Dispositifs Tactiques En Football

Dispositifs Tactiques En Football

Dispositifs tactiques en football

Le gain ou la perte d'un match de football ne dépend pas seulement de l'habileté des joueurs à manier le ballon. Le football étant un sport d'équipe, les questions d'intelligence collective sont primordiales. L'issue d'un match est aussi et surtout liée à l'aspect tactique du jeu. Le positionnement des joueurs sur le terrain, les phases de jeu répétées à l'entraînement, et, d'une manière générale, la capacité des onze joueurs à pratiquer un football homogène et cohérent entre pour une très grande part dans les résultats de l'équipe. C'est peut-être parce que le football ne requiert pas seulement de l'habileté, de la force ou de la résistance, mais aussi une compréhension subtile des options stratégiques favorables à l'équipe, parfois appelée « intelligence de jeu » ou « lucidité », qu'il est devenu l'un des sports les plus populaires à travers la planète.

Le dispositif tactique recouvre le placement des joueurs les uns par rapport aux autres et la synchronisation de leurs actions, qui sont orchestrés à partir du banc de touche par l'entraîneur ou le sélectionneur.

Sommaire

Positionnement des joueurs

Tactique de l'Inter Milan analysé par son adversaire le Milan AC

Très rapidement, dès le début du jeu, il s'est avéré que la tactique consistant pour tous les joueurs à se diriger vers le ballon était une stratégie perdante : puisqu'un seul joueur peut avoir la maîtrise de la balle, les autres ne servent à rien ou même le gênent. Les partenaires du porteur de balle doivent se répartir sur le terrain de manière à lui offrir le maximum de possibilités de passes, tout en restant aptes à défendre leur camp en cas de perte de balle.

Certains joueurs, de par leurs qualités physiques ou intellectuelles, sont plus aptes à aller marquer des buts, ou au contraire montrent une grande efficacité de récupération de balle. Il est donc logique d'affecter les premiers aux tâches offensives, et les seconds aux tâches défensives. Nécessairement, les attaquants vont se placer à proximité du but adverse, et les défenseurs à proximité de leur propre but, de manière à en empêcher l'accès aux attaquants adverses. Cependant, la règle du hors-jeu, en évitant de créer deux groupes de joueurs, chacun devant un but, impose aux uns et aux autres de se déplacer sur le terrain en fonction des actions de jeu. Un joueur ne pouvant pas assurer des allers-retours permanents pendant 90 minutes, la liaison entre les lignes d'attaque et de défense est assurée par les milieux de terrain. Défense, milieu de terrain et attaque sont des concepts constants au cours de l'évolution des dispositifs tactiques, qui sont tous basés sur ce modèle en trois lignes. On appelle tactique l'ensemble des choix de jeu pris par le joueur au cours des trois moments principaux du jeu : la possession du ballon, la possession du ballon par l'adversaire, le changement de possession. La tactique implique l'alternative ; la longueur des séquences de jeu en football amène le joueur à rencontrer une grande variété de situation d'enchaînements offensifs/défensifs.

Numéro

  • Dans le football classique les numéros des joueurs sont typiques de leur rôle sur le terrain : 1 gardien, 2 défenseur droit, 3 défenseur gauche, 4 défenseur central, 5 libéro ou défenseur central, 6 milieu récupérateur, 7 milieu latéral, 8 milieu relayeur, 9 avant-centre, 10 meneur de jeu, 11 attaquant de soutien
  • Dans le football moderne et l'élargissement du banc à un grand nombre de joueurs, les numéros ne sont plus significatifs de la fonction occupée. Toutefois, en référence à des joueurs de classe mondiale ayant arboré tel ou tel numéro (Kopa 9, Platini 10, Zidane 10, etc.) ces numéros (1, 9 et 10 surtout) sont souvent utilisés par des joueurs qui tiennent effectivement la fonction renommée et souhaitent également se montrer en digne successeur.

Le gardien de but

Article détaillé : Gardien de but (football).

Le rôle du gardien de but a évolué récemment dans le sens d'une participation accrue au jeu (notamment dans la relance et dans les interventions en dehors de la surface). Le gardien est donc, du fait de son positionnement sur le terrain, un élément déterminant sur l'aspect tactique du jeu de son équipe (couverture en phase défensive, choix des relances en phase offensive). Il peut même lors d'action désespérée venir tirer un coup franc, voire monter dans la surface de réparation adverse pour un ultime coup de pied de coin.

La défense

Les défenseurs sont habituellement des joueurs solides et rigoureux, dont la tâche principale consiste à perturber, ou idéalement empêcher, le jeu de l'attaque adverse. Le ballon peut être récupéré à la suite d'un duel gagné par un défenseur (action individuelle) ou par une déstabilisation des adversaires par une stratégie collective (interception, provocation d'un hors-jeu, etc.). Les qualités requises pour un bon défenseur sont donc le sang-froid, la concentration et l'intelligence de jeu, notamment dans le placement. Pendant longtemps, on a pu estimer que les défenseurs étant des « destructeurs » de jeu, qu'ils n'avaient pas à montrer de capacités techniques particulières. Ce n'est plus le cas actuellement, car ils sont amenés à participer à des tâches offensives.

Une ligne de défense est habituellement constituée de quatre joueurs, plus rarement trois ou cinq. La défense à quatre « typique » comprend deux arrières latéraux, qui évoluent chacun sur un côté, et deux arrières centraux.

