- Actinote (minéral)
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Actinote
Catégorie IX : silicates[1]
Actinote et calcite - Montijos Portugal (8x7,5cm) Général Classe de Strunz 9.DE.10Classe de Dana 66.1.3a.2Formule brute Ca2(Mg,Fe)5Si8O22(OH)2 Identification Couleur gris verdâtre, vert noirâtre, noir, vert grisâtre, blanc Classe cristalline et groupe d'espace prismatique C2/m Système cristallin monoclinique Réseau de Bravais Centré C Clivage {110} facile, parfait {100} Cassure irrégulière à conchoïdale Habitus Lamellaire; prismatique; aciculaire Échelle de Mohs 5.5 - 6 Trait blanc Éclat vitreux à soyeux Propriétés optiques Indice de réfraction α=1,613-1,628 β=1,627-1,644 γ=1,638-1,655 Biréfringence Δ=0,025-0,027 ; biaxe négatif Dispersion 2vz ~ 2vz. Transparence Transparent, translucide à opaque Propriétés chimiques Densité 2.9-3.3 Solubilité lentement soluble dans l'HCl, fond difficilement en donnant un verre gris-vert. Propriétés physiques Magnétisme aucun Radioactivité aucune Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire. L' actinote est une espèce minérale silicate ferro-magnésien du groupe des amphiboles calciques. Dans la série isomorphique qui va de la trémolite magnésifère Ca2Mg5Si8O22(OH)2, à la rare ferroactinolite Ca2FeSi8O22(OH)2, l'actinolite représente le terme intermédiaire avec comme formule Ca2(Mg,Fe)5Si8O22(OH)2 avec des traces : Mn;Al;Na;K;Ti.
Sommaire
Inventeur et etymologie
La description a été faite par le minéralogiste Kirwan en 1794 sous le nom d'actynolite. Son nom vient du grec aktis, qui veut dire rayon et lithos = pierre en allusion à l'habitus fibreux et radié de ses cristaux[2]. Le terme actinote, sur la même étymologie, est de René Just Haüy[3].
Propriétés physiques
Le pourcentage de fer contenu dans les actinolites leurs confère une couleur verte, avec un éclat vitreux. De ce fait, sa couleur est le plus souvent vert bouteille avec des nuances allant du vert clair (faible quantité de fer) au vert foncé (fort pourcentage). Elle présente une dureté moyenne de 5,5 à 6 sur l'échelle de Mohs, et ne peut être rayée que par la lame d’un canif. Son poids, plutôt lourd, dépend également du pourcentage de fer. L'actinolite présente un clivage parfait selon le prisme vertical, avec deux angles de 120 ° et deux de 60 °. Cette caractéristique permet ainsi de la distinguer des pyroxènes, qui clivent eux aussi selon le prisme vertical mais avec des angles de 90 ° chacun.
- Groupe spatial = C2/m
- Parametres de la maille conventionnelle = a = 9,891 Å, b = 18,2 Å, c = 5,31 Å β = 104,64 °
- Ratio = a:b:c = 0.543 : 1 : 0.292
- Volume cellulaire = V 924,85 Å3
- Z = 2
Cristallochimie
L’actinote est une amphibole, donc un inosilicate à chaîne double. Les tétraèdres de silicium (SI04), alternativement unis par deux de leurs trois sommets forment des réceptacles hexagonaux, pouvant contenir des groupes hydroxyles (OH) et d’ions fluors. Les doubles chaînes, quant à elles, sont reliées par les éléments de calcium, de magnésium ou de fer. Ces deux derniers éléments se substituent parfaitement en raison de leur diamètre relativement proche et de leur même degré d’oxydation. La substitution du magnésium et du fer donnera donc des variétés d’actinote. Une solution dépourvue de fer constituera l’élément trémolite, Ca2Mg5Si8O22(OH)2, tandis qu’une sans magnésium donnera de la ferroactinolite, Ca2Fe5Si8O22(OH)2.
Comme la majeure partie des amphiboles, l’actinote cristallise dans le système monoclinique en cristaux prismatiques allongés, pouvant atteindre 15 cm d’agrégats aciculaires, radiés, columnaires, en masses grenues, lamellaires, capilaires, microcristallins compacts et fibreux (asbeste).
Gîtologie
L’actinote est un produit de métamorphisme régional faible et moyen degrés ainsi que le métamorphisme de contact de roches basiques, dans les calcaires et les dolomies. Elle peut également provenir de roches volcaniques par transformation de l’augite ou de l’olivine, sous des conditions de haute pression et de faible température. L'actinote est aussi présente dans les roches intrusives fémiques, comme les gabbros, mais en tant que minéral secondaire, dérivé de l'altération de pyroxènes préexistants. C'est le cas de la smaragdite, dérivée de l'altération de l'augite(diallage).
mineraux associés
L'actinote est commune dans les schistes verts et contribue, en association avec la chlorite, à leur couleur verte. On les trouve aussi en tant qu’inclusion dans les cristaux de quartz, ou dans les fentes alpines, associée à l'albite et l’épidote.
