- Rue Mouffetard
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5e arrtRue Mouffetard
Arrondissements 5e arrondissement Quartiers Saint-Victor - Jardin-des-Plantes
Val-de-Grâce - SorbonneDébut Rue Thouin Fin Rue Censier et Rue Pascal Longueur 650 m Largeur 7 m (minimum) Géocodification Ville de Paris : 6524
DGI : 6581Nomenclature officielle Images et documents sur Wikimedia Commons La partie commerçante de la rue MouffetardLa rue Mouffetard est une rue du 5e arrondissement de Paris. Il s'agit d'une des rues les plus anciennes de Paris, probablement tracée du temps des Romains au Ier siècle. Très pittoresque, c'est l'un des axes du quartier latin les plus fréquentés en raison de ses nombreux restaurants. Longue de 650 mètres, elle descend en pente douce de la montagne Sainte-Geneviève vers l'église Saint-Médard.
Sommaire
Historique
Les premières indications de ce qui deviendra la rue Mouffetard remontent à la période romaine au Ier siècle, avec une voie allant de Lutèce à l'actuelle Ivry en passant par le mont Lucotitius et laissant les arènes de Lutèce sur sa droite, pour aller rejoindre l'ancien Cardo qui correspond à l'actuelle rue Saint-Jacques au niveau des thermes de Cluny dans le Lucotèce[1].
C'est au XIIIe siècle un simple chemin qui portait le nom de Mons Cetarius ou Mons Cetardus, en français « Mont-Cétard », nom qui se transformera par la suite en Mouffetard. Elle porta parfois d'autres noms : au début du XVIIe siècle c'était la rue Saint-Marcel. Familièrement, elle est nommée « la Mouffe ».
Le petit cimetière derrière l'église Saint-Médard (emplacement de la rue de Candolle), au bas de la rue Mouffetard, fut le théâtre au XVIIIe siècle du curieux épisode des convulsionnaires de Saint-Médard.
Jusqu'au milieu du XIXe siècle, la rue Mouffetard traversait la Bièvre près de l'église Saint-Médard et remontait au sud jusqu'à la barrière d'Italie (actuelle place d'Italie). Elle avait alors une longueur de plus de 1 500 mètres et faisait partie du 12e arrondissement de l'époque. Les travaux d'Haussmann l'ont amputée de sa partie la plus au sud pour construire à la place l'avenue des Gobelins.
Contexte commercial
La rue Mouffetard est réputée pour son animation et la densité de ses petits commerces en tous genres. Le haut de la rue Mouffetard, jusqu'à la place de la Contrescarpe et le début de sa descente vers Saint-Médard, est essentiellement composé de restaurants, commerces de restauration rapide et de bars se succédant. C'est la partie la plus touristique et active la nuit.
Le bas de la rue Mouffetard, jusqu'au niveau où elle croise la rue Jean-Calvin, est occupée par un marché quotidien de primeurs et par des commerces de proximité traditionnels destinés aux habitants du quartier : boucheries, poissonneries, fromagers, boulangeries, maraîchers, cavistes, traiteurs, épiciers, quincaillers, ainsi que quelques bars et cafés de quartier. Elle accueille également un cinéma de quartier de deux salles nommé L'Épée de bois et classé art et essai.
Vues historiques de la rue -
Vendeurs du marché Mouffetard, Eugène Atget (1910)
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Fruitier au no 124, Eugène Atget (1910)
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Poissonnier à l'angle de la rue Daubenton, Eugène Atget (1910)
Sites particuliers
- La boucherie du no 6[2] et les maisons des nos 122[3] et 134[4], toutes inscrites sur l'inventaire supplémentaire des Monuments historiques.
- La fontaine du Pot-de-Fer située au no 60 à l'angle de la rue du Pot-de-Fer. Alimentée à l'origine (1624) par l'aqueduc d'Arcueil, l'édifice actuel date du XVIIIe siècle. Elle est depuis 1925 classée aux Monuments historiques[5].
- Le Théâtre Mouffetard au no 73.
- L'église Saint-Médard datant du XVe siècle, classée depuis 1906 aux Monuments historiques[6].
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La fontaine du Pot-de-Fer, à l'angle de la rue du Pot-de-Fer.
Une description littéraire
Georges Duhamel dans Confession de minuit (1920), premier volume de Vie et aventures de Salavin, fait faire ainsi la description par son héros Louis Salavin de la rue Mouffetard à proximité de laquelle il habite :
- « Comme une veine de nourriture coulant au plus gras de la cité, la rue Mouffetard descend du nord au sud, à travers une région hirsute, congestionnée, tumultueuse.
- Amarré à la montagne Sainte-Geneviève, le pays Mouffetard forme un récif escarpé, réfractaire, contre lequel viennent se briser les grandes vagues du Paris nouveau. J'aime la rue Mouffetard. Elle ressemble à mille choses étonnantes et diverses : elle ressemble à une fourmilière dans laquelle on a mis le pied ; elle ressemble à ces torrents dont le grondement procure l'oubli. Elle est incrustée dans la ville comme un parasite plantureux. Elle ne méprise pas le reste du globe : elle l'ignore. Elle est copieuse et vautrée, comme une truie.
- Le pays Mouffetard a ses coutumes propres et des lois qui n'ont plus ni sens ni vigueur au-delà du fleuve Monge. L'étranger qui, venu du centre, se fourvoie dans la rue Blainville ou place de la Contrescarpe est, à certaines heures, aspiré comme un fétu par le maelström mouffetardien. Et, tout de suite, la cataracte l'entraîne.
- La rue Mouffetard semble dévouée à une gloutonnerie farouche. Elle transporte sur des dos, sur des têtes, au bout d'une multitude de bras, maintes choses nourrissantes aux parfums puissants. Tout le monde vend, tout le monde achète. D'infimes trafiquants promènent leurs fonds de commerce dans le creux de leurs mains : trois têtes d'ail, ou une salade, ou un pinceau de thym. Quand ils ont troqué cette marchandise contre un gros sol, ils disparaissent, leur journée finie.
- Sur les rives du torrent s'accumulent les montagnes de viandes crues, d'herbes, de volailles blanches, de courges obèses. Le flot ronge ces richesses et les emporte au long de la journée. Elles renaissent avec l'aurore[7]. »
Notes et références
- Histoire de Paris, par Fernand Bournon, réédition Grafik Plus, Bagnolet, 1977, p. 3.
- Notice no PA00088396, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
- Notice no PA00088460, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
- Notice no PA00088487, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
- Notice no PA00088429, sur la base Mérimée, ministère de la Culture.
- Notice no PA00088417, sur la base Mérimée, ministère de la Culture.
- Confession de minuit dans Vie et aventures de Salavin, édition Omnibus, 2008, chap. 5, p. 33-34 (ISBN 978-2-258-07585-6).
Voir aussi
Articles connexes
- Église Saint-Médard
- « La sorcière de la rue Mouffetard », un des Contes de la rue Broca écrits par Pierre Gripari en 1967.
- Liste des voies de Paris
- Liste des voies du 5e arrondissement de Paris
Bibliographie
- Félix et Louis Lazare, Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, Paris, 1844.
Catégories :- Rue du 5e arrondissement de Paris
- Lieu lié à Denis Diderot
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