Les arrières latéraux

Les arrières latéraux appelés aussi défenseurs droits ou défenseurs gauches, en fonction du côté sur lequel ils jouent, ont pour rôle de protéger les côtés du terrain. Comme les arrières centraux, ils doivent avoir de grandes qualités défensives pour empêcher les joueurs adverses de joueur le ballon. Néanmoins, à l'inverse de leurs coéquipiers du centre, du fait qu'ils sont positionnés dans une zone de jeu où les tirs sont très difficiles à réaliser, leurs erreurs peuvent porter moins de préjudices à l'équipe. C'est pour cela qu'ils n'hésitent pas à remonter haut dans leurs couloirs pour apporter le danger aux avant-postes quitte à laisser de larges espaces derrière eux. Le fait qu'ils évoluent dans une zone du terrain où il y a peu de joueurs (en comparaison de l'axe du terrain) les dispense de posséder un gabarit imposant ou un bon jeu de tête. En revanche, les arrières latéraux, de par leur position, doivent souvent faire face à des ballons lancés dans la profondeur, car ils n'ont pas de coéquipier dans leur dos. Le football moderne leur impose de couvrir des distances de plus en plus longues, et le plus rapidement possible. C'est souvent pour cela qu'il s'agit souvent de joueurs rapides capable d'attaquer et de se replier avec autant de célérité. Le fait que le football moderne oblige l'arrière latéral à monter dans son couloir jusqu'en attaque, a poussé ce dernier a faire preuve de plus grandes qualités offensives. Ainsi, ce sont souvent des joueurs capables de délivrer des centres précis et désormais, aussi aptes à déborder que leurs adversaires d'autrefois, les ailiers, qui eux tendent à disparaître.

Parmi les plus célèbres arrières latéraux, on peut citer :

Les défenseurs centraux

Les défenseurs centraux occupent l'axe de la défense. Ils sont au nombre de deux ou de trois suivant l'organisation de l'équipe, soit alignés ou positionnés de manière à ce que l'un d'entre eux occupent une position plus basse sur le terrain, le libéro. Traditionnellement, on distingue deux types de défenseurs centraux : le « stoppeur » et le « libéro ».

  • Le "stoppeur" est un joueur caractérisé par ses capacités à empêcher l'attaquant adverse à approcher des buts de son gardien. Il use du tacle pour prendre le ballon dans les pieds de son adversaire, de son jeu de tête pour empêcher les centres et les passes longues des milieux vers les attaquants et plus généralement de son physique pour stopper son adversaire. Le stoppeur est le joueur spécifiquement chargé de neutraliser l'avant-centre.
  • Le libéro est le joueur de champ qui joue le plus bas sur le terrain, et est déchargé de tout marquage individuel. Parce qu'il a une position plus reculée et une meilleure lecture du jeu adverse, il est considéré comme le « patron » de l'animation défensive, qui donne les consignes tactiques : placement, montées en vue du hors-jeu. Il est aussi le dernier recours parmi les joueurs de champ, venant suppléer un de ses partenaires débordés, ou anticipant une trajectoire pour intercepter le ballon. C'est un poste qui requiert une grande intelligence de jeu. Dans certains dispositifs tactiques, notamment en Allemagne, dans les années 70 et 80, le libéro par sa liberté sur le terrain, avait souvent un rôle offensif et participait au jeu d'attaque, en montant aux avant-postes. Franz Beckenbauer fut même à ce poste et à son époque, le véritable meneur de jeu de l'équipe d'Allemagne.

Néanmoins, cette distinction traditionnelle n'existe pratiquement plus dans le football moderne, puisque depuis le début des années 90, le recours systématique à la défense en ligne a sonné le glas du poste de libéro, et du marquage individuel. Les défenseurs modernes ne sont désormais plus caractérisés par les appellations de "libéro" ou "stoppeur", ou alors par erreur. D'ailleurs, la différenciation tactique entre ces deux rôles s'est estompée, dans le cadre de la « défense en ligne » : les quatre défenseurs jouent alignés, quand leur équipe n'a pas le ballon.

Pendant une grande partie du XXe siècle, la défense par marquage individuel était prépondérante : chaque défenseur, à l'exception du libéro, se voit attribuer un attaquant qu'il suivra partout afin de gêner son jeu. Bien qu'efficace et simple à appliquer, cette option tactique montre cependant des faiblesses. Si un défenseur est battu, ce qui a de très fortes chances d'arriver pendant un match, l'attaquant qu'il marquait se retrouve seul et bénéficie donc d'une grande liberté d'action. De plus, les défenseurs « au marquage » ne peuvent pas participer au reste du jeu, au risque de s'éloigner trop de leur adversaire attitré. Enfin, la tactique défensive dépend essentiellement du nombre d'attaquants adverses, ce qui fait qu'au final, le schéma de jeu est imposé par l'équipe adverse qui pourra alors jouer sur ses points forts.

Dorénavant, la grande majorité des équipes pratique une défense dite « en zone », beaucoup plus flexible que le marquage individuel. Chaque défenseur couvre une partie du terrain, et il défendra contre l'adversaire qui s'y trouve. La défense en zone des premiers temps était rigide, les joueurs traçant des lignes mentales pour délimiter des endroits du terrain où ils n'allaient pas. Peu à peu, les entraîneurs ont enseigné une défense en zone intégrant les avantages de la défense individuelle. Les défenseurs sont alors amenés à se déplacer en bloc en fonction de la position du ballon et des adversaires. L'arrière droit se retrouve au marquage du joueur le plus à droite sur une action particulière, le défenseur central droit sur le deuxième le plus à droite, et ainsi de suite. Les permutations sont possibles, mais seulement aux moments où une accalmie dans le jeu le permet. En cas de sous-nombre, le porteur du ballon est le premier joueur visé, et le(s) joueur(s) le(s) plus éloigné(s) du ballon est/sont laissé(s) libre(s). Bien que très efficace, la défense en zone est particulièrement difficile à pratiquer, car elle nécessite plus de coordination, de concentration, de lucidité et d'intuition du jeu que le marquage individuel. L'entraînement collectif d'une défense consiste donc à cultiver les automatismes. C'est pourquoi beaucoup d'entraîneurs, une fois qu'ils ont trouvé leurs quatre (ou trois ou cinq) défenseurs, rechignent à en changer.

Physiquement, les défenseurs centraux sont en général grands et costauds que les autres joueurs, puisque ce sont souvent leurs capacités physiques qui leur permettent de prendre le dessus sur leurs adversaires. Dans le football moderne, ils mesurent souvent plus de 1m85. Néanmoins, ce sont souvent leurs capacités à se placer et à travailler avec leurs coéquipiers de défense qui priment. Le rôle de défenseur requiert aussi beaucoup de sang-froid et de précision dans leurs gestes. Derniers remparts avant le gardien, leurs erreurs sont souvent lourdes de conséquences; l'attaquant adverse se trouvant alors dans un angle de tir avantageux, dans l'axe.

