- Division du monde dans l'islam
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Dans la théologie islamique et les interprétations légales, la finalité de l'islam est d'être porté au monde entier. Un statut est donné à chaque partie du monde pour définir son état actuel, selon les aspirations de l'islam, et pour définir la conduite possible des musulmans dans ces régions.
Sommaire
Appellations canoniques
Dar al-Islam
Dar al-Islam (arabe : دار الإسلام littéralement Maison de la soumission et/ou de la paix) est un terme utilisé pour désigner les terres sous gouvernement(s) musulmans. Dans la tradition musulmane, le Monde est divisé en deux parties: Dar al-Islam, la «Maison de la paix» et Dar al-Harb, la «Maison de la guerre».
Dar al-Islam et ses termes associés ne figurent pas dans les textes fondamentaux de l'Islam qui sont le Coran ou les Hadiths. Des disciples musulmans maintiennent que marquer un pays ou un lieu comme Dar al-Islam ou Dar al-Harb concerne la question de la sécurité religieuse sur le plan juridique. Cela signifie que si un musulman pratique l'islam librement, il peut alors être considéré comme vivant dans un espace dit Dar al-Islam, même s'il vit dans un pays non islamique. Cependant les théologiens musulmans affirment que les cinq appels à la prière quotidiens doivent être effectués pour qu'une zone soit considérée comme Dar al-Islam. Traditionnellement, dans ces territoires, le non-musulman a le statut de Dhimmi[1]. De nombreuses religions dont les plus importantes sont le Judaïsme et le Christianisme y cohabitaient en paix et sécurité (exception faite de quelques crises rares et circonstancielles) dans un dialogue quotidien[2].
Dar al-Kufr
Dar al-Kufr (arabe : دار الكفر, "domaine des infidèles" ou "domaine de l'incroyance") est le terme utilisé par Mahomet, prophète de l'islam, pour désigner la société de la Mecque dominée par les Koraïchites entre son voyage à Médine et son retour triomphant.
Pour la majeure partie de l'histoire islamique, le terme sert à décrire les sociétés non-islamiques a toujours été dar al-Harb, soulignant l'aspiration des divers pays islamiques pour conquérir de tels territoires et pour les rendre une partie du Dar al-Islam.
Une énonciation en arabe traditionnel attribuée à Mahomet dit: "l'incroyance est une communauté", en d'autres termes, "les infidèles sont une nation", exprimant la vision que les distinctions entre différents types de non-musulmans sont insignifiantes par rapport à ce qui sépare entre musulman et non-musulman.[réf. nécessaire]
Dar al-Harb
Dar al-Harb (arabe : دار الحرب dâr al-harb "domaine de la guerre") est un terme utilisé pour désigner les lieux en dehors de la loi musulmane. Ce terme désigne traditionnellement les terres administrées par des gouvernements non-musulmans. Les habitants du Dar al-Harb sont appelés harbi. Traditionnellement, la guerre est obligatoire pour tout musulman aussi longtemps que les habitants du Dar al-Harb refusent de reconnaître la souveraineté de l'islam.
Dar al-Harb et les mots associés sont des termes purement juridiques et ne figurent explicitement ni dans le Coran ni dans les hadiths.[réf. nécessaire]
Autres appellations
Dar al-'Ahd
Dar al-Ahd (arabe : دار العهد "domaine de la trêve", on rencontre aussi le terme Dar al-Suhl comme équivalent[1]) fut inventé pour décrire la relation de l'Empire ottoman avec ses provinces chrétiennes tributaires. L'invention Dar al-Ahd fut nécessaire en tant que vision du monde prévalente à l'époque où une paix prolongée avec les États non-musulmans n'étaient pas permise même sous domination musulmane. Traditionnellement le décret de ce régime peut être motivé par deux raisons: soit les musulmans sont trop faibles pour remporter une victoire, soit les infidèles monnayent par le tribut la cessation des hostilités. Ces derniers sont également tenus de ne pas enrayer la progression de l'islam dans leur pays.
Actuellement, le mot désigne les gouvernements non-musulmans qui ont des accords d'armistice ou de paix avec des gouvernements musulmans. Le statut actuel du pays non-musulman en question peut changer de celui d'égalité reconnue à celui d'état tributaire.[réf. nécessaire]
Dar al-Shahada
Dar al-Shahada (arabe : دار الشهادة Dâr ash-shahâda "domaine du témoignage") est le terme proposé par des philosophes musulmans occidentaux pour décrire le statut des musulmans dans le monde occidental. La séparation de l'Église et de l'État est un concept relativement récent dans la philosophie islamique, et Dar al-Shahada est un parmi d'autre termes créés dans l'effort de le décrire. Ceci mettant à bas les lois médiévales qui interdisaient aux musulmans de vivre dans des secteurs dominés par des non musulmans.
Le terme Dar al-Shahada pourrait être utilisé avec ou en opposition aux termes Dar al-Islam et Dar al-Harb desquels il provient.[réf. nécessaire]
Dar al-Dawa
Dar al-Dawa (arabe : دار الدعوة "domaine de l'invitation") est terme utilisé pour décrire une région de l'islam qui est entrée récemment. Puisque la population n'a pas été exposée à l'islam avant, ils peuvent ne pas s'adapter dans la définition traditionnelle de dar al-Harb.
Par ailleurs, comme la région n'est pas musulmane, cela n'est pas Dar al-Islam non plus.
L'utilisation la plus fréquente du terme Dar d'Al-Dawa est pour décrire l'Arabie avant et pendant la vie de Mahomet.
Plus récemment, le terme Dar al-Dawa a été proposé par des philosophes musulmans occidentaux pour décrire le statut des musulmans en Occident.
Le terme peut être utilisé conjointement ou mis en opposition avec les termes plus anciens desquels il provient.[réf. nécessaire]
Dar al-Amn
Dar al-Amn (arabe : دار الأمن "Domaine de la sûreté") est un terme proposé par des philosophes musulmans occidentaux pour décrire le statut musulman en Occident.
Le terme Dar al-Amn peut être utilisé conjointement ou mis en opposition avec les termes plus anciens aux termes Dar al-Islam et Dar al-Harb desquels il est dérivé.[réf. nécessaire]
Voir aussi
Notes et références
- 100 Fiches d'histoire du Moyen Age, par Éric Limousin, p.66
- Mohamed Talbi, "Afin que mon coeur se rassure", éd. Nirvana, 2010, p.331
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