89-99.
- ↑ cfr. Gérard Cholvy Frédéric Ozanam L'engagement d'un intellectuel catholique au XIXe siècle, Fayard, Paris, 2003
Voir aussi
Accès
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Articles connexes
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