Horace-Benedict de Saussure

Horace-Benedict de Saussure

Horace-Bénédict de Saussure

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Horace Bénédict de Saussure (né le 17 février 1740 à Conches, près de Genève, et mort le 22 janvier 1799 à Conches). Naturaliste et géologue suisse, cet aristocrate genevois est considéré comme le fondateur de l’alpinisme.

Sommaire

Sa vie

Horace-Bénédict de Saussure est né le 17 février 1740 à Conches près de Genève. A l'âge de six ans, Saussure entre au collège public de Genève. En 1754, il entre à l'université et termine ses études cinq ans plus tard. Passionné par l'altitude, il se rend à Chamonix pour admirer le Mont-Blanc. Influencé par son père et son oncle maternel, Charles Bonnet, il se consacre à la botanique. En 1758, il rencontre Albrecht von Haller. En 1762, il est nommé, à 22 ans, professeur de philosophie à l'académie de Genève.

En 1765, après son deuxième voyage au Mont-Blanc, il se marie avec Albertine Boissier. Une année plus tard, il fait le tour du Mont-Blanc par l'Allée Blanche [1]. À l'automne 1768, il devient membre de la Royal Society après une visite en Grande-Bretagne. En 1772, malade, il fonde à Genève la Société pour l'Avancement des Arts et part pour l'Italie visiter le Vatican. En 1776, il écrit un projet de réforme des institutions genevoises. Deux ans plus tard, il entreprend à nouveau un tour du Mont-Blanc et l'année qui suit, il publie le premier volume de ses Voyages dans les Alpes. En 1782, une émeute en vue de la révolution éclate à Genève. Horace-Bénédict de Saussure subit une attaque et reste plusieurs jours dans sa maison. L'année suivante, de Saussure publie les Essais sur l'Hygrométrie. En 1787, Saussure décide de quitter son poste en tant que professeur à l'Academie, poste qu'il a occupé pendant vingt-quatre ans.

La même année, en été, il retourne à Chamonix pour effectuer l'ascension du Mont-Blanc. Il atteint le sommet le 3 Août, à 11 heures du matin. En 1794, il refuse une invitation à être candidat à la syndicature, il tombe malade et perd de l'argent. Il retourne vivre dans la maison de campagne où il est né, à Conches. En 1796, il publie les volumes 3 et 4 des Voyages dans les Alpes. Le 22 janvier 1799, Horace-Bénédict de Saussure meurt. Il est enterré au cimetière de Plainpalais à Genève.

Il est le père d'Albertine Necker de Saussure, nièce de Necker par son mariage et de Nicolas Théodore de Saussure, chimiste et botaniste.

Son œuvre

Chamonix, statue du guide Jacques Balmat indiquant le sommet mont Blanc à Horace-Bénédict de Saussure

Son intérêt pour la botanique l'a naturellement mené à entreprendre des voyages dans les Alpes, et à partir de 1773, il étudie la géologie et la physique de cette région. Les résultats de son travail attirent l'attention des touristes dans les régions de Chamonix et Zermatt. En 1760, afin de calculer l'altitude du Mont Blanc, il promet une forte récompense au premier qui trouvera la voie et atteindra le sommet. Il participe lui-même à plusieurs tentatives, notamment avec Marc Théodore Bourrit par l'itinéraire de l'Aiguille du Goûter.

Le 8 août 1786, deux Chamoniards, Jacques Balmat et le docteur Michel Paccard en passant par les Grands Mulets parviennent enfin au sommet. Le 3 août 1787, accompagné de son valet de chambre et de dix-huit guides, Saussure se fait conduire à son tour au sommet, où il fait monter une tente avant de procéder au calcul de l'altitude : il trouva comme altitude 4 775 mètres au lieu de 4 807 ; l'erreur est infime pour l'époque.

En 1788, il passe dix-sept jours à faire des observations sur la crête du Col du Géant. En 1774, il escalade le Grammont ; en 1778, il explore le glacier de Valsorey, près du col du Grand-Saint-Bernard. En 1789, il visite le Pizzo Bianco (près de Macugnaga) et traverse pour la première fois le col de Saint-Théodule à Zermatt. Faisant des observations, il explore le Theodulhorn. En 1780, il monte la Roche Michel, au-dessus du col du Mont-Cenis.

Les descriptions de sept de ses voyages alpestres et de ses observations scientifiques sont éditées en quatre volumes, sous le titre de Les Voyages dans les Alpes

Il collectionnait les plantes les plus intéressantes, indiquant en rouge dans la marge, un numéro correspondant probablement à son herbier, notant au crayon ou à la plume des renseignements complémentaires, comme le lieu et la date où il avait trouvé chaque plante.

En 1791, sa santé commence à décliner, et il a des ennuis financiers, mais il parvient à terminer ses grands travaux en 1796, avant sa mort.