Parmi les plus célèbres défenseurs centraux, on peut citer :

Franz Beckenbauer (Allemagne), Franco Baresi (Italie), Bobby Moore (Angleterre), Claudio Gentile (Italie), Fernando Hierro (Espagne), Fabio Cannavaro (Italie), Berti Vogts (Allemagne), Marcel Desailly (France), Matthias Sammer (Allemagne), Daniel Passarella (Argentine), Ronald Koeman (Pays-Bas), Ruud Krol (Pays-Bas), Laurent Blanc (France), Jürgen Kohler (Allemagne), Lucio (Brésil), Jack Charlton (Angleterre).

Le milieu de terrain

Le milieu de terrain est peut-être la ligne de jeu qui propose le plus d'options tactiques différentes. On peut avoir deux, trois, quatre voire cinq milieux de terrain, selon le dispositif choisi et selon la possession du ballon et de l'adversaire. Traditionnellement, un milieu de terrain doit être endurant, c'est le joueur qui parcourt le plus de chemin au cours d'une partie. C'est peut-être d'ailleurs la seule caractéristique commune aux milieux, qui peuvent montrer par ailleurs des aptitudes totalement différentes. Si le milieu forme un bloc, on différencie bien souvent les milieux défensifs, des milieux offensifs, même si ceux-ci se doivent d'être complémentaires, et de ne surtout pas « couper l'équipe en deux » (les uns derrière, les autres devant).

Le rôle de milieu de terrain est de réaliser la liaison entre la défense et l'attaque. Après la récupération de la balle, les milieux doivent la transmettre aux attaquants dans les meilleures conditions possibles. Inversement, ils doivent gêner le développement du jeu adverse pour ne pas compliquer la tâche des défenseurs. Il est fréquent d'entendre des grands tacticiens affirmer qu'un match se gagne ou se perd au milieu de terrain.

Les milieux défensifs

Les milieux défensifs sont des défenseurs avancés sur le terrain. Ils doivent empêcher la construction du jeu adverse, avant même que la balle ne soit transmise aux attaquants. Une récupération de balle au milieu de terrain est bien plus intéressante qu'en défense, puisqu'il n'y a plus que la moitié du chemin à faire jusqu'aux attaquants, ce qui permet d'amorcer des contre-attaques souvent décisives. Le terme de milieux défensifs, englobent deux postes particuliers :

  • le milieu défensif dit "récupérateur" (ou n° 6) qui a un rôle purement défensif. Exemples type de milieux récupérateurs : Stéphane M'Bia, Patrick Vieira, Yaya Touré.
  • le milieu défensif dit "relayeur" (ou n° 8) qui est en fait un milieu central ayant un role de récupération, mais qui est aussi le lien entre le bloc défensif (défense + milieu(x) récupérateur(s)) et le bloc offensif. (milieu(x) offensif(s) + attaquant(s)). Il se doit d'être capable de se projeter vers l'avant et doit donc posséder d'excellentes qualité technique et ou de puissance physique. Exemples types de milieux relayeurs : Steven Gerrard, Lucho Gonzalez ou encore Juninho, Benoit Cheyrou, Xavi.

Généralement, il y a un récupérateur associé à un relayeur. Mais un entraineur plus défensifs, peut mettre deux récupérateurs, comme l'a fait Raymond Domenech à l'Euro 2008. Cela reste cependant moins conseillé dans le football moderne qui se veut plus offensif. Il se peut aussi qu'un système de jeu ait deux relayeurs, mais il y aura alors un troisième milieu défensif, récupérateur. Jamais un entraineur ne se prive de récupérateur sous peine de voir son équipe sombrer sous une avalanche de but.

Certaines « paires » de récupérateur-relayeur deviennent célèbres à force de jouer ensemble. On pense à Vieira-Makelele (équipe de France), Fabregas-Flamini (Arsenal), Pirlo-Gattuso (Milan AC et équipe d'Italie), Gerrard-Mascherano (Liverpool) ou encore Juninho-Toulalan (Lyon).

Souvent, plusieurs milieux défensifs peuvent compenser une faiblesse en défense (par exemple une défense à trois joueurs), et inversement, des milieux jouant très haut peuvent totalement remplacer l'attaque.

Outre l'endurance, l'esprit d'anticipation, les qualités techniques, un bon milieu défensif doit avoir d'autres qualités fondamentales pour gérer positivement toutes les balles récupérées sans aucun risque ou danger.

Dans une configuration défensive :

Dans la zone du milieu défensif, il a des priorités selon les cas, pour se dégager de son camp ou exploiter une balle récupérée:

  • S'il n'est pas gêné, il doit :
    • contrôler sur son côté et jamais devant lui,
    • puis passer en priorité à l'arrière latéral de son côté ;
    • si celui-là est chargé, il doit alors remettre sur l'ailier un peu plus loin du côté le plus proche;
    • si c'est impossible dans ces deux cas, il progresse en diagonale dans l'espace libre vers le couloir le plus proche pour servir l'ailier ou…
    • si ce n'est pas possible, il pivote sur sa balle -- (du côté de la touche et jamais du côté de l'axe) pour remettre en arrière à son soutien (libero ou un autre joueur qui soutient) ou au gardien qui dégage ou qui change d'aile ;
  • si ces solutions ne sont pas possibles à cause du pressing des adversaires, il dégage alors plus loin, mais toujours sur l'aile de son côté car l'avant doit alors faire appel pour l'aider à se débarrasser de cette balle vicieuse dans une tentative de contre rapide en profondeur.
  • s'il juge à l'avance que toutes ces solutions seraient impossibles, il ne doit même pas effectuer le 1er contrôle mais plutôt dégager plus loin, car la priorité dans ce cas est dans le rôle purement défensif.