Synonymie
- actinolite : nom retenu par l'IMA pour l'actonite qui reste la dénomination française.
- actinolithe[4]
- actynolite (Kirwan)
- rayonnante (Saussure) [5]
- stralite commun (Napione) contraction du terme allemand Strahlstein[6]
- zillerthite (le) (Delamétherie 1797) Décrit par Jean-Claude Delamétherie qui l'a nommé d'après le topotype supposé le Zillerthal[7].
Galerie
Variété
- byssolite (Saussure), variété à fibres capillaires. Son nom signifie « barbe de pierre », liée à la ressemblance à des touffes d'herbes dressées. Ces fibres microscopiques les classifient dans la catégorie abestes, variété d’amiante [8].
- néphrite, variété compacte à structure fibreuse. Il s’agit de l’un des deux minéraux appelé jade. L’autre, étant la jadéite.
- smaragdite, variété dont la couleur verte intense est liée à la présence de chrome. Trouvée en Autriche en Italie et en Chine mais aussi en France à La Roche, Côtes-d'Armor [9] et à Piedipartino, Piedicroce, Corte, Haute-Corse.
Gisements remarquables
- Australie
- Moonta and Wallaroo
- Autriche
- Schiedergraben, Vallée de Felben, Hohe Tauern, Salzburg (Byssolite) [10]
- Brésil
- Bahia
- Canada
- Mont Saint Hilaire, Quebec
- États-Unis
- Chester, Windsor Co., Vermont; the French Creek Mine, Chester Co., Pennsylvania; Sanford, York Co., Maine; Hopland, Mendocino Co., California; and Pleasanton, Alameda Co., California)
- France
- Vallée d'Aure, Hautes-Pyrénées, Midi Pyrénées[11]
- Arignac, Tarascon-sur-Ariège, Ariège, Midi-Pyrénées [12]
- Italie
- (Piémont, Lombardie, Haut-Adige, Ligurie)
- Norvège
- Arendal
- Portugal
- Carrière de Montijos, Monte Redondo, Leiria, District de Leiria
- Suisse
- Partie centrale du massif du St Gotthard, Leventina, Tessin
Utilisations
- Fabrication d'armes et d'ustensiles durant la préhistoire.
- La variété fibreuse de l’actinolite a permis de l’utiliser dans l’industrie de l’amiante. Bien que les fibres de serpentines soient majoritairement utilisées dans ce cas, l’actinolite en est un bon contributeur. L’amiante étant nocive, l’actinolite n’est plus utilisée en tant qu’isolation, mais toujours dans la constitution de matériels résistant au feu, ainsi que dans les garnitures et patins de freins.
- La néphrite était autrefois considérée comme un remède infaillible contre les maladies rénales, le nom néphrite vient en effet de « nephrôs » qui signifie rein en grec. On lui donne ce nom aussi à cause des veines qui parfois la parcourent.
- La néphrite est souvent utilisée en joaillerie en tant que remplacement de la jadéite, beaucoup plus précieuse. De plus, la Nephrite majoritairement utilisée en Chine pour de l’ornement et des pièces religieuses, présente une variation de couleur beaucoup plus importante que la jadéite, plus proche du crème que du vert.
Notes et Références
- classification des minéraux choisie est celle de Strunz. La
- MINER Database von Jacques Lapaire - Minéraux et étymologie
- Traité de minéralogie. (Conseil des mines).Par René Just Haüy 1801 p.76
- Armand Dufrénoy p.385 1859 Traité de minéralogie, Volume 4 Par
- Nouveau dictionnaire d'histoire naturelle: Par Jacques Eustache de Sève p.107 1819
- Nouveau dictionnaire d'histoire naturelle p.208 1819
- Théorie de la terre, Volume 2 Par Jean-Claude de La Métherie P.357 1797
- Alfred Des Cloizeaux p.80 1862 Manuel de minéralogie Par
- Germain C., Wimel J.L. (1992), Les minéraux des amphibolites de la carrière de La Roche, commune de Calanhel (Côtes d'Armor), Le Cahier des Micromonteurs (1992), (4), 23-29.
- A. Strasser: Die Minerale Salzburgs (1989)
- DE ASCENCAO GUEDES R., CASTERET A. & GOUJOU JC. (2002) Aperçu minéralogique de la vallée d'Aure, Hautes-Pyrénées, Le Règne minéral, 47, 5-21.
- D. DESCOUENS (1984): Les Mines de gypse d'Arnave et Arignac. Monde et Minéraux, 62, 16-17.
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