En 1907, la compagnie du Tramway du Mont-Blanc (TMB) reçoit deux locomotives pour l'exploitation de la ligne « Le Fayet-Saint-Gervais ». La no 2 est alors baptisée « Horace Bénédict de Saussure - 2 août 1787 » en l'honneur du botaniste. Retirée du service en 1955, elle est rachetée par un particulier d'Evires en 1970. Elle devrait prochainement être exposée à l'écomusée Paysalp de Viuz en Sallaz.

Horace-Bénédict de Saussure, inventeur et scientifique

Saussure fut l'inventeur de nombreux instruments de mesure qu'ils lui serviront durant ces expéditions dans les Alpes :

L'hygromètre à cheveu

Cet instruments permet de mesurer l'humidité de l'air. Cet appareil s'utilise avec un cheveu tendu par un fil et attaché au pourtour d'un cylindre avec une aiguille au bout pour voir le tracé. Si le cheveu rétrécit, cela signifie que l'air dans lequel se trouve le cheveu est peu humide. S'il s'allonge, alors l'humidité de l'air est plus grande. Mais avant de subir une telle préparation, le cheveu doit être choisi avec soin. Les cheveux destinés à former des hygromètres doivent être fins, doux, non crêpés, mais la couleur est indifférente ; il y eut cependant une petite préférence de Saussure pour les cheveux blonds, car d’après lui ils réussissent mieux que les noirs. Ce qui est essentiel, c'est que les cheveux aient été coupés sur une tête vivante et saine, car ceux qui tombent d'eux-mêmes, ou que l'on coupe après de longues maladies, sont sujets à un vice. Il est entre autres inutile que les cheveux aient plus d'un pied de longueur et il est même rare qu'on en emploie d'aussi longs.

La physique du feu

En latin physica de igne : ce n'est pas une expérience à proprement parler, mais un ensemble comportant ses expériences sur la chaleur. Saussure travaille sur (et porte un vif intérêt) pour les expériences portant sur la chaleur. Il démontre, en s'appuyant sur des expériences réalisées par lui-même, que plus les corps sont foncés, plus ils absorbent la chaleur. Il utilisera plus tard cette propriété dans la mise en place de son hélio thermomètre.

L'ancêtre du capteur solaire

Horace-Bénédict de Saussure met au point un instrument de mesure lui permettant d'étudier les effets calorifiques des rayons du soleil, qu'il nomme « hélio thermomètre », et qui ressemble beaucoup aux panneaux solaires modernes. Il pense même aux possibilités d'applications au domaine de la maison. Voici un extrait d'une lettre d'Horace-Bénédict de Saussure au Journal de Paris, publiée le 17 avril 1784. « Supplément au No 108 du Journal de Paris. Samedi 17 avril 1784. Messieurs, J'avais réservé, pour le second Volume de mes Voyages, le développement et la théorie des moyens que j'ai employés pour concentrer la chaleur du Soleil; mais l'annonce que fait M. Ducarla de l'ouvrage qu'il va publier sur le même sujet, m'engage à vous communiquer une esquisse de ce que j'ai fait avant lui. C'est un fait connu, et sans doute depuis longtemps, qu'une chambre, un carrosse, une couche, sont plus fortement réchauffé par le Soleil, lorsque les rayons passent au travers de verres ou de châssis fermés, que quand ces mêmes rayons entrent dans les mêmes lieux ouverts et dénués de vitrages. On sait même que la chaleur est plus grande dans les chambres dont les fenêtres ont un double châssis. »

L'hélio thermomètre

L'invention d'Horace-Bénédict de Saussure nommée « hélio thermomètre » ne nous est pas parvenu. Mais grâce à la description très précise que Saussure en a fait, on peut très facilement reconstituer son schéma. Il ressemble aux capteurs solaires d'aujourd'hui. Ainsi, voici une description faite par l'inventeur : « (...) Je fis donc faire une caisse en sapin d'un pied de longueur sur 9 pouces de largeur et de profondeur hors d'œuvre; cette caisse de demi-pouce d'épaisseur étoit doublée intérieurement d'un liège noir épais d'un pouce. J'avois choisi cette écorce comme une matière légère et en même temps très coërcente ou très peu perméable à la chaleur. Trois glaces entrant à coulisse dans l'épaisseur du liège placées à un pouce et demi de distance l'une de l'autre fermoient cette boîte qu'après avoir traversé ces trois glaces. Pour que le Soleil frappât toujours perpendiculairement ces glaces, qu'il fît par cela même la plus grande impression sur elles, et souffrît le moins de réflexion possible, j'avois soin dans mes expériences de faire suivre à ma caisse le mouvement du Soleil, en la retournant régulièrement toutes les 20 minutes, en sorte que le Soleil éclairât exactement la totalité du fond de la caisse. La plus grande chaleur que j'ai obtenue par ce moyen a été de 87,7, c'est-à-dire de près de 8 degrés au-dessus de la chaleur de l'eau bouillante. (...) »