Toute tentative contraire à ces techniques ne pourrait qu'être regrettablement fatale pour lui et son équipe (Rappel : des mauvais contrôles de Boban et de Jarni exploités par Lilian Thuram - 2 à 1 pour la France lors du Mondial 1998; de Cordoba dans les éliminatoires du mondial 2006 contre l'Uruguay… et les cas sont très nombreux à citer).

Dans une configuration offensive, sa position idéale est le soutien constant près des partenaires opérant l'offensive, de façon à créer le surnombre qui fait pression sur l'adversaire (pressing offensif).

Le cas d'une perte de balle : grâce à ce pressing, la récupération est facile.

  • Lorsqu'il reçoit comme soutien, la balle d'un partenaire, il la joue sur le joueur démarqué (de préférence sur l'aile la plus proche…).
  • Et s'il reçoit ou récupère une balle seule dans le milieu axial, il doit avancer en diagonale vers le côté où il est possible de mener une attaque placée…
  • S'il ne trouve personne, il centre derrière les adversaires lui faisant obstacle, sur un milieu offensif ou un attaquant de pointe qui doit faire appel dans l'espace libre (généralement en transversale ou en diagonale sur le côté, si le hors-jeu est brisé par une fausse position d'un défenseur adverse.)
  • Et si cette solution n’est pas possible, il remet sur un défenseur en soutien — à l'instar d'un milieu défensif — pour aérer le jeu en conservant la balle.
  • Lequel défenseur qui lit bien le jeu, choisit le couloir le plus favorable pour la construction d'une tentative offensive (attaque placée).

Avec deux milieux défensifs :

Quelques célèbres milieux défensifs :

Frank Rijkaard (Pays-Bas), Lothar Matthäus (Allemagne), Johan Neeskens (Pays-Bas), Paul Breitner (Allemagne), Dunga (Brésil), Didier Deschamps (France), Andrea Pirlo (Italie), Patrick Vieira (France), Josep Guardiola (Espagne), Marco Tardelli (Italie), Luis Enrique (Espagne), Fernando Hierro (Espagne), Claude Makélélé (France), Mauro Silva (Brésil), Steven Gerrard (Angleterre).

Les milieux de terrain offensifs

Les milieux offensifs ont un rôle d'attaquant, mais leur position reste en retrait. il y a deux types de milieux offensifs : les milieux offensifs axiaux et les milieux offensifs latéraux.

  • Les milieux offensifs axiaux évoluent dans l'axe de l'attaque, derrière les attaquants. Ils sont chargés d'organiser le jeu offensif de l'équipe. C'est le poste qui permet la meilleure expression du potentiel technique du joueur. En effet, le milieu offensif doit maîtriser un registre technique et tactique très complet pour être efficace et véritablement influer sur le jeu de son équipe. Il doit être un bon passeur car ce sont ses passes qui offrent des occasions de but à ses attaquants, mais aussi avoir une bonne lecture du jeu, pour trouver les failles du dispositif défensif adverses. C'est à lui donc que revient l'orientation du jeu, c'est-à-dire le choix tactique de servir ses attaquants ou ses ailiers en fonction des actions du match. Il est en général aussi un bon dribbleur, car il peut être amené à emmener le ballon soit pour aspirer la défense et offrir des espaces à ses attaquants, soit éliminer des joueurs adverses et créer du surnombre offensif. D'un ou l'autre cas de figure, il doit aussi faire preuve d'une certaine efficacité devant les buts pour le cas échéant, concrétiser les actions de jeu qu'il a réussi à créer. Les meilleurs milieux offensifs d'une équipe se voient souvent attribués le rôle de meneur de jeu, c'est-à-dire qu'ils deviennent l'unique organisateur du jeu de l'équipe. Dans cette configuration, la majorité des ballons passe par ce type de joueur qui devient véritablement le dépositaire du jeu. Appelés « meneur de jeu » ou « numéro 10 », ils doivent pouvoir servir des ballons de buts aux joueurs offensifs, et parfois en marquer eux mêmes. Néanmoins, ce système est très dépendant de la qualité même du joueur ayant rôle de meneur de jeu. Il n'est pas rare que certains dispositifs de jeu écartent ce rôle de joueur au profit de milieux offensifs plus nombreux et excentrés sur les ailes, pour varier les possibilités offensives. Les joueurs les plus célèbres sont la plupart du temps des milieux offensifs, c'est par exemple le cas de Zico, de Bobby Charlton, de Michel Platini ou de Zinedine Zidane. Il n'y a de meneur de jeu que dans deux systèmes à quatre défenseurs ; le 4-4-2 losange, et le 4-2-3-1.
  • Les milieux offensifs latéraux ont sensiblement le même rôle que les milieux offensifs axiaux sur le plan offensif. Néanmoins, du fait de leur éloignement sur les côtés du terrain, leur possibilités de jeu sont plus limités et leur vision du jeu relativement amoindrie. Ils ont surtout un rôle de débordement, ils aspirent la plupart du temps à centrer le ballon devant le but pour que les attaquants puissent tenter de marquer. Cependant, le fait d'être exilé sur les côtés leur offre aussi des avantages. En effet, ils ont moins de joueurs adverses dans leur zone de jeu (en général, un défenseur latéral et parfois le milieu latéral adverse) et de ce fait, une plus grande liberté de jeu (en comparaison de l'axe où l'on retrouve un plus grand nombre de joueurs). Les milieux offensifs latéraux bénéficient souvent d'une plus grande marge de manœuvre pour centrer ou de revenir au centre pour tenter des tirs. C'est en partie pour cela que dans le football moderne, on retrouve depuis quelques années les meilleurs joueurs d'une équipe sur les côtés droit ou gauche du milieu: à l'image de Lionel Messi au FC Barcelone, Cristiano Ronaldo au Real Madrid ou Franck Ribéry au Bayern Munich. On notera aussi que depuis quelques années, la position du joueur est souvent l'inverse du pied qu'il utilise le plus fréquemment. Ainsi, par exemple, Messi est gaucher et joue à droite, Cristiano Ronaldo est droitier et joue à gauche. Il semblerait que ce positionnement tente à favoriser les possibilités de tir pour les joueurs à ce poste (un droitier a souvent un plus grand angle de tir lorsqu'il utilise l'intérieur du pied et qu'il est positionné à gauche). Cette volonté tactique n'a pas toujours été: pendant longtemps, le positionnement du latéral était en partie dicté par le pied qu'il utilise avec le plus de facilité. Ainsi, les latéraux gauchers jouaient à gauche. Dans ce dispositif, ils étaient moins bien placés pour tirer mais avaient un meilleur angle pour centrer de l'intérieur du pied. D'une certaine façon, cette volonté tactique pourrait témoigner d'une certaine primauté du rôle du latéral comme tireur plutôt que centreur.