ö« (...) Je fis donc faire une caisse en sapin d'un pied de longueur sur 9 pouces de largeur et de profondeur hors d'œuvre; cette caisse de demi-pouce d'épaisseur étoit doublée intérieurement d'un liège noir épais d'un pouce. J'avois choisi cette écorce comme une matière légère et en même temps très coërcente ou très peu perméable à la chaleur. Trois glaces entrant à coulisse dans l'épaisseur du liège placées à un pouce et demi de distance l'une de l'autre fermoient cette boîte qu'après avoir traversé ces trois glaces. Pour que le Soleil frappât toujours perpendiculairement ces glaces, qu'il fît par cela même la plus grande impression sur elles, et souffrît le moins de réflexion possible, j'avois soin dans mes expériences de faire suivre à ma caisse le mouvement du Soleil, en la retournant régulièrement toutes les 20 minutes, en sorte que le Soleil éclairât exactement la totalité du fond de la caisse. La plus grande chaleur que j'ai obtenue par ce moyen a été de 87,7, c'est-à-dire de près de 8 degrés au-dessus de la chaleur de l'eau bouillante. (...) »

La montgolfière

Passionné par l'invention des frères Montgolfier, Horace-Bénédict de Saussure fait un don pour permettre le financement de leurs travaux. Il explique que c'est grâce à la faible densité de l'air chaud que la montgolfière peut monter. Il se rend à Lyon, où les frères Montgolfièr ont construit un nouveau ballon. Il y fait des expériences qui le pousseront à entrer dans un ballon pendant son gonflage.

Voici un extrait d'une lettre que Saussure envoie à Barthélemy Faujas de Saint-Fond, dans laquelle il lui fait part des impressions ressenties dans le ballon.

« Après avoir vu du dehors cette énorme Machine, se gonfler par l'action du feu, je fus curieux de voir cette même opération dans l'intérieur du Ballon; (...)

Si je souffris un peu de la chaleur dans cette opération, j'en fus bien dédommagé par le spectacle de la création, presque instantanée, de cette immense coupole qui, vue de l'intérieur, éclairée par la flamme vive et brillante du feu qui la développe, présente le spectacle le plus singulier et le plus imposant. Mais je désirais bien plus vivement encore de connaître la chaleur qui régnait au haut du Ballon. Si, comme je le crois, la chaleur est la cause de l'ascension des Ballons cette chaleur doit être considérable dans toute la capacité intérieure; mais M. Pilatre, qui s'imagine que c'est un gaz particulier plus léger que l'air qui se dégage, ou se crée pendant la combustion, ne pensoit point qu'elle fût aussi grande; j'avançai en sa présence que la chaleur de l'air, au haut de ce Ballon, passerait au moins 60 degrés. Il soutint le contraire; nous pariâmes, et le père le Fèvre eut l'idée ingénieuse de couper des thermomètres à différents degrés, imaginant que, si la chaleur allait au-delà du degré où ils auraient été coupés, il se perdrait une partie du mercure, et qu'ensuite, après leur refroidissement, on connaîtrait, par le déficient du mercure, le degré de la chaleur qu'ils auraient éprouvée. L'expérience réussit très bien, les thermomètres furent hissés au sommet de la Machine, on les examina ensuite après son affaissement, ils avoient tous perdu du mercure, et le père le Fève jugea que la chaleur était allée au-delà de 160 degrés.

Expérience faite à Lyon, le 19 janvier 1784, sous la direction de M. de Montgolfier l'aîné, avec une Aéroflate de cent deux pieds de diamètre, sur cent vingt-six de hauteur.

Troisième voyage aérien.

Projet de l'Expérience.

L'on n'avait pas encore essayé d'enlever des êtres animés avec des Machines aéroflatiques, l'expérience de Versailles d 19 septembre 1783 n'était pas encore faite, lorsque M. de Montgolfier l'aîné, qui se trouvait à Lyon, fut prié de se mettre à la tête d'une souscription, dont les fonds, qui ne devaient pas excéder quatre mille quatre cents livres, seraient destinés à construire une Machine propre à enlever un grand poids, et à laquelle l'on suspendrait un cheval ou tout autre animal. Comme il n'était point question de faire porter des hommes à cette Aéroflate, l'on s'occupa beaucoup plus des moyens économiques. (...) »

— Horace-Bénédict de Saussure, [2]

Publications

  • Systema plantarum secundum classes, ordines, genea, species, cum characteribus, differentis ; nominibus trivialibus, synonimis selectis, et locis natilbus, Francfort-sur-le-Main, Varrentrapp Fils et Wenner, 1779.
  • Les Voyages dans les Alpes en 4 tomes.
  • Essais sur l'hygrométrie [1]

Notes et références

Voir aussi

Article connexe

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Liens externes


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