Attention, il ne faut surtout pas confondre milieux latéral et ailiers. Les milieux latéraux doivent bloquer leur couloir. C'est à dire qu'ils doivent empêcher les latéraux adverses de passer en phase offensive. Les ailiers eux sont de véritables attaquants, et ne sont utilisés que dans un système à trois attaquants, et surtout pas dans un 4-4-2.

Parmi les plus célèbres milieux offensifs, on citera :

Et aussi: Cristiano Ronaldo (Portugal), Richard Witschge (Pays-Bas), Zvonimir Boban (Croatie), Allan Simonsen (Danemark), Michael Laudrup (Danemark), Gheorghe Hagi (Roumanie), Luis Figo (Portugal), Pavel Nedved (République tchèque, Aleksandr Mostovoï (Russie), Josef Masopust (Tchécoslovaquie),Yıldıray Baştürk (Turquie)

L'attaque

Le rôle d'un attaquant est souvent de concrétiser le jeu offensif de son équipe. Il est positionné en face des buts adverses et donc a plus de possibilités pour marquer des buts par rapport aux joueurs adverses. Lorsqu'il est particulièrement efficace dans cet exercice, il est appelé buteur. Néanmoins, tous les attaquants ne sont pas des buteurs, et leur rôle peut varier en fonction de l'organisation tactique, du jeu de son équipe et de leur façon de jouer.

Le buteur est peut-être le rôle plus médiatisé au football, car en général, c'est celui qui marque les buts et qui fait gagner son équipe. Il existe plusieurs profils de buteur, souvent en relation avec leur physique, leurs capacités techniques et leur style de jeu. Certains sont des joueurs qui partent de loin, qui misent sur leur vitesse et leur conduite de balle pour transpercer la défense et inscrire un but. Ce profil de joueur profite souvent des balles qui lui sont donnés en profondeur, et sont particulièrement redoutables face aux défenses positionnées très haut sur le terrain. En général, ils ont plus de difficultés à exprimer leur vitesse face aux défenses basses et regroupées. D'autres buteurs sont des renard des surfaces, c'est-à-dire qu'ils passent la majorité de leur temps à rôder dans la surface de réparation, pour offrir des solutions à ses milieux ou récupérer les ballons qui traînent. Ce type de joueur participe peu au jeu collectif de l'équipe et ne touche en général que très peu le ballon. Ils se contentent surtout de leur rôle de finisseur. Pour cela, ils doivent faire preuve d'un grand opportunisme et d'une grande efficacité devant les buts, les occasions étant rares. Les "renards des surfaces" misent surtout sur leur vivacité, leur rapidité gestuelle, et leur capacité à se débarrasser du marquage adverse. Ce sont souvent des joueurs costauds capables de rivaliser physiquement avec les défenseurs, aussi bien sur les balles hautes que sur les balles au sol. Très dangereux dans les petits espaces et les défenses basses, ils ont plus de difficultés dans les défenses hautes car ce ne sont pas toujours des joueurs rapides ou ayant une bonne conduite de balle. Cette typologie du buteur n'est cependant pas figée et il arrive qu'une même buteur joue sur plusieurs tableaux et possède une large palette de jeu. De même, certains buteurs ne misent presque exclusivement que sur un seul point fort de leur jeu. Ainsi, l'Allemand Oliver Bierhoff était particulièrement réputé pour marquer des buts de la tête. À l'inverse, l'attaquant français Thierry Henry ne marque pratiquement jamais de la tête. Un buteur idéal doit être vif, opportuniste et bon en un contre un. Une certaine proportion d'échecs lui est pardonnée à la condition qu'il concrétise certaines de ses occasions.

Il existe cependant d'autres attaquants qui ne jouent pas spécifiquement le rôle de buteur. C'est souvent le cas dans une formation à deux attaquants, où l'on retrouve rarement deux réels buteurs. En effet, le buteur étant un joueur plutôt individualiste, le risque d'associer deux buteurs peut nuire au jeu collectif. Chaque buteur peut avoir tendance à chercher à marquer plutôt qu'à servir son partenaire d'attaque, et donc négliger l'entente entre les deux joueurs. On associe en général au buteur, un autre attaquant dont le rôle est d'aspirer les défenseurs pour démarquer le buteur. C'est souvent un joueur très mobile, n'hésitant pas à s'excentrer, ou à revenir en arrière pour chercher les ballons. il est en général bon dribbleur et plus passeur que buteur, mais de par son positionnement, doit tout de même savoir concrétiser les occasions. Il s'agit parfois d'un milieu offensif positionné plus haut. Ainsi, dans certains dispositifs tactiques à un seul attaquant de pointe, il n'est pas rare de voir associé à cet attaquant de pointe un joueur "mi-milieu, mi-attaquant" appelé le "neuf-et-demi" ou encore selon l'expression italienne à propos le "Trequartista". Ce type de joueur est devenu très courant dans le football moderne car il permet de constituer une véritable alternative entre l'attaque et le milieu de terrain. C'est dans ce rôle qu'ont évolués beaucoup de grands joueurs comme par exemple Diego Maradona, Francesco Totti ou encore Kaká.

Il existe aussi un autre type d’attaquant : le pivot. Ce rôle est souvent dévolu aux joueurs particulièrement grands et costauds. Ils ont pour fonction de servir de point d'appui en attaque pour les milieux, soit grâce à leur jeu de tête, soit par leur capacité à garder le ballon entre les pieds. A la réception des centres et des passes, ils servent à écarter les ballons vers des joueurs mieux placés qu'eux et donc plus susceptibles de marquer. Jouant dos au but, ils ont souvent moins d'opportunités pour marquer, mais doivent faire preuve de certaines qualités physiques et techniques pour contrôler les ballons et servir ses coéquipiers. Du fait de leur physique, ils sont souvent très surveillés par les défenseurs notamment à cause de leur jeu de tête, et permettent ainsi d'offrir des espaces à ses coéquipiers.

Certains attaquants peuvent avoir une situation désaxée sur le terrain, c'est par exemple le cas des ailiers dans les attaques à trois ou quatre joueurs. Leur rôle est alors de contourner par les côtés la défense adverse, afin d'adresser des centres devant le but aux attaquants axiaux, ou avants-centres. Ces derniers se doivent de concrétiser les passes et les transformer en buts. L'avant-centre est le joueur qui touche le moins de ballons dans une équipe, celui aussi qui est le plus surveillé par les défenseurs.

Il est fréquent que pendant les phases offensives, les milieux de terrain viennent s'intégrer à la ligne d'attaque. C'est d'autant plus vrai dans le football moderne, qui a eu tendance à réduire le nombre d'attaquants à deux, voire un seul. Il n’est pas possible d'être efficace à un attaquant contre quatre défenseurs, et un tel dispositif impose un soutien appuyé du reste de l'équipe.

Quelques-uns des plus célèbres attaquants :

Et aussi :

George Best (Irlande du Nord),Samuel Eto'o (Cameroun) ,Denis Law (Écosse), Eusebio (Portugal), Florian Albert (Hongrie), George Weah (Libéria), Josip Skoblar (Yougoslavie), Zoltan Czibor (Hongrie), Ferenc Puskas (Hongrie), Sandor Kocsis, Ole Gunnar Solskjaer (Norvège), Grzegorz Lato (Pologne), Gunnar Nordahl (Suède), Juan Alberto Schiaffino (Uruguay), Zlatan Ibrahimovic (Suède), Didier Drogba (Côte d'Ivoire), Mamadou Niang (Sénégal).

Le mélange des rôles

Actuellement, chaque joueur présent sur le terrain se doit de participer au collectif quelle que soit la phase de jeu (offensive - défensive ; ou de possession ou non de la balle : cas des utilisateurs ou opposants). Ainsi, un avant doit tenter de perturber le jeu adverse quand il n'a pas la balle, par un pressing qui est d'autant plus efficace qu'il est collectif. Inversement, un arrière peut venir apporter le surnombre au cours des phases offensives ou de montée de balle. Les milieux de terrain peuvent s'intégrer aux lignes avant ou arrière en fonction des circonstances, si bien que le dispositif tactique peut radicalement changer au cours de la partie. La capacité d'adaptation du dispositif tactique, selon les circonstances (but marqué ou encaissé, changement de joueur dans l'équipe adverse, expulsion ou blessure, état de la domination ou de l'initiative…) est aujourd'hui souvent déterminante. Par conséquent, la polyvalence d'un joueur est un atout appréciable qu'un bon entraîneur pourra utiliser quand il le jugera nécessaire. Ainsi, de nombreux joueurs professionnels sont capables de jouer à plusieurs postes et sont particulièrement recherchés par les grands clubs.

Les noms d'attaquants ou de défenseurs que l'on peut attribuer temporairement aux joueurs et/ou aux équipes, selon la menace que leurs actions opèrent, ne sont ni fixes, ni statués (attributions, distribution momentanée ou assignation, plutôt que rôle, conviennent mieux pour invoquer ce « mélange »). La polyvalence et l'adaptation priment dans le jeu moderne sur le jeu au poste. Toutefois les conceptions des observateurs (spectateurs, journalistes…) ne sont pas encore en accord avec cette évolution du jeu. En effet, le langage n'est pas toujours adapté à l'idée de description concernant la possession du ballon confondue avec le danger porté ou tenté par l'action tactique, voire avec la zone dans laquelle opère le joueur. Ce chapitre de réflexion mérite que l'on s'y arrête et que l'analyse du jeu se poursuive dans le sens du respect de la plus grande intelligence adaptatrice, celle de la possibilité de création et d'inspiration du joueur à l'intérieur du système de référence que constitue le dispositif. Cela demande un rapport « souple » à la notion de dispositif ou la révision du vocable (en termes de distribution initiale, momentanée, référence spatiale, etc.).

Évolution tactique

« Au début, le football se jouait à 10 devant, aujourd'hui, il se joue à 10 derrière ». On pense généralement que cette phrase fut écrite il y a peu, mais elle date en fait des années 1950. Ainsi, il conviendra ici de tordre le cou à certains clichés.

La première révolution tactique fut de passer du « dribbling » au « passing » entre 1860 et 1880. Avant cette date, le jeu consistait surtout à dribbler en solitaire les adversaires qui se présentaient, tandis qu'ensuite on découvre qu'une passe bien pensée peut mettre en difficulté toute une défense. L'amélioration continue de la qualité des ballons et des terrains va contribuer à ancrer la passe dans la culture du football. Devant cette révolution, le législateur répliqua par la règle du hors-jeu qui empêchait les avants-centres de camper devant le but adverse. Avant les années 1920, il fallait non pas deux (un défenseur et le gardien, par exemple) mais trois joueurs entre la ligne de but et le joueur qui recevait une passe. L'avant-centre devait alors avoir encore de solides qualités de dribble afin de conclure une action. Cette période fut l'âge d'or des « numéros 9 ».

WM

Après la réforme du hors-jeu des années 1920 (2 joueurs pour le hors-jeu, et non plus 3), les données du problème changent, et Herbert Chapman met au point une tactique révolutionnaire, dite en « WM », qui lui permet de collectionner les trophées à Portsmouth puis à Arsenal. L'AS Cannes fut l'un des premiers clubs français à adopter cette tactique dès 1931. Le WM régna en maître absolu jusqu'en 1953 et la fameuse défaite des Anglais à domicile face aux Hongrois. En effet de nombreux entraîneurs ont tenté de trouver une parade au WM, et la solution viendra de Hongrie et du Budapest Honvéd avec Gusztáv Sebes. Ce dernier appliquait une tactique basée sur les permutations pendant le jeu - ce qui ne se faisait pas à l'époque. En effet l'avant-centre reculait en proposant une course d'appui et laissait place à la montée des deux milieux offensifs ce qui entraînait un surnombre par rapport à l'adversaire. Les Hongrois furent les premiers à estimer qu'un joueur pouvait dépasser son rôle. Ces principes novateurs pour l'époque favorisèrent le passage au 4-2-4. Les Brésiliens adoptèrent cette formule du 4-2-4 et la firent évoluer progressivement en 4-3-3 durant les années 1960 ; ce positionnement restera majoritaire jusqu'aux années 1970.

En parallèle de cette histoire des tactiques offensives, il existe également une école défensive. Le « Verrou suisse » mis en place dès les années 1930 est le modèle de tous les bétons (français) et autres Catenaccio (italien) qui prennent le relais après la Seconde Guerre mondiale. En France, les formations qui appliquent quasi religieusement ces stratégies sont Lyon, Strasbourg et surtout Bordeaux, « la forteresse imprenable ».

La montée en puissance de milieux de terrain créatifs à la manière de Cruyff, Platini et autres Maradona exigea une nouvelle adaptation défensive, mais dans ce domaine, tout, ou presque, avait déjà été essayé. De fait, les tacticiens ne trouvèrent jamais vraiment de parade pour maîtriser de tels joueurs. Depuis les années 1980, pourtant, la tendance est nettement à la défensive, et le vieux débat qui opposa longtemps les tenants du jeu ouvert (Nantes ou Monaco, par exemple) à ceux du réalisme défensif (Bordeaux ou Lyon, notamment) est obsolète. Le jeu à la nantaise n'est plus qu'une chimère, tandis que les Girondins de Bordeaux et autres OL ne pratiquent plus le jeu fermé de leurs aïeux. Avec la rapidité des transferts de joueurs, les cultures tactiques sont moins le fait de clubs que d'entraîneurs, dont les plus connus et les plus durables au haut niveau développent des préférences pour tel ou tel schéma. On note en fait un certain nivellement tactique, principalement en raison du développement d'une nouvelle arme terriblement efficace en tactique : les images vidéo.

En Angleterre, la culture tactique n'a jamais vraiment été de mise, et il faudra attendre les années 1960 pour voir les Anglais abandonner définitivement le vieux WM. Aujourd'hui, de nombreux clubs professionnels anglais n'ont toujours pas de séances tactiques au programme de leur préparation d'avant-match… Mais l'arrivée d'entraîneurs étrangers est en train de changer la donne.

L'évolution vers toujours plus de joueurs défensifs semble aujourd'hui avoir atteint ses limites. Les défenses à cinq n'ont jamais eu la cote, et descendre en-dessous de trois ou quatre joueurs à vocation offensive (milieux et attaquants), comme dans un grand nombre d'équipes actuelles, semble contre-productif. L'accent est mis sur la polyvalence et le resserrement des lignes, souvent résumés dans l'expression de « bloc-équipe », qui aboutit à une contraction du temps et de l'espace disponibles pour l'adversaire. L'animation défensive se standardise autour de fondamentaux invariables (participation des dix joueurs de champ, replacement, pressing raisonné des attaquants, défense en zone et en ligne). L'animation offensive est le terrain de plus d'expérimentations, de créativité (un, deux ou trois attaquants ? meneurs de jeu excentrés ou un meneur central ?), donnant aux stratèges du football du fil à retordre pour les années à venir.

3-5-2

3-5-2

Cette formation est légèrement plus offensive que le 5-3-2. Au lieu de renforcer la défense par deux joueurs qui viennent soutenir le milieu de terrain, on essaye de créer le surnombre au milieu de terrain avec deux joueurs à vocation plus offensive.

4-4-2

4-4-2 losange
4-4-2 carré

Le 4-4-2 (quatre défenseurs, quatre milieux de terrain, 2 attaquants) est l'un des schémas classiques du football actuel. Il existe sous deux formes ; le 4-4-2 losange ou diamant (à gauche) ou 4-4-2 carré. (à droite). Au niveau de la défense et de l'attaque ces deux formes sont identiques. (Deux arrières centraux, deux arrières latéraux, et deux avants) C'est au milieu de terrain que la différence est notable.

  • Dans le 4-4-2 losange Qui se joue soit avec un milieu défensif, deux milieux latéraux, et un milieu offensif (10).Soit avec trois milieux défensifs : un milieu récupérateur dans une position axiale et deux milieux relayeurs occupant les couloirs juste devant les arrières latéraux. Mais ceux-ci ont un profil beaucoup plus défensif que des milieux latéraux. En effet, ils doivent épauler le récupérateur dans sa tâche défensive, sans quoi il se retrouverait bien seul. Devant ces trois milieux défensifs se tient un meneur de jeu. Il est le métronome de son équipe et doit se montrer particulièrement décisif dans ses passes pour les deux attaquants afin de compenser l'absence de véritables milieux de débordement. Cette formation est appelée en anglais « diamond » (diamant).L'équipe du Milan AC de Carlos Ancelloti l'utilisait.
  • Dans le 4-4-2 carré Le milieu de terrain est composé de deux milieux défensifs : généralement un relayeur et un récupérateur. Il y a également deux milieux offensifs latéraux, un à gauche et un à droite, qui sont chargés de déborder et d'adresser des ballons aux attaquants. Mais attention, ce ne sont pas des ailiers ! Manchester United qui effectua le triplé en 1999 jouait dans cette configuration.

4-3-3

4-3-3

Le 4-3-3 (quatre défenseurs, trois milieux de terrain et trois attaquants) possède une défense qui évolue souvent en ligne comme pour le 4-4-2, mais le milieu de terrain change de fonction. Il est souvent à vocation plus défensive, et doit faire parvenir la balle rapidement à l'attaque. Celle-ci est composée d'un attaquant de pointe et de deux ailiers. Le profil des joueurs la composant est le suivant : une défense classique avec de préférence des latéraux offensifs, trois milieux de terrains (deux relayeurs, et un récupérateur qui fonctionnent comme dans un 4-4-2 losange) avec un important volume de jeu (pour pallier l'absence du quatrième élément), deux ailiers rapides et bons frappeurs et un attaquant de pointe de préférence athlétique et doté d'un bon jeu de tête. C'est cette organisation qui permit à l'Angleterre d'être championne du monde en 1966, et au FC Barcelone de remporter la très prestigieuse Ligue des Champions lors de la saison 2008-2009 ainsi que le Championnat d'Espagne de football et la Coupe du Roi cette année-là. Le 4-3-3 a permis à José Mourinho et Chelsea FC de devenir champions d'Angleterre 2 fois de suite avec 91 et 95 points (record en Premier League).

4-2-4

Cette formation (quatre défenseurs, deux milieux de terrain et quatre attaquants) est assez peu répandue comme formation de base de par la faiblesse de son milieu de terrain. Elle est plus souvent une version du 4-4-2 en phase d'attaque, ou formation utilisée en fin de partie (par remplacement de milieux de terrains par des attaquants) par une équipe qui doit absolument marquer. Une équipe menée au score dans un match de coupe, par exemple.

La plupart du temps, elle se résume à un 4-4-2 offensif, avec deux attaquants prenant en charge les couloirs et épaulant les deux avants-centres. Cette formation fut popularisée à la suite de l'exploit de l'équipe nationale de Hongrie qui choisit ce 4-2-4 pour contrer le fameux WM des Anglais. Ce choix tactique leur permit de faire chuter l'Angleterre pour la première fois de son histoire à Wembley. Aujourd'hui elle est devenue complètement désuète, et a disparu du football professionnel.

4-5-1

4-5-1

Le 4-5-1 (4 défenseurs, 5 milieux, 1 attaquants) un système qui vise à étouffer son adversaire au milieu de terrain. Le milieu est celui d'un 4-4-2 carré auquel on ajoute un milieu offensif axial. (Meneur de Jeu) L'attaque n'est elle plus occupé que par un seul buteur qui sera néanmoins épaulé par trois milieux offensifs. Ce fut la tactique principalement utilisée par Raymond Domenech lors de la coupe du monde 2006.

5-3-2

5-3-2

Cette formation à vocation défensive se base normalement sur trois arrières centraux, dont l'un des joueurs peut prendre le rôle de libéro. Les arrières latéraux supplémentaires viennent soutenir le milieu de terrain. Cette formation est très comparable au 3-5-2 mais elle utilise des latéraux plus défensifs. Au contraire du 3-5-2 elle est en général utilisée par des équipes faibles qui refusent le jeu.

Il existe néanmoins des variantes au sein même de ce système. Si le principe demeure le même (gagner la bataille du milieu et ainsi s'assurer la maîtrise du ballon), il en existe deux principales versions : la version offensive, avec deux milieux défensifs évoluant devant la défense et un trio d'animation en soutien des deux attaquants ; et la version défensive, constituée d'une ligne de quatre récupérateurs devant la défense et d'un seul meneur axial derrière les deux attaquants. Ces formations sont principalement utilisées par des équipes sud-américaines.

5-4-1

5-4-1

Cette formation absolument défensive est généralement développée durant le cours du match par des équipes ayant déjà marqué suffisamment de buts, ou voulant à tout prix éviter la défaite et opérant en contre-attaque. Dans le cas du 5-4-1, on retrouve souvent une défense à quatre avec un libéro. Le milieu est lui disposé comme celui d'un 4-4-2 carré.

Les termes libéro et « poste 6 - poste 10 »

Les termes libéro et « poste 6 - poste 10 » tendent à disparaître dans le football moderne.

Le libéro, dernier joueur de l'équipe avant le gardien de but, est aujourd'hui remplacé par deux défenseurs centraux qui pratiquent une tactique de défense en ligne, hors-jeu ou pressing, c'est-à-dire une défense placée plus haut sur le terrain, un peu plus loin du portier. On trouve quelquefois des libéros dans les niveaux régionaux mais surtout au niveau départemental, où bien souvent le manque de culture tactique requis pour appliquer une défense en ligne oblige l'entraîneur à mettre un libéro pour réduire les mésententes entre les deux défenseurs axiaux.

Le « poste 6 » est occupé par un joueur juste devant le libéro, mais est également archaïque, on le remplace par des milieux défensifs dont le nombre varie selon la tactique adoptée. Il peut y avoir un ou deux milieux défensifs (deux dans le cas de l'équipe de France : Claude Makelele et Patrick Vieira).

Le « poste 10 » est occupé par un autre joueur évoluant dans l'axe juste devant le « poste 6 ». Il est parfois juste derrière les deux avants-centres, au milieu. Il est maintenant remplacé par le terme de milieu offensif et leur nombre varie selon la tactique adoptée (par exemple l'équipe du Brésil (Seleção) joue avec deux milieux offensifs Kakà et Ronaldinho). En fusion de ces deux derniers termes, on parle de joueurs qui épousent deux rôles, à la fois offensif et défensif, que l'on appelle également relayeur-récupérateur. Ce terme a été créé car c'est de cet axe que dépend le relais entre les attaquants et les défenseurs. C'est également le lieu de beaucoup de récupérations de balles.

Référence

  • Benigni, A. et al. - Football. - Paris : Éditions De Vecchi, 1999. - 403 p. - ISBN 2-7328-6739-X. - Cote Dewey : 796.334 F687 1999. - (Les schémas de jeu depuis les origines, pages 271-278).
  • Jean-Francis Gréhaigne, L'organisation du jeu en football, Actio, Paris, 1992, (ISBN 2906411086